Des dizaines de morts dans des raids israéliens à Gaza, réunion du cabinet israélien

Des Palestiniens déplacés font la queue pour recevoir de la nourriture donnée par une organisation caritative avant le repas "iftar" de rupture de jeûne pendant le mois sacré musulman du Ramadan, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mars 2024, au milieu du conflit en cours dans le territoire palestinien. entre Israël et le groupe militant Hamas (Photo, AFP).
Des Palestiniens déplacés font la queue pour recevoir de la nourriture donnée par une organisation caritative avant le repas "iftar" de rupture de jeûne pendant le mois sacré musulman du Ramadan, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mars 2024, au milieu du conflit en cours dans le territoire palestinien. entre Israël et le groupe militant Hamas (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 17 mars 2024

Des dizaines de morts dans des raids israéliens à Gaza, réunion du cabinet israélien

  • Benjamin Netanyahu a approuvé «les plans d'action» en vue d'une offensive terrestre à Rafah
  • Face à la guerre dévastatrice, les médiateurs internationaux -Etats-Unis, Qatar, Egypte- tentent d'arracher un nouvel accord de trêve humanitaire

TERRITOIRES PALESTINIENS: Plus de 60 Palestiniens dont douze d'une même famille ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes sur la bande de Gaza selon le Hamas, quelques heures avant une réunion dimanche du cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahu axée sur les négociations en vue d'une éventuelle trêve.

Plus de cinq mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, le bilan humain ne cesse de s'alourdir à Gaza avec 31.553 morts depuis le 7 octobre d'après le Hamas et la menace d'une famine généralisée selon l'ONU.

Et malgré les pressions internationales pour un cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a juré de détruire le Hamas, est déterminé à poursuivre la guerre et son armée ne cesse de bombarder le territoire palestinien exigu qu'elle assiège.

Dimanche, le ministère de la Santé du Hamas a fait état d'au moins 61 morts dont des femmes et des enfants dans des dizaines de frappes nocturnes de l'armée israélienne contre la bande de Gaza. Parmi eux, 12 membres de la famille Thabet dont l'habitation a été touchée à l'aube par les bombes dans le quartier de Bichara à Deir al-Balah (centre).

Les raids ont été intenses à Deir al-Balah, à Gaza-Ville dans le nord et dans les villes de Khan Younès et Rafah dans le sud, d'après des témoins. Des combats acharnés ont opposé soldats israéliens et combattants palestiniens à Khan Younès et à Gaza-Ville.

«Au nom de l'humanité»

Face à la guerre dévastatrice, les médiateurs internationaux -Etats-Unis, Qatar, Egypte- tentent d'arracher un nouvel accord de trêve humanitaire, après celle de fin novembre. En vain jusqu'à présent.

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir en fin de journée afin de déterminer le "mandat" de la délégation qui doit se rendre à Doha pour de nouvelles discussions.

Mais le ministre des Finances Bezalel Smotrich, un ténor de l'extrême droite, s'oppose à l'envoi de cette délégation. "Netanyahu doit ordonner à (...) l'armée d'entrer immédiatement à Rafah et d'intensifier la pression militaire jusqu'à ce que le Hamas soit détruit."

Dans cette ville collée à la frontière fermée de l'Egypte et quotidiennement bombardée par l'armée de l'air israélienne, s'entassent plus de 1,5 million de Palestiniens, la plupart des déplacés vivant dans des conditions très dures.

Benjamin Netanyahu a approuvé "les plans d'action" en vue d'une offensive terrestre à Rafah, impliquant une "évacuation de la population", a indiqué son bureau sans autre précision.

"Au nom de l'humanité, nous appelons Israël à ne pas aller de l'avant" dans son opération contre Rafah, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l'Organisation mondiale de la santé.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis le territoire palestinien dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles.

D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes.

En représailles, Israël a lancé une campagne massive de bombardements contre Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, suivie 20 jours plus tard d'une offensive terrestre qui a permis à ses soldats d'avancer du nord au sud de cette bande de terre d'environ 40 km de long et 10 de large.

Aides insuffisantes 

Considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas s'est dit prêt, dans une nouvelle proposition, à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages -femmes, enfants, personnes âgées et malades- pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré.

Le mouvement demande également le "retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées", le "retour des déplacés" et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide par jour à Gaza, a indiqué un de ses cadres.

Israël contrôle l'entrée des aides terrestres dans la bande de Gaza, qui restent très insuffisantes au regard des besoins des 2,4 millions d'habitants dont la grande majorité son menacés de famine selon l'ONU.

Parti de Chypre, un bateau de l'ONG espagnole Open Arms transportant 200 tonnes de vivres de l'organisation World Kitchen Central a déchargé sa cargaison à Gaza. L'aide doit être acheminée dans le nord du territoire palestinien, où la situation humanitaire est particulièrement catastrophique.

Un deuxième bateau d'aide est prêt à partir, selon Chypre.

En outre, plusieurs pays arabes et occidentaux ont poursuivi le parachutage de la nourriture sur Gaza.

Mais pour l'ONU, l'aide par voie terrestre est vitale.


Macron appelle à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient

Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
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  • « Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous

PARIS : Emmanuel Macron a appelé dimanche soir à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient après les frappes américaines contre le programme nucléaire iranien, lors de l'ouverture d'un nouveau conseil de défense et de sécurité.

« Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région ».

Il a évoqué un « moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective », après les frappes américaines qui, selon lui, ouvrent « une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et une action résolue de notre part ». 


Le directeur de l'AIEA annonce une « réunion d'urgence » lundi après les frappes américaines

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
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  • « Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.
  • « Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo.

VIENNE, AUTRICHE : Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé une « réunion d'urgence » lundi, après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens. Il estime pour l'instant impossible d'évaluer l'étendue des dégâts.

« Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.

Cette rencontre débutera à 10 heures (8 heures GMT) au siège de l'instance onusienne à Vienne, en Autriche.

Les États-Unis ont pris pour cible trois sites nucléaires, dont Fordo, une usine d'enrichissement d'uranium enfouie à 90 mètres sous une montagne, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran nie farouchement.

« Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo, régulièrement inspecté par le personnel de l'Agence. 

« Mais en ce qui concerne l'évaluation de l'ampleur des dégâts souterrains, nous ne pouvons nous prononcer : ceux-ci peuvent être importants, voire considérables. Mais personne, ni nous ni quiconque d'autre, n'est en mesure de vous dire leur étendue », a-t-il ajouté, espérant que ses inspecteurs « pourront retourner sur place dès que possible ».

Extrêmement « protégé », Fordo dispose en outre « de sources d'approvisionnement électriques indépendantes, et peut-être même de générateurs de secours ». « On ne peut donc pas affirmer automatiquement que l'absence d'alimentation électrique externe a pu endommager » les centrifugeuses présentes, ces machines volumineuses et coûteuses utilisées pour enrichir l'uranium, selon le chef de l'AIEA. 

La situation est différente à Natanz, autre site visé par les frappes israéliennes et américaines, dont la partie en surface a été « clairement » détruite.

Quant aux installations souterraines, où se trouvent les centrifugeuses, elles ont beaucoup souffert en raison de l'effet combiné de l'absence d'alimentation électrique externe due aux attaques et de l'impact des frappes elles-mêmes.

La situation est similaire à Ispahan, où plusieurs bâtiments ont été endommagés et où des attaques se poursuivent depuis plusieurs jours.

Dans un communiqué, l'AIEA a toutefois réaffirmé ne pas « s'attendre à des conséquences des frappes, sur la santé de la population ou de l'environnement », les niveaux de radiation n'ayant pas augmenté en dehors des sites.


Paris, Berlin et Londres demandent à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

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  • Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

LONDRES : Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines ayant visé ses sites nuclétaires.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ajoutent les trois dirigeants dans une déclarations conjointe.