MILAN: Ryanair refuse d'appliquer le décret du gouvernement italien prévoyant de plafonner le prix des billets d'avion sur certains vols nationaux, tant que Bruxelles n'aura pas tranché le litige entre Rome et la compagnie aérienne irlandaise, a indiqué mardi son patron Michael O'Leary.
"Le décret est illégal car les règles européennes stipulent que les prix sont fixés par le marché", a-t-il assuré dans un entretien au journal Corriere della Sera. La Commission européenne "retoquera la mesure italienne. En attendant, nous ne respecterons pas ces conneries".
Face à la hausse des tarifs des billets d'avion, le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni avait décidé début août de limiter les prix des vols à destination de la Sardaigne et de la Sicile "pendant les périodes de pic de la demande", c'est-à-dire pendant l'été essentiellement, à un maximum de "200% du prix moyen" pratiqué sur ces lignes.
"Nous avons eu deux réunions techniques avec le ministère des Entreprises et même eux ne savent pas comment appliquer" le décret, a pesté M. O'Leary. Le ministre Adolfo Urso "lui-même ne comprend pas. Ils l'ont fait juste pour le plaisir de le faire".
Ryanair a riposté au décret du gouvernement Meloni en annonçant jeudi son intention de réduire de 8% l'offre des ses vols vers la Sardaigne cet hiver. Selon M. O'Leary, les vols nationaux vers la Sicile devraient également baisser de 10%.
"Nous devrons réduire l'offre sur les liaisons intérieures et augmenter les vols internationaux qui ne sont pas concernés par le décret", a expliqué le patron de Ryanair.
"De cette manière, les tarifs des vols intérieurs augmenteront et les tarifs des vols internationaux baisseront, ce qui est exactement le contraire de ce que souhaite le gouvernement", a-t-il ajouté.
La réaction du gouvernement Meloni ne s'est pas fait attendre. "L'Italie est un pays souverain et ne cède à aucun chantage!", a lancé M. Urso.