Nagorny-Karabakh: les séparatistes acceptent le passage de l'aide humanitaire

Des camions transportant des aides humanitaires françaises pour la région séparatiste du Haut-Karabakh, peuplée d'Arméniens, sont vus près de l'entrée du corridor de Lachin, le seul lien terrestre du Karabakh avec l'Arménie, le 30 août 2023.(AFP)
Des camions transportant des aides humanitaires françaises pour la région séparatiste du Haut-Karabakh, peuplée d'Arméniens, sont vus près de l'entrée du corridor de Lachin, le seul lien terrestre du Karabakh avec l'Arménie, le 30 août 2023.(AFP)
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

Nagorny-Karabakh: les séparatistes acceptent le passage de l'aide humanitaire

  • L'Arménie a accusé l'Azerbaïdjan d'avoir causé une crise humanitaire dans le Nagorny-Karabakh en bloquant en 2022 le corridor de Latchine, l'unique route qui la relie directement au territoire sécessionniste peuplé majoritairement d'Arméniens
  • Le corridor de Latchine est géré par des soldats d'une mission de la paix russe dans le cadre d'un cessez-le-feu signé entre Bakou et Erevan sous l'égide de la Russie en 2020

EREVAN, ARMÉNIE: Les séparatistes arméniens de la région sécessionniste du Nagorny-Karabakh ont accepté dimanche le passage de l'aide humanitaire dans ce territoire contrôlé par les autorités azerbaïdjanaises, un premier pas vers une désescalade de la tension dans cette région où Erevan et Bakou se sont livré deux guerres.

L'Arménie a accusé l'Azerbaïdjan d'avoir causé une crise humanitaire dans le Nagorny-Karabakh en bloquant en 2022 le corridor de Latchine, l'unique route qui la relie directement au territoire sécessionniste peuplé majoritairement d'Arméniens.

Bakou a rejeté ces accusations, affirmant que le Nagorny-Karabakh pouvait recevoir toute l'aide dont il a besoin via l'Azerbaïdjan.

Le corridor de Latchine est géré par des soldats d'une mission de la paix russe dans le cadre d'un cessez-le-feu signé entre Bakou et Erevan sous l'égide de la Russie en 2020.

Bakou affirme que les autorités séparatistes ont rejeté sa proposition de rouvrir simultanément à la fois le corridor de Latchine et la route d'Aghdam qui relie le Nagorny-Karabakh au reste de l'Azerbaïdjan.

Dimanche, les autorités séparatistes ont indiqué qu'elles acceptaient d'autoriser "les livraisons simultanées" d'aide humanitaire par les deux routes.

Selon elles, "des médiateurs", sans autre précision, "travaillent à l'organisation d'une réunion avec les représentants officiels de l'Artsakh (nom arménien du Nagorny-Karabakh) afin d'alléger la situation tendue sur les plans humanitaire et sécuritaire dans la république".

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a indiqué avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) que les autorités séparatistes avaient "accepté des livraisons de cargaisons d'aide humanitaire à partir du 18 septembre (lundi)".

L'Union européenne et les Etats-Unis ont appelé à la réouverture du corridor de Latchine et de la route d'Aghdam pour le passage de l'aide humanitaire, le Nagorny-Karabakh souffrant de pénuries de médicaments et de produits alimentaires.

Le 13 septembre, l'Azerbaïdjan s'était déclaré prêt à autoriser le passage "régulier" d'aide humanitaire de la Croix-Rouge dans la région du Nagorny-Karabakh, accusant "les autorités locales arméniennes" de bloquer l'accès.

Cette crise interminable et le déploiement par Bakou de forces armées près du Nagorny-Karabakh et le long de la frontière avec l'Arménie ont suscité des craintes d'un nouveau conflit.

A l'issue de la dernière guerre, qui s'est soldée pour l'Arménie, à l'automne 2020, par la perte de territoires qu'elle contrôlait depuis les années 1990, les deux belligérants ne sont pas parvenus à un accord de paix, malgré les efforts de médiation de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la Russie.


Attaque dans le Colorado: Israël dénonce un acte antisémite favorisé par «les médias»

Le ministre israélien des Affaires étrangères a dénoncé lundi comme un acte antisémite favorisé "par les médias" l'attaque contre une manifestation pour la libération des otages israéliens à Gaza ayant fait plusieurs blessés dimanche dans l'Etat du Colorado (ouest des Etats-Unis). (AFP)
Le ministre israélien des Affaires étrangères a dénoncé lundi comme un acte antisémite favorisé "par les médias" l'attaque contre une manifestation pour la libération des otages israéliens à Gaza ayant fait plusieurs blessés dimanche dans l'Etat du Colorado (ouest des Etats-Unis). (AFP)
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  • "Les attaques antisémites dans le monde sont le résultat direct des accusations de meurtres rituels contre l'Etat et le peuple juifs, et il faut y mettre un terme", a-t-il ajouté
  • Le chef de l'opposition israélienne, le centriste Yaïr Lapid, a déploré "un nouvel acte de violence antisémite"

JERUSALEM: Le ministre israélien des Affaires étrangères a dénoncé lundi comme un acte antisémite favorisé "par les médias" l'attaque contre une manifestation pour la libération des otages israéliens à Gaza ayant fait plusieurs blessés dimanche dans l'Etat du Colorado (ouest des Etats-Unis).

"Choqué par ce terrible attentat terroriste antisémite visant des Juifs à Boulder, Colorado", écrit Gideon Saar sur son compte X. "C'est de l'antisémitisme à l'état pur, alimenté par les accusations de meurtres rituels [contre les Juifs] propagées dans les médias", écrit-il.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui dénoncé une attaque visant "des personnes pacifiques qui souhaitaient exprimer leur solidarité avec les otages retenus par le Hamas, simplement parce qu'elles étaient juives", dans un communiqué de son bureau.

"Les attaques antisémites dans le monde sont le résultat direct des accusations de meurtres rituels contre l'Etat et le peuple juifs, et il faut y mettre un terme", a-t-il ajouté.

Le chef de l'opposition israélienne, le centriste Yaïr Lapid, a déploré "un nouvel acte de violence antisémite".

"Nous sommes tous horrifiés par la violente attaque terroriste perpétrée au Colorado contre des manifestants pacifiques qui réclamaient simplement la libération de nos otages. Il s'agit d'un nouvel acte de violence antisémite, conséquence directe de la rhétorique extrême qui a attisé les flammes de l'antisémitisme", a-t-il écrit sur son compte X.

Dimanche, six personnes ont été blessées dans le Colorado par un homme armé d'engins incendiaires dans une attaque que la police fédérale américaine (FBI) a qualifiée de "terroriste", lors d'une manifestation pour la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza.

Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas ayant déclenché la guerre avec Israël, 57 restent retenues dans la bande de Gaza, au moins 34 d'entre elles étant mortes, selon les autorités israéliennes.

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien où la situation humanitaire est désastreuse.


L'Ukraine mène une vaste attaque contre l'aviation russe, jusqu'en Sibérie

 L'Ukraine a mené dimanche une vaste attaque coordonnée de drones contre des aérodromes militaires en Russie, jusqu'en Sibérie, Moscou confirmant ensuite que plusieurs avions avaient "pris feu", à la veille de pourparlers attendus à Istanbul. (AFP)
L'Ukraine a mené dimanche une vaste attaque coordonnée de drones contre des aérodromes militaires en Russie, jusqu'en Sibérie, Moscou confirmant ensuite que plusieurs avions avaient "pris feu", à la veille de pourparlers attendus à Istanbul. (AFP)
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  • Dimanche, l'Ukraine a mené une "opération spéciale d'ampleur" contre quatre aérodromes militaires russes, dont certains à des milliers de kilomètres du front, selon une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU)
  • Quelque 41 avions utilisés pour "bombarder les villes ukrainiennes" ont été touchés, a-t-elle indiqué, citant notamment des bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-22 et des appareils radar A-50

KIEV: L'Ukraine a mené dimanche une vaste attaque coordonnée de drones contre des aérodromes militaires en Russie, jusqu'en Sibérie, Moscou confirmant ensuite que plusieurs avions avaient "pris feu", à la veille de pourparlers attendus à Istanbul.

Des délégations russe et ukrainienne sont attendues en Turquie lundi pour un nouveau cycle de négociations, plus de trois ans après le début de l'invasion russe.

Dimanche, l'Ukraine a mené une "opération spéciale d'ampleur" contre quatre aérodromes militaires russes, dont certains à des milliers de kilomètres du front, selon une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU).

Quelque 41 avions utilisés pour "bombarder les villes ukrainiennes" ont été touchés, a-t-elle indiqué, citant notamment des bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-22 et des appareils radar A-50.

Le ministère russe de la Défense a confirmé que "plusieurs appareils aériens ont pris feu" après une attaque de drones dans des aérodromes des régions de Mourmansk et d'Irkoutsk, respectivement dans l'Arctique russe et en Sibérie orientale.

Il n'y a pas eu de victimes, selon le ministère.

Le premier des deux aérodromes cités, Olenia, est à près de 1.900 kilomètres de l'Ukraine, et le deuxième, Belaïa, à environ 4.300 kilomètres de l'Ukraine.

Les services ukrainiens ont publié une vidéo censée montrer la base de Belaïa, dans laquelle on peut voir plusieurs appareils en flammes, des panaches de fumée noire s'en élevant.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué les résultats "brillants" de cette attaque ayant mobilisé 117 drones, affirmant que son pays n'avait jamais mené d'opération à si "longue portée".

L'Ukraine envoie régulièrement des drones en Russie, en réponse aux attaques aériennes contre son territoire, mais a utilisé cette fois un mode opératoire entièrement différent.

Le ministère russe a indiqué que les drones avaient été lancés depuis des lieux se trouvant "à proximité immédiate des aérodromes".

"Toile d'araignée" 

L'Ukraine a fait passer clandestinement des drones en Russie, cachés dans des structures en bois dans le plafond de containers de transport, selon la source ukrainienne.

Les toits de ces structures ont ensuite été ouverts à distance pour laisser s'envoler les engins, selon elle.

Volodymyr Zelensky a aussi affirmé qu'un des lieux depuis lesquels l'attaque a été mise au point est situé "juste à côté" d'un des bureaux des services de sécurité russes (FSB).

Des agents travaillaient dans plusieurs régions russes, selon lui.

L'opération, au nom de code "toile d'araignée", a été préparée pendant plus d'un an et demi et supervisée par Volodymyr Zelensky, selon la source ukrainienne.

Elle a visé d'autres aérodromes, dont l'un dans l'Extrême-Orient russe, mais ces attaques ont été repoussées, a assuré le ministère russe.

La Russie a dit avoir arrêté des suspects, notamment le conducteur d'un camion d'où un drone avait décollé, selon les agences d'Etat.

Volodymyr Zelensky a lui assuré que les personnes impliquées dans la préparation de l'attaque ont été "extraites du territoire russe à temps".

Il a salué des résultats "absolument brillants" et dignes des "livres d'Histoire", tout comme d'autres responsables ukrainiens.

Des blogueurs militaires russes ont déploré à l'inverse un "jour noir pour l'aviation" de leur pays.

La chaîne Telegram Rybar, proche de l'armée russe, a estimé qu'"il s'agit sans exagération d'un coup très dur", dénonçant de "graves erreurs" des services spéciaux russes.

Effondrement de ponts 

Les conséquences de cette attaque sur les capacités militaires de la Russie sont difficiles à prédire, mais sa portée symbolique est importante dans le contexte des négociations.

L'Ukraine est à la peine sur le champ de bataille, son armée moins nombreuse et bien armée que celle de la Russie.

Cette attaque spectaculaire survient à la veille de négociations attendues entre Russie et Ukraine en Turquie, proposées par Moscou.

Le président Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi.

Volodymyr Zelensky a notamment appelé à un "cessez-le-feu complet et inconditionnel", que Moscou refuse pour l'instant.

Les délégations russe et ukrainienne ont déjà tenu des pourparlers peu fructueux à Istanbul le 16 mai.

Malgré les efforts diplomatiques, leurs positions restent inconciliables.

Les autorités russes ont en outre dit enquêter sur des "actes de terrorisme", après l'effondrement de deux ponts dans les régions de Koursk et Briansk.

Cela a provoqué des accidents de train, dont l'un a fait au moins sept morts.

Les autorités d'investigation russes n'ont à ce stade fait aucun lien avec le conflit en Ukraine, laquelle n'a pas officiellement commenté l'effondrement des ponts.


Une délégation ukrainienne se rendra à Istanbul lundi pour y tenir des pourparlers avec la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi (Photo AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi (Photo AFP)
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  • « J'ai également défini nos positions avant la réunion de lundi à Istanbul », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
  • Les priorités de l'Ukraine étaient d'obtenir « un cessez-le-feu complet et inconditionnel », ainsi que « le retour des prisonniers » et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d'avoir enlevés.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne, menée par son ministre de la Défense Roustem Oumerov, serait à Istanbul lundi pour des pourparlers attendus avec la Russie.

« J'ai également défini nos positions avant la réunion de lundi à Istanbul », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, ajoutant que la délégation serait dirigée par M. Oumerov, comme c'était le cas lors du premier cycle de négociations en mai.

Il a ajouté que les priorités de l'Ukraine étaient d'obtenir « un cessez-le-feu complet et inconditionnel », ainsi que « le retour des prisonniers » et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d'avoir enlevés.

Les délégations russe et ukrainienne ont déjà tenu des pourparlers à Istanbul le 16 mai, afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'invasion russe de février 2022. 

Mais cette réunion avait été peu fructueuse, les deux pays ne s'étant accordés que sur un échange d'ampleur de prisonniers.

La Russie avait proposé un nouveau rendez-vous à Istanbul lundi, mais l'Ukraine avait pour l'heure laissé planer le doute sur sa participation.

Volodymyr Zelensky avait notamment accusé Moscou vendredi de saborder les négociations en refusant de transmettre à l'avance son « mémorandum » détaillant ses conditions pour un accord de paix.

Malgré les efforts diplomatiques, les positions des deux pays restent opposées.

Moscou exige notamment que Kiev renonce définitivement à rejoindre l'OTAN et lui cède les cinq régions dont elle revendique l'annexion.

Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui exige en retour un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire.

Moscou refuse également le cessez-le-feu inconditionnel exigé par Kiev, Washington et les Européens.

Volodymyr Zelensky a aussi appelé dimanche à « préparer une réunion au plus haut niveau », c'est-à-dire avec le président russe Vladimir Poutine.

Il avait déjà proposé à Vladimir Poutine d'organiser un entretien, mais le maître du Kremlin n'avait pas donné suite.