Pourquoi le Maroc devient le partenaire de choix de l’Europe en matière d’énergies renouvelables

Les experts considèrent l’énergie solaire comme une solution viable pour les zones sous-développées au Maroc. (AFP)
Les experts considèrent l’énergie solaire comme une solution viable pour les zones sous-développées au Maroc. (AFP)
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Publié le Jeudi 10 août 2023

Pourquoi le Maroc devient le partenaire de choix de l’Europe en matière d’énergies renouvelables

  • Situé aux portes de l’Europe et armé de plans ambitieux visant à produire 52% de son électricité domestique à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030, le Maroc fait figure de partenaire énergétique prometteur
  • Avec plus de 3 100 kilomètres de côtes le long de l’Atlantique et de l’Afrique, le Maroc possède un vaste potentiel inexploité d’énergie houlomotrice qui attire des investissements de diverses sources

DJOUBA (Soudan du Sud): Les vagues de chaleur torride qui ont touché l’hémisphère nord tout au long de cet été nous rappellent brutalement la nécessité de mettre en place des solutions énergétiques durables. Toutefois, il y a une bonne nouvelle: un pays arabe s’est positionné comme un fournisseur potentiel d’énergie solaire pour le marché énergivore européen.

Le Maroc a développé un secteur de l’énergie solaire dynamique, utilisant le soleil toute l’année, de grands espaces ouverts pour des projets d’infrastructure et l’accès à des millions d’euros pour le financement du développement de l’Union européenne (UE).

La crise énergétique en Europe, venant s’ajouter à l’urgence de relever le défi du réchauffement climatique, catalyse les efforts qui visent à rechercher de nouvelles sources d’énergie propre et renouvelable.

Situé aux portes de l’Europe et armé de plans ambitieux qui ont pour ambition de produire 52% de son électricité domestique à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030, le Maroc fait figure de partenaire énergétique prometteur.

L’idée est d’exporter une quantité importante de sa capacité d’énergie solaire au moyen de câbles sous-marins vers l’Europe – une initiative qui promet de renforcer la transition énergétique propre du continent et qui, par ailleurs, aide le Maroc à atteindre ses objectifs en matière de développement.

Plus tôt au cours de cette année, l’UE s’est engagée dans des programmes d’une valeur de 624 millions d’euros pour soutenir la transition du Maroc vers «l’énergie verte», lutter contre la migration irrégulière et faciliter des réformes clés dans des domaines cruciaux comme la protection sociale, les politiques climatiques et l’administration publique.

Malgré son énorme potentiel inexploité, le Maroc fait face à des défis dans l’expansion de sa capacité d’énergie renouvelable. Actuellement, 90% de son énergie dépend des importations, principalement des combustibles fossiles.

L’augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois indispensables et dissocier le pays de la volatilité des prix des combustibles fossiles. (AFP)
L’augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois indispensables et dissocier le pays de la volatilité des prix des combustibles fossiles. (AFP)

La transition vers les énergies renouvelables nécessite à elle seule des investissements considérables, estimés à 52 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) en vue d’atteindre les objectifs du Maroc pour 2030.

Les institutions mondiales ont fourni une aide financière à la croissance du secteur des énergies renouvelables, mais la suppression des obstacles bureaucratiques à l’investissement privé demeure essentielle.

En outre, l’adoption par la région des énergies renouvelables suscite de nombreuses critiques de la part de personnes qui s’inquiètent de l’incidence environnementale des projets d’infrastructure massifs et de l’utilisation accrue de l’eau dans les régions arides.

Ce qui est incontestable, c’est que le Maroc, en se considérant comme un centre pour l’énergie propre, avec le potentiel d’exporter de l’électricité vers l’Europe, est un modèle à suivre pour d’autres pays.

«Les ambitions du Maroc en matière d’énergies renouvelables présentent une proposition bénéfique aussi bien pour l’Europe que pour le pays lui-même», déclare Grammenos Mastrojeni, secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée, dans un entretien accordé à Arab News.

«Historiquement, l’énergie a toujours été considérée comme une question nationale et de souveraineté. Aujourd’hui, le changement climatique a changé la donne. Pour rendre le système fonctionnel, nous devons commencer à raisonner en termes de coopération régionale.»

Le Maroc n’est pas le seul pays arabe à privilégier le développement de l’énergie solaire. Les États du Golfe accélèrent également leur transition vers les énergies renouvelables en lançant d’ambitieux projets d’infrastructures destinés à réduire leur dépendance au pétrole et au gaz pour répondre aux besoins énergétiques domestiques.

L’Arabie saoudite a pour objectif d’augmenter considérablement sa capacité totale d’énergie solaire d’ici à 2030. Parmi les plans de développement spécifiques du Royaume, on compte la ville intelligente Neom, qui comprendra une usine d’hydrogène d’un montant de 5 milliards de dollars, ainsi que le projet de la mer Rouge, qui aura la capacité de générer 400 mégawatts (MW) d’énergie solaire et accueillera le plus grand projet de stockage d’énergie hors réseau du monde à ce jour.

Alors que l’Europe et l’Afrique du Nord sont caractérisées par des marchés fragmentés, des inégalités économiques importantes et des schémas démographiques inégaux, les conséquences potentiellement néfastes du changement climatique ne peuvent être surestimées.

M. Mastrojeni pense qu’une solution pour surmonter ces défis réside dans l’intégration des marchés de l’énergie, puisqu’elle offre un potentiel de sécurité énergétique partagée et des avantages macroéconomiques dans la région.

EN CHIFFRES

 

  • 52% de l’objectif d’énergie renouvelable du Maroc pour 2030
  • 18,3% de l’objectif de réduction des émissions du Maroc d’ici à 2030.

  • Objectif d’énergie renouvelable de 58,7 GW pour l’Arabie saoudite en 2030.

  • Objectif d’énergie propre de 14 GW pour les EAU en 2030.

  • 33 GW supplémentaires à la capacité installée d’énergies renouvelables dans la région Mena d’ici à 2026.

 

«L’un des avantages importants de la production d’énergie intégrée au niveau régional est sa capacité à stimuler une forte croissance économique», précise M. Mastrojeni.

L’augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois indispensables et dissocier le pays de la volatilité des prix des combustibles fossiles.

Pour l’Europe, l’approvisionnement en énergie propre du Maroc offre une solution viable pour diversifier les sources d’énergie et réduire la dépendance aux combustibles fossiles, en particulier à la suite de la crise énergétique liée au conflit en Ukraine.

Historiquement, l’Afrique du Nord a été un fournisseur important de combustibles fossiles pour l’Europe, alimentant les voitures et chauffant les maisons à travers le continent.

Cependant, en raison du besoin urgent de transition vers la durabilité, au moins six nouveaux projets sont envisagés pour transporter de l’électricité à partir des installations solaires et éoliennes d’Afrique du Nord vers l’Europe au moyen de câbles sous-marins.

Un projet important, dirigé par Xlinks Ltd., prévoit de connecter un câble sous-marin de plus de 3 200 kilomètres entre la côte atlantique du Maroc et le sud de l’Angleterre. Cette entreprise ambitieuse a suscité un intérêt considérable chez les investisseurs, avec des fonds de 30 millions de livres sterling (34,8 millions d’euros) promis par des investisseurs du Royaume-Uni et des Émirats arabes unis.

Bien que le projet entraîne des coûts considérables, il a le potentiel d’alimenter environ sept millions de foyers au Royaume-Uni et d’aider le pays à atteindre son objectif zéro émission nette de carbone d’ici à 2035. Cependant, certains experts ont mis en garde contre le recours exclusif à un seul fournisseur pour l’énergie.

Laura el-Katiri, spécialiste de l’économie de l’énergie, suggère que la connexion complète des installations solaires et éoliennes en Afrique au réseau européen garantirait un approvisionnement énergétique plus robuste et plus sûr.

Plusieurs pays explorent actuellement des connexions bidirectionnelles qui permettraient également à l’électricité de circuler vers le sud pendant les périodes d’excès de puissance sur les réseaux européens.

Ces propositions mettent en évidence les avantages qui consistent à mettre en rapport des pays aux conditions météorologiques diverses, ce qui leur permettrait de se soutenir mutuellement pendant les périodes de vent local faible ou d’ensoleillement limité.

Malgré les précédentes tentatives, infructueuses, d’exploiter les énergies renouvelables dans la région, les avantages potentiels de l’utilisation des abondantes ressources solaires et éoliennes de l’Afrique du Nord l’emportent sur les risques.

Les progrès du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables sont évidents à travers des projets comme le complexe solaire Noor Ouarzazate, qui est la plus grande centrale solaire concentrée du monde.

S’étendant sur des milliers d’hectares avec ses réseaux de miroirs, cette installation illustre le potentiel de transformation de l’exploitation de l’énergie solaire.

Dans une ville côtière du sud-est du Maroc se trouve un autre projet géant d’énergie renouvelable, le parc éolien de Tarfaya, qui constitue l’une des plus grandes installations de ce type dans toute l’Afrique.

Alors que la perspective d’une électricité moins chère et plus propre a suscité des attentes dans une région en proie à un chômage élevé et à un pouvoir d’achat limité, il existe toujours des communautés qui attendent que les promesses soient tenues.

Hajar Knamlichi, membre du conseil d’administration de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable, un réseau de 800 organisations de la société civile environnementale, fait savoir que toutes les parties régionales concernées devraient s’efforcer d’obtenir des avantages équitables en matière de coopération énergétique.

«Il n’est pas juste de se concentrer uniquement sur la production d’énergie propre pour l’exportation en laissant de côté les avantages auxquels un plus grand nombre de personnes peuvent avoir accès localement comme l’électricité, la lutte contre la précarité électrique et les avantages économiques de la production d’énergie renouvelable à usage local», explique-t-elle à Arab News.

L’énergie solaire est considérée comme une solution viable dans la région élargie de l’Afrique du Nord ainsi qu’un nouveau paradigme industriel pour la production d’électricité. (AFP)
L’énergie solaire est considérée comme une solution viable dans la région élargie de l’Afrique du Nord ainsi qu’un nouveau paradigme industriel pour la production d’électricité. (AFP)

Cependant, face aux phénomènes météorologiques extrêmes et à la hausse des températures, l’adaptation est tout aussi essentielle. Les experts en ressources naturelles soulignent l’importance de la technologie de capture et de stockage du carbone pour atténuer les émissions des installations de production de pétrole et de gaz existantes.

En outre, alors que le Maroc cherche à passer des sources d’énergie traditionnelles à des solutions respectueuses de l’environnement, sa recherche de solutions de pointe a déclenché une vague d’exploration de l’énergie des vagues, qui marque un effort pionnier en Afrique.

En tant que première du genre sur le continent, cette entreprise ambitieuse fait tourner les têtes et suscite un intérêt mondial.

Mohamed Taha el-Ouaryachi, cofondateur de Wave Beat, une entreprise énergétique innovante, a développé des technologies capables d’exploiter la puissance des marées océaniques pour produire de l’électricité.

«L’entreprise est animée par un sens aigu des responsabilités envers la société et l’environnement», indique M. El-Ouaryachi à Arab News. «Nous tentons de contribuer de manière significative à la transition énergétique en cours au Maroc.»

Avec plus de 3 100 kilomètres de côtes le long de l’Atlantique et de l’Afrique, le Maroc possède un vaste potentiel inexploité d’énergie houlomotrice, attirant des investissements de diverses sources, notamment la Banque mondiale et des investisseurs privés du Moyen-Orient, des États-Unis et d’Europe.

Pour M. Mastrojeni, de l’Union pour la Méditerranée, les canicules torrides de l’hémisphère nord et les conditions météorologiques instables sont la preuve que la transition vers des sources d’énergie durables ne peut pas attendre.

Pour cette raison, souligne-t-il, «notre engagement commun à nous adapter, à innover et à renforcer la résilience face aux défis climatiques a le pouvoir de remodeler les réalités du changement climatique», conclut-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président de NorthLight Holding raconte son parcours d'entrepreneur et sa vision

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  • M. Pedawi a commencé sa carrière au Kurdistan à la fin des années 1990, alors que les infrastructures n'existaient pas encore et que le secteur des entreprises était relativement nouveau
  • Les fondements de NorthLight ont été façonnés par les premières expériences de Pedawi en tant que réfugié aux Pays-Bas, où il a développé un intérêt pour les systèmes de télécommunication occidentaux

DUBAI : Le Dr Sarwar Pedawi, fondateur et président de NorthLight Holding, a discuté de l'évolution de l'entrepreneuriat dans la région du Kurdistan, de la croissance de son groupe d'entreprises et des objectifs à long terme de la société lors d'une interview accordée cette semaine.

M. Pedawi a commencé sa carrière au Kurdistan à la fin des années 1990, alors que les infrastructures n'existaient pas encore et que le secteur des entreprises était relativement nouveau.

"Si vous pouviez évaluer les risques, agir de manière décisive et instaurer la confiance dans un environnement incertain, vous aviez de bonnes chances de réussir", a-t-il déclaré. Sa première grande entreprise, Kani Water, répondait à un besoin crucial d'eau potable et a débouché sur un partenariat exclusif avec Coca-Cola.

Les fondements de NorthLight ont été façonnés par les premières expériences de Pedawi en tant que réfugié aux Pays-Bas, où il a développé un intérêt pour les systèmes de télécommunication occidentaux. Après avoir participé à la guerre du Golfe en tant que capitaine dans le corps royal du génie de l'armée néerlandaise, il a poursuivi des études techniques qui ont renforcé son intérêt pour l'innovation.

"NorthLight a été créé dans le but de combler le fossé technologique et d'apporter les normes occidentales à notre région", a-t-il déclaré.

D'abord ancrée dans les télécommunications, NorthLight s'est depuis diversifiée. M. Pedawi a souligné que le développement de produits hors taxes, de systèmes avancés de contrôle de la qualité et la croissance d'entreprises telles que TarinNet et KITS constituaient des étapes clés.

TarinNet, fondée en 2005, a été la première à proposer des systèmes de réseau sans fil dans la région. En 2018, M. Pedawi a restructuré ses participations commerciales, conservant TarinNet et KITS au sein du groupe NorthLight.

L'innovation reste au cœur de ses préoccupations. Pedawi a souligné l'importance d'attirer des talents alignés sur la culture de l'entreprise. "Nous payons souvent des salaires supérieurs à ceux du marché et offrons des incitations financières pour l'innovation", a-t-il déclaré.

NorthLight accorde également la priorité à la responsabilité d'entreprise. L'entreprise s'est récemment engagée à verser 13 millions de dollars pour la construction de dortoirs universitaires, dans le cadre de ses efforts plus larges pour soutenir l'éducation et le développement national.

"Une base éducative plus solide profite à l'ensemble du pays et, en fin de compte, à notre entreprise, en augmentant le nombre de diplômés qualifiés", a-t-il ajouté.

Pour l'avenir, M. Pedawi voit des possibilités de croissance dans les énergies propres, le recyclage des déchets et les projets d'infrastructure à long terme. NorthLight étudie le développement d'une centrale électrique respectueuse de l'environnement et d'autres initiatives visant à contribuer au progrès durable.

La gouvernance et la conformité sont également au cœur des activités du groupe. Depuis sa création, NorthLight s'est associée à un cabinet d'audit international afin de maintenir des normes internes et de s'adapter aux différences commerciales régionales.

"Un succès durable implique d'aligner les intérêts du groupe sur les ambitions de nos collaborateurs", a déclaré M. Pedawi, ajoutant que la rémunération des employés tient compte à la fois des performances financières et de l'adhésion aux valeurs de l'entreprise.

S'adressant aux jeunes entrepreneurs, M. Pedawi a conseillé de commencer par une vision claire, de rester patient et d'accepter l'échec comme faisant partie du voyage.

"Restez curieux, entourez-vous de personnes inspirantes et n'oubliez jamais d'où vous êtes parti", a-t-il ajouté.

M. Pedawi a exprimé sa gratitude aux Pays-Bas pour l'avoir accueilli en tant que réfugié en 1980, et à la région kurde pour avoir atteint un niveau de stabilité qui permet à l'entreprise privée de prospérer.

"Le gouvernement kurde a créé un environnement sûr malgré un voisinage difficile", a-t-il déclaré.

NorthLight Holding opère en Irak et dans les Émirats arabes unis, avec un portefeuille couvrant les télécommunications, les biens de consommation et le développement d'infrastructures.


Industrie : Paris et Rome se réunissent pour défendre le « made in Europe »

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Eric Lombard, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Eric Lombard, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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  • « L'objectif, avec les Italiens, est de les rallier à la cause de la protection des industries européennes, afin de pouvoir la défendre conjointement à Bruxelles », ont expliqué les cabinets des deux ministres français à des journalistes.
  • La Commission européenne a déclaré qu'elle présenterait en septembre une proposition législative visant à réduire de plus de 50 % les importations d'acier en Europe, grâce à différentes mesures commerciales que la France soutient.

PARIS : Les ministres français de l'Économie, Éric Lombard, et de l'Industrie, Marc Ferracci, rencontreront le ministre italien des Entreprises, Adolfo Urso, à Paris, afin de trouver une « position alignée » des deux pays concernant l'industrie européenne, en péril, et le « made in Europe », selon les mots de Bercy mercredi.

« L'objectif, avec les Italiens, est de les rallier à la cause de la protection des industries européennes, afin de pouvoir la défendre conjointement à Bruxelles », ont expliqué les cabinets des deux ministres français à des journalistes.

Parmi les sujets qui seront évoqués jeudi, figure la question de l'acier européen, menacé de disparition face à la concurrence de la Chine et des États-Unis, que Bercy qualifie de « concurrence exacerbée », voire « déloyale ».

La Commission européenne a déclaré qu'elle présenterait en septembre une proposition législative visant à réduire de plus de 50 % les importations d'acier en Europe, grâce à différentes mesures commerciales que la France soutient.

Les ministres des deux pays devraient également aborder le thème de l'automobile, avec pour « objectif commun » de « renforcer la demande pour les véhicules propres à contenu européen », et évoquer la « préférence européenne », notamment dans les marchés publics.

« L'Italie se rapproche de plus en plus de la France sur un certain nombre de positions », a estimé Bercy, qui évoque également le nucléaire, que l'Italie souhaite relancer et pour lequel elle défend, tout comme la France, qu'il bénéficie d'un traitement similaire à celui des énergies renouvelables dans la législation européenne.

« L'enjeu de la compétitivité et de la neutralité technologique est l'un des sujets sur lesquels nous sommes d'accord avec les Italiens », ont abondé les cabinets des ministres français. 

Jeudi, la réunion se tient à Bercy dans le cadre du traité du Quirinal, signé entre les deux pays en 2021, qui prévoit des rencontres annuelles entre ministres.

Début juin, Giorgia Meloni et Emmanuel Macron avaient affiché leur « engagement commun » et leurs « convergences fortes » lors d'un long tête-à-tête à Rome, afin de dissiper les tensions des dernières semaines, cristallisées depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.


Alstom : le chiffre d'affaires progresse de 2,8 % au premier trimestre de l'exercice

Cette photographie montre un badge Alstom sur le nouveau train TGV INOUI au centre technique de la SNCF avant son inauguration à Paris le 10 mars 2025. (Photo de Kiran RIDLEY et Kiran RIDLEY / AFP)
Cette photographie montre un badge Alstom sur le nouveau train TGV INOUI au centre technique de la SNCF avant son inauguration à Paris le 10 mars 2025. (Photo de Kiran RIDLEY et Kiran RIDLEY / AFP)
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  • Alstom a confirmé ses objectifs, visant une croissance organique de 3 à 5 % de son chiffre d'affaires sur l'exercice, tout en prévenant que sa trésorerie devrait passer dans le rouge au premier semestre.
  • Alstom a vendu ses activités de signalisation en Amérique du Nord pour se désendetter. Hors effet de périmètre et hors effets de change (l'euro fort a pénalisé le groupe), la croissance organique des ventes s'élève à 7,2 %.

PARIS : Le constructeur ferroviaire Alstom a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 2,8 % au premier trimestre de son exercice décalé 2025/2026, à 4,5 milliards d'euros (+ 7,2 % en croissance organique), et vu ses commandes grimper de 11,8 % à plus de 4 milliards d'euros. Le groupe a ainsi « bien commencé l'exercice », a-t-il indiqué mercredi.

Il a confirmé ses objectifs, visant une croissance organique de 3 à 5 % de son chiffre d'affaires sur l'exercice, tout en prévenant que sa trésorerie devrait passer dans le rouge au premier semestre, avec un solde négatif d'au moins un milliard d'euros, en raison d'un effet de saisonnalité. Sur l'ensemble de l'exercice, elle devrait redevenir positive, avec une fourchette comprise entre 200 et 400 millions d'euros.

Alstom a vendu ses activités de signalisation en Amérique du Nord pour se désendetter. Hors effet de périmètre et hors effets de change (l'euro fort a pénalisé le groupe), la croissance organique des ventes s'élève à 7,2 %.

« Les commandes du premier trimestre ont dépassé la barre des 4 milliards d'euros, avec une visibilité solide sur le carnet de commandes du deuxième trimestre, portée par une bonne dynamique en Amérique du Nord », a souligné Henri Poupart-Lafarge, directeur général du groupe, dans un communiqué. 

Les commandes de services, de signalisation et de systèmes représentent près de la moitié du total (42 %) des prises de commande du premier trimestre.

L'Europe reste ultra majoritaire, avec 85 % des commandes reçues, contre 70 % il y a un an. Alstom a notamment obtenu un contrat pour la livraison de 96 rames RER NG pour le RER D en Île-de-France, d'un montant d'environ 1,7 milliard d'euros.

Le groupe a également décroché, via un consortium, un important contrat en Bulgarie, où il fournira 35 trains interrégionaux électriques et assurera la maintenance pendant 15 ans. Le contrat total s'élève à 720 millions d'euros, dont 600 millions pour Alstom.

L'activité « matériel roulant », qui concerne la construction des voitures et des motrices des trains, a rapporté 2,4 milliards d'euros au premier trimestre, soit une hausse de 3 % (+ 5 % de croissance organique), grâce à la montée en cadence en Allemagne.

L'année dernière, le groupe y a remporté un contrat de 3,6 milliards d'euros pour la livraison de trains régionaux dans le nord-ouest du pays. En février, il a ajouté à cela un contrat-cadre de 600 millions d'euros pour moderniser et numériser le réseau ferroviaire allemand.