Washington restreint encore achat et fabrication par la Chine de semi-conducteurs

Washington a annoncé vendredi des mises à jour dans ses règles de contrôle à l'exportation, qui doivent compliquer encore la fabrication et l'achat par la Chine de semi-conducteurs. (AFP)
Washington a annoncé vendredi des mises à jour dans ses règles de contrôle à l'exportation, qui doivent compliquer encore la fabrication et l'achat par la Chine de semi-conducteurs. (AFP)
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Publié le Samedi 08 octobre 2022

Washington restreint encore achat et fabrication par la Chine de semi-conducteurs

  • La fabrication et l'exportation de semi-conducteurs fait l'objet d'une féroce bataille entre les deux puissances économiques pour la domination technologique
  • Washington accuse régulièrement Pékin d'espionnage industriel et de menaces à la sécurité nationale

WASHINGTON: Washington a annoncé vendredi des mises à jour dans ses règles de contrôle à l'exportation, qui doivent compliquer encore la fabrication et l'achat par la Chine de semi-conducteurs, a annoncé le ministère américain du Commerce dans un communiqué.

"Ces mises à jour limiteront la capacité de la République populaire de Chine à la fois à acheter et à fabriquer certaines puces haut de gamme utilisées dans des applications militaires", a indiqué le bureau de l'industrie et de la sécurité (BIS) du ministère du Commerce.

"Nos actions protégeront la sécurité nationale et les intérêts de la politique étrangère des Etats-Unis tout en envoyant un message clair selon lequel le leadership technologique américain est une question de valeurs ainsi que d'innovation", a déclaré la secrétaire adjointe au Commerce pour les exportations, Thea Rozman Kendler, citée dans le communiqué.

La fabrication et l'exportation de semi-conducteurs fait l'objet d'une féroce bataille entre les deux puissances économiques pour la domination technologique.

Washington accuse régulièrement Pékin d'espionnage industriel et de menaces à la sécurité nationale.

Et ce conflit a pris une nouvelle ampleur depuis la pénurie de semi-conducteurs liée à la crise du Covid-19.

Le président américain Joe Biden a ainsi réussi à faire adopter au Congrès, fin juillet, une loi débloquant 52 milliards de dollars de subventions pour relancer la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, et des dizaines de milliards supplémentaires pour la recherche et le développement.

Les contrôles à l'exportation mis à jour vendredi "limitent la capacité de la Chine à obtenir des puces informatiques avancées, à développer et à entretenir des supercalculateurs, et à fabriquer des semi-conducteurs avancés", est-il précisé dans le communiqué.

Ces composants "sont utilisés par la République populaire de Chine pour produire des systèmes militaires avancés, notamment des armes de destruction massive; améliorer la rapidité et la précision de sa prise de décision, de sa planification et de sa logistique militaires, ainsi que de ses systèmes militaires autonomes; et commettre des violations des droits humains", a encore souligné le BIS.

La représentante américaine au commerce Katherine Tai avait déclaré en juin, devant une commission du Sénat, que l'administration Biden se concentrait sur la protection des intérêts commerciaux américains contre les projets de la Chine de dominer des industries importantes telles que les semi-conducteurs.


L’OPEP+ s’est révélée être la banque centrale des marchés pétroliers », déclare le ministre saoudien de l’Énergie

Le directeur du Fonds russe d’investissement direct, Kirill Dmitriev, et le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane, arrivent au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, en Russie, jeudi. (Reuters)
Le directeur du Fonds russe d’investissement direct, Kirill Dmitriev, et le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane, arrivent au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, en Russie, jeudi. (Reuters)
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  • L’OPEP+ s’est imposée comme la « banque centrale » et le régulateur du marché pétrolier mondial, apportant une stabilité indispensable, a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie
  • Lors de son intervention au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le prince Abdulaziz ben Salmane a salué le rôle de l’alliance dans l’équilibrage des marchés pétroliers en période d’incertitudes

RIYAD : L’OPEP+ s’est imposée comme la « banque centrale » et le régulateur du marché pétrolier mondial, apportant une stabilité indispensable, a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie.

Lors de son intervention au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le prince Abdulaziz ben Salmane a salué le rôle de l’alliance dans l’équilibrage des marchés pétroliers en période d’incertitudes économiques mondiales.

« Il faut reconnaître que l’OPEP+ a démontré qu’elle était un instrument qui, même s’il n’avait pas été inventé par nous, la Russie et nos partenaires, aurait dû l’être depuis longtemps… Elle a apporté de la stabilité au marché et prouvé qu’elle est la banque centrale et le régulateur des marchés pétroliers », a-t-il affirmé.

Le prince Abdulaziz a également mis en lumière le partenariat en cours entre l’Arabie saoudite et la Russie à travers le Comité mixte saoudo-russe, annonçant la prochaine visite du vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, en Arabie saoudite, accompagné d’une délégation d’affaires de haut niveau.

« J’attends avec impatience d’accueillir Alexander — coprésident de notre comité mixte — en Arabie saoudite cette année, avec une participation massive de la communauté d’affaires », a-t-il déclaré.

Le ministre a souligné que cette collaboration vise à approfondir les liens économiques bilatéraux et à encourager des opportunités d’investissement diversifiées.

« Nous avons beaucoup à montrer sur ce lien. Cela nous permettra d’avoir une relation beaucoup plus diversifiée, et nous travaillons, en tant que gouvernement, à créer un environnement favorable pour ceux qui souhaitent investir en Arabie saoudite, en Russie ou sous toute autre forme de coentreprise », a-t-il ajouté.

Il a décrit l’alliance énergétique comme un mécanisme flexible, capable de s’adapter aux évolutions du contexte mondial, réaffirmant l’engagement de l’Arabie saoudite à coopérer avec ses partenaires pour maintenir la stabilité du marché.

En évoquant les difficultés rencontrées par la Russie, le prince Abdulaziz a précisé que le Royaume continue de la soutenir malgré les restrictions extérieures.

« La Russie traverse une période difficile, mais nous avons fait preuve d’une grande compréhension de la situation et nous nous efforçons de composer avec les restrictions en vigueur », a‑t‑il déclaré.

« C’est la preuve de la volonté de notre leadership de s’adapter à cette situation actuelle et, je l’espère, d’aider la Russie à surmonter ces difficultés extérieures les plus redoutables. »

Quant à la question de savoir si l’Arabie saoudite et la Russie compenseraient d’éventuelles pertes de production iranienne, le ministre a répondu que cela restait hypothétique et que les décisions au sein de l’OPEP+ étaient prises collectivement.

« Vous me posez une question qui ne correspond à aucune réalité visible : je n’ai pas de réponse. Nous ne réagissons qu’aux faits. Mais si l’on pose une question qui n’a pas de lien avec la réalité actuelle, je ne vois pas comment nous pourrions en prédire la réponse », a-t-il expliqué.

Il a précisé que l’OPEP+ comprend 22 États membres et n’est pas contrôlée uniquement par l’Arabie saoudite et la Russie. Un groupe principal de huit pays est chargé de coordonner les réponses aux fluctuations du marché avec l’ensemble des membres.

« Répondre à une question hypothétique par une réponse hypothétique, sans connaître l’avis de chacun, serait excessif », a-t-il ajouté.

Il a conclu en soulignant la réputation de fiabilité et d’adaptabilité de l’OPEP+.

« Ce que nous savons – et ce qu’Alexander a rappelé tout à l’heure – c’est qu’en tant qu’OPEP, avant même l’OPEP+, nous avons toujours été une organisation fiable, sérieuse, efficace, attentive aux circonstances dès ses débuts », a-t-il insisté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision Golfe 2025: Nouvel élan pour le partenariat stratégique France–CCG

Éric Lombard, ministre de l’Économie. (Photo: fournie)
Éric Lombard, ministre de l’Économie. (Photo: fournie)
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  • Face aux défis climatiques, les pays du Golfe ont multiplié les efforts pour décarboner leur économie, tandis que la France met en œuvre son plan France 2030 pour une croissance verte
  • Le panel a souligné le rôle structurant que peut jouer la France dans cette transition, grâce à ses entreprises industrielles, son expertise en matière de renouvelables et ses partenariats dans l’hydrogène, l’eau et la gestion des déchets

PARIS : La troisième édition de Vision Golfe s’est tenue les 17 et 18 juin au ministère français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Rassemblant plus d’un millier de participants, cette plateforme stratégique a démontré  une nouvelle fois l’alignement croissant entre les ambitions économiques des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et les priorités industrielles et technologiques françaises.

Dès l’ouverture, Didier Boulogne, directeur général adjoint de Business France, et Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l’étranger, ont souligné l’importance de transformer les relations bilatérales en actions concrètes au service des économies nationales.

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Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur. (Photo: fournie)

Selon M. Saint-Martin les visions nationales portées par les pays du Golfe, comme la Vision 2030 en Arabie saoudite ou les stratégies de diversification du Qatar et des Émirats, offrent un terrain naturel de coopération pour la France, acteur clé de l’innovation industrielle et de la transition énergétique.

Diplomatie économique pour une croissance partagée

L’événement a été marqué par l’intervention du ministre qatari du Commerce extérieur, Ahmed Al Sayed, qui a insisté sur le rôle central de l’écosystème France-Golfe dans l’architecture économique mondiale : « Nos partenariats doivent dépasser le cadre commercial pour bâtir des écosystèmes de croissance partagée. »

Un message appuyé par Pascal Cagni, ambassadeur pour les investissements internationaux, qui a salué la capacité de la France à rester la première destination des investissements étrangers en Europe. Il a également souligné les 40 milliards d’euros annoncés lors de l’édition 2025 du sommet Choose France.

À ses côtés, Jean-Yves Le Drian, président d’Afalula, et Abeer Alakel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, ont mis en avant la transformation sans précédent de l’Arabie saoudite, portée par une jeunesse ambitieuse, une ouverture culturelle assumée et une volonté de coopération renforcée avec la France.

2030 en ligne de mire: accélérer les synergies

Le panel « Blueprints for 2030: Accelerating Visions 5 Years Ahead » a réuni des figures majeures telles que Mohamed Ben Laden (CAFS), Marie-Cécile Tardieu (Business France), Juan Leon (Estithmar Holding) et Sherif Shawki (PwC). Ensemble, ils ont plaidé pour une accélération des projets conjoints, en particulier dans les domaines de l’infrastructure, des investissements verts et des technologies stratégiques.

« Nous avons devant nous un horizon commun : celui de la souveraineté industrielle, de l’innovation durable et de la résilience économique », a affirmé Marie-Cécile Tardieu.

Une transition verte en action

La transition écologique a occupé une place centrale dans les débats de Vision Golfe 2025. Le panel « Innover pour la durabilité : gérer l’eau, les déchets et l’énergie dans le Golfe », a réuni Julien Pouget (TotalEnergies), Charles-Emmanuel de Beauregard (QNB), Dr Fernando Diaz Lopez (HEC Paris), Maher Al Kaabi (Alserkal) et Derek Rushgrove (Crédit Agricole CIB).

Les panélistes ont souligné l’urgence d’accélérer la transformation durable dans un contexte d’engagements ambitieux de part et d’autre : Saudi Vision 2030, UAE Net Zero 2050 et France 2030.

Julien Pouget a détaillé l’intégration croissante des renouvelables dans la stratégie régionale de TotalEnergies, insistant sur le rôle de la R&D et des partenariats intersectoriels.

Derek Rushgrove et Charles-Emmanuel de Beauregard ont mis en avant la mobilisation croissante du secteur financier en faveur des projets bas carbone, portés par une liquidité régionale robuste et des modèles de financement innovants.

Sur le plan stratégique, Maher Al Kaabi a insisté sur l’importance des échanges de savoir-faire entre la France et le Golfe, évoquant notamment le rôle croissant du secteur privé émirien dans l’exportation de technologies durables au niveau régional. Il a appelé à un renforcement des partenariats transfrontaliers pour mutualiser les efforts d’innovation.

Enfin, Dr Fernando Diaz Lopez a rappelé l’importance du capital humain dans cette transition, soulignant le rôle clé de l’éducation et de la recherche pour construire des économies résilientes.

Tous ont convenu que la question n’est plus de savoir si la transition aura lieu, mais comment l’accélérer collectivement et efficacement.


L'Arabie saoudite et la France discutent d'un potentiel d'investissement dans le secteur de l'aviation

 La table ronde était présidée par Abdulaziz bin Abdullah Al-Duailej, président de l'Autorité générale de l'aviation civile. SPA
La table ronde était présidée par Abdulaziz bin Abdullah Al-Duailej, président de l'Autorité générale de l'aviation civile. SPA
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  • Les discussions ont porté sur le renforcement des capacités d'assistance au sol, la localisation des technologies et l'amélioration de la formation de la main-d'œuvre.
  • L'entreprise saoudienne Cluster2 Airports a signé un protocole d'accord avec Airbus pour déployer des solutions numériques avancées.

RIYAD : Des opportunités d'investissement d'une valeur de plus de 10 milliards de SR (2,6 milliards de dollars) ont été présentées lors d'une réunion franco-saoudienne de haut niveau, dans le cadre d'une série d'accords visant à renforcer le secteur de l'aviation.

Les infrastructures aéroportuaires, la navigation aérienne et les technologies de pointe figurent parmi les domaines susceptibles de faire l'objet d'investissements lors d'une table ronde organisée en marge du 55e salon aéronautique du Bourget.

Les accords signés portaient sur le renforcement des capacités d'assistance au sol, la localisation des technologies et l'amélioration de la formation de la main-d'œuvre, et concernaient Saudi Ground Services Co, le groupe français Alvest et Arabian Alvest Equipment Maintenance Co, a rapporté l'agence de presse saoudienne (Saudi Press Agency).

Ces accords interviennent alors que l'Arabie saoudite et la France approfondissent leurs relations économiques, les échanges non pétroliers devant dépasser 20 milliards de SR (5,33 milliards de dollars) en 2024. Les relations ont été renforcées lors de la visite du président Emmanuel Macron en décembre, au cours de laquelle les deux parties ont approuvé une feuille de route de partenariat stratégique et signé un protocole d'accord pour établir un Conseil de partenariat stratégique.

La table ronde était présidée par Abdulaziz bin Abdullah Al-Duailej, président de l'Autorité générale de l'aviation civile, et a réuni plus de 65 entités saoudiennes et françaises des secteurs public et privé, dont des PDG, des responsables de la sécurité aérienne et des spécialistes des aéroports, des services et des infrastructures.

"La réunion a mis en évidence les objectifs de la Vision 2030 du Royaume en matière de diversification économique, ainsi que son vif intérêt pour l'autonomisation du secteur privé et la mise en place de partenariats industriels mondiaux", indique le rapport de la SPA.

Il ajoute : "La réunion a également mis en lumière la stratégie nationale de l'aviation et l'accent mis sur le développement de l'industrie de l'aviation, en en faisant un secteur prioritaire."

Le protocole d'accord conclu par Saudi Ground Services Co. avec Alvest Group et Arabian Alvest Equipment Services Co. porte sur la localisation de technologies intelligentes et respectueuses de l'environnement pour l'équipement au sol, ainsi que sur tous les services de maintenance et d'assistance technique connexes. Un autre protocole d'accord a été signé avec les mêmes partenaires pour proposer des programmes de formation et un diplôme accrédité dans le domaine des services techniques et de la maintenance des équipements au sol. 

Les discussions ont également porté sur les défis futurs de l'aviation mondiale, soulignant la nécessité d'efforts stratégiques conjoints en matière d'innovation, de durabilité et de développement des infrastructures.

Toujours au salon du Bourget, la société saoudienne Cluster2 Airports a signé un protocole d'accord avec Airbus pour déployer des solutions numériques avancées visant à améliorer l'efficacité opérationnelle, la sécurité et l'intégration dans tous les aéroports de son réseau.

Le partenariat comprend l'introduction de technologies intelligentes telles que la plateforme Agnet Turnaround d'Airbus, un système avancé qui permet de coordonner en temps réel les opérations au sol dans les aéroports.

Les derniers accords soutiennent la stratégie nationale de l'aviation, dans le cadre de laquelle le Royaume vise à augmenter la capacité à 330 millions de passagers et 4,5 millions de tonnes de fret par an d'ici 2030, en se connectant à plus de 250 destinations mondiales.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com