Attentats de Bruxelles: le parquet requiert la prison à vie pour Abdeslam et Abrini

L'accusé Salah Abdeslam s'entretient avec son avocat au tribunal lors du procès des attentats terroristes de Bruxelles de 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles, le 3 avril 2023. (Photo John THYS / POOL / AFP)
L'accusé Salah Abdeslam s'entretient avec son avocat au tribunal lors du procès des attentats terroristes de Bruxelles de 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles, le 3 avril 2023. (Photo John THYS / POOL / AFP)
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Publié le Mardi 05 septembre 2023

Attentats de Bruxelles: le parquet requiert la prison à vie pour Abdeslam et Abrini

  • Après avoir «terrorisé la France», Salah Abdeslam «a décidé de continuer sa guerre, souhaitant tuer des victimes innocentes et inconnues», a fustigé mardi au procès bruxellois la procureure fédérale Paule Somers
  • «Il n'a pas changé, il est toujours aussi radicalisé, (...) il ne mérite aucune circonstance atténuante», a-t-elle ajouté. Abdeslam est resté impassible dans le box

BRUXELLES: Le parquet fédéral belge a requis mardi à Bruxelles une nouvelle peine de prison à vie à l'encontre du Français Salah Abdeslam et du Belgo-marocain Mohamed Abrini pour leur participation aux attentats de mars 2016 dans la capitale belge qui avaient fait 35 morts.

A une exception près, l'accusation a réclamé la peine maximale pour les accusés déclarés coupables fin juillet dans ce procès d'assises, dont six condamnations à perpétuité pour "assassinats dans un contexte terroriste".

Parmi eux, Abdeslam et Abrini comptaient déjà parmi les principaux accusés du procès-fleuve qui s'est achevé en juin 2022 à Paris pour les attaques du 13 novembre 2015 (130 morts), organisées en bonne partie depuis la Belgique par la même cellule djihadiste.

Le premier a écopé de la perpétuité incompressible le 29 juin 2022 à Paris, et le second de la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.

Après avoir "terrorisé la France", Salah Abdeslam "a décidé de continuer sa guerre, souhaitant tuer des victimes innocentes et inconnues", a fustigé mardi au procès bruxellois la procureure fédérale Paule Somers.

"Il n'a pas changé, il est toujours aussi radicalisé, (...) il ne mérite aucune circonstance atténuante", a-t-elle ajouté. Abdeslam est resté impassible dans le box.

«Pilier de la cellule»

Prenant ensuite la parole à propos de Mohamed Abrini, l'autre procureur, Bernard Michel, a décrit ce dernier comme "un pilier de la cellule", et jugé que la prison à vie était "la seule peine proportionnelle à ses actes".

Abrini, qui avait accompagné le "convoi de la mort" à Paris à la veille du 13 novembre, est "l'homme au chapeau" filmé par la vidéo-surveillance de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem le 22 mars 2016 en compagnie des deux assaillants.

A l'inverse d'Abdeslam, Abrini, un de ses amis d'enfance du quartier bruxellois de Molenbeek, n'a jamais contesté sa participation aux attentats. Le parquet a également demandé mardi qu'il soit déchu de sa nationalité belge car "il a trahi le pays".

Au total cinq déchéances de la nationalité belge ont été réclamées: pour Abrini et trois autres Belgo-marocains, ainsi que pour le Belgo-rwandais Hervé Bayingana Muhirwa, qui risque dix ans de prison pour "participation aux activités d'un groupe terroriste".

Le matin du 22 mars 2016, deux hommes s'étaient fait exploser dans le hall des départs de l'aéroport de Zaventem et un troisième, une heure plus tard, dans une rame de métro à la station Maelbeek.

Bilan: 32 morts et des centaines de blessés.

Mais la cour d'assises a dénombré 35 morts, estimant que trois décès intervenus plus tard avaient un lien direct avec les explosions.

Abdeslam, qui aura 34 ans le 15 septembre, nie sa participation, arguant qu'il était en prison le jour des faits. Il avait été arrêté le 18 mars 2016 à Molenbeek.

Mais dans son arrêt prononcé le 25 juillet, la cour d'assises de Bruxelles a balayé sa ligne de défense.

Le jury populaire a estimé qu'Abdeslam avait apporté "une aide indispensable" à ces attaques, revendiquées, comme celles de Paris, par l'organisation djihadiste Etat islamique.

«Mieux équipé»

Il ne s'est "jamais désolidarisé" du groupe replié à Bruxelles après le 13 novembre et, dans une lettre retrouvée par les enquêteurs, il a fait référence à sa ceinture explosive défectueuse à Paris en demandant d'être "mieux équipé" la prochaine fois, a aussi relevé Mme Somers.

Suspendu cet été pendant six semaines, ce procès hors normes entamé en décembre 2022 devant un millier de parties civiles a repris lundi pour aborder sa dernière ligne droite.

Après les réquisitions, les plaidoiries de la défense sur les peines devraient commencer jeudi. Le verdict est attendu à la mi-septembre.

Parmi dix accusés au total, il y a deux acquittements fin juillet.

Et parmi les huit hommes déclarés coupables, seul Sofien Ayari n'est pas visé par une demande de condamnation à la peine maximale. A l'encontre de ce djihadiste tunisien de 30 ans, déjà condamné pour le 13 novembre 2015 à Paris (30 ans) et à Bruxelles pour une fusillade avec la police le 15 mars 2016 (20 ans), le parquet n'a demandé aucune peine.

Dans six cas, dont ceux d'Abdeslam, Abrini et Oussama Atar (jugé par défaut car présumé mort en Syrie) le parquet a souhaité que la perpétuité soit assortie d'"une mise à disposition du tribunal d'application des peines pour 15 ans", un dispositif légal qui éloigne encore la perspective d'une libération conditionnelle.


Iran: les conservateurs sortent renforcés du second tour des législatives

Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
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  • Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges
  • En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices

TEHERAN: Les conservateurs et ultraconservateurs ont renforcé leur emprise sur le Parlement en Iran à l'issue du second tour des législatives qui s'est déroulé vendredi pour compléter le scrutin tenu en mars.

Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges qui restaient à pourvoir, selon des résultats donnés samedi par le ministère de l'Intérieur.

Ce second tour avait été rendu nécessaire dans les circonscriptions où les candidats avaient recueilli moins de 20% des suffrages aux législatives du 1er mars.

Ce scrutin avait été marqué par une abstention record depuis le début de la République islamique en 1979, seuls 25 millions des 61 millions d'électeurs inscrits ayant voté dans un pays de 85 millions d'habitants.

A 41%, la participation a été inférieure aux 42,57% des précédentes législatives de 2020, qui s'étaient tenues au début de la crise du Covid.

"Traditionnellement, la participation au second tour est inférieure à celle du premier", a commenté samedi le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, sans donner le chiffre de la participation de vendredi.

Disqualification 

La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé en début d'année son refus de participer à ces "élections dénuées de sens" après la disqualification de nombreux de ses candidats.

En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices tandis que le nombre d'élus réformateurs et centristes sera inférieur à 45, selon les estimations de journaux modérés.

Ces législatives étaient le premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.


Crues en Afghanistan: bilan revu à 311 morts dans une seule province selon l'ONU

Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
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  • «Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi
  • Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques

KABOUL, Afghanistan : Des crues subites dans la province septentrionale de Baghlan en Afghanistan ont fait 311 morts, selon un bilan provisoire communiqué samedi à l'AFP par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Peu avant, une autre agence onusienne, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces crues catastrophiques survenues vendredi.

Des crues subites ont fait plus de 300 morts dans la seule province de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé samedi à l'AFP l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

«Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi qui ont détruit plus de 2.000 habitations dans ces deux districts, a annoncé un responsable de l'agence onusienne.

L'OIM a ajouté que plusieurs morts avaient été enregistrés dans six autres districts, toujours sur la base de chiffres fournis par l'ANDMA, l'Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes.

Les autorités de la province de Baghlan s'en tenaient depuis la veille à un bilan de 62 morts, tout en avertissant que celui-ci «allait probablement augmenter».

Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques, dans l'ouest, comme Ghor, ou le nord-est, tel le Badakhshan, entraînant également d'énormes pertes financières.

Le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid, a évoqué samedi matin auprès de l'AFP, «des dizaines de morts» dans ces diverses provinces.


Une tempête solaire «extrême» frappe la Terre

En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
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  • Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA)
  • Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a expliqué le régulateur aérien américain

WASHINGTON : Une tempête solaire «extrême», la première de ce niveau depuis 2003, a commencé à frapper la Terre vendredi soir, générant d'impressionnantes aurores boréales mais faisant aussi craindre aux autorités des perturbations sur les réseaux électriques et de communications.

Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

«Les GPS, réseaux électriques, vaisseaux spatiaux, la navigation des satellites et d'autres technologies peuvent être affectés», a ajouté l'agence.

Cette tempête est provoquée par l'arrivée sur Terre d'une série d'éjections de masse coronale en provenance du Soleil.

Il s'agit «d'explosions de particules énergétiques et de champs magnétiques partant du soleil», a expliqué lors d'une conférence de presse vendredi après-midi Shawn Dahl, du Centre de prévision de la météo spatiale (SWPC), rattaché à NOAA.

Le dernier événement atteignant ce niveau 5 remonte à octobre 2003, un épisode surnommé «les tempêtes d'Halloween», a écrit l'agence. A l'époque, des coupures de courant étaient survenues en Suède et des transformateurs avaient été endommagés en Afrique du Sud, a-t-elle précisé.

La tempête devrait se poursuivre durant le week-end, avec l'arrivée d'éjections de masse coronale supplémentaires, a ajouté NOAA. La première de ces éjections, «très forte», a atteint la Terre vendredi vers 16H30 GMT.

Le Soleil est actuellement proche de son pic d'activité, selon un cycle qui revient tous les 11 ans.

Ces éjections de masse coronale -- dont au moins sept dirigées vers la Terre ont été observées --  proviennent d'une tâche solaire faisant environ 17 fois le diamètre de la Terre. Elles se déplacent à plusieurs centaines de kilomètres par seconde.

- Possibles perturbations -

Outre les perturbations possibles, ces importantes tempêtes solaires génèrent d'impressionnantes aurores boréales, parfois bien plus au sud que dans les régions où elles sont habituellement observables.

Des photos prises en Europe ont commencé à circuler, prises par exemple à Londres.

«Nous venons de réveiller les enfants pour regarder les aurores boréales dans le jardin!», a dit à l'AFP Iain Mansfield, un conseiller politique vivant à Hertford en Angleterre.

Les opérateurs de satellites, de communications et du réseau électrique en Amérique du nord ont été notifiés, afin de prendre des mesures de précaution, a déclaré Shawn Dahl.

Il a recommandé aux habitants de s'équiper de batteries ou potentiellement de générateurs, comme pour tout autre avis de tempête.

Les opérateurs électriques ont depuis dix ans travaillé à mieux protéger leurs réseaux, a toutefois rassuré Rob Steenburgh, scientifique au SWPC. Les effets ne pourront survenir que sur des lignes à haute tension, pas chez les particuliers, et des systèmes comparables à des disjoncteurs existent.

Il a également indiqué que son agence était en contact très régulier avec la Nasa, qui assure la sécurité des astronautes dans la Station spatiale internationale (ISS), plus vulnérables aux radiations solaires.

Une alerte aux radiations a également été émise, mais de seulement 1 sur une échelle de 5, ne causant donc pas d'inquiétude pour le moment.

En ce qui concerne le trafic aérien, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a dit «ne pas s'attendre à des conséquences importantes».

Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a toutefois expliqué le régulateur aérien américain, ajoutant avoir conseillé aux compagnies aériennes et aux pilotes d'«anticiper» les perturbations éventuelles.

- Aurores boréales -

Ce type de tempête affecte d'abord les latitudes autour des pôles, a expliqué à l'AFP Mathew Owens, professeur de physique spatiale à l'Université de Reading. Mais «plus la tempête est forte, plus cela va bas en termes de latitude», a-t-il ajouté.

Dans l'hémisphère sud, des pays comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande suivent de près ce type de situations, a expliqué Shawn Dahl.

Aux Etats-Unis, des aurores boréales devraient pouvoir être observées sur la plupart de la moitié nord du pays, selon NOAA, et peut-être aussi bas qu'en Alabama ou dans le nord de la Californie.

«Si vous êtes à un endroit où il fait noir, sans nuage et avec peu de pollution lumineuse, vous pourriez voir des aurores boréales assez impressionnantes», a dit Rob Steenburgh. «C'est vraiment le cadeau de la météo spatiale.»

La plus importante tempête solaire jamais enregistrée est survenue en 1859, selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'événement de Carrington, elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.