Inde: le principal chef de l'opposition Rahul Gandhi réintégré au Parlement

La condamnation du principal chef de l'opposition indienne Rahul Gandhi pour diffamation a été suspendue par la Cour suprême la semaine dernière (AFP).
La condamnation du principal chef de l'opposition indienne Rahul Gandhi pour diffamation a été suspendue par la Cour suprême la semaine dernière (AFP).
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Publié le Lundi 07 août 2023

Inde: le principal chef de l'opposition Rahul Gandhi réintégré au Parlement

  • Le chef du parti du Congrès, âgé de 53 ans, avait été condamné le 23 mars à deux ans de prison pour diffamation envers Narendra Modi, pour des propos tenus lors d'une campagne électorale en 2019
  • Les partisans de M. Gandhi se sont rassemblés devant le siège du Congrès à New Delhi, criant des slogans de soutien

NEW DELHI: Le principal chef de l'opposition indienne, Rahul Gandhi, a été réintégré au parlement lundi, la Cour suprême du pays ayant suspendu la semaine dernière sa condamnation pour diffamation liée à ses commentaires politiques sur le Premier ministre Narendra Modi.

La disqualification de M. Gandhi, qui durait depuis mars, "a cessé d'opérer sous réserve de nouvelles décisions judiciaires", a déclaré Utpal Kumar Singh, secrétaire général de la chambre basse du Parlement, dans un communiqué.

Le chef du parti du Congrès, âgé de 53 ans, avait été condamné le 23 mars à deux ans de prison pour diffamation envers Narendra Modi, pour des propos tenus lors d'une campagne électorale en 2019. Il avait alors déclaré que "tous les voleurs ont Modi comme nom de famille".

Le président du Congrès, Mallikarjun Kharge, a qualifié de "mesure bienvenue" la décision de le réintégrer au Parlement et a appelé le gouvernement à se concentrer sur "la gouvernance plutôt que de dénigrer la démocratie en s'en prenant aux dirigeants de l'opposition".

La condamnation le rendait inéligible, ne lui permettant pas de siéger au Parlement et de participer aux élections générales de 2024, dont le parti au pouvoir Bharatiya Janata Party (BJP) de M. Modi est donné largement vainqueur.

«Enorme soulagement»

Shashi Tharoor, député du parti du Congrès, a accueilli l'annonce de la réintégration de Rahul Gandhi "avec un énorme soulagement".

"Il peut maintenant reprendre ses fonctions au Lok Sabha (chambre basse du Parlement) pour servir le peuple indien et ses électeurs (...). C'est une victoire de la justice et de notre démocratie", a-t-il déclaré.

De nombreux dirigeants du Congrès ont posté des vidéos et des messages saluant l'ordonnance de lundi, et M. Kharge a offert des bonbons aux dirigeants de l'opposition.

Les partisans de M. Gandhi se sont rassemblés devant le siège du Congrès à New Delhi, criant des slogans de soutien, en dansant et brandissant des drapeaux au son de tambours.

M. Gandhi devrait rejoindre la chambre basse lundi après-midi, où il siège en tant que député de l'Etat méridional du Kerala.

Vendredi, la plus haute juridiction indienne a suspendu la condamnation pour diffamation de M. Gandhi et a déclaré que le procès initial n'avait pas justifié l'imposition de la peine maximale pour les propos qu'il avait tenus lors d'un rassemblement de campagne il y a quatre ans.

"L'ordonnance de condamnation doit être suspendue dans l'attente d'une décision finale", a déclaré le juge B.R. Gavai dans sa décision.

Le gouvernement de M. Modi, qui occupe ses fonctions depuis neuf ans, est régulièrement accusé d'utiliser la justice pour cibler et museler ses détracteurs.

Rahul Gandhi fait d'ailleurs l'objet de deux autres procédures pour diffamation et est également mis en cause dans un dossier de blanchiment présumé d'argent, dont il conteste le bien-fondé.

Les partisans de M. Gandhi attribuent sa condamnation et la perte de son siège au Parlement à ses appels en faveur d'une enquête sur les liens entre M. Modi et le magnat Gautam Adani, tous deux originaires du Gujarat.

Le parti du Congrès accuse M. Modi d'avoir encouragé la rapide ascension de ce milliardaire et de lui avoir permis de remporter injustement des contrats et d'éviter un contrôle approprié.

Le Congrès était autrefois la force dominante de la politique indienne, mais M. Gandhi, considéré comme un prince déconnecté des préoccupations des Indiens ordinaires, a perdu deux élections face à M. Modi et son parti nationaliste hindou.

Le parti du Congrès, affaibli, a tenté de former une grande coalition avec des partis d'opposition régionaux disparates dans la perspective des élections nationales de 2024, afin de défier M. Modi, qui espère remporter son troisième mandat consécutif.

Figure de proue du parti du Congrès, Rahul Gandhi est descendant de la première dynastie politique indienne. Il est le fils de Rajiv (et Sonia) Gandhi, petit-fils d'Indira Gandhi et arrière-petit-fils du dirigeant indépendantiste Jawaharlal Nehru, tous anciens Premiers ministres. Il n'a pas de lien de parenté avec le Mahatma Gandhi.


Des commandants militaires iraniens et six scientifiques nucléaires figurent parmi les 78 victimes des frappes israéliennes

Le général de division Hossein Salami, commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique. (Agence de presse d'Asie occidentale via REUTERS/photo d'archives)
Le général de division Hossein Salami, commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique. (Agence de presse d'Asie occidentale via REUTERS/photo d'archives)
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  • Khamenei et les gardiens de la révolution avertissent Israël d'une "punition sévère" pour ses attaques
  • Les scientifiques tués ont été identifiés comme étant Fereydoun Abbasi-Davani et Mohammad Mehdi Tehranchi

RIYAD : Le guide suprême iranien Khamenei a confirmé vendredi que plusieurs commandants militaires et scientifiques étaient "tombés en martyrs" lors des frappes israéliennes sur Téhéran.

Dans une déclaration diffusée par la télévision d'État, M. Khamenei a averti qu'Israël ne resterait pas impuni pour ses attaques.

"Nous ne leur permettrons pas de s'échapper sains et saufs de ce grand crime qu'ils ont commis", a déclaré M. Khamenei dans un message enregistré.

"Avec ce crime, le régime sioniste s'est préparé un destin amer et douloureux qu'il ne manquera pas de connaître.

L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies a déclaré que 78 personnes avaient été tuées et plus de 320 blessées dans les attaques israéliennes.

Parmi les victimes figurent quatre des principaux chefs militaires iraniens.

La télévision d'État et les médias locaux les ont identifiés comme étant le général Bagheri, chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la révolution paramilitaires, le général de division Gholam Ali Rashid, commandant du quartier général central de Khatam-al Anbiya, et le général de brigade Amir Ali Hajizadeh, commandant des Forces aérospatiales du Corps des gardiens de la révolution iranien.

L'agence iranienne Nournews a rapporté qu'Ali Shamkhani, un contre-amiral qui sert de conseiller à Khamenei, a été "gravement blessé".

Les médias locaux ont confirmé que six scientifiques travaillant sur le programme nucléaire iranien ont été tués, quatre d'entre eux étant identifiés comme Fereydoun Abbasi-Davani, Mohammad Mehdi Tehranch, Ahmad Reza Zolfaghari et Amirhossein Feqhi.

Nouvelles nominations

Immédiatement après la grève, Khomenei a nommé le général de division Abdolrahim Mousavi, nouveau chef d'état-major des forces armées iraniennes. Mousavi, commandant de l'armée depuis 2017, a remplacé Bagheri

Le général de brigade Amir Hatami, promu au rang de général de division, a remplacé Mousavi en tant que chef de l'armée.

Le général de division Mohammad Pakpour a été nommé nouveau chef du CGRI, en remplacement du "martyr" Salami.

En prenant ses nouvelles fonctions, Pakpour a averti le régime israélien qu'il devait s'attendre à un destin douloureux.

"Le régime sioniste criminel et illégitime subira un sort amer et douloureux aux conséquences énormes et destructrices", a déclaré M. Pakpour dans une lettre adressée au guide suprême Khamenei, citée par l'agence de presse iranienne Tasnim.

Avec l'aide de Dieu, les portes de l'enfer s'ouvriront bientôt sur ce régime tueur d'enfants, a-t-il écrit.

La liste des commandants et des scientifiques tués figure ci-dessous :

Mohammad Bagheri

Ancien commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique, le général de division Bagheri était chef d'état-major des forces armées iraniennes depuis 2016. Né en 1960, Bagheri a rejoint le Corps des gardiens pendant la guerre Iran-Irak des années 1980.

Hossein Salami

Hossein Salami était le commandant en chef du corps d'élite des gardiens de la révolution iranienne, ou IRGC. Le guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a nommé Salami, né en 1960, à la tête du Corps des gardiens de la révolution iranienne en 2019.

Amir Ali Hajizadeh

Hajizadeh était le chef de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution. Israël l'a identifié comme la figure centrale responsable de la direction des attaques aériennes contre son territoire. En 2020, Hajizadeh a assumé la responsabilité de l'abattage d'un avion de ligne ukrainien, qui s'est produit peu après que l'Iran a lancé des frappes de missiles sur des cibles américaines en Irak, en représailles à l'attaque de drone américain qui a tué Qassem Soleimani.

Gholamali Rashid

Le général de division Rashid était à la tête du quartier général Khatam al Anbia du Corps des gardiens de la révolution islamique. Il a précédemment occupé le poste de chef d'état-major adjoint des forces armées iraniennes et a combattu pour l'Iran pendant la guerre des années 1980 contre l'Irak.

Fereydoun Abbasi-Davani

Fereydoun Abbasi-Davani, scientifique nucléaire, a dirigé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique de 2011 à 2013. Membre de la ligne dure, M. Abbasi a siégé au parlement de 2020 à 2024.

Mohammad Mehdi Tehranchi

Scientifique nucléaire, Tehranchi a dirigé l'université islamique Azad de Téhéran.

Ahmad Reza Zolfaghari

Ahmad Reza Zolfaghari, professeur d'ingénierie nucléaire à l'université Shahid Beheshti.

Amirhossein Feqhi

Amirhossein Feqhi, un autre professeur de nucléaire à l'université Shahid Beheshti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes en Iran: la fermeture des espaces aériens provoque des annulations de vols

Israël, l'Iran, mais aussi l'Irak et la Jordanie ont fermé leur espace aérien vendredi matin. (AFP)
Israël, l'Iran, mais aussi l'Irak et la Jordanie ont fermé leur espace aérien vendredi matin. (AFP)
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  • Les vols Delhi-Vienne et Bombay-Londres de vendredi matin s'apprêtaient à entrer dans l'espace aérien iranien quand Israël a lancé son attaque, et les avions ont fait demi-tour vers leur aéroport d'origine, selon le site Flight Aware
  • Les compagnies aériennes du Golfe ont quant à elles annulé plusieurs vols en provenance et à destination de l'Irak, la Jordanie, le Liban, l'Iran et la Syrie

PARIS: Air France, Air India, Emirates ou Qatar Airways ont annoncé vendredi la suspension de dizaines de vols vers et depuis le Moyen-Orient, ou prévoyant un survol de la région, après des frappes israéliennes sur le territoire iranien.

Israël, l'Iran, mais aussi l'Irak et la Jordanie ont fermé leur espace aérien vendredi matin.

Air France a annoncé vendredi la suspension de ses vols entre Paris et Tel Aviv "jusqu'à nouvel ordre", mais maintient ses vols vers le Liban et les autres aéroports de la région.

"A cause de la situation en Iran", plusieurs vols d'Air India entre l'Inde et les Etats-Unis ou l'Europe ont dû s'arrêter vendredi matin dans des aéroports européens, saoudiens ou émiratis, a indiqué la compagnie sur son site.

Les vols Delhi-Vienne et Bombay-Londres de vendredi matin s'apprêtaient à entrer dans l'espace aérien iranien quand Israël a lancé son attaque, et les avions ont fait demi-tour vers leur aéroport d'origine, selon le site Flight Aware.

Les compagnies aériennes du Golfe ont quant à elles annulé plusieurs vols en provenance et à destination de l'Irak, la Jordanie, le Liban, l'Iran et la Syrie.

L'aéroport d'Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, a mis en garde contre "des perturbations de vol" attendues "tout au long de la journée".

Même cas de figure dans les aéroports internationaux de Dubaï, qui font part d'"annulations ou reports en raison des fermetures des espaces aériens en Iran, en Irak et en Syrie", d'après un communiqué posté sur le réseau social X.

Vendredi peu après le lancement de l'attaque israélienne sur plusieurs villes iraniennes, la Jordanie et l'Irak ont annoncé la fermeture de leur espace aérien et la suspension des vols dans leurs aéroports.

L'armée israélienne a indiqué qu'environ 200 avions de combat avaient participé à cette opération qui a visé une centaine de cibles, des installations nucléaires et des sites militaires à travers la République islamique d'Iran.

Elle a aussi indiqué qu'elle tentait d'intercepter "environ 100 drones" lancés par l'Iran en représailles vers le territoire israélien.

 


Trump dit avoir été prévenu à l'avance des frappes israéliennes sur l'Iran

"L'Iran ne peut pas pas avoir la bombe nucléaire et nous espérons revenir à la table des négociations. Nous verrons", a déclaré M. Trump, cité vendredi par la chaîne de télévision américaine sur son site. (AFP)
"L'Iran ne peut pas pas avoir la bombe nucléaire et nous espérons revenir à la table des négociations. Nous verrons", a déclaré M. Trump, cité vendredi par la chaîne de télévision américaine sur son site. (AFP)
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  • "L'administration Trump a contacté au moins un allié clé au Moyen-Orient pour prendre acte que la frappe allait se produire, mais les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans les frappes", d'après la chaîne
  • Donald Trump a dit surveiller toutes les représailles et le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) est en état d'alerte élevé, toujours selon Fox News

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a dit avoir eu connaissance qu'Israël allait conduire des frappes en Iran, et affirmé que Téhéran ne devait pas obtenir l'arme nucléaire, dans une déclaration à Fox News

"L'Iran ne peut pas pas avoir la bombe nucléaire et nous espérons revenir à la table des négociations. Nous verrons", a déclaré M. Trump, cité vendredi par la chaîne de télévision américaine sur son site.

"Il a souligné que les Etats-Unis étaient prêts à se défendre et à défendre Israël si l'Iran ripostait", poursuit la chaîne. Donald Trump a dit surveiller toutes les représailles et le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) est en état d'alerte élevé, toujours selon Fox News.

"L'administration Trump a contacté au moins un allié clé au Moyen-Orient pour prendre acte que la frappe allait se produire, mais les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans les frappes", d'après la chaîne.

Plus tôt, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio avait souligné que les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans l'attaque et assuré que la "priorité" de son pays était de protéger ses forces dans la région.

Israël a dit aux Etats-Unis que frapper l'Iran était "nécessaire pour sa défense", a déclaré M. Rubio dans un communiqué, prévenant l'Iran de ne pas "cibler les intérêts américains" en représailles.

Donald Trump réunira vendredi son conseil de sécurité nationale, à 11H00  (15H00 GMT) à la Maison Blanche, à Washington.