Le gaz de schiste, énorme potentiel de l’Algérie

La délégation ExxonMobil à Alger. (Photo fournie).
La délégation ExxonMobil à Alger. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 12 janvier 2024

Le gaz de schiste, énorme potentiel de l’Algérie

  • Le gouvernement algérien compte-t-il exploiter, en partenariat avec des firmes pétrolières étrangères, son énorme potentiel de réserves en matière de gaz de schiste?
  • «Notre pays dispose du plus grand potentiel énergétique du monde, le solaire thermique, qui nous permet de couvrir tous les besoins de l’Europe, du Maghreb et du Sahel»

PARIS: Le gouvernement algérien compte-t-il exploiter son potentiel de réserves de gaz de schiste en partenariat avec des firmes pétrolières étrangères? Au troisième rang, selon certaines études, l’exploitation de cette ressource non conventionnelle, décriée par les défenseurs de l’environnement, sera-t-elle concrétisée par le gouvernement après son abandon en 2019?

Pour Nordine Aït Laoussine, ancien ministre de l’Industrie, le programme de gaz de schiste «doit être déterré et réexaminé à la lumière des nouvelles données sur le marché mondial du gaz naturel et à la faveur de l’inclusion du gaz dans la taxonomie verte européenne».

Ali Hached, ancien vice-président de Sonatrach, souligne quant à lui que le recours à l’exploitation des réserves non conventionnelles du gaz est vital pour le pays. «En quelques années, on pourrait mettre des dizaines de milliards de mètres cubes de gaz sur le marché et s’inscrire ensuite dans une stratégie de développement de nos réserves. En fonction de l’intensité des investissements, cette démarche pourrait nous permettre de redevenir un producteur majeur pour l’Europe.»

Nouvelles découvertes

Selon les données de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, les explorations de gisements d’hydrocarbures menées au cours de 2023 ont permis dix nouvelles découvertes de réserves évaluées à 12 milliards de barils de pétrole, 4,5 trillions de mètres cubes de gaz naturel et 3,5 trillions de mètres cubes de gaz de schiste.

Expert en énergie, Ahmed Tertar affirme que ces avancées permettront d’augmenter les capacités de production et de renforcer le positionnement du pays sur le marché international des exportations. Quant à Rachid Zerdani, vice-président de Sonatrach chargé de la planification et de la stratégie, il précise que le potentiel de gaz de schiste, estimé à plus de 20 000 milliards de mètres cubes, représente une opportunité d’investissement fructueuse et une aubaine pour assurer la sécurité énergétique de l’Algérie.

L’expérience américaine

Lors des travaux de la 11e édition du salon North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference (Napec), organisé en novembre 2023 à Oran, Jonathan Wilson, vice-président de la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil, a exposé l’expérience américaine en matière d’exploitation de gaz de schiste. Il a mis en avant l’importance du potentiel algérien et ses atouts pour développer cette industrie, en particulier l’expérience dans les domaines de l’énergie, des installations gazières GNL et des gazoducs.

«Il faut s’atteler à définir un véritable modèle de consommation énergétique qui débouche sur le mix énergétique le plus adéquat», explique Toufik Hasni, expert en énergie et en transition énergétique.

Jonathan Wilson plaide pour l’exploitation de cette énergie en ayant recours à l’utilisation des techniques de forages horizontaux, des énergies à bas carbone pour l’électrification et à la limitation du torchage.

Rappelons que les géants américains ExxonMobil et Chevron sont en phase de pourparlers avancés avec l’Algérie pour la conclusion d’accords en matière d’exploration et de production de gaz. Une délégation d’ExxonMobil conduite par le vice-président chargé de la recherche et de la prospection, John Ardill, a été reçue par le 9 janvier 2023 à Alger par Mohamed Arkab, le ministre algérien de l’Énergie et des Mines. Ce dernier précise que «53% de réserves de gaz conventionnels restent encore à développer» et que cela inclurait «à la fois l’exploration de réserves de gaz conventionnel et de gaz de schiste». Sonatrach a confirmé que des accords devraient être conclus dans quelques jours.

Un choix judicieux?

Dans une interview accordée à Arab News en français, Toufik Hasni, expert en énergie et en transition énergétique, ancien vice-président de Sonatrach, explique qu’il est plus judicieux de miser sur l’énorme potentiel de l’Algérie en énergies renouvelables, particulièrement le solaire. «Il faut s’atteler à définir un véritable modèle de consommation énergétique qui débouche sur le mix énergétique le plus adéquat. Notre pays dispose du plus grand potentiel énergétique du monde, le solaire thermique, qui nous permet de couvrir tous les besoins de l’Europe, du Maghreb et du Sahel.»

L’expert précise que «les fours solaires, avec des températures de 1 400°C, peuvent décarboner toutes les industries énergétivores, même la sidérurgie […]. Le gaz naturel devrait assurer la transition énergétique. Il est évident qu’il y a encore des gisements gaziers en Afrique qui restent commercialisables, mais la stratégie énergétique reste à mettre en œuvre. Le potentiel effectif algérien pour le seul solaire thermique représente près de 40 000 mégatonnes d’équivalent pétrole [MTEP] par an, et cela pour l’éternité».


Boeing et Alphavest lancent 5 centres d'excellence au Maroc

La société marocaine de gestion d'actifs Alphavest Capital et le constructeur aéronautique Boeing ont signé un accord de collaboration pour la création de cinq centres d'excellence dans le domaine de l'aéronautique au Maroc. Alphavest
La société marocaine de gestion d'actifs Alphavest Capital et le constructeur aéronautique Boeing ont signé un accord de collaboration pour la création de cinq centres d'excellence dans le domaine de l'aéronautique au Maroc. Alphavest
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  • Cette initiative vise à renforcer la position du pays nord-africain dans la chaîne de valeur mondiale de l'aérospatiale.
  • Les deux parties collaboreront pour améliorer les capacités logistiques.

JEDDAH : Le Maroc est prêt à renforcer son profil aérospatial mondial grâce à un nouveau partenariat entre Alphavest Capital et Boeing, qui lancera cinq centres d'excellence dédiés à l'ingénierie et à la fabrication de haute précision.

La société d'investissement basée à Casablanca et la multinationale américaine ont signé un protocole d'accord pour développer conjointement des centres aérospatiaux au Maroc. Cette initiative devrait également permettre d'améliorer considérablement la position du pays nord-africain dans la chaîne de valeur mondiale de l'aérospatiale.

Les deux parties collaboreront pour améliorer les capacités logistiques, en mettant l'accent sur l'ingénierie des systèmes de transport aérien, y compris les tubes, les conduites, les tuyaux, les raccords, les pièces usinées standard complexes et les tôles, les structures secondaires, en particulier les composants composites, ainsi que le traitement et la distribution des métaux.

Ce développement, qui s'inscrit dans le cadre d'un accord conclu en 2016 entre Boeing et les autorités marocaines, souligne l'engagement du constructeur à renforcer la base industrielle et les chaînes d'approvisionnement du pays.

Majid Benmlih, président-directeur général d'Alphavest, a déclaré que l'accord "historique" avec Boeing marque l'émergence du Maroc sur la scène aérospatiale mondiale. 

La société marocaine de gestion d'actifs Alphavest Capital et le constructeur aéronautique Boeing ont signé un accord de collaboration pour la création de cinq centres d'excellence dans le domaine de l'aéronautique au Maroc. Alphavest
La société marocaine de gestion d'actifs Alphavest Capital et le constructeur aéronautique Boeing ont signé un accord de collaboration pour la création de cinq centres d'excellence dans le domaine de l'aéronautique au Maroc. Alphavest

"Cet accord souligne la position du royaume en tant que destination de choix pour l'aérospatiale en termes de risque, de qualité, de coût et de livraison", a-t-il déclaré. "Cet accord est le résultat de plusieurs années de collaboration entre Alphavest Capital et Boeing, notamment à travers la création et la croissance de TDM Aerospace.

Créée en 2017 grâce à un partenariat entre la Moroccan Aerospace Investment Co. et des entrepreneurs internationaux, TDM Aerospace est le premier fournisseur de niveau 1 détenu localement au Maroc, spécialisé dans les assemblages de tubes et de conduits pour Boeing et d'autres clients.

Le Maroc accueille 150 entreprises aérospatiales qui génèrent 2,5 milliards d'euros (2,7 milliards de dollars) par an et emploient 26 000 personnes dans les principales villes du pays. Le secteur se concentre sur les fuselages, les composants structurels, les intérieurs de cabine et les systèmes de câblage.

Avec des coûts compétitifs et une main-d'œuvre qui forme 23 000 ingénieurs par an, le pays vise à s'étendre à l'aménagement des cabines, aux trains d'atterrissage et à l'assemblage d'avions commerciaux au cours de la prochaine décennie.

Ihssane Mounir, vice-président senior de la chaîne d'approvisionnement mondiale et de la fabrication chez Boeing Commercial Airplanes, a déclaré que l'entreprise était fière de s'associer à Alphavest pour développer davantage les capacités de la chaîne d'approvisionnement aérospatiale du Maroc et cultiver une main-d'œuvre performante et qualifiée.

"Cet accord renforce notre engagement à soutenir la vision du Royaume qui consiste à faire du Maroc un acteur clé de l'industrie aérospatiale mondiale", a ajouté Mounir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


L'Arabie saoudite approuve la création d'une nouvelle compagnie aérienne à bas prix basée à Dammam et soutenue par Air Arabia

Le nouveau transporteur, une coentreprise entre la compagnie aérienne à bas prix basée aux Émirats arabes unis, KUN Investment Holding, et Nesma, aura son siège à l'aéroport international King Fahd de Dammam. (Dossier)
Le nouveau transporteur, une coentreprise entre la compagnie aérienne à bas prix basée aux Émirats arabes unis, KUN Investment Holding, et Nesma, aura son siège à l'aéroport international King Fahd de Dammam. (Dossier)
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  • La nouvelle compagnie aérienne a pour objectif de desservir 24 destinations nationales et 57 destinations internationales, et de transporter environ 10 millions de passagers par an.
  • Le gouverneur de la province de l'Est dévoile un programme de développement de l'aviation de 426 millions de dollars.

RIYAD : L'Arabie saoudite a accordé une licence de compagnie aérienne à bas prix à un consortium dirigé par Air Arabia, dans le but de stimuler la connectivité aérienne, de créer des emplois et d'améliorer les transports dans la province orientale.

Le nouveau transporteur, une coentreprise entre la compagnie aérienne à bas prix basée aux Émirats arabes unis, KUN Investment Holding et Nesma, aura son siège à l'aéroport international King Fahd de Dammam. Elle devrait exploiter des liaisons nationales et internationales, contribuant ainsi à élargir l'accès et la concurrence sur le marché de l'aviation en pleine croissance du Royaume.

Selon l'Autorité générale de l'aviation civile, la nouvelle compagnie aérienne a pour objectif de desservir 24 destinations nationales et 57 destinations internationales, et de transporter environ 10 millions de passagers par an. Ses opérations s'appuieront sur une flotte de 45 appareils et devraient créer plus de 2 400 emplois directs, conformément aux objectifs de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite visant à stimuler l'économie non pétrolière et l'emploi local.

Dans un communiqué, la GACA a déclaré : "Cette initiative vise à améliorer la connectivité aérienne dans la province orientale, à augmenter le nombre de sièges et à offrir aux passagers des options compétitives."  

Cette annonce s'inscrit dans le cadre d'efforts plus larges visant à faire de l'Arabie saoudite une plaque tournante de l'aviation régionale. Le pays prévoit d'accueillir 330 millions de passagers et de transporter 4,5 millions de tonnes de fret aérien par an d'ici 2030, dans le cadre de la stratégie nationale pour les services de transport et de logistique.

Dans le cadre de cette stratégie, le gouverneur de la province orientale, le prince Saud bin Naif bin Abdulaziz, a également inauguré les plans directeurs des aéroports King Fahd International, Al-Ahsa et Al-Qaisumah, ainsi qu'une nouvelle identité visuelle pour Dammam Airports Co. Le gouverneur a également lancé un programme de développement de 1,6 milliard de SR (426 millions de dollars) couvrant 77 projets d'infrastructure visant à améliorer l'expérience des passagers et les services aéroportuaires.   

L'aéroport international King Fahd a accueilli 12 millions de passagers en 2024, soit une augmentation de 15 % par rapport à l'année précédente, avec plus de 99 000 vols enregistrés, selon les données de Dammam Airports Co. L'aéroport a également établi un record de trafic quotidien de passagers, dépassant pour la première fois les 50 000 voyageurs en une seule journée.  

Avec un trafic aérien en constante augmentation et une infrastructure qui se développe rapidement, l'introduction d'une nouvelle compagnie aérienne à bas prix basée à Dammam devrait consolider la position de la région en tant que porte d'entrée clé pour l'aviation et soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite de mener le secteur de l'aviation civile au Moyen-Orient d'ici la fin de la décennie. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En mai, les réserves de change saoudiennes ont atteint 459 milliards de dollars

Les données de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent que l'augmentation des réserves est principalement due à une hausse des devises étrangères et des dépôts détenus à l'étranger, qui ont bondi de 15,5 % entre avril et juin pour atteindre 671,27 milliards de riyals saoudiens, leur plus haut niveau en près de six ans. Shuttestock
Les données de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent que l'augmentation des réserves est principalement due à une hausse des devises étrangères et des dépôts détenus à l'étranger, qui ont bondi de 15,5 % entre avril et juin pour atteindre 671,27 milliards de riyals saoudiens, leur plus haut niveau en près de six ans. Shuttestock
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  • Cette augmentation des réserves est principalement due à une hausse des devises étrangères et des dépôts détenus à l'étranger, qui ont bondi de 15,5 % par rapport à avril pour atteindre 671,27 milliards de riyals saoudiens.
  • Ensemble, ces deux catégories, à savoir les dépôts en devises étrangères à l'étranger et les titres étrangers, représentaient environ 94,5 % du total des avoirs de réserve de l'Arabie saoudite en mai. 

RIYAD : Les réserves officielles de l'Arabie saoudite ont atteint 1 720 milliards de riyals saoudiens (459 milliards de dollars) en mai, soit une augmentation d'environ 4,5 % par rapport au mois précédent. 

Les données de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent que cette augmentation des réserves est principalement due à une hausse des devises étrangères et des dépôts détenus à l'étranger, qui ont bondi de 15,5 % par rapport à avril pour atteindre 671,27 milliards de riyals saoudiens, leur plus haut niveau en près de six ans. 

Cette augmentation des réserves intervient alors que l'Arabie saoudite navigue dans un paysage économique mondial en mutation, marqué par la volatilité des prix du pétrole et la hausse des importations liées aux projets. 

Si les revenus pétroliers restent un contributeur essentiel aux flux entrants, le royaume a également vu ses exportations non pétrolières augmenter et ses recettes touristiques se développer dans le cadre de sa stratégie de diversification Vision 2030. 

Ces facteurs, associés à une gestion rigoureuse des comptes financiers, ont soutenu les balances extérieures et favorisé l'accumulation de réserves, même si l'excédent courant s'est réduit.  

Malgré cette forte hausse mensuelle, les réserves étaient encore inférieures d'environ 2 % à celles de mai de l'année précédente, selon les données de la SAMA. 

La composante la plus importante des réserves de la banque centrale, à savoir les investissements en titres étrangers, a diminué d'environ 2 % par rapport au mois précédent, pour s'établir à environ 955 milliards de riyals saoudiens.

Ensemble, ces deux catégories, à savoir les dépôts en devises étrangères à l'étranger et les titres étrangers, représentaient environ 94,5 % du total des avoirs de réserve de l'Arabie saoudite en mai. 

Cela suggère une allocation délibérée des réserves vers des dépôts étrangers plus liquides, alors même que les titres étrangers à plus long terme ont légèrement diminué. Le transfert d'un plus grand nombre de fonds vers des dépôts bancaires à l'étranger pourrait améliorer la liquidité, permettant au Royaume d'accéder plus rapidement à ses réserves en cas de besoin.   

Les autres composantes comprennent l'or monétaire, qui est resté inchangé à 1,62 milliard de riyals saoudiens depuis 2008 ; les droits de tirage spéciaux (DTS), stables à 80,16 milliards de riyals saoudiens ; et la position de réserve de l'Arabie saoudite auprès du Fonds monétaire international, qui s'élève à 12,65 milliards de riyals saoudiens.

La position de réserve du FMI reflète le montant auquel le Royaume peut accéder à la demande auprès du fonds sans aucune condition. 

Selon un rapport publié en janvier par Fitch Ratings, l'Arabie saoudite disposait en 2024 de solides réserves financières étrangères. Elle pouvait couvrir 14,4 mois d'importations et de paiements extérieurs grâce à ses réserves, soit bien plus que la moyenne d'environ deux mois pour les pays ayant une notation de crédit similaire. 

De plus, les actifs étrangers nets de l'Arabie saoudite (total des actifs à l'étranger moins les passifs extérieurs) représentaient 63,7 % du produit intérieur brut, contre une moyenne de seulement 8,7 % pour les autres pays notés « A ». Cela souligne la solidité du matelas financier du Royaume.   

Dans l'ensemble, l'augmentation des réserves à 1 720 milliards de riyals saoudiens, alimentée par une allocation stratégique aux dépôts étrangers et soutenue par une gestion prudente des réserves, témoigne de la résilience et de la confiance continues dans les fondamentaux économiques de l'Arabie saoudite. Cette tendance à la hausse renforce également la capacité du Royaume à absorber les chocs extérieurs, à maintenir la stabilité monétaire et à soutenir les objectifs d'investissement à long terme alignés sur la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com