Mexique: Galvez, la femme qui menace l'hégémonie du pouvoir de gauche

Xotchitl Galvez, 60 ans, a brusquement réveillé l'opposition qui semblait promise à la défaite en juin 2024 face à la domination croissante des forces du très populaire président sortant Andres Manuel Lopez Obrador. (AFP)
Xotchitl Galvez, 60 ans, a brusquement réveillé l'opposition qui semblait promise à la défaite en juin 2024 face à la domination croissante des forces du très populaire président sortant Andres Manuel Lopez Obrador. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 juillet 2023

Mexique: Galvez, la femme qui menace l'hégémonie du pouvoir de gauche

  • Pré-candidate depuis mardi, Galvez est la favorite dans la course à l'investiture au sein du Frente amplio, coalition de trois partis d'opposition
  • Le profil de Xotchitl Galvez complique la stratégie du président et de ses proches, artisans auto-proclamés de la «Quatrième transformation» du Mexique

MEXICO: Coup de théâtre au Mexique: une sénatrice de la droite libérale, d'origine indigène, a soudain bousculé l'hégémonie du pouvoir de gauche en place, qui mise aussi sur le soutien des plus modestes et une possible candidature féminine pour se maintenir en 2024.

Xotchitl Galvez, 60 ans, a brusquement réveillé l'opposition qui semblait promise à la défaite en juin 2024 face à la domination croissante des forces du très populaire président sortant Andres Manuel Lopez Obrador.

Pré-candidate depuis mardi, Galvez est la favorite dans la course à l'investiture au sein du Frente amplio, coalition de trois partis d'opposition.

Avec son irruption, deux femmes prétendent désormais au titre de première présidente du Mexique, du jamais vu dans l'histoire d'un pays à la réputation machiste.

Du côté du pouvoir, l'ex-maire de Mexico Claudia Sheinbaum mène une bataille interne contre l'ancien ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard pour être la candidate du Mouvement pour la régénération nationale (Morena).

Sheinbaum et Ebrard font campagne à travers le pays pour s'imposer comme les héritiers de Lopez Obrador, qui ne peut pas se représenter selon la Constitution.

Le profil de Xotchitl Galvez complique la stratégie du président et de ses proches, artisans auto-proclamés de la "Quatrième transformation" du Mexique.

Au pouvoir depuis décembre 2018, Morena prétend défendre "les pauvres d'abord", en dénonçant l'opposition "conservatrice", "néo-libérale", "raciste".

Cet angle d'attaque ne fonctionne plus avec "Xochitl" née d'un père otomi et d'une mère métisse dans l'état d'Hidalgo, dans le centre du pays. Son prénom signifie "fleur" en nahuatl, langue indigène la plus parlée au Mexique.

La sénatrice raconte qu'à six ans, elle vendait des bonbons dans la rue. Une de ses soeurs est en prison depuis onze ans pour appartenance présumée à une bande de ravisseurs.

Avant d'entrer en politique, Galvez a dirigé une fondation de soutien aux enfants et aux femmes indigènes.

"Le président a réussi à construire une opposition élitiste, raciste, blanche, oligarque. Je crois que le profil de Xochitl vide ce récit de sa substance", résume pour l'AFP l'analyste politique Paula Sofía Vázquez.

Son profil s'oppose également aux deux candidats à la succession de Lopez Obrador, Claudia Sheinbaum et Marcelo Ebrard, d'origine européenne, issus de la classe moyenne de la capitale Mexico, dont ils ont été les maires.

«Personne ne me contrôle»

Lopez Obrador a qualifié Galvez de "candidate de la mafia du pouvoir" et des "conservateurs" - lui offrant au passage une visibilité médiatique inespérée.

Galvez a d'ailleurs commencé à faire parler d'elle le 12 juin quand la présidence lui a refusé l'accès à la conférence de presse matinale de Lopez Obrador. "En me fermant la porte au nez, des milliers de mexicains m'ont ouvert la leur", a commenté la sénatrice, qui voulait contredire le président.

Galvez est une "self-made woman", selon le Financial Times, qui lui a consacré un long portrait, la qualifiant de "menace" pour le pouvoir au Mexique, 15e économie mondiale (126 millions d'habitants), tournée vers les Etats-Unis.

Galvez, ingénieure informatique, a lancé sa propre entreprise et milité dans les rangs du Parti de l'Alliance nationale (PAN, droite conservatrice et libérale).

Elle a été responsable de la Commission pour le développement des peuples indigènes sous le président Vicente Fox (2000-2006).

La native de l'Etat d'Hidalgo a été élue maire d'un district très chic de Mexico de 2015 à 2018, puis sénatrice en 2018, après avoir échoué à se faire élire gouverneure dans son Etat d'origine.

Galvez doit désormais recueillir 150 000 signatures de soutien au sein du Frente amplio, coalition qui regroupe le PAN, le PRD (centre-gauche) et l'ex-parti-Etat du PRI en perte totale de vitesse.

Le gagnant sera connu le 3 septembre, après des débats et des enquêtes d'opinion parmi trois finalistes.

Du côté du parti au pouvoir, le vainqueur du duel Sheinbaum-Ebrard sera connu le 6 septembre, également après une enquête d'opinion.


Un enfant meurt chaque jour en tentant de franchir la Méditerranée centrale, selon l'Unicef

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
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  • Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.
  • Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages.

ROME : Selon un rapport publié mardi par l'Unicef, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.

L'Unicef se fonde sur le fait que parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire, un sur six est un enfant, pour estimer ce chiffre.

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne chargée des enfants.

« Beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le rapport, précisant que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ». 

« Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages : ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l’enfant ».

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants. 

« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique ainsi que de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais entraîner la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l'Unicef. 


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
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  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
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  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. »