Turquie: Démission de la gouverneure de la banque centrale

e président turc Recep Tayyip Erdogan a remplacée la gouverneure de la banque centrale par le vice-gouverneur, l'ancien économiste d'Amazon Fatih Karahan, né en 1982 (Photo, X).
e président turc Recep Tayyip Erdogan a remplacée la gouverneure de la banque centrale par le vice-gouverneur, l'ancien économiste d'Amazon Fatih Karahan, né en 1982 (Photo, X).
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Publié le Samedi 03 février 2024

Turquie: Démission de la gouverneure de la banque centrale

  • Hafize Gaye Erkan, en poste depuis moins d'un an, a annoncé vendredi sa démission dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux
  • Erdogan l'a remplacée par le vice-gouverneur, l'ancien économiste d'Amazon Fatih Karahan

ISTANBUL: La gouverneure de la Banque centrale de Turquie, Hafize Gaye Erkan, en poste depuis moins d'un an, a annoncé vendredi sa démission dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, à la suite d'un scandale impliquant sa famille.

Dans la foulée, le président turc Recep Tayyip Erdogan l'a remplacée par le vice-gouverneur, l'ancien économiste d'Amazon Fatih Karahan, né en 1982.

Ce dernier a commencé sa carrière d'économiste à la Réserve fédérale de New York en 2012. Il avait rejoint Amazon en 2022, et la Banque centrale turque en juillet dernier.

Sa nomination semble confirmer l'orientation pro-marché de M. Erdogan, après des années de crise économique.

Mme Erkan a été accusée par plusieurs médias turcs d'avoir accordé des avantages à sa famille au sein de la Banque centrale, ce qu'elle nie.

Les investisseurs occidentaux avaient salué ses premières mesures, une série rapide de hausse des taux d'intérêt qui ont aidé à stabiliser la lire en déroute et à maîtriser la flambée du coût de la vie en Turquie, victime d'une crise qui a vu l'inflation atteindre 85% en 2022 et près de 65% en 2023.

Elle explique dans son communiqué avoir demandé au président Erdogan d'être "libérée de (ses) fonctions, qu'elle a remplies avec honneur depuis le premier jour".

La gouverneure âgée de 44 ans, première femme à ce poste et réputée pour son expertise aux Etats-Unis, avait pris ses fonctions début juin après la réélection du président Erdogan.

Elle est notamment accusée d'avoir permis à son père de prendre en toute illégalité des décisions au sein de la Banque centrale.

Un bureau, une voiture de fonction et des gardes de corps auraient été accordés à son père Erol Erkan, aux ordres duquel "personne n'ose s'opposer", ont également rapporté les journaux turcs, suscitant de virulentes critiques sur les réseaux sociaux.

Selon des observateurs, elle se serait attiré les foudres du président lorsqu'elle a raconté en décembre à un quotidien turc qu'elle était contrainte de retourner vivre chez ses parents, avec ses enfants et son mari, à cause de l'inflation et de la flambée de l'immobilier en Turquie.

"Une campagne visant à ruiner ma réputation a été organisée contre moi", a-t-elle expliqué dans son communiqué. Elle a ajouté avoir pris la décision de démissionner "pour protéger (sa) famille et (son) bébé innocent, âgé de moins de 18 mois".

Alléger la pression

Les attaques visant la banquière, très appréciée des milieux économiques, inquiètent les investisseurs et soulèvent la question sur le long terme de la loyauté du chef de l'Etat à l'égard de ses collaborateurs.

Mme Erkan vivait depuis deux décennies aux Etats-Unis où elle a étudié avant de prendre ses fonctions à Ankara au sein d'une équipe d'économistes respectés, formés notamment à Wall Street, chargés de sortir la Turquie de la crise.

Leurs réformes ont fait revenir les investisseurs étrangers et sauvé le pays d'une potentielle crise bancaire.

La démission de Mme Erkan intervient une semaine après la fin d'une série de hausses historiques des taux d'intérêt, qui ont vu le taux de base passer de 8,5% à 45%.

La Banque centrale avait indiqué la semaine dernière qu'elle prévoyait de maintenir les taux élevés dans un avenir immédiat afin de maintenir l'inflation sous contrôle.

Le ministre des Finances Mehmet Simsek a qualifié la décision de Mme Erkan de "totalement personnelle".

"Notre programme économique, mené sous le leadership de notre président Recep Tayyip Erdogan, se poursuit résolument et sans interruption", a assuré le ministre dans un communiqué. "Nous continuerons de prendre des mesures fermes pour arriver à notre objectif de stabilité des prix".

Des analystes ont estimé que le départ de la gouverneure pourrait aider Mehmet Simsek et son équipe à poursuivre leurs réformes en éliminant un scandale gênant.

"Je ne pense pas que la démission de la gouverneure de la Banque centrale aura un impact négatif", a ainsi jugé Fatih Ozatay, professeur à l'Université d'économie et de technologie TOBB d'Ankara. "En outre, c'est un développement qui va alléger la pression sur la Banque centrale".


Des investisseurs du monde entier se réunissent à l'occasion du sommet de l'hôtellerie du futur

Organisée par The Bench, l'édition 2024 de FHS Saudi Arabia a donné lieu à plus de 1,1 milliard de dollars d'opportunités commerciales et à 17 accords majeurs, réaffirmant le statut de l'événement comme l'une des plateformes de conclusion d'accords les plus impactantes de la région. (Photo Fournie))
Organisée par The Bench, l'édition 2024 de FHS Saudi Arabia a donné lieu à plus de 1,1 milliard de dollars d'opportunités commerciales et à 17 accords majeurs, réaffirmant le statut de l'événement comme l'une des plateformes de conclusion d'accords les plus impactantes de la région. (Photo Fournie))
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  • Organisée par The Bench, l'édition 2024 de FHS Saudi Arabia a donné lieu à plus de 1,1 milliard de dollars d'opportunités commerciales et à 17 accords majeurs, réaffirmant le statut de l'événement comme l'une des plateformes de conclusion d'accords.
  • Les leaders de l'industrie exploreront des modèles d'investissement innovants et renforceront les partenariats.

RIYADH : Plus de 1 000 innovateurs du secteur du tourisme, investisseurs et opérateurs hôteliers du monde entier se joindront à des représentants du gouvernement à Riyad pour l'édition 2025 du Future Hospitality Summit (Sommet de l'hôtellerie du futur).

Prévu du 11 au 13 mai au Mandarin Oriental Al Faisaliah, cet événement de trois jours s'articulera autour du thème "Where Vision Shapes Opportunity" (Où la vision façonne l'opportunité), et proposera un programme dynamique de tables rondes, de présentations d'investissements et de signatures d'accords de haut niveau.

Organisée par The Bench, l'édition 2024 de FHS Saudi Arabia a donné lieu à plus de 1,1 milliard de dollars d'opportunités commerciales et à 17 accords majeurs, réaffirmant le statut de l'événement comme l'une des plateformes de conclusion d'accords les plus importantes de la région.

Le sommet 2025, organisé aux côtés de partenaires stratégiques tels que NEOM, Red Sea Global, Taiba Investments et le Fonds de développement du tourisme, intervient alors que l'Arabie saoudite fait progresser l'une des stratégies les plus ambitieuses du monde en matière de tourisme et d'hôtellerie.

Soutenu par un pipeline de développement de 110 milliards de dollars, le Royaume vise à offrir plus de 362 000 nouvelles chambres d'hôtel d'ici à 2030.

Rien qu'en 2023, le secteur de l'hôtellerie a contribué à hauteur de 444,3 milliards de SR (118,4 milliards de dollars) au produit intérieur brut national.

Les leaders de l'industrie présents à FHS 2025 exploreront des modèles d'investissement innovants, répondront aux besoins en matière de développement des talents et renforceront les partenariats conformément à la mission de Vision 2030, qui consiste à diversifier l'économie et à faire de l'Arabie saoudite une destination mondiale de premier plan pour les affaires, la culture et le tourisme religieux.

"FHS Saudi Arabia continue d'être un moteur essentiel pour les investissements dans l'hôtellerie et 2025 ne fera pas exception à la règle", a déclaré Jonathan Worsley, président de The Bench, à Arab News.

"Avec plus de 1 000 délégués attendus à Riyad, y compris un pool élargi d'investisseurs, nous prévoyons une forte augmentation du volume des transactions et une vague substantielle de nouvelles opportunités. Bien qu'il soit difficile de quantifier les résultats exacts, tout indique qu'il s'agit d'une nouvelle année record".

Selon M. Worsley, plus d'une douzaine d'accords ont déjà été confirmés avant le sommet.

"L'année dernière, 17 accords majeurs ont été signés lors du FHS Saudi Arabia et nous sommes en bonne voie pour dépasser ce chiffre cette année. Nous prévoyons que la valeur totale des accords dépassera les records précédents, grâce à des projets et des opportunités significatifs dans les principaux centres et les destinations émergentes telles qu'Aseer et Al-Ahsa", a-t-il déclaré.

M. Worsely a ajouté : "Les partenariats forgés lors du salon FHS Saudi Arabia renforceront le positionnement de l'Arabie saoudite dans le secteur de l'hôtellerie mondiale." Riyad, Jeddah, La Mecque et Médine restent des pôles d'investissement clés, tandis que l'intérêt pour les développements à usage mixte, les résidences de marque et les projets d'écoluxe s'accroît.

Worsely a déclaré : "Il y a une forte demande pour des produits distinctifs et haut de gamme - de la gastronomie et des loisirs aux développements à usage mixte qui mélangent l'hôtellerie, la vente au détail et la culture.

Il a ajouté : "Notre sommet n'est pas seulement un forum de discussion - c'est un marché où les investisseurs rencontrent des opportunités. Chaque table ronde et chaque séance de réseautage sont conçues pour faire avancer la conversation.

L'agenda 2025 présentera également deux nouvelles plateformes : le "NextGen Investment Forum", axé sur le développement de la main-d'œuvre dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, et la deuxième édition de "Startup Den", qui mettra en lumière les entreprises en phase de démarrage qui stimulent l'innovation.

Le secteur du tourisme en Arabie saoudite connaît une croissance rapide, avec des arrivées internationales atteignant 30 millions en 2024, avec un objectif de 70 millions d'ici 2030, selon un communiqué de presse du ministère du tourisme.

Les recettes provenant des touristes internationaux ont bondi de 148 % en 2024 par rapport à 2019, soit le taux de croissance le plus élevé parmi les pays du G20.

L'Arabie saoudite connaît l'une des transformations les plus ambitieuses que le monde ait jamais connues dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme. Duncan O'Rourke, PDG d'Accor pour le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Asie-Pacifique

Un rapport annuel de performance publié en avril a mis en évidence le nombre record de pèlerins, les étapes culturelles et les événements internationaux majeurs, tous stimulés par des investissements stratégiques, des réformes réglementaires et des mégaprojets transformateurs.

"Alimenté par les objectifs ambitieux de Vision 2030, le secteur du tourisme en Arabie saoudite présente un paysage d'investissement convaincant, comme en témoigne sa contribution record au PIB de 444,3 milliards de SR en 2023, représentant 11,5 % de l'économie nationale", a déclaré Oussama El-Kadiri, associé et responsable de l'hôtellerie, du tourisme et des loisirs chez Knight Frank dans un communiqué.

Il a ajouté : "Cette croissance reflète l'initiative stratégique du Royaume de se positionner comme une destination touristique mondiale de premier plan".

Les opérateurs du secteur de l'hôtellerie et de la restauration étendent rapidement leur présence pour répondre à la croissance du secteur, avec Accor - l'un des principaux sponsors de l'événement - qui élargit sa présence dans les villes principales et secondaires.

"L'Arabie saoudite connaît l'une des transformations les plus ambitieuses que le monde ait jamais connues dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme", a déclaré à Arab News Duncan O'Rourke, directeur général d'Accor pour le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Asie-Pacifique.

Il a ajouté : " La présence de Accor en Arabie Saoudite comprend 45 hôtels sous 15 marques et plus de 17 000 clés. Il ne s'agit pas seulement d'une croissance. Il s'agit d'un héritage, d'un partenariat et d'un objectif. Et nous sommes honorés d'en faire partie".

M. O'Rourke a déclaré que la demande de produits diversifiés était en hausse. "Du point de vue de Accor, nous constatons une forte traction sur tous les segments, avec un accent sur les résidences de marque, les séjours prolongés et les marques de milieu de gamme, qui offrent une valeur attrayante tout en répondant aux besoins des séjours de longue durée et des groupes."

En ce qui concerne les prix, O'Rourke a noté que le taux journalier moyen du Royaume en 2024 reflète des fondamentaux solides avec "l'ADR de Riyadh augmentant d'environ 10-12 pour cent d'une année sur l'autre".

En préparation des méga-événements mondiaux tels que l'Expo 2030 et la Coupe du Monde de la FIFA 2034, Accor donne également la priorité à la flexibilité et aux stratégies localisées pour répondre à l'évolution des demandes du marché.

"Préparer nos équipes pour l'avenir n'est pas seulement une priorité stratégique, c'est la façon dont nous vivons notre raison d'être", a déclaré O'Rourke. "En bref, nous ne nous contentons pas de répondre aux évolutions du marché du travail, nous contribuons à les façonner."

FHS Saudi Arabia 2025 offrira un mélange dynamique de sessions principales, de tables rondes d'investisseurs et de panels sectoriels, avec un fort accent sur l'ESG, l'intégration culturelle et l'exécution efficace des projets.

Alors que les giga-projets prennent de l'ampleur, que l'on prévoit des transactions record et que l'intérêt des investisseurs s'étend à de nouveaux sous-secteurs, le sommet de cette année devrait être un moment décisif pour l'industrie hôtelière en Arabie saoudite. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Une startup saoudienne d’IA révolutionne le recrutement et soutient l’entrepreneuriat

Des visiteurs lors d'un salon de l'emploi à Riyad. (Fourni)
Des visiteurs lors d'un salon de l'emploi à Riyad. (Fourni)
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  • AIYAH offre un accès aux opportunités, aux idées et aux connexions pour les startups, les investisseurs et les professionnels du monde entier
  • La mission de l'entreprise s'aligne sur les objectifs de Vision 2030, en soutenant la saoudisation et en facilitant les opportunités d'investissement

RIYAD : L'intelligence artificielle stimule la croissance de l'entrepreneuriat en Arabie saoudite, les fondateurs de startups utilisant la technologie pour relever les défis locaux, accroître l'efficacité et faire progresser les objectifs économiques de la Vision 2030. Bénéficiant de politiques gouvernementales favorables et de talents émergents, ces startups positionnent le Royaume comme un pôle technologique mondial en plein essor.

L'une de ces entreprises est AIYAH, qui utilise l'IA pour combler le fossé entre les startups, les talents, les investisseurs et les universités. La mission de l'entreprise s'aligne sur les objectifs de Vision 2030, en soutenant la saoudisation et en offrant une passerelle vers une expérience saoudienne authentique.

"Accélérer la réalisation des objectifs de Vision 2030 doit être la priorité", a déclaré Sahiqa Bennett, cofondatrice et directrice générale d'AIYAH, à Arab News.

"C'est essentiellement pour cette raison qu'AIYAH a été créée, pour accélérer le processus. Ces objectifs sont liés à l'innovation, à l'arrivée de startups innovantes ou aux solutions qu'ils recherchent, ainsi qu'aux talents," a-t-elle révélé. 

Fondée en 2024 par Bennett et Naila Kiani, AIYAH sert de solution de talent alimentée par l'IA et de passerelle vers l'écosystème d'innovation du Royaume.

Avant de lancer la plateforme, Bennett a passé plus de deux ans à étudier le monde virtuel et les moyens de le relier à l'arène physique pour l'interaction humaine.

Mme Bennett explique que sa décision de cofonder AIYAH découle des questions fréquentes qu'elle recevait au sujet de sa fascination pour l'Arabie saoudite et sa scène technologique en plein essor.

« Pourquoi cherchez-vous à vous installer en Arabie saoudite ? Pourquoi venir autant en Arabie saoudite et que se passe-t-il au Moyen-Orient qui ne se passe pas ici ? "Les gens ne croyaient presque pas certaines des choses que je leur disais, » a-t-elle noté. 

Au cours de ses recherches, Mme Bennett a été surpris par le nombre de personnes qui ne comprenaient pas parfaitement Vision 2030, bien qu'elles soient familiarisées avec ses concepts généraux. Beaucoup ne savaient pas comment exploiter les opportunités qui se présentaient dans le Royaume.

Elle a également noté que son processus de recherche a consisté à "parler à des gens dans le Royaume et hors du Royaume, en leur demandant s'ils en connaissaient assez sur l'Arabie saoudite et la Vision 2030".

Plusieurs autres facteurs ont influencé la décision de Mme Bennett de cofonder AIYAH, l'un des plus urgents étant la difficulté de trouver et de placer les bons talents.

Elle a rencontré de nombreuses histoires de recruteurs tentant de pourvoir des milliers de postes - parfois jusqu'à 10 000 - mais s'efforçant d'identifier les candidats adéquats.

Parallèlement, elle a souvent entendu parler de demandeurs d'emploi qui tentaient d'entrer sur le marché saoudien par le biais de plateformes traditionnelles telles que LinkedIn, dont les candidatures restaient lettre morte, sans proposition d’entretien.

"Je me suis dit qu'il fallait que je construise une passerelle qui ouvre littéralement la porte et vous accueille, qui vous donne une chance de voir ce qui se passe et qui accélère la façon dont vous vous engagez et dont vous devenez visible, et qui vous donne au moins une chance", a-t-elle déclaré.

Ce décalage entre les recruteurs et les demandeurs d'emploi révèle une inefficacité plus large dans le processus d'embauche. Mme Bennett souligne combien il est difficile pour les candidats de se démarquer lorsqu'ils sont en concurrence avec des centaines, voire des milliers, d'autres personnes pour la même opportunité.

L'Arabie saoudite a connu un taux de chômage global de 3,7% au troisième trimestre 2024, en baisse de 0,5% par rapport à la même période en 2023, selon l'Autorité générale des statistiques.

Cette amélioration s'est produite parallèlement à une augmentation de la participation globale de la main-d'œuvre - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - qui a atteint 66,6%, reflétant une augmentation de 0,2% en glissement annuel et un gain de 0,4% par rapport au trimestre précédent.

Du côté des employeurs, Mme Bennett note que les recruteurs ont été débordés. Nombre d'entre eux n'ont tout simplement pas pu gérer le volume de candidatures, ce qui a rendu difficile l'identification des bons candidats parmi des boîtes de réception débordantes et des candidatures non filtrées.

"Il y a tellement d'aspects du processus de recrutement qui sont tout simplement décourageants", a-t-elle affirmé.

« Nous essayons de redonner de la dignité au processus. Il est en effet décourageant de postuler à un emploi, de ne pas recevoir de réponse et d'avoir l'impression de ne pas être à la hauteur », a-t-elle regretté. 

J'essaie de renverser la situation et de dire : « Laissez les opportunités venir à vous, que vous soyez fondateur d'une startup, investisseur ou talentueux. Laissez-vous convaincre, et ensuite vous choisirez parmi les candidats ». 

AIYAH s'appuie sur l'IA pour rationaliser les connexions entre les investisseurs, les employeurs et les demandeurs d'emploi. Plutôt que de demander aux utilisateurs de postuler à des centaines de postes - souvent aux côtés de milliers de concurrents - la plateforme propose une fonction d'entretien alimentée par l'IA.

Cet outil permet aux individus de se présenter par le biais d'une vidéo, offrant ainsi aux employeurs et aux investisseurs une présentation plus personnelle et plus directe. Cette innovation, explique Mme Bennett, a été inspirée par une lacune dans les plateformes existantes.

« Je vais combiner les meilleurs éléments de certaines plateformes. J'ai l'impression qu'il n'y a rien qui rassemble tout le monde en tant que communauté - mais avec l'intention, la communauté avec l'intention », a-t-elle noté. 

En développant ce qui différencie AIYAH des plateformes d'emploi traditionnelles telles que LinkedIn, Mme Bennett souligne son approche proactive.

« Ce qui nous différencie, c'est que nous garantissons que tout le monde peut passer un entretien. Il suffit de venir sur la plateforme, de s'inscrire et de passer un entretien. Vous n'avez même pas besoin d'attendre un emploi, présentez-vous et soyez proactif pour que l'on vous voie », a-t-elle expliqué. 

« Je pense que c'est là la plus grande différence », a-t-elle lancé. 

Mme Bennet reconnaît les atouts de LinkedIn, notamment en ce qui concerne l'établissement de relations humaines, mais il estime que sa fonctionnalité dans le domaine de l'embauche laisse à désirer.

"Je pense qu'il y a de bonnes choses sur LinkedIn, mais quand il s'agit de recrutement et d'embauche, je l'appelle un trou noir - je l'appelle l'endroit où les choses se perdent", a-t-elle affirmé.

Mme Bennet estime que si LinkedIn n'a pas beaucoup évolué en vingt ans, le monde - et ses besoins en matière de recrutement -, lui, a changé.

« Et c’est là toute la différence. J’ai l’impression que leurs modèles sont restés figés — LinkedIn est une entreprise vieille de vingt ans, et elle n’a pas besoin de se réinventer ou d’évoluer, puisqu’elle continue de générer des revenus, » a-t-elle confié.

« Pourtant, le monde a évolué… et avec lui, les attentes et les besoins des individus », a-t-elle souligné.

"Je pense que le modèle traditionnel est brisé depuis très longtemps. Je pense que l'aspect humain des choses doit vraiment rester présent", a-t-elle noté. 

Selon Mme Bennett, LinkedIn a toujours sa raison d'être en ce qui concerne la mise en réseau et la connectivité sociale. Mais, selon elle, dans le domaine du recrutement, les demandeurs d'emploi et les professionnels de l'embauche sont de plus en plus frustrés par ses limites.

Cet engagement en faveur de l'accessibilité est le fruit de plus de deux années de recherche sur l'évolution des besoins du marché. Depuis son lancement récent, AIYAH s'est efforcé de combler le fossé entre les startups, les talents et les opportunités grâce à une stratégie de déploiement progressif.

Dans sa première phase, la plateforme permet aux startups de s'inscrire et aux demandeurs d'emploi de se présenter et de postuler à des postes. La prochaine phase s'étendra aux investisseurs et aux employeurs, parallèlement à des partenariats avec des centres mondiaux et des universités locales et internationales.

« Nous procédons par étapes, en invitant des entreprises qui s'alignent sur la Vision 2030, à savoir les deep tech et les startups du monde entier. Les conversations que nous avons actuellement concernent plus de 5 000 startups du monde entier qui entrent dans le Royaume », a-t-elle précisé. 

« D'un autre côté, c'est très important. Nous nous intéressons à la saoudisation, aux programmes d'études supérieures et aux exigences de haut niveau pour certains projets », a-t-elle ajouté. 

La mission de l'entreprise repose sur cinq piliers fondamentaux : faire progresser les objectifs de Vision 2030, soutenir la saoudisation, favoriser un écosystème de startups plus fort, faciliter les opportunités de licences et d'investissements, et offrir un point de vue réaliste sur la transformation en cours de l'Arabie saoudite.

Elle cherche également à remettre en question les idées fausses sur le Royaume tout en donnant aux employeurs les moyens d'adopter l'IA de manière significative.

Grâce à son modèle d'embauche alimenté par l'IA, AIYAH vise à accélérer le développement du capital humain et à élargir le potentiel d'investissement et de recrutement dans le pays.

Mme Bennett souligne également l'importance de veiller à ce qu'aucun groupe démographique ne soit laissé pour compte à mesure que l'IA remodèle les industries. Au cours de l'entretien, elle a clairement indiqué que l'inclusivité était une priorité essentielle pour l'entreprise.

À l'avenir, AIYAH prévoit d'offrir une formation à l'IA et des compétences numériques aux personnes plus âgées ou moins à l'aise avec la technologie, en veillant à ce que la plateforme reste accessible et soutienne un avenir professionnel véritablement inclusif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite accélère son passage à l'économie sans numéraire grâce à l'essor de la fintech

Le secteur bancaire du Royaume est en pleine révolution numérique. (Getty)
Le secteur bancaire du Royaume est en pleine révolution numérique. (Getty)
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  • L'Arabie saoudite accélère sa marche vers une société sans numéraire, propulsée par un secteur fintech en plein essor
  • Des quartiers technologiques de Riyad aux petites boutiques des villes isolées, le Royaume passe rapidement des pièces et des billets aux codes et aux clics

RIYAD : L'Arabie saoudite accélère sa marche vers une société sans numéraire, propulsée par un secteur fintech en plein essor, l'adoption croissante des services numériques par les consommateurs et un cadre réglementaire proactif.

Des quartiers technologiques de Riyad aux petites boutiques des villes isolées, le Royaume passe rapidement des pièces et des billets aux codes et aux clics.

Avec Vision 2030 comme plan directeur, l'Arabie saoudite tire parti de sa population jeune et connectée au numérique et de son cadre réglementaire progressif pour accélérer son évolution vers une économie sans numéraire.

"Le modèle bancaire basé sur les agences et les espèces se transforme en un monde de services bancaires mobiles, de services basés sur l'intelligence artificielle, de services bancaires ouverts et de solutions de financement numériques", a déclaré à Arab News Khalid Al-Sharif, PDG d'Abdul Latif Jameel Finance.

« Le passage du Royaume à une économie sans numéraire offre une opportunité significative pour les institutions financières de repenser et d'adopter des modèles commerciaux axés sur le numérique afin de rester compétitives », a-t-il ajouté. 

Révolution Fintech

En 2023, le nombre d'entreprises fintech en Arabie saoudite atteindra 216, dépassant de 44% l'objectif fixé à 150. Les emplois directs dans le secteur ont franchi la barre des 6 500, soit plus du double des projections initiales.

Les investissements en capital-risque dans les fintechs saoudiennes ont été multipliés par six en 2023 par rapport à l'année précédente, les entreprises ayant levé 2,5 milliards de riyals saoudiens (666 millions de dollars) au cours de 10 cycles de financement. Les actifs fintech gérés dans le Royaume devraient approcher les 64 milliards de dollars en 2024, ce qui témoigne d'une dynamique importante.

"Le secteur de la fintech au Royaume est positionné pour une croissance rapide dans les années à venir, sous l'effet de multiples facteurs, notamment l'adoption accrue de la banque numérique, une population jeune et technophile, et la poussée du gouvernement en faveur de la diversification dans le cadre de Vision 2030", a déclaré Imad Kaddoura, associé chez PwC Middle East, dans un entretien accordé à Arab News.
"En collaborant dans des domaines tels que les portefeuilles numériques, les services financiers pilotés par l'IA et les solutions basées sur la blockchain, l'Arabie saoudite peut se positionner en tant que leader régional de la fintech", a-t-il expliqué. 

La banque numérique redéfinie

Le secteur bancaire du Royaume connaît une révolution numérique. L'émergence de banques exclusivement numériques et de services "mobile-first" remodèle la façon dont les consommateurs s'engagent avec les institutions financières.

Avec une population jeune et connectée, l'appétit pour des services bancaires sans friction est en plein essor. Les banques numériques saoudiennes exploitent l'IA, l'apprentissage automatique et l'analyse de données pour offrir des services hyper personnalisés, faisant tomber les barrières traditionnelles à la banque.

Ces innovations rationalisent les opérations tout en atteignant les communautés mal desservies. L'ouverture de comptes, l'accès aux prêts ou la gestion des finances personnelles deviennent plus rapides, plus faciles et plus inclusifs.

"Il est impératif de parvenir à l'inclusion financière pour tous dans une société sans numéraire", a déclaré M. Al-Sharif. "Les progrès de l'évaluation alternative du crédit, des plateformes de prêt numérique et des services mobiles contribuent à combler le fossé."

Paiements mobiles

L'adoption de solutions de paiement mobile est montée en flèche, avec des services tels que stc pay, Apple Pay et Mada Pay. Des courses aux factures de services publics, les consommateurs adoptent les options sans contact pour les transactions quotidiennes.

« En 2023, les paiements électroniques concerneront 70% de toutes les transactions de détail en Arabie saoudite, contre 62% en 2022. Cela indique un changement remarquable dans les préférences des consommateurs et une transition plus large vers une économie entièrement numérique », a noté M. Al-Sharif.

Cette évolution est due à la fois à l'innovation du secteur privé et au soutien réglementaire. La Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, continue de renforcer l'infrastructure et la sécurité des paiements numériques, tout en visant à atteindre 80% de transactions sans numéraire d'ici à 2030, un objectif désormais largement à portée de main.

Les détaillants, les restaurants et les prestataires de services adoptent rapidement les paiements numériques et intègrent des solutions sans numéraire dans leurs activités quotidiennes.

Blockchain et banque ouverte

Les banques et les entreprises fintech saoudiennes expérimentent également la blockchain dans des bacs à sable réglementaires lancés par la SAMA. Ces environnements contrôlés permettent aux entreprises de tester des innovations tout en garantissant la conformité réglementaire - un modèle qui attire les acteurs mondiaux de la fintech et les investisseurs.

"Le paysage réglementaire de l'Arabie saoudite a évolué rapidement pour soutenir un écosystème fintech dynamique - mais l'innovation s'accompagne de complexité", a déclaré à Arab News Said Murad, associé principal chez Global Ventures.

"Ce qui distingue l'Arabie saoudite, c'est son approche réglementaire proactive et collaborative. Des initiatives telles que le Regulatory Sandbox de Fintech Saudi et de la SAMA offrent aux fintechs une piste d'essai et d'innovation essentielle", a-t-il ajouté.

L'open banking redéfinit encore davantage les services financiers en permettant un partage de données sécurisé et fondé sur le consentement entre les banques et les fournisseurs tiers.

« L'Open Banking n'est pas une perturbation, c'est une redéfinition de la manière dont les services financiers sont construits, fournis et expérimentés en Arabie saoudite. En permettant un partage de données sécurisé et fondé sur le consentement, il redessine le paysage concurrentiel », a indiqué M. Murad.

Favoriser l'inclusion et la croissance

La transition vers un système sans numéraire n'est pas seulement une question de commodité - elle a de profondes ramifications sociales et économiques.

En élargissant l'accès aux services bancaires, l'Arabie saoudite favorise l'inclusion financière, en intégrant les populations non bancarisées et sous-bancarisées.

"Les services financiers numériques peuvent étendre l'accès à des millions de personnes qui ont été historiquement mal desservies par les services bancaires traditionnels. L'innovation fintech joue déjà un rôle central. Hakbah, par exemple, redéfinit l'épargne à l'ère numérique en modernisant Jameya - le modèle traditionnel d'épargne collective - en une plateforme accessible, sécurisée et conviviale, a noté M. Murad.

"En numérisant des comportements familiers, Hakbah donne aux individus, en particulier aux personnes sous-bancarisées, les moyens de renforcer leur résilience financière et leur sécurité à long terme," a-t-il précisé. 

"L'inclusion financière dans une économie entièrement numérique repose sur quelques éléments clés. Il est essentiel d'accroître l'accès aux services bancaires mobiles et d'améliorer la culture numérique, en particulier pour les populations mal desservies," a indiqué M. Kaddoura.

Les paiements numériques et les plateformes de prêt alternatives permettent également aux entrepreneurs d'accéder plus facilement au capital, de gérer les transactions et de développer leurs activités. Parallèlement, l'écosystème fintech en plein essor contribue à créer des emplois, à attirer des talents technologiques et à positionner l'Arabie saoudite comme une puissance financière régionale.

Protéger le virage numérique

Malgré ces progrès, des défis subsistent. À mesure que le système financier se numérise, la cybersécurité et la confiance des consommateurs deviennent essentielles.

"Si les paiements numériques présentent de nombreux avantages, ils introduisent également des risques de cybersécurité et de fraude qui doivent être gérés avec soin", a averti M. Al-Sharif.

"Nous mettons en œuvre des mesures de sécurité robustes, y compris un cryptage avancé, une détection de la fraude pilotée par l'IA et une authentification multifactorielle pour protéger les informations de nos clients," a-t-il poursuivi. 

M. Murad s'est fait l'écho de cette préoccupation : "Alors que les paiements numériques deviennent la norme, la cybersécurité et la prévention de la fraude doivent devenir des piliers fondamentaux de l'écosystème financier. La même infrastructure qui permet la vitesse, l'échelle et la commodité introduit également de nouveaux vecteurs pour les cyberattaques."

Au-delà de la sécurité, le développement des talents constitue une autre préoccupation majeure.

"Les institutions financières doivent se concentrer sur des stratégies numériques à long terme, investir dans le développement des talents et collaborer avec les organismes de réglementation pour adopter des technologies de rupture tout en maintenant la stabilité du secteur financier", a déclaré M. Kaddoura.

La littératie financière joue également un rôle central. "Les communautés mal desservies ont toujours besoin de solutions financières qui répondent à leurs besoins", a déclaré M. Al-Sharif. "Les programmes éducatifs sont essentiels pour permettre aux consommateurs de prendre des décisions financières éclairées."

Priorité à l’économie numérique

L'évolution de l'Arabie saoudite vers une société sans numéraire s'inscrit dans le cadre d'une transformation sociétale et économique.

« Le passage à une économie sans numéraire est plus qu'une évolution technologique - c'est un catalyseur de la croissance économique, de l'efficacité opérationnelle et de l'inclusion financière. Une Arabie saoudite sans argent liquide, c'est la construction d'une économie numérique qui est plus efficace, plus inclusive et plus résiliente », a conclu M. Al-Sharif.

Avec la Vision 2030 comme force directrice, l'innovation fintech comme moteur et une population de plus en plus sensible au numérique, l'Arabie saoudite redéfinit l'avenir de la finance et établit une référence régionale en cours de route.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com