Nouvelles frappes sur Gaza, Blinken en Israël pour appeler à épargner les civils

Les forces israéliennes ont bombardé le camp de réfugiés densément peuplé de Jabalia, au nord de Gaza, pour la deuxième journée consécutive, à la suite d'un précédent assaut qui a tué des dizaines de personnes et en a blessé de nombreuses autres. (AFP)
Les forces israéliennes ont bombardé le camp de réfugiés densément peuplé de Jabalia, au nord de Gaza, pour la deuxième journée consécutive, à la suite d'un précédent assaut qui a tué des dizaines de personnes et en a blessé de nombreuses autres. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 novembre 2023

Nouvelles frappes sur Gaza, Blinken en Israël pour appeler à épargner les civils

  • Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "atterré" par les frappes sur le camp de Jabaliya où vivent 116.000 réfugiés dans le nord de la bande de Gaza, ciblé par des bombardements mardi et mercredi
  • Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a estimé mercredi soir que ces bombardements pourraient constituer "des crimes de guerre", "compte-tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l'ampleur des destructions"

RAFAH: L'armée israélienne a mené vendredi de nouvelles frappes contre le Hamas à Gaza où elle poursuit ses opérations terrestres, au moment de l'arrivée à Tel-Aviv du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a appelé à protéger les civils tout en renouvelant son soutien à Israël.

Ajoutant aux inquiétudes sur le sort de ces civils, Israël a commencé vendredi à renvoyer dans la bande de Gaza, malgré les bombardements, des milliers de travailleurs palestiniens qui étaient bloqués sur son sol depuis le 7 octobre.

Arrivé en matinée, le secrétaire d'Etat américain a réaffirmé vendredi qu'Israël avait "le droit mais aussi l'obligation de se défendre", lors de sa deuxième tournée au Proche-Orient depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël et qui suscite des craintes d'un embrasement régional.

Antony Blinken a aussi appelé "à protéger" les civils "pris sous les tirs" et à "apporter de l'aide à ceux qui en ont désespérément besoin".

Au Liban, le puissant chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit prononcer un discours dans l'après-midi pour la première fois depuis le début de la guerre et indiquer si sa formation, alliée du Hamas et soutenue par l'Iran, entrera de plain-pied dans le conflit, qui a déjà fait des milliers de morts.

Depuis près de quatre semaines, les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, totalement assiégée, vivent sous les bombardements israéliens, dans une situation humanitaire catastrophique.

Selon un nouveau bilan publié vendredi par le Hamas, 9.227 personnes, dont 3.826 enfants, ont été tuées dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza.

En Israël, au moins 1.400 personnes ont été tuées selon les autorités depuis le début de la guerre, en majorité des civils massacrés le jour de l'attaque du Hamas, d'une violence et d'une ampleur inédites depuis la création d'Israël en 1948. Plus de 240 personnes ont été prises en otage.

«Pertes douloureuses»

Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avait annoncé jeudi soir être parvenu à encercler la ville de Gaza, où des quartiers entiers sont transformés en champs de ruines.

En visite jeudi sur une base militaire près de Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'était félicité de "succès impressionnants" sur le terrain, mais avait aussi reconnu que l'opération était "difficile" et qu'Israël enregistrait des "pertes douloureuses".

La branche armée du Hamas avait prévenu jeudi que "Gaza constituerait une malédiction pour Israël" et que les Israéliens devaient s'attendre à voir revenir des soldats "dans des sacs noirs".

L'armée, qui fait état de 332 soldats tués depuis le 7 octobre, mène depuis une semaine des combats au sol acharnés, accompagnés de bombardements, dans le nord de la bande de Gaza où se trouve la principale ville du territoire, afin d'y détruire les infrastructures du Hamas.

Hamad Hamada, 28 ans, un habitant de la ville de Gaza, a survécu à un bombardement. "Il n'y a eu aucun avertissement, la maison a été visée par une frappe directe. Elle est entièrement détruite alors qu'elle abritait plus de trois familles", a-t-il raconté vendredi à un journaliste de l'AFP.

"Trois enfants d'une même famille ont été sortis, les dégâts sont énormes et tous les autres habitants sont encore sous les décombres", a-t-il ajouté.

Plusieurs bombardements ont frappé le territoire palestinien tôt vendredi, selon un journaliste de l'AFP.

D'après le ministère de la Santé du Hamas, sept personnes ont été tuées dans un bombardement à Jabaliya, un camp de réfugiés palestiniens du nord de la bande de Gaza déjà visé par des frappes meurtrières les jours précédents, et 15 autres dans le quartier de Zaytoun, dans la ville de Gaza.

Des vidéos postées par le Hamas ont montré des combattants du groupe islamiste surgissant de tunnels pour attaquer les chars israéliens, dont la progression est rendue difficile par les destructions.

Des flots de travailleurs exténués 

Vendredi, des flots de travailleurs palestiniens exténués ont commencé à traverser le poste-frontière de Karem Abou Salem (appelé Kerem Shalom du côté israélien), entre Israël et la bande de Gaza, à la pointe sud-est du petit territoire.

Certains affirment ne pas savoir s'ils y ont encore une famille ou une maison.

"Ca fait 25 jours qu'on est en prison et aujourd'hui on nous a amenés ici, on ne sait pas du tout ce qui se passe à Gaza", confie à un journaliste de l'AFP Nidal Abed, vêtu d'un T-shirt noir.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit "profondément inquiet" du renvoi de ces travailleurs "malgré la gravité de la situation" dans le territoire palestinien.

Jeudi, selon l'ONU, 60 Palestiniens blessés ainsi que quelque 400 étrangers avaient pu quitter Gaza vers l'Egypte via le poste-frontière de Rafah, seule fenêtre sur le monde pour le territoire. Le poste-frontière devait rouvrir vendredi.

La visite de M. Blinken intervient à un moment où les craintes d'un embrasement sont au plus haut. Le secrétaire d'Etat doit se rendre aussi en Jordanie, un pays arabe signataire d'un traité de paix avec Israël mais dont les relations avec ce pays se sont tendues depuis le 7 octobre.

Le président américain Joe Biden s'était dit mercredi favorable à une "pause" dans la guerre, même si Washington ne soutient pas les appels à un cessez-le-feu.

A la frontière israélo-libanaise, les accrochages armés quotidiens ont fait 72 morts dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP, dont 54 combattants du Hezbollah. Huit soldats et un civil ont été tués du côté israélien, selon les autorités.

Le discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prévu à 13H00 GMT lors d'une cérémonie pour honorer les "martyrs" du mouvement, est attendu avec appréhension dans la région.

La guerre a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où plus de 140 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.

Alors que de nouvelles manifestations étaient attendues après la prière du vendredi, des centaines de personnes se sont réunies à Ramallah en soutien à Gaza, devant des haut-parleurs crachant des chants nationalistes, selon des images de l'AFP. Des milliers de personnes ont aussi manifesté à Amman.

Les hôpitaux en danger 

Depuis le 9 octobre, le "siège complet" imposé par Israël à la bande de Gaza prive la population de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité. Le territoire était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

L'agence de l'ONU chargée de la coordination humanitaire (Ocha) a estimé vendredi les besoins en aide pour la population de Gaza et de Cisjordanie occupée, soit environ 2,7 millions de personnes, à 1,2 milliard de dollars jusqu'à la fin de l'année.

Plus de 370 camions d'aide humanitaire sont arrivés depuis le 21 octobre selon l'ONU, qui réclame une aide plus massive.

A l'hôpital Al-Shifa, le plus grand du territoire, des médecins ont plusieurs fois lancé un cri d'alarme sur le manque de carburant pour faire fonctionner les générateurs, et sont contraints de soigner des malades à la lueur de leurs téléphones portables.


Le ministre jordanien des AE s'entretient avec ses homologues français, irlandais et slovaque

A Paris, M. Safadi a rencontré le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Les deux ministres ont souligné l'urgence d'une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran. (Petra)
A Paris, M. Safadi a rencontré le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Les deux ministres ont souligné l'urgence d'une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran. (Petra)
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  • Ayman Safadi déclare que les négociations entre Israël et l'Iran sont "le seul moyen de protéger la région de l'expansion de la guerre"
  • Le ministre des affaires étrangères félicite la France et l'Arabie saoudite d'avoir pris la tête des efforts visant à organiser un forum mondial sur la solution à deux États

AMMAN : Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a tenu jeudi une série de discussions avec ses homologues européens de France, d'Irlande et de Slovaquie, axées sur les efforts visant à mettre fin à l'escalade des crises au Moyen-Orient et à relancer les voies diplomatiques vers la paix.

À Paris, M. Safadi a rencontré le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, M. Jean-Noël Barrot. Les deux ministres ont souligné la nécessité urgente de désamorcer les tensions entre Israël et l'Iran et de reprendre les négociations, "seul moyen de protéger la région de l'extension de la guerre et de ses dangereuses répercussions".

M. Safadi a salué les discussions prévues vendredi à Genève entre la France, l'Allemagne, les États-Unis et l'Iran, exprimant l'espoir qu'elles donneraient à la diplomatie une chance de résoudre le problème nucléaire iranien, a rapporté l'agence de presse jordanienne.

M. Safadi et M. Barrot ont également appelé à l'intensification des efforts internationaux en vue de garantir un cessez-le-feu permanent à Gaza et d'assurer l'acheminement immédiat et suffisant de l'aide humanitaire.

M. Safadi a déclaré que la réalité inhumaine de Gaza, marquée par les massacres, la famine et les souffrances collectives, devait cesser, et a averti que les mesures illégales prises par Israël en Cisjordanie réduisaient encore les chances d'une solution viable fondée sur la coexistence de deux États.

Il a réitéré le soutien de la Jordanie à l'initiative de paix arabe de 2002 et a appelé à la reconnaissance internationale de l'État de Palestine, affirmant qu'une telle démarche affirme le caractère "inévitable" de la solution à deux États comme seule voie vers une paix juste.

M. Safadi a également salué le rôle "clé" joué par la France dans la conduite, aux côtés de l'Arabie saoudite, des efforts visant à organiser une conférence internationale sur la solution des deux États, qui avait été reportée en raison de la récente escalade entre l'Iran et Israël.

Les ministres ont également abordé la situation en Syrie, soulignant la nécessité d'une approche unifiée qui soutienne la souveraineté de la Syrie, élimine le terrorisme, assure le retour des réfugiés et jette les bases de la reconstruction.

Ils ont réaffirmé leur engagement en faveur de la stabilité du Liban et de la mission humanitaire à Gaza.

Lors d'un appel téléphonique distinct avec le ministre irlandais des affaires étrangères, Simon Harris, M. Safadi a abordé des thèmes similaires, soulignant tous deux que la fin de la guerre et la reprise des négociations nucléaires avec l'Iran étaient essentielles pour résoudre l'instabilité régionale au sens large.

Ils ont demandé aux Nations unies d'améliorer l'accès humanitaire à Gaza et ont mis en garde contre les actions en Cisjordanie qui pourraient mettre en péril la solution des deux États. M. Safadi a remercié l'Irlande pour son soutien de longue date à la création d'un État palestinien et à ses droits, dans le respect du droit international.

Plus tard dans la journée, M. Safadi s'est également entretenu avec le ministre slovaque des affaires étrangères, M. Juraj Blanar. Les deux hommes se sont fait l'écho des inquiétudes suscitées par l'escalade régionale et ont souligné l'urgence d'un cessez-le-feu à Gaza.

M. Safadi et M. Blanar ont également étudié les moyens d'approfondir les liens et d'élargir la coopération entre la Jordanie et l'UE, réaffirmant leur engagement commun en faveur de la paix et de la sécurité dans la région.


Les derniers développements au huitième jour de la guerre entre l'Iran et Israël

L'une des petites munitions a touché une maison dans la ville d'Azor, dans le centre d'Israël, causant quelques dégâts, a rapporté le correspondant militaire du Times of Israel, Emanuel Fabian. (AFP)
L'une des petites munitions a touché une maison dans la ville d'Azor, dans le centre d'Israël, causant quelques dégâts, a rapporté le correspondant militaire du Times of Israel, Emanuel Fabian. (AFP)
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  • L'armée israélienne a dit avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran dans la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de "centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien"
  • "L'armée a mené une série de frappes au cœur de Téhéran : des dizaines de cibles ont été touchées, notamment des sites de production de missiles militaires ainsi que le siège du SPND"

JERUSALEM: Voici les derniers développements vendredi, au huitième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par de nouveaux bombardements des deux côtés et par une réunion diplomatique prévue à Genève:

Alerte sur le sud d'Israël

Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti tôt vendredi dans plusieurs régions d'Israël à la suite de tirs de missiles iraniens, l'alerte étant levée quelques instants plus tard. Les alertes concernaient notamment le sud du pays, selon Le Commandement du front intérieur (Défense passive).

Un immeuble d'habitation a été touché, a indiqué la police dans un communiqué accompagné de photos montrant sa façade éventrée, sans en préciser la localisation exacte.

Un drone lancé depuis l'Iran a aussi été intercepté dans la région de Haïfa, dans le nord d'Israël, selon l'armée.

Dizaines de cibles à Téhéran 

L'armée israélienne a dit avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran dans la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de "centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien".

"L'armée a mené une série de frappes au cœur de Téhéran : des dizaines de cibles ont été touchées, notamment des sites de production de missiles militaires ainsi que le siège du SPND, l'organisation chargée de la recherche et du développement du programme nucléaire militaire iranien", affirme un communiqué militaire.

Téhéran dément avoir visé un hôpital 

L'Iran a démenti avoir délibérément visé jeudi l'hôpital Soroka de la ville de Beersheva, dans le sud d'Israël, atteint par un missile qui a fait d'énormes dégâts et une quarantaine de blessés.

"Les mesures d'autodéfense de l'Iran sont précises et totalement en ligne avec la loi internationale, et ne cible que les infrastructures qui participent directement ou soutiennent l'agression illégale" d'Israël, a affirmé la représentation iranienne à l'ONU, citée par l'agence de presse Mehr.

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient assuré jeudi que la frappe visait "le centre de commandement et de renseignement" israélien, situé près de l'hôpital.

"Fenêtre" diplomatique 

Une "fenêtre existe" pour "parvenir à une solution diplomatique" avec l'Iran, a estimé jeudi le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy après une rencontre à la Maison Blanche avec son homologue américain Marco Rubio.

M. Lammy a confirmé sa participation vendredi à Genève avec ses homologues allemand et français à une réunion avec le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sera également présente.

Ils "rencontreront leur homologue iranien (...) afin d'appeler au retour à la voie diplomatique et de poursuivre les négociations sur le programme nucléaire iranien", selon le ministère français des Affaires étrangères.

 Réunion à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU tient pour sa part une nouvelle réunion vendredi sur l'escalade du conflit. Après une première réunion d'urgence la semaine dernière, cette nouvelle session, prévue vendredi à 10H00 (14H00 GMT), a été demandée par l'Iran, requête soutenue par la Russie, la Chine et le Pakistan, a précisé à l'AFP une source diplomatique.

Trump se donne deux semaines 

Donald Trump prendra une décision sur une éventuelle intervention américaine en Iran "au cours des deux prochaines semaines", estimant "substantielle" la possibilité de négociations avec Téhéran, selon la Maison Blanche.

"Compte tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines", a fait savoir jeudi soir le président américain.

Nouveau chef du renseignement en Iran 

L'Iran a nommé un nouveau chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, le général de brigade Majid Khadami, en remplacement de Mohammad Kazemi, tué dimanche par une frappe israélienne, selon l'agence officielle Irna.

Les frappes israéliennes depuis le 13 juin ont décapité la structure militaire iranienne en tuant plusieurs de ses plus hauts responsables dont le chef des Gardiens, Hossein Salami, et le chef d'état-major, Mohammad Bagheri.

Internet coupé 

Les autorités iraniennes ont également imposé une coupure totale d'internet depuis 24 heures, a indiqué jeudi soir l'organisme de surveillance NetBlocks à Londres. C'est la coupure la plus longue depuis novembre 2019, quand le pays était en proie à des manifestations sociales violemment réprimées par le pouvoir iranien.

Des avions disparaissent d'une base 

Plusieurs dizaines d'avions militaires ont été retirés du tarmac de la base américaine d'Al Udeid, au Qatar, l'une des plus grandes du Moyen-Orient, selon selon des images satellites de Planet Labs PBC prises entre le 5 juin et vendredi, et analysées par l'AFP.

Ce retrait protégerait le matériel d'éventuelles frappes de Téhéran si Washington intervenait dans la guerre, selon des experts.


Guerre Iran-Israël: une intervention du Hezbollah serait une «très mauvaise décision» 

 L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
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  • "Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision"
  • Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

BEYROUTH: L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban, a déclaré jeudi depuis Beyrouth qu'une intervention du Hezbollah pro-iranien dans la guerre entre l'Iran et Israël serait une "très mauvaise décision".

"Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision", a déclaré M. Barrack, en réponse à une question d'un journaliste concernant une éventuelle intervention dans la guerre en cours du mouvement chiite libanais.

Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

De son côté, le ministère des Affaires étrangères au Liban avait fait état de discussions menées pour "épargner" au Liban de potentielles répercussions.

Lors de sa rencontre avec M. Barrack, le président de la République libanaise Joseph Aoun a déclaré que "des contacts sont en cours pour consacrer le monopole des armes" (par l'Etat), a indiqué la présidence sur X.

" Nous sommes déterminés à apporter notre aide… Nous espérons tous que le chaos se calmera rapidement et que la paix et la prospérité émergeront de cette phase", a ajouté M. Barrack devant les journalistes, après sa rencontre avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah.

Ces déclarations interviennent alors que deux personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans le village de Kfar joz, dans le sud du Liban, par des frappes israéliennes selon le ministère de la Santé. Israël affirme avoir visé deux membres du Hezbollah.

Le Hezbollah avait ouvert un front début octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Selon les dispositions du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël fin novembre, la formation pro-iranienne devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Mais Israël continue de mener quasi-quotidiennement des frappes, affirmant viser le Hezbollah, qui ne riposte pas.