Russie: Des enfants évacués de zones frontalières de l'Ukraine bombardées

Les sauveteurs travaillent dans un immeuble résidentiel à plusieurs étages, partiellement détruit après l'attaque nocturne de drones à Kiev le 30 mai 2023 en Russie (Photo, AFP).
Les sauveteurs travaillent dans un immeuble résidentiel à plusieurs étages, partiellement détruit après l'attaque nocturne de drones à Kiev le 30 mai 2023 en Russie (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 juin 2023

Russie: Des enfants évacués de zones frontalières de l'Ukraine bombardées

  • La Russie évacue des enfants des localités frontalières de l'Ukraine bombardées depuis plusieurs jours
  • Les attaques de l'Ukraine se multiplient sur le sol russe depuis des semaines, culminant par un assaut de drone sans précédent sur Moscou mardi

MOSCOU: La Russie a commencé mercredi l'évacuation des enfants des localités frontalières de l'Ukraine intensivement bombardées depuis plusieurs jours, et où le Kremlin a jugé la situation "alarmante".

Les attaques se multiplient sur le sol russe depuis des semaines, culminant par un assaut de drone sans précédent sur Moscou mardi et une spectaculaire incursion armée la semaine dernière dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine.

De leur côté, les forces russes, qui mènent depuis février 2022 une offensive contre l'Ukraine, ont lancé cette semaine plusieurs vagues de frappes massives sur la capitale, Kiev, à coups de missiles et de drones explosifs.

Mercredi, le gouverneur de Belgorod a annoncé le début de l'évacuation des enfants de deux localités de la région qui ont subi des tirs nourris d'artillerie et de mortier.

"Aujourd'hui, un premier groupe de 300 enfants va être envoyé à Voronej", ville située à quelque 250 km au nord-est de Belgorod, donc plus loin de la frontière ukrainienne, a déclaré Viatcheslav Gladkov.

Plus de 1.000 autres enfants seront évacués vers d'autres provinces dans les prochains jours, a-t-il ajouté.

Cette décision a été prise en raison de la situation qui se "détériore" dans la région, qui a subi quelque 260 tirs de mortier et d'artillerie dans la seule journée de mardi, selon M. Gladkov.

Une personne a été tuée mardi soir et quatre personnes ont été blessées dans d'autres frappes "massives" dans la nuit de mardi à mercredi, a indiqué le gouverneur.

"Nous sommes vraiment préoccupés par cette situation. Le bombardement de cibles civiles continue" à Belgorod, a déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Nous n'avons pas entendu un seul mot de condamnation de la part de l'Occident", a-t-il dénoncé. "La situation est vraiment alarmante. Des mesures sont en train d'être prises", a-t-il ajouté, sans élaborer.

Cet aveu d'inquiétude arrive au moment où la Russie semble incapable d'enrayer les attaques qui se multiplient sur son sol depuis des semaines, et que l'Ukraine est en train d'achever les préparatifs de sa contre-offensive contre les forces russes .

En parallèle cette semaine, l'Allemagne a décidé de fermer quatre des cinq consulats russes présents sur son sol, en représailles aux restrictions imposées par Moscou à sa propre représentation diplomatique en Russie.

Les autorités russes ont récemment décidé de réduire, à compter du mois de juin, le nombre de personnes que l'Allemagne peut envoyer ou employeur en Russie dans son ambassade ou dans des institutions actives, contraignant au départ des centaines de ressortissants allemands.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé mercredi avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine, pour 300 millions de dollars (280 millions d'euros), comprenant notamment des missiles pour les systèmes de défense antiaérienne. Le Pentagone a toutefois prévenu que les armes américaines ne devaient pas servir à frapper la Russie.

Cette nouvelle tranche porte ainsi à 37,6 milliards de dollars l'aide militaire américaine à Kiev depuis février 2022.

Navire ukrainien détruit
Mardi, les autorités russes ont annoncé avoir neutralisé huit drones qui avaient réussi à atteindre la capitale Moscou et sa région, située à 500 km de l'Ukraine. Deux personnes ont été légèrement blessées par la chute de débris sur des immeubles d'habitation.

La semaine dernière, la région de Belgorod a été le théâtre d'une incursion de grande ampleur, avec des dizaines d'hommes armés venus d'Ukraine semant la panique pendant deux jours avant d'être repoussés par l'aviation et l'artillerie russes.

Depuis, des zones frontalières de la région de Belgorod sont quotidiennement bombardées.

Mercredi, un drone est par ailleurs tombé dans le périmètre d'une raffinerie de pétrole à Ilski, dans la région de Krasnodar (sud), sans faire de victimes ni de dommages, ont annoncé les autorités locales.

Cette même raffinerie avait déjà été visée début mai par deux attaques de drones qui avaient provoqué des incendies.

En Ukraine, cinq personnes ont été tuées et 19 blessées dans un bombardement des forces de Kiev dans une zone occupée par les troupes russes dans la région de Lougansk (est), ont annoncé les autorités installées par Moscou.

Par ailleurs, le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que Moscou avait détruit cette semaine le "dernier" navire de guerre ukrainien encore opérationnel.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole des forces navales ukrainiennes, Oleg Tchalyk, n'a pas formellement démenti, mais appelé à ne "pas accorder d'attention" aux sources russes.


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.