Européennes: jour de vote, le RN part largement favori

Des bénévoles du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) collent des affiches de campagne du président du parti et principal candidat aux élections européennes, Jordan Bardella, à Lyon le 6 mai 2024, avant les élections européennes du 9 juin. (Photo Jeff Pachoud AFP)
Des bénévoles du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) collent des affiches de campagne du président du parti et principal candidat aux élections européennes, Jordan Bardella, à Lyon le 6 mai 2024, avant les élections européennes du 9 juin. (Photo Jeff Pachoud AFP)
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Publié le Dimanche 09 juin 2024

Européennes: jour de vote, le RN part largement favori

  • Derrière le parti d'extrême droite, les jeux ne semblent pas faits entre la liste de la majorité présidentielle et celle du Parti socialiste, tandis que La France insoumise (LFI) a amorcé une remontée sensible dans les derniers jours de campagne
  • En Nouvelle-Calédonie, en raison du couvre-feu imposé à la suite des récentes violences, les bureaux de vote ouvriront une heure plus tôt que d'habitude à 22H00 (07H00 locales) dimanche

PARIS  : Les Français ont commencé à voter dimanche en métropole pour élire leurs eurodéputés, au terme d'une campagne dominée par le Rassemblement national (RN), qui pourrait réaliser un score historique et infliger un revers cinglant à Emmanuel Macron, deux ans après sa réélection.

Après certains territoires d'Outre-mer dès samedi, comme la Polynésie, les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 en métropole.

En Nouvelle-Calédonie, le scrutin se déroule sous haute sécurité, trois semaines et demie après le début des émeutes qui ont secoué l'archipel du Pacifique sud. "92% des bureaux de vote" ont pu ouvrir à 7H00 locales (22H00 samedi à Paris), selon le haut-commissariat de la République. A midi, heure locale, le taux de participation était en très légère hausse par rapport au scrutin de 2019 (8,81% contre 8,13%).

Les instituts de sondage communiqueront leurs premières estimations de résultats à 20H00 (en métropole) à la fermeture des derniers bureaux des grandes villes.

Sur pas moins de 38 listes, au mieux sept d'entre elles semblent susceptibles de franchir le seuil de 5% requis.

Plus de 49 millions de Français sont appelés à se rendre aux urnes pour élire leurs 81 eurodéputés, qui siègeront pour les cinq années à venir au Parlement européen (720 membres au total).

Une vingtaine d'autres pays sont appelés dimanche à élire leurs représentants au Parlement européen où l'extrême droite est attendue en force.

En France, si les courbes des sondages ont peu varié, deux facteurs peuvent créer des surprises: d'une part la participation, qui pourrait dépasser les 50,12% de 2019; d'autre part l'incertitude du choix, 15 à 20% des électeurs se disant capables de changer d'avis jusque dans l'isoloir.

Dans tous les scénarios, la victoire semble promise à la liste de Jordan Bardella qui caracole en tête des sondages depuis des mois et pourrait augmenter de près de dix points son score déjà haut de 2019 (23,34%).

En y ajoutant les 5,5% prêtés en moyenne à la liste Reconquête de Marion Maréchal et les "petites listes" souverainistes (Asselineau, Philippot...), l'extrême droite pourrait frôler les 40% et s'imposer dans des électorats jusque-là rétifs, retraités ou cadres.

Le patron du RN a fait de cette élection un "référendum anti-Macron" avant la présidentielle de 2027. "Chaque jour qui passe, nous nous préparons à exercer le pouvoir", a commenté le leader d'extrême droite vendredi, dernier jour de campagne.

Surfant sur sa popularité à coups de selfies et de vidéos sur les réseaux sociaux, Jordan Bardella a bénéficié des sujets jugés prioritaires par les Français, comme le pouvoir d'achat et l'immigration, sans être pénalisé par la guerre en Ukraine ou le débat un peu laborieux face à Gabriel Attal.

La majorité sur la défensive 

En face, la majorité a tenté de démonter ce qu'elle appelle le "Frexit caché" du RN qui souhaite pouvoir constituer une "minorité de blocage" au Parlement européen sur des sujets comme "l'écologie punitive".

Mais la liste menée par Valérie Hayer, eurodéputée sortante peu connue, a peiné à mobiliser l'électorat pro-européen d'Emmanuel Macron.

Ceci en dépit des interventions multiples du chef de l'Etat, depuis son discours de la Sorbonne sur l'avenir de l'Europe jusqu'à son interview télévisée le soir des commémorations du Débarquement, jeudi, au grand dam de la gauche et de LR qui l'ont accusé d'installer un "faux duel" face au RN.

Dissolution, remaniement, coalition avec les Républicains... Jusqu'à présent, le chef de l'Etat a semblé écarter toute conséquence "nationale" de ce scrutin "européen" et pourrait renvoyer tout cela à l'automne après les Jeux olympiques.

En attendant, le président doit voter à la mi-journée au Touquet et passera ensuite la soirée électorale à l'Elysée, entouré de conseillers. Il n'est pas exclu qu'il réunisse aussi les chefs du camp présidentiel.

Donnée autour de 15% (contre 22,42% en 2019), la liste de la majorité est même sous la menace de celle du PS-Place publique de Raphaël Glucksmann, qui l'a concurrencée sur le champ pro-européen et qui devrait enregistrer une nette progression par rapport à son score de 6,19% en 2019.

Ambiance tendue à gauche 

L'avance de cette liste sur celle de LFI sera scrutée de près. Manon Aubry a durement attaqué pendant la campagne en accusant Raphaël Glucksmann de "trahir" l'alliance de gauche Nupes.

Jean-Luc Mélenchon compte sur une dynamique favorable dans une fin de campagne marquée par des coups d'éclat à l'Assemblée sur le soutien à Gaza pour tenter de mobiliser un électorat jeune et aller au-delà des enquêtes les plaçant autour de 8,5% (contre 6,31% en 2019).

Les écologistes pourraient faire les frais de cette "guerre des gauches". Donnée autour de 5%-6%, Marie Toussaint espère que les sondages les auront sous-estimés, comme en 2019 où Yannick Jadot s'était envolé à 13,48%. Le Parti communiste, mené par Léon Deffontaines, aura toutes les difficultés à atteindre les 5%.

A droite, en dépit de quelques coups d'éclat, la tête de liste LR François-Xavier Bellamy aura du mal à dépasser les 8,48% de 2019, qui avaient ouvert une crise au sein du parti.

Au sein des "petites" listes, seul le Parti animaliste semble en mesure de confirmer sa percée de 2019 (2,2%).

Dernier jour du marathon électoral pour redessiner le paysage politique de l'UE

La Grèce a commencé à voter dimanche, avant une vingtaine d'autres pays de l'UE, pour choisir ses eurodéputés, clôturant un marathon électoral susceptible de redessiner les équilibres politiques d'un Parlement européen où l'extrême droite est attendue en force.

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes dimanche à 07H00 (04H00 GMT) en Grèce, avant que la plupart des autres pays de l'Union européenne, dont la France et l'Allemagne, ne débutent aussi cette dernière journée de scrutin.

A l'issue d'une campagne au climat tendu par la guerre en Ukraine et les soupçons de désinformation russe, de forts scores des droites radicales, nationalistes et eurosceptiques pourraient compliquer les majorités dans l'hémicycle et reconfigurer les alliances.

Au total, plus de 360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour désigner 720 membres du Parlement européen. Les Pays-Bas avaient donné le coup d'envoi jeudi en confirmant, selon des estimations, une poussée du parti d'extrême droite de Geert Wilders.

En Italie, où le vote a débuté samedi et se poursuivait dimanche, le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni est grand favori et pourrait envoyer 22 eurodéputés dans l'hémicycle, contre six actuellement.

Les résultats dans les deux plus grands pays de l'Union seront également scrutés. Les sondages prédisent en France une victoire historique du Rassemblement national (RN) dirigé par Jordan Bardella, loin devant la liste du parti du président Emmanuel Macron.

Les conservateurs allemands devraient, eux, arriver largement en tête (30,5% selon un sondage) dans un revers cuisant pour le chancelier socialiste Olaf Scholz. Mais les socialistes et Verts bataillent pour la seconde place avec l'AfD, parti d'extrême droite capitalisant sur une conjoncture morose.

Et ce même si l'AfD a vu s'effriter ses gains attendus au fil des scandales éclaboussant sa tête de liste - soupçonné de financements russe et chinois -, qui l'ont fait exclure du groupe auquel il appartenait au Parlement européen aux côtés du RN.

Equilibres bousculés 

En Autriche, le Parti de la liberté (FPÖ) d'extrême droite s'imposer pour la première fois en tête d'une élection, et en Pologne, la coalition centriste pro-européenne du Premier ministre Donald Tusk s'annonce à quasi-égalité avec le parti nationaliste populiste Droit et Justice (PiS) suivis du parti d'extrême droite Konfederacja, très eurosceptique.

Alors que les eurodéputés adoptent les législations de concert avec les Etats, l'essor des droites radicales pourrait influer sur des dossiers cruciaux : défense contre une Russie expansionniste, politique agricole, objectif climatique 2040, poursuite des mesures environnementales...

Cette élection "va déterminer les cinq prochaines années", a assuré samedi Mme Meloni, qui a réaffirmé vouloir "défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale".

Alors que les équilibres issus des élections détermineront aussi l'attribution des postes dirigeants dans l'UE, la dirigeante italienne pourrait jouer un rôle crucial pour la reconduction d'Ursula von der Leyen, issue du PPE (droite), comme présidente de la Commission européenne.

Sa nomination, qui doit être validée par les dirigeants des Vingt-Sept puis par le Parlement, n'est pas acquise.

Si le PPE devrait rester la première force au Parlement (quelque 170 sièges selon les sondages), suivi des sociaux-démocrates (quelque 140 sièges attendus), l'enjeu est la troisième position où Renew Europe (libéraux, comprenant le parti Renaissance d'Emmanuel Macron) se voit menacé par la montée des deux groupes de droite radicale, ECR (qui comprend Fratelli d'Italia) et ID (qui inclut le RN français).

Les extrêmes droites divisées sur la Russie 

La "grande coalition" actuelle droite/socialistes/libéraux, qui forge les compromis dans l'hémicycle, devrait conserver la majorité mais voir sa marge de manœuvre réduite, l'obligeant à trouver des forces d'appoint et augurant d'intenses tractations.

Giorgia Meloni est courtisée par Mme von der Leyen qui voit en elle une partenaire fréquentable, pro-européenne et pro-Ukraine. Mais aussi par la figure de proue du RN Marine Le Pen, qui rêve de constituer un grand groupe nationaliste recoupant des membres d'ECR et d'ID.

Une perspective très incertaine : s'ils partagent un euroscepticisme et un souverainisme affichés, leur éventuelle fusion reste compliquée par d'importantes divergences en particulier sur la Russie.

A l'inverse de Giorgia Meloni mais aussi des partis de droite radicale en Pologne, le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, dont le parti Fidesz est crédité de 50%, a mené une campagne hostile à l'aide à Kiev et alarmiste sur les risques d'emballement du conflit, désignant l'UE et l'Otan comme coupables et éclipsant le rôle de Moscou, dont M. Orban est proche.

Dans la Slovaquie voisine, la tentative d'assassinat contre le Premier ministre Robert Fico a renforcé le soutien à son camp aux penchants pro-Poutine.

De quoi gripper les négociations au niveau européen, à l'heure où les Vingt-Sept cherchent à renforcer leur industrie de défense tout en peinant à dégager les fonds nécessaires.

Dans la foulée du scrutin européen, les questions de Défense s'imposeront au sommet du G7 du 13 au 15 juin en Italie.


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».