L’Unicef exige un cessez-le-feu immédiat dans le sud du Liban et la protection des enfants

Une étudiante libanaise, portant un foulard palestinien, ou keffieh, manifeste à l’Université américaine de Beyrouth en signe de solidarité avec Gaza, à Beyrouth, le mardi 30 avril 2024. (Photo AP)
Une étudiante libanaise, portant un foulard palestinien, ou keffieh, manifeste à l’Université américaine de Beyrouth en signe de solidarité avec Gaza, à Beyrouth, le mardi 30 avril 2024. (Photo AP)
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Publié le Mercredi 01 mai 2024

L’Unicef exige un cessez-le-feu immédiat dans le sud du Liban et la protection des enfants

  • L’Unicef indique que «l’intensification du conflit armé a endommagé les infrastructures et les installations civiles, causant de graves dommages aux services de première nécessité
  • Mardi, les hostilités persistaient par intermittence sur le front sud entre le Hezbollah et l’armée israélienne

BEYROUTH: L’Unité libanaise de gestion des risques de catastrophe a annoncé que le bilan total des victimes des attaques israéliennes depuis le 8 octobre a atteint 438 personnes. 

Selon le dernier bilan publié par le ministère libanais de la Santé, on compte huit enfants parmi les morts et 75 enfants figurent parmi les 1 359 personnes blessées depuis l’escalade des hostilités. 

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) se dit préoccupé par «les hostilités qui se poursuivent dans le sud du Liban et qui ont des répercussions dévastatrices sur la population, forçant environ 90 000 personnes, dont 30 000 enfants, à quitter leurs foyers». 

EN BREF

L’Unicef indique que «l’intensification du conflit armé a endommagé les infrastructures et les installations civiles, causant de graves dommages aux services de première nécessité dont dépendent les enfants et les familles». 

L’Unicef a appelé à «un cessez-le-feu immédiat et à la protection des enfants et des civils» et a indiqué que «l’intensification du conflit armé a endommagé les infrastructures et les installations civiles, causant de graves dommages aux services de première nécessité dont dépendent les enfants et les familles, notamment neuf stations d’eau desservant 100 000 personnes au moins». 

«Plus de 70 écoles sont actuellement fermées, ce qui touche environ 20 000 élèves et affecte considérablement leur éducation. Environ 23 établissements de santé – accueillant 4 000 personnes – sont fermés en raison des hostilités.» 

Le représentant de l’Unicef au Liban, Edouard Beigbeder, fait part des inquiétudes profondes de l’organisation. «Alors que le conflit qui touche le sud du Liban en est à son septième mois, nous sommes profondément alarmés par la situation des enfants et des familles qui ont été forcés de quitter leur foyer et par l’incidence profonde et à long terme de la violence sur la sécurité, la santé, et l’accès à l’éducation.» 

«Tant que la situation restera aussi instable, davantage d’enfants souffriront», prévient Beigbeder. «La protection des enfants est une obligation en vertu du droit international humanitaire et chaque enfant mérite d’être en sécurité.» 

Dans un communiqué, l’Unicef a indiqué que, avant le déclenchement du conflit, les services de première nécessité au Liban, notamment les systèmes de santé et d’éducation, risquaient de s’effondrer après des années de surcharge. Les crises économiques et financières sans précédent qui frappent le pays depuis 2019 ont exacerbé les vulnérabilités économiques existantes. 

À la suite du déplacement des habitants de la région frontalière sud, l’Unicef, en collaboration avec ses partenaires, a fourni «une aide cruciale aux familles touchées cherchant refuge dans des abris. L’aide financière d’urgence, facilitée en partenariat avec le ministère des Affaires sociales, s’est accrue pour répondre aux besoins immédiats de 85 000 personnes. Certains enfants déplacés ont réussi à reprendre leur scolarité dans les écoles officielles, recevant des fournitures essentielles et une aide au transport». 

Mardi, les hostilités persistaient par intermittence sur le front sud entre le Hezbollah et l’armée israélienne. 

Une frappe aérienne israélienne a visé une maison le long de la route de Kfar Kila Al-Adisa, la détruisant et causant de graves dégâts aux propriétés et aux maisons voisines. D’autres ont touché des maisons et des établissements commerciaux dans plusieurs villes: Aïta el-Chaab, Yaroun, Jebbayn, Alma el-Chaab, Jabal al-Labbouné, ainsi que la périphérie de Naqoura. 

En solidarité avec Gaza et en écho à l’activisme étudiant dans les universités américaines, les étudiants libanais ont organisé des sit-in sur le campus ou dans les zones voisines, brandissant des drapeaux libanais et palestiniens et exigeant la libération de la Palestine et la cessation des attaques contre le sud du Liban. 

Les étudiants de l’Université américaine de Beyrouth et de l’Université libano-américaine de Beyrouth ont appelé leurs administrations «à boycotter les entreprises et les institutions soutenant Israël». 

Des manifestations similaires ont eu lieu dans plusieurs universités privées du Liban, notamment l’Université arabe de Beyrouth, l’Université internationale libanaise, l’Université Saint-Joseph, l’Université Haigazian et l’Université Saint-Esprit de Kaslik. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Gaza: une vidéo montre les dernières minutes des secouristes tués selon le Croissant-Rouge

Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
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  • L'armée israélienne avait indiqué jeudi enquêter sur "l'incident", tout en affirmant que ses soldats avaient tiré sur des "terroristes" et des "véhicules suspects" qui avançaient vers eux tous feux éteints
  • Mais sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés

GAZA: Une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'un secouriste tué avec d'autres membres du personnel médical en mars à Gaza, selon le Croissant-Rouge palestinien, montre leurs ambulances clairement reconnaissables et gyrophares allumés, avec le bruit de tirs nourris.

Le 23 mars, 15 secouristes et travailleurs humanitaires ont été tués par des tirs israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où une guerre oppose Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas depuis près de 18 mois, selon le Croissant-Rouge et l'ONU.

Il s'agit de huit membres du Croissant-Rouge palestinien, six membres de l'agence de défense civile de Gaza et d'un membre de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. Leurs corps ont été retrouvés quelques jours plus tard enterrés sous le sable près de Rafah.

L'armée israélienne avait indiqué jeudi enquêter sur "l'incident", tout en affirmant que ses soldats avaient tiré sur des "terroristes" et des "véhicules suspects" qui avançaient vers eux tous feux éteints.

Mais sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés.

La vidéo, apparemment filmée depuis l'intérieur d'un véhicule en mouvement, montre un camion de pompiers et des ambulances circulant dans l'obscurité.

Tirs nourris 

Les véhicules s'arrêtent ensuite près d'un autre garé en bord de route, et deux hommes l'un portant un uniforme d'ambulancier et l'autre un gilet de secouriste, en sortent.

On entend au même moment la voix de deux hommes parlant en arabe: l'un dit "un véhicule, un véhicule", "pourvu qu'ils n'aient rien". L'autre dit "on dirait un accident".

Quelques secondes plus tard, des tirs nourris éclatent et l'écran devient noir.

Le Croissant-Rouge a indiqué avoir retrouvé la vidéo sur le téléphone de Rifaat Radwan, l'un des secouristes tués.

"Cette vidéo réfute catégoriquement les affirmations de l'occupant selon lesquelles (...) certains véhicules se seraient approchés de manière suspecte, sans gyrophares ni signes d'identification", a dit le Croissant-Rouge palestinien dans un communiqué samedi.

"Ces images exposent la vérité", a-t-il indiqué.

Plus tard, la porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, Nebal Farsakh, a déclaré à des journalistes à Ramallah, en Cisjordanie occupée, que des soldats israéliens avaient "ouvert le feu de manière frénétique" sur les secouristes.

Selon elle, le sort d'un secouriste reste inconnu. "Nous pensons qu’il a été arrêté", a-t-elle dit.

Un responsable militaire a déclaré tard samedi soir à des journalistes qu'il y avait eu deux incidents le 23 mars.

Le premier s'est produit à 4h du matin, lorsque des soldats ont tiré sur un véhicule transportant des membres du Hamas, tuant deux d’entre eux et en arrêtant un, a-t-il indiqué sous couvert d’anonymat.

Lors du second incident, à "6h du matin", les soldats "ont reçu un rapport de la couverture aérienne signalant un convoi se déplaçant dans l'obscurité de manière suspecte en leur direction", a-t-il déclaré. "Ils ont ouvert le feu à distance".

"Il n’y avait (...) aucun tir à courte distance (...) Les soldats (...) ont pensé qu'ils faisaient face à des terroristes", a-t-il déclaré.

De son côté, le Hamas a dénoncé dans un communiqué "une tentative délibérée de dissimuler le crime en enterrant les victimes dans des fosses communes".

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), la première équipe a été tuée par les forces israéliennes le 23 mars, et d'autres équipes d'urgence et d'aide ont été frappées pendant plusieurs heures alors qu'elles cherchaient leurs collègues disparus.

Le convoi avait été dépêché en réponse à des appels à l'aide de civils pris au piège des bombardements, selon le Croissant-Rouge.

"Les juifs arrivent" 

Dans la vidéo, l'ambulancier en train de filmer récite la déclaration de foi, la "shahada", traditionnellement prononcée par les musulmans avant la mort, alors que le bruit des tirs nourris continue sans cesse.

Alors que les tirs continuent, il dit: "les juifs arrivent", en référence aux soldats israéliens.

La mort des travailleurs humanitaires a suscité un tollé international.

Jonathan Whittall, directeur de l'Ocha dans les territoires palestiniens, a déclaré que les victimes étaient "en uniforme, portant encore des gants" lorsqu'ils ont été retrouvés. L'Ocha a parlé de "fosse commune".

Un responsable militaire israélien a dit à l'AFP qu'ils avaient été "recouverts de sable et de draps de façon à éviter leur détérioration" en attendant qu'ils puissent être récupérés.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien contre Israël.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne dans le sud

A Lebanese army soldier stands guard in the southern village of Adaisseh, opposite the Israeli village of Meskaf Am on the border between the two countries, following the withdrawal of Israeli troops from all but five points in south Lebanon on February 18, 2025. (AFP)
A Lebanese army soldier stands guard in the southern village of Adaisseh, opposite the Israeli village of Meskaf Am on the border between the two countries, following the withdrawal of Israeli troops from all but five points in south Lebanon on February 18, 2025. (AFP)
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  • « La frappe menée aujourd'hui par l'ennemi israélien dans la ville de Zibqin a fait deux morts », a indiqué le ministère dans un communiqué, après avoir annoncé un premier bilan d'un mort.
  • De son côté, l'armée israélienne a indiqué dans un communiqué qu'un de ses avions avait frappé « deux terroristes du Hezbollah qui opéraient sur un véhicule d'ingénierie dans la région de Zibqin ».

Le ministère libanais de la Santé a annoncé dimanche que deux personnes avaient été tuées dans une frappe israélienne dans le sud du Liban, où l'armée israélienne a indiqué avoir visé deux membres du Hezbollah.

« La frappe menée aujourd'hui par l'ennemi israélien dans la ville de Zibqin a fait deux morts », a indiqué le ministère dans un communiqué, après avoir annoncé un premier bilan d'un mort.

De son côté, l'armée israélienne a indiqué dans un communiqué qu'un de ses avions avait frappé « deux terroristes du Hezbollah qui opéraient sur un véhicule d'ingénierie dans la région de Zibqin ».

Les deux hommes ont été visés « alors qu'ils tentaient de reconstruire des infrastructures terroristes du Hezbollah », a-t-elle ajouté. 

Malgré un cessez-le-feu conclu le 27 novembre avec le mouvement chiite libanais, Israël continue de mener des frappes au Liban et maintient des troupes à plusieurs endroits dans le sud du pays.

Samedi, l'émissaire adjointe des États-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a rencontré des responsables libanais à Beyrouth pour discuter de la situation dans le sud du pays.

Les États-Unis président un comité de suivi du cessez-le-feu, qui a mis fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, en marge de la guerre à Gaza.

Selon les termes de l'accord, le mouvement pro-iranien devait repositionner ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

Israël devait pour sa part achever son retrait du Liban d'ici le 18 février, mais l'armée israélienne maintient actuellement des positions dans cinq secteurs « stratégiques ».


Gaza : Macron doit tenir un sommet avec le président al-Sissi et le roi de Jordanie en Égypte

Le président français Emmanuel Macron a déclaré samedi qu'il organiserait un sommet trilatéral sur la situation à Gaza avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et le roi Abdallah II de Jordanie. (AP/File)
Le président français Emmanuel Macron a déclaré samedi qu'il organiserait un sommet trilatéral sur la situation à Gaza avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et le roi Abdallah II de Jordanie. (AP/File)
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  • Le président français Emmanuel Macron a déclaré samedi qu'il tiendrait un sommet trilatéral sur la situation à Gaza avec le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le roi Abdallah II de Jordanie. 
  • « En réponse à l'urgence de la situation à Gaza et lors de ma visite en Égypte à l'invitation du président El-Sisi, nous tiendrons un sommet trilatéral avec le président égyptien et le roi de Jordanie », a écrit M. Macron sur X

PARIS : Le président français Emmanuel Macron a déclaré samedi qu'il tiendrait un sommet trilatéral sur la situation à Gaza avec le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le roi Abdallah II de Jordanie. 

Depuis l'effondrement d'une trêve de courte durée dans sa guerre contre le Hamas, Israël s'est efforcé de s'emparer de territoires à Gaza dans ce qu'il a appelé une stratégie visant à forcer les militants à libérer les otages encore en captivité.

Parallèlement, Israël a intensifié ses attaques contre le Liban et la Syrie.

« En réponse à l'urgence de la situation à Gaza et lors de ma visite en Égypte à l'invitation du président El-Sisi, nous tiendrons un sommet trilatéral avec le président égyptien et le roi de Jordanie », a écrit M. Macron sur X en prévision de son voyage. 

Le président français doit arriver au Caire dimanche soir, où il doit s'entretenir avec son homologue égyptien lundi matin.
Selon le bureau de M. Macron, un sommet trilatéral se tiendra également le même jour dans la capitale égyptienne.

Mardi, M. Macron se rendra également dans le port d'El-Arish, situé à 50 kilomètres à l'ouest de la bande de Gaza, pour rencontrer des travailleurs humanitaires et des agents de sécurité et démontrer sa « mobilisation constante en faveur d'un cessez-le-feu ».

El-Arish est un point de transit pour l'aide internationale à destination de Gaza.