Algérie: Peine capitale requise contre plus de 70 accusés du lynchage de Djamel Bensmail

M. Bensmaïl, 38 ans, avait ensuite été battu puis immolé tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre (Photo, AFP).
M. Bensmaïl, 38 ans, avait ensuite été battu puis immolé tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 novembre 2022

Algérie: Peine capitale requise contre plus de 70 accusés du lynchage de Djamel Bensmail

  • Le procureur a ensuite requis une peine de 10 ans de prison à l'encontre de 25 autres accusés
  • Djamel Bensmail s'était porté volontaire pour aider à éteindre les incendies qui ont fait au moins 90 morts

ALGER: La peine capitale a été requise samedi contre plus de 70 personnes jugées par un tribunal algérien pour l'assassinat le 11 août 2021 d'un homme, Djamel Bensmail, accusé à tort de pyromanie en Kabylie, alors ravagée par les feux de forêt, selon des médias locaux.

Les accusés, qui comparaissaient  devant le tribunal de Dar El Beida, dans la banlieue est d'Alger, sont poursuivis notamment pour "actes terroristes et subversifs contre l'Etat et l'unité nationale" et "homicide volontaire avec préméditation", selon l'accusation.

Le procureur a ensuite requis une peine de 10 ans de prison à l'encontre de 25 autres accusés jugés pour des faits délictuels notamment "attroupement armé, outrage à corps constitue et diffusion de photos et vidéos visant à semer le trouble", selon le quotidien arabophone El Khabar.

Djamel Bensmail s'était porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, dans la préfecture de Tizi Ouzou, en Kabylie (nord-est) pour aider à éteindre les incendies qui ont fait au moins 90 morts en moins d'une semaine en aôut 2021.

Après avoir entendu qu'on le soupçonnait d'avoir mis le feu à la forêt, il s'était rendu à la police.

Des images relayées par les réseaux sociaux avaient montré la foule entourant le fourgon de police et extirpant l'homme du véhicule après l'avoir frappé.

M. Bensmaïl, 38 ans, avait ensuite été battu puis immolé tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre.

Des extraits des vidéos diffusées par les accusés sur les réseaux sociaux, montrant des détails du crime, ont été projetés lors du procès qui s'est ouvert mardi.

Ces vidéos montrent le lynchage de Djamel Bensmaïl, brulé vif et dépouillé de ses objets personnels, notamment son téléphone portable.


Macron estime qu'il faut éviter une « escalade incontrôlée » dans cette région

Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
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  • « Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous
  • Le conseil de défense a également abordé la question des Français souhaitant quitter l'Iran et Israël, afin d'« accélérer » leur départ, selon Emmanuel Macron.

PARIS : Emmanuel Macron a appelé dimanche soir à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient après les frappes américaines contre le programme nucléaire iranien, lors de l'ouverture d'un nouveau conseil de défense et de sécurité.

« Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région ».

Il a évoqué un « moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective », après les frappes américaines qui, selon lui, ouvrent « une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et une action résolue de notre part ». 

« La reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région », a-t-il ajouté.

C'est le troisième conseil de défense organisé depuis le début de l'opération militaire lancée le 13 juin par Israël pour contrer ce qu'il considère comme la menace d'un Iran doté de l'arme nucléaire.

Un nouveau conseil de défense aura lieu mardi « pour évaluer l'ensemble des mesures prises », a annoncé la présidence dans la soirée, à l'issue de la réunion qui a fixé « le travail de désescalade » et « la recherche d'une voie diplomatique permettant de garantir le contrôle du programme nucléaire et balistique iranien » parmi les « priorités d'action » de la France.

Emmanuel Macron, attendu lundi en Norvège, repassera mardi par Paris pour présider cette réunion avant de se rendre le même jour aux Pays-Bas pour un sommet de l'OTAN auquel doit aussi participer Donald Trump. 

Auparavant, le président français avait eu des entretiens téléphoniques avec la plupart de ses homologues de la région et d'Europe.

Il a appelé le président iranien Ebrahim Raïssi à « la désescalade et à l'exercice de la plus grande retenue » pour « permettre un retour à la voie diplomatique », a-t-il affirmé sur X. 

Le conseil de défense a également abordé la question des Français souhaitant quitter l'Iran et Israël, afin d'« accélérer » leur départ, selon Emmanuel Macron.

M. Barrot a rapporté dans la nuit l'arrivée à l'aéroport de Paris Orly de 160 d'entre eux, après leur rapatriement depuis Israël en passant par la Jordanie. « Deux autres vols sont prévus, et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a-t-il écrit sur X, en référence à l'annonce de dimanche soir concernant le déploiement d'appareils A400M pour acheminer les ressortissants français « qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre ».

Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s'effectueront « sous réserve de l'autorisation israélienne » et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Amman, ont précisé les ministères des Affaires étrangères et des Armées.

Le président français « a également demandé que nous restions pleinement mobilisés pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui doit être obtenu dès que possible, et pour soutenir l'Ukraine face à l’agression russe », a souligné l'Élysée.


Le directeur de l'AIEA annonce une « réunion d'urgence » lundi après les frappes américaines

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
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  • « Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.
  • « Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo.

VIENNE, AUTRICHE : Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé une « réunion d'urgence » lundi, après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens. Il estime pour l'instant impossible d'évaluer l'étendue des dégâts.

« Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.

Cette rencontre débutera à 10 heures (8 heures GMT) au siège de l'instance onusienne à Vienne, en Autriche.

Les États-Unis ont pris pour cible trois sites nucléaires, dont Fordo, une usine d'enrichissement d'uranium enfouie à 90 mètres sous une montagne, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran nie farouchement.

« Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo, régulièrement inspecté par le personnel de l'Agence. 

« Mais en ce qui concerne l'évaluation de l'ampleur des dégâts souterrains, nous ne pouvons nous prononcer : ceux-ci peuvent être importants, voire considérables. Mais personne, ni nous ni quiconque d'autre, n'est en mesure de vous dire leur étendue », a-t-il ajouté, espérant que ses inspecteurs « pourront retourner sur place dès que possible ».

Extrêmement « protégé », Fordo dispose en outre « de sources d'approvisionnement électriques indépendantes, et peut-être même de générateurs de secours ». « On ne peut donc pas affirmer automatiquement que l'absence d'alimentation électrique externe a pu endommager » les centrifugeuses présentes, ces machines volumineuses et coûteuses utilisées pour enrichir l'uranium, selon le chef de l'AIEA. 

La situation est différente à Natanz, autre site visé par les frappes israéliennes et américaines, dont la partie en surface a été « clairement » détruite.

Quant aux installations souterraines, où se trouvent les centrifugeuses, elles ont beaucoup souffert en raison de l'effet combiné de l'absence d'alimentation électrique externe due aux attaques et de l'impact des frappes elles-mêmes.

La situation est similaire à Ispahan, où plusieurs bâtiments ont été endommagés et où des attaques se poursuivent depuis plusieurs jours.

Dans un communiqué, l'AIEA a toutefois réaffirmé ne pas « s'attendre à des conséquences des frappes, sur la santé de la population ou de l'environnement », les niveaux de radiation n'ayant pas augmenté en dehors des sites.


Paris, Berlin et Londres demandent à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

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  • Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

LONDRES : Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines ayant visé ses sites nuclétaires.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ajoutent les trois dirigeants dans une déclarations conjointe.