«Pour que la France reste la France»... et pour que Macron supplante l'extrême droite

C'est à la droite dure que le président a emprunté sa référence, en souhaitant que "la France reste la France." (Photo, AFP).
C'est à la droite dure que le président a emprunté sa référence, en souhaitant que "la France reste la France." (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

«Pour que la France reste la France»... et pour que Macron supplante l'extrême droite

  • Emmanuel Macron «est clairement dans un match politique avec le RN»
  • Le président a également longuement parlé de la natalité, un thème souvent mis en avant par le Rassemblement national

PARIS: "Nos vies valent plus que leurs profits", lançait Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2022, ravissant un slogan prisé à gauche. Mardi, c'est à la droite dure que le président a emprunté sa référence, en souhaitant que "la France reste la France."

Le décor a été planté dès le propos liminaire présidentiel: "Voilà pourquoi nous sommes là. Voilà pourquoi démocrates, écologistes et républicains se rassemblent autour d'un même projet, pour agir au service des Français et, au fond, avec une ligne simple: pour que la France reste la France. Pour que la France demeure cette nation de bon sens, de résistance et des Lumières."

Pour que "la France reste la France" ? Un slogan qui barrait l'affiche de campagne d'Eric Zemmour. Qui fut aussi celui du patron des Républicains (LR) Éric Ciotti lorsqu'il faisait campagne pour la présidence de son parti. Et qui avait suscité une vive polémique chez LR en 2018 quand il avait été déployé sur des tracts sous la présidence de Laurent Wauquiez.

"Honnêtement, vous ne mettez pas le logo des Républicains, vous pouvez mettre le logo du Front national", réagissait alors Aurore Bergé, ex-LR passée chez Emmanuel Macron dès 2017. "Ce n'est pas la droite que j'ai connue", "ça me choque par rapport à ce qu'a été la droite et ce qu'elle est en train de devenir", appuyait la désormais ministre d'Emmanuel Macron, dans cet entretien à L'Obs et à l'Internaute.

Au cours de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a longuement insisté sur les thématiques d’éducation. Du moins celles qui lui sont chères: renforcement de l'instruction civique, tenue unique à l'école, généralisation possible du Service national universel (SNU). "Il nous a expliqué qu'il voulait revenir à la IIIe République avec la blouse et la craie au tableau", a raillé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Emmanuel Macron a aussi évoqué la généralisation des cours de théâtre à l'école.

Le président a également longuement parlé de la natalité, un thème souvent mis en avant par le Rassemblement national mais aussi, au sein de sa majorité, par le MoDem de François Bayrou.

«Match politique avec le RN»

Emmanuel Macron "est clairement dans un match politique avec le RN. Il désigne clairement son opposition. Et votre opposition officielle, c’est votre meilleur allié. Parce qu’en fait vous ne partagez aucun électeur avec elle, et en installant une forme de duopole, vous installez une forme de concentration électorale autour de vous", analyse le constitutionnaliste Benjamin Morel.

Lors de cette conférence, la question sur le parti de Marine Le Pen qui a largement augmenté ses scores entre 2017 et 2022 et qui domine les sondages à six mois des élections européennes est celle qui a suscité la réponse la plus énergique du chef de l'État. Emmanuel Macron a durement attaqué le RN, parti "de l'appauvrissement collectif" et du "mensonge".

Mais si le chef de l’État "pointe le RN, en même temps, il ne parle pas valeurs. Il parle uniquement crédibilité. Il sait qu’une partie de son électorat potentiel n’attaque plus le RN sur les valeurs. Il y a une forme de normalisation, dans l’électorat de centre-droit, du RN qui n’est peut-être pas vu comme étant une possibilité électorale, mais qui n’est pas vu comme le diable", poursuit M. Morel.

"Emmanuel Macron se bat contre le RN par intermittence, simplement quand il y a une élection en vue. Mais désormais qui peut le croire ? Il a donné une victoire idéologique au RN" avec la loi immigration, dénonce Olivier Faure. "Comment voulez vous qu'il vienne nous expliquer qu'il est celui qu'il fera barrage à l’extrême droite ?".

Au delà de la "droitisation", le président emploie un "logiciel très commun dans la plupart des partis de droite qui ont survécu aux vagues populistes en Europe", ajoute M. Morel. En Grèce, en Autriche, "ce qui a permis à ces partis de se sauver, c'est d'avoir repris un certain nombre de symboles, du drapeau, etc. Ce que Boris Johnson avait conceptualisé dans le "Take back control". Dans l'idée de +réarmement+, il y a beaucoup de ça."


Macron: La France va reconnaître l'Etat de Palestine en septembre à l'ONU

A ce jour, au moins 142 Etats ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l'AFP. Les Etats-Unis et Israël s'opposent fermement à un tel projet. (AFP)
A ce jour, au moins 142 Etats ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l'AFP. Les Etats-Unis et Israël s'opposent fermement à un tel projet. (AFP)
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  • La France va reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre à New York, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron sur ses réseaux sociaux
  • La France coprésidera alors avec l'Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement visant à relancer la solution dite "à deux Etats", palestinien et israélien

PARIS: La France va reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre à New York, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron sur ses réseaux sociaux.

"Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine. J’en ferai l’annonce solennelle à l'Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain", écrit le chef de l'Etat français sur X et Instagram.

La France coprésidera alors avec l'Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement visant à relancer la solution dite "à deux Etats", palestinien et israélien.

Cette conférence, initialement prévue en juin, avait été reportée à la dernière minute en raison de la guerre entre Israël et l'Iran. Dans l'intervalle, une réunion au niveau ministériel se tiendra les 28 et 29 juillet à New York.

A ce jour, au moins 142 Etats ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l'AFP. Les Etats-Unis et Israël s'opposent fermement à un tel projet.

"L’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue", a martelé le président français sur X.

Dans ce contexte, "il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient", a-t-il ajouté.

En franchissant le pas de la reconnaissance, la France entend "apporter une contribution décisive à la paix au Proche-Orient" et "mobilisera tous ceux de ses partenaires internationaux qui souhaitent y prendre part", écrit également Emmanuel Macron dans une lettre adressée au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

 


Diplomatie: Jean-Noël Barrot reçoit le chef de la diplomatie saoudienne à Paris

Photo d'archives la rencontre en mai dernier entre MM. Barrot et Farhane. (AFP)
Photo d'archives la rencontre en mai dernier entre MM. Barrot et Farhane. (AFP)
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  • Lors de cet entretien, les deux ministres ont échangé sur les principaux dossiers régionaux. Ils ont réaffirmé leur volonté commune de contribuer activement à la résolution des crises au Moyen-Orient
  • Face à la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne, Paris et Riyad ont appelé Israël à lever sans délai les obstacles entravant l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire, en coordination avec l’ONU et les ONG internationales


RIYAD: Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a accueilli mercredi 23 juillet à Paris son homologue saoudien, le prince Faisal ben Farhane Al Saoud. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre la France et l’Arabie saoudite, qualifiées par les deux parties de « profondes et durables » dans tous les domaines de coopération.

Lors de cet entretien, les deux ministres ont échangé sur les principaux dossiers régionaux. Ils ont réaffirmé leur volonté commune de contribuer activement à la résolution des crises au Moyen-Orient, dans le respect du droit international, et de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région.

Au cœur de leurs discussions figurait notamment la situation au Proche-Orient. À quelques jours de la conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution à deux États, prévue à New York du 28 au 30 juillet sous co-présidence française et saoudienne, les deux responsables ont exprimé leur espoir de parvenir à des engagements concrets pour permettre à Israël et à un futur État palestinien de coexister pacifiquement. Ils ont également exprimé leur soutien aux efforts des médiateurs égyptien, qatarien et américain en faveur d’un cessez-le-feu durable à Gaza et de la libération des otages.

Face à la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne, Paris et Riyad ont appelé Israël à lever sans délai les obstacles entravant l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire, en coordination avec l’ONU et les ONG internationales.

La situation en Syrie a également été abordée. Les ministres ont fait part de leur vive inquiétude face aux affrontements récents dans la région de Soueïda, exhortant les parties au respect du cessez-le-feu instauré le 19 juillet. Ils ont insisté sur la nécessité de protéger les civils en toutes circonstances, et appelé les autorités syriennes à renouer le dialogue avec les représentants locaux pour parvenir à un accord durable. Ils ont également plaidé pour que toute la lumière soit faite sur les exactions contre les civils et que les responsables soient jugés, conformément à la Déclaration de Paris sur la Syrie signée le 13 février dernier.

Concernant le Liban, les deux diplomates ont réitéré leur soutien aux autorités libanaises dans la mise en œuvre rapide des réformes indispensables au redressement du pays. Jean-Noël Barrot a souligné l’importance du respect du cessez-le-feu et des engagements pris par le Liban et Israël, rappelant l’implication de la France, en coordination avec les États-Unis et la FINUL, pour assurer la stabilité du Sud-Liban.

Enfin, sur le dossier iranien, Paris et Riyad ont rappelé leur attachement à une reprise rapide de la coopération entre Téhéran et l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ils ont appelé à relancer les négociations en vue d’un accord robuste, vérifiable et durable encadrant le programme nucléaire iranien et les activités jugées déstabilisatrices de la République islamique.


Macron reçoit Salam à l'Elysée

Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban.
Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban.
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  • Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban
  • Les deux dirigeants évoqueront également la nécessité d’un respect plein et entier du cessez-le-feu, en particulier en ce qui concerne le retrait complet des forces israéliennes

PARIS: Emmanuel Macron recevra M. Nawaf Salam, Président du Conseil des ministres du Liban, au Palais de l’Élysée ce jeudi 24 juillet.

Cette première visite officielle du chef du gouvernement libanais sera l’occasion de réaffirmer la profondeur de l’amitié franco-libanaise, ainsi que le soutien constant de la France au Liban. Les échanges porteront notamment sur la sécurité, la stabilité du pays et la poursuite des réformes économiques indispensables à la pleine restauration de sa souveraineté et de sa prospérité.

Les deux dirigeants évoqueront également la nécessité d’un respect plein et entier du cessez-le-feu, en particulier en ce qui concerne le retrait complet des forces israéliennes. Le renforcement des forces armées libanaises, la coopération avec la FINUL – à laquelle la France continue de contribuer activement – ainsi que les priorités régionales communes seront également abordés.

Ils discuteront des grands défis auxquels fait face le Proche et le Moyen-Orient, en particulier les conséquences de la guerre en Iran et à Gaza, ainsi que les récents affrontements en Syrie. Le Président de la République et le Président du Conseil des ministres souligneront l’impératif de cessation des hostilités complète dans la région pour protéger les civils et l’urgence absolue d’un acheminement massif et sans entrave de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.