La Syrie et l'Irak dénoncent les frappes américaines meurtrières

La Syrie et l'Irak ont dénoncé samedi les frappes de représailles menées par les Etats-Unis contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens sur leurs territoires (Photo, Reuters).
La Syrie et l'Irak ont dénoncé samedi les frappes de représailles menées par les Etats-Unis contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens sur leurs territoires (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Dimanche 04 février 2024

La Syrie et l'Irak dénoncent les frappes américaines meurtrières

  • La Syrie et l'Irak ont dénoncé samedi les frappes de représailles menées par les Etats-Unis contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens sur leurs territoires
  • Les Etats-Unis ont promis d'autres frappes en riposte à l'attaque attribuée par Washington à des groupes pro-Iran le 28 janvier contre une base américaine en Jordanie

DAMAS: La Syrie et l'Irak ont dénoncé samedi les frappes de représailles menées par les Etats-Unis contre des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens sur leurs territoires, qui ont fait au moins 45 morts, dont des civils.

Les Etats-Unis ont promis d'autres frappes en riposte à l'attaque attribuée par Washington à des groupes pro-Iran le 28 janvier contre une base américaine en Jordanie, près des frontières syrienne et irakienne, dans laquelle trois soldats américains ont été tués.

"Notre riposte a commencé aujourd'hui. Elle continuera selon le calendrier et aux endroits que nous déciderons", a averti vendredi le président Joe Biden.

Dans un communiqué, le mouvement al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens se faisant appeler "Résistance islamique en Irak", a averti qu'il riposterait "au moment approprié" aux frappes américaines.

Ennemi juré des Etats-Unis, l'Iran a dénoncé "une violation de la souveraineté de la Syrie et de l'Irak", tandis que le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre contre Israël à Gaza, a estimé qu'elles mettaient "de l'huile sur le feu".

Au moins 29 combattants pro-iraniens incluant neuf Syriens, six Irakiens et six Libanais du Hezbollah, ont été tués dans ces frappes à Deir Ezzor et Al-Mayadine, dans l'est de la Syrie en guerre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

En Irak, 16 personnes dont des civils ont été tuées, a annoncé le gouvernement. Le bilan pourrait toutefois être plus lourd, le Hachd al-Chaabi, coalition de groupes armés pro-iraniens intégrée aux forces irakiennes, déplorant 16 morts dans ses rangs.

Réunion du Conseil de sécurité

A Bagdad, les autorités ont fustigé "une violation de la souveraineté irakienne" et convoqué le chargé d'affaires américain à Bagdad, à qui elles ont remis une "lettre de protestation".

Selon elles, la présence sur leur sol d'une coalition internationale antijihadistes menée par Washington est "devenue une menace pour la sécurité" du pays.

A Damas, l'armée syrienne a jugé que "l'occupation de certaines parties du territoire syrien par les forces américaines ne peut plus durer".

Quelque 900 soldats américains sont déployés en Syrie et 2.500 en Irak voisin dans le cadre de la coalition internationale créée pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a été défait après avoir été chassé des régions qu'il occupait dans ces deux pays.

La coalition est restée pour lutter contre des cellules jihadistes qui continuent de mener des attaques.

A la demande de la Russie, qui a accusé les Etats-Unis de "semer le chaos" au Moyen-Orient, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence lundi au sujet des frappes américaines selon des sources diplomatiques.

Nouvelles frappes américaines

L'intervention militaire américaine vendredi a duré trente minutes environ et a été "un succès", selon la Maison Blanche, qui a assuré ne pas vouloir d'une "guerre" avec l'Iran.

Un total de 85 cibles sur sept sites différents (quatre en Syrie et trois en Irak) ont été visées, a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Les forces américaines ont pris pour cible les Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique de l'Iran, et des groupes armés pro-iraniens, a-t-il précisé.

Depuis la mi-octobre, peu après le début de la guerre le 7 octobre entre le Hamas et Israël, proche allié des Etats-Unis, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé les forces américaines en Irak et en Syrie, mais aucun militaire américain n'avait été tué jusqu'à l'attaque du 28 janvier.

La plupart des attaques ont été revendiquées par la "Résistance islamique en Irak".

Samedi, les Etats-Unis ont procédé à de nouvelles frappes au Yémen, ciblant six missiles antinavires des Houthis "prêts à être lancés contre des navires en mer Rouge", où ces rebelles yéménites proches de l'Iran multiplient les attaques.

Vendredi, l'armée américaine a détruit huit drones au large du Yémen et quatre au sol afin de "protéger la liberté de navigation" des attaques des Houthis qui disent agir "en solidarité" avec les Palestiniens à Gaza.

"Les Etats-Unis ne veulent de conflit ni au Moyen-Orient ni ailleurs dans le monde. Mais que ceux qui veulent nous faire du mal le sachent bien: si vous touchez à un Américain, nous répondrons", a prévenu Joe Biden après avoir assisté au retour aux Etats-Unis des corps des trois militaires américains tués.


Riyad affirme qu'aucun effet radioactif n'a été détecté dans le Golfe après les frappes américaines contre l'Iran

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies et prise le 14 juin 2025 montre les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad en Iran, avant une frappe israélienne. (AFP)
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies et prise le 14 juin 2025 montre les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad en Iran, avant une frappe israélienne. (AFP)
Short Url
  • La Commission de régulation nucléaire et radiologique d'Arabie saoudite a déclaré dimanche qu'"aucun effet radioactif n'a été détecté" dans le Royaume et dans la région du Golfe.
  • La Garde nationale du Koweït a également déclaré que "les niveaux de radiation dans l'espace aérien et les eaux du Koweït sont stables et la situation est normale".

RIYAD : La Commission de régulation nucléaire et radiologique d'Arabie saoudite a déclaré dimanche qu'"aucun effet radioactif n'a été détecté" dans le Royaume et la région du Golfe à la suite de l'attaque militaire américaine contre les installations nucléaires iraniennes.
"Aucun effet radioactif n'a été détecté sur l'environnement du Royaume et des États arabes du Golfe à la suite du ciblage militaire américain des installations nucléaires iraniennes", a écrit la commission sur son compte officiel X.

La Garde nationale du Koweït a également déclaré que "les niveaux de radiation dans l'espace aérien et les eaux du Koweït sont stables et la situation est normale", selon un communiqué de l'agence de presse KUNA.

L'autorité égyptienne de régulation nucléaire et radiologique a confirmé dimanche que le pays était loin de tout impact direct résultant du ciblage des installations d'enrichissement et de conversion de l'uranium en Iran.

Les États-Unis ont attaqué dimanche trois sites nucléaires iraniens, dont l'installation souterraine d'enrichissement de l'uranium de Ford, après des jours de spéculation sur la question de savoir si l'armée américaine se joindrait à la campagne de bombardement de son allié Israël. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les principales réactions à l'attaque américaine contre l'Iran

Cette photo non datée fournie par le département américain de la Défense montre un bombardier américain B-2 en vol dans un lieu tenu secret. (USAF/AFP)
Cette photo non datée fournie par le département américain de la Défense montre un bombardier américain B-2 en vol dans un lieu tenu secret. (USAF/AFP)
Short Url
  • Réactions internationales à l'attaque américaine contre plusieurs sites nucléaires iraniens
  • « Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles », a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Les premières réactions internationales à l'attaque américaine contre plusieurs sites nucléaires iraniens dimanche, par laquelle les États-Unis ont rejoint Israël dans sa guerre contre la République islamique :

- Iran : « Conséquences éternelles » - 

« Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles », a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, dénonçant le « comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel » des États-Unis. « L'Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple », a-t-il ajouté.

L'Organisation de l'énergie atomique iranienne a pour sa part dénoncé « un acte barbare qui viole le droit international », et affirmé que « malgré les complots maléfiques de ses ennemis », l'Iran « ne laissera pas le chemin du développement de son industrie nucléaire être arrêté ». 

- Israël : « tournant historique » et promesse « tenue » -

« Votre décision audacieuse de viser les installations nucléaires de l'Iran avec la puissance impressionnante et juste des États-Unis changera l'Histoire », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un message vidéo de remerciements à Donald Trump.

Les attaques de dimanche constituent un « tournant historique qui peut aider à conduire le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix », a encore déclaré le chef du gouvernement israélien. « Le président Trump et moi disons souvent : la paix par la force », a-t-il poursuivi, citant l'adage : « D'abord vient la force, ensuite vient la paix. (...) Le président Trump et les États-Unis ont agi avec beaucoup de force. »

- ONU : « dangereuse escalade »

« C'est une dangereuse escalade dans une région déjà sur la corde raide, et une menace directe pour la paix et la sécurité dans le monde », a estimé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

- UE : appel à « toutes les parties à faire un pas en arrière »

Sur X, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a appelé « toutes les parties à faire un pas en arrière, à revenir à la table des négociations et à éviter toute escalade supplémentaire ».

Elle a ajouté que l'Iran ne devait pas développer l'arme nucléaire et que les ministres des Affaires étrangères de l'UE discuteraient de la situation lundi. 

- Grande-Bretagne : l'Iran doit « revenir à la table des négociations » -

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a appelé l'Iran à « revenir à la table des négociations ».

« L'Iran ne doit jamais être autorisé à développer une arme nucléaire et les États-Unis ont pris des mesures pour atténuer cette menace », a-t-il déclaré sur X, soulignant que « la stabilité dans la région est une priorité ».

- Démocrates américains : « une guerre potentiellement désastreuse »

« Le président Trump a induit le pays en erreur sur ses intentions, il n'a pas cherché à obtenir l'autorisation du Congrès pour l'usage de la force militaire et risque d'engager les Américains dans une guerre potentiellement désastreuse au Moyen-Orient », a déclaré Hakeem Jeffries, un chef de file de l'opposition démocrate à la Chambre des représentants américaine.

- Arabie saoudite : « grande préoccupation »

L'Arabie saoudite « suit avec une grande préoccupation les développements en République islamique d'Iran, avec le ciblage des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis », a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères. 

- Oman : appel à une « désescalade immédiate » 

Oman, qui joue le rôle de médiateur entre les États-Unis et l'Iran dans les discussions sur le nucléaire, a condamné « cette agression illégale » et appelé à « une désescalade immédiate », a affirmé un porte-parole du ministère omanais des Affaires étrangères. Il a ajouté que « l’action entreprise par les États-Unis menace d’élargir l'étendue de la guerre et constitue une violation grave du droit international ».

- Irak : « escalade militaire »

Le gouvernement irakien a condamné les frappes américaines, qu'il qualifie d'« escalade militaire », estimant qu'elles « menacent la sécurité et la paix au Moyen-Orient » et « mettent gravement en péril la stabilité régionale ».

« Les solutions militaires ne peuvent se substituer au dialogue et à la diplomatie », a plaidé Bassem Alawadi, le porte-parole du gouvernement, précisant que la poursuite des frappes « conduirait à une escalade dangereuse dont les répercussions dépasseront les frontières de tout État ».

- Rebelles Houthis : « déclaration de guerre »

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont déclaré considérer les frappes américaines comme une « déclaration de guerre » contre le peuple iranien, ajoutant être prêts à cibler les navires et les bâtiments américains en mer Rouge.

- Hamas : « agression criminelle »

« Nous condamnons cette agression criminelle », a écrit sur Telegram le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié de l'Iran et engagé depuis 20 mois dans une guerre avec Israël dans la bande de Gaza. « Nous la considérons comme un exemple flagrant de la politique d'imposition de l'hégémonie par la force, une agression basée sur la loi de la jungle, et une violation de toutes les normes et conventions internationales ».


Les autorités de l'aviation civile saoudienne et française examinent les moyens de renforcer leur coopération

Des responsables de l'aviation civile saoudienne et française posent pour une photo de groupe à Paris. (SPA)
Des responsables de l'aviation civile saoudienne et française posent pour une photo de groupe à Paris. (SPA)
Short Url
  • Une délégation du secteur de l'aviation civile saoudien a visité l'usine Airbus à Toulouse, en France.
  • Des discussions ont eu lieu sur les opportunités d'investissement dans la conception et l'assemblage d'avions, ainsi que sur les incitations offertes par l'Arabie saoudite pour attirer des investissements dans l'industrie aéronautique.

PARIS : Une délégation du secteur de l'aviation civile saoudien, conduite par Abdulaziz bin Abdullah Al-Duailej, président de l'Autorité générale de l'aviation civile, a visité l'usine Airbus à Toulouse, en France, dans le cadre du 55ᵉ Salon du Bourget, qui se termine le 22 juin.

Cette visite renforce la coopération entre les deux pays dans des domaines tels que la fabrication, le transfert de technologie et le développement de l'industrie aérospatiale, a indiqué l'agence de presse saoudienne dans un communiqué.

Des discussions ont eu lieu sur les opportunités d'investissement mutuel dans la conception et l'assemblage d'avions, ainsi que sur les incitations offertes par l'Arabie saoudite pour attirer des investissements de qualité dans ce secteur.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com