Attaque au couteau: Abdalmasih H., un réfugié syrien en errance qui a basculé dans la violence ultime

Un homme réagit devant des fleurs et des bougies en hommage aux victimes d'une attaque à l'arme blanche survenue la veille dans le parc des Jardins de l'Europe à Annecy, dans les Alpes françaises, le 9 juin 2023. (Photo OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
Un homme réagit devant des fleurs et des bougies en hommage aux victimes d'une attaque à l'arme blanche survenue la veille dans le parc des Jardins de l'Europe à Annecy, dans les Alpes françaises, le 9 juin 2023. (Photo OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
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Publié le Vendredi 09 juin 2023

Attaque au couteau: Abdalmasih H., un réfugié syrien en errance qui a basculé dans la violence ultime

  • Depuis son interpellation, il n’a pas donné d’explication sur son geste et a fait «obstruction à la garde à vue», notamment en se «roulant par terre», selon une source proche de l'enquête
  • Selon sa mère, Abdalmasih H. souffrait d'une «grave dépression» et ses échecs pour obtenir un passeport suédois ont aggravé son état

ANNECY: Geste de désespoir, crise de folie ? Difficile d'expliquer pourquoi Abdalmasih H., un réfugié syrien en errance en France après plusieurs années de stabilité en Suède, a brusquement attaqué au couteau six personnes, dont quatre enfants en bas âge, jeudi matin dans un parc d'Annecy (est).

L'homme né en 1991 est arrivé en octobre dernier dans la paisible ville de Haute-Savoie, au coeur des Alpes. Il n'était connu d'aucun service de renseignement et sans antécédent psychiatrique connu.

Depuis son interpellation, il n’a pas donné d’explication sur son geste et a fait «obstruction à la garde à vue», notamment en se «roulant par terre», selon une source proche de l'enquête. Il devait être soumis dans la journée à un examen psychiatrique qui déterminera s'il y a eu ou pas altération du discernement.

De lui, on sait qu'il est chrétien, qu'il a un enfant de trois ans et qu'il a divorcé l'an dernier après plusieurs années de vie de famille. Son ex-épouse est une Syrienne réfugiée comme lui qui obtenu la nationalité suédoise.

Selon sa mère, jointe par l'AFP aux Etats-Unis où elle vit depuis dix ans, il avait fait son service militaire obligatoire en Syrie avant de fuir son pays en 2011 à cause de la guerre civile, puis avait réussi à gagner la Suède via la Turquie puis la Grèce.

«Nous nous sommes rencontrés en Turquie, nous sommes tombés amoureux  (....) Après deux ans, nous nous sommes mariés, mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède», a confié son ex-épouse, jointe par l'AFP à Trollhättan (sud-ouest de la Suède).

Selon les autorités françaises, il avait obtenu le statut de réfugié en Suède le 26 avril 2003 et voyageait en situation régulière. Raison pour laquelle la police l'a laissé repartir après l'avoir contrôlé dimanche dernier parce qu'il se lavait dans les eaux du lac d'Annecy, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

L'Autorité suédoise des Migrations a pour sa part indiqué qu'il avait reçu un permis de séjour en 2013, mais plusieurs fois échoué à obtenir la nationalité suédoise depuis 2017.

- «Grave dépression» -

L'homme avait déposé des demandes d'asile en Suisse, Italie et France, où son dossier a été rejeté tout récemment. «Notification lui a été faite qu'il ne pouvait pas avoir l'asile en France, car il l'avait en Suède», a détaillé jeudi le ministre de l'Intérieur.

Lors d'un rare échange avec son ex-femme après son départ, Abdalmasih H. lui a expliqué qu'il vivait «dans une église» en France. C'était il y a quatre mois.

A Annecy, il était sans domicile fixe. Selon le directeur général de l’Office française de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi, «il bénéficiait de l’allocation pour demandeur d’asile depuis qu’il s’était enregistré comme tel» mais, faute de place, «n’a jamais été pris en charge au titre de l’hébergement dans le dispositif national d’accueil».

Un employé des pontons du lac d'Annecy a confié au quotidien régional Le Dauphiné Libéré l'avoir vu sur un banc au bord du lac, «chaque jour du matin au soir qu'il fasse beau ou mauvais», depuis environ deux mois. Il décrit un homme «qui marmonnait dans sa barbe», sans agressivité apparente.

Selon sa mère, Abdalmasih H. souffrait d'une «grave dépression» et ses échecs pour obtenir un passeport suédois ont aggravé son état. «C’est ma belle-fille qui m'a dit ça», a-t-elle précisé à l'AFP. «Elle disait qu'il n'était jamais bien, toujours déprimé, avec des idées noires, il ne voulait pas quitter la maison, il ne voulait pas travailler...»

«Il a demandé la nationalité, il a eu un rejet», a priori parce qu'il a fait l'armée syrienne, a-t-elle dit: «ça l'a probablement rendu fou».

Au moment du drame, il n'était «ni sous l'emprise de stupéfiant ni sous l'emprise d'alcool», selon la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis.

A ce stade, son geste reste sans 'mobile terroriste apparent», a-t-elle dit jeudi, sans exclure «un acte insensé».


La canicule s'étend dans le sud de l'Europe

Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025.  (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025. (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
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  • L'épisode de canicule se poursuivra samedi dans le sud de l'Europe, en particulier en France où les risques d'incendie seront multipliés.
  • Le phénomène s'annonce encore plus sévère dimanche en Italie, en Espagne et au Portugal.

MARSEILLE, FRANCE : L'épisode de canicule se poursuivra samedi dans le sud de l'Europe, en particulier en France où les risques d'incendie seront multipliés.

Le phénomène s'annonce encore plus sévère dimanche en Italie, en Espagne et au Portugal.

En France, dimanche et lundi, le mercure devrait atteindre au moins 35 °C sur les deux tiers du pays, ce qui promet des nuits « très désagréables » durant lesquelles le thermomètre ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.

Le phénomène touche le sud du pays pour la deuxième journée consécutive samedi, avant de s'étendre vers le nord, entraînant notamment des risques d'incendies multipliés. Il devrait durer au moins jusqu'à mardi.

Météo-France s'attend à ce que les températures atteignent 34 à 38 °C samedi après-midi sur les départements concernés par la vigilance orange, et qu'elles approchent « ponctuellement les 40 °C près de la Méditerranée ».

En France, ce pic est dû à un « dôme de chaleur », un anticyclone puissant qui forme une couvercle bloquant l'air en basses couches et le réchauffant progressivement, empêchant ainsi l'entrée de perturbations.

À Marseille (sud), la mairie a annoncé que les piscines municipales seraient gratuites et a publié une cartographie des lieux publics disposant de la climatisation.

La ville de Nice (sud) assure pour sa part que près de 250 ventilateurs portables « ont été livrés ces deux dernières semaines » aux écoles et qu'une distribution de ventilateurs aux personnes âgées isolées a été mise en place.

En Italie, 17 villes sont placées en alerte rouge (niveau 3) samedi, aussi bien dans le nord, comme à Milan, Bologne et Turin, que dans le sud, notamment à Naples et Palerme, avec des pics de température attendus à 39 °C. 

La vague de chaleur frappera encore plus fort dimanche, 21 villes étant placées en alerte rouge.

Certaines régions, comme la Ligurie et la Sicile, ont émis des arrêtés interdisant le travail en extérieur pendant les heures les plus chaudes de la journée et les syndicats se mobilisent pour étendre cette mesure à d’autres régions.

Selon l'agence Ansa, la chaleur a provoqué une augmentation du nombre d'appels aux secours au cours de la dernière semaine.

À Rome, le thermomètre affichait déjà 30 °C à 10 h 00 (8 h 00 GMT) et les températures devraient atteindre 37 °C, selon les prévisions.

Samedi, les nombreux touristes visitant la Cité éternelle tentaient tant bien que mal de se protéger de la chaleur, avec chapeaux, masques et crème solaire ou en se désaltérant dans l'une des fontaines publiques.

« J'essaie de ne pas y penser, mais je bois beaucoup d'eau et je ne reste jamais immobile, car c'est à ce moment-là qu'on attrape une insolation », a confié vendredi à l'AFPTV Siane Minà, étudiante italienne, à l’AFPTV. 

En Espagne, plusieurs régions sont en alerte orange samedi en raison de la première vague de chaleur de l'été, qui pourrait atteindre 42 °C dans certaines zones, selon l'Agence météorologique de l'État espagnol (Aemet).

Le pic de l'épisode est attendu pour dimanche et, avec une marge d'erreur plus importante, pour lundi, lorsque les thermomètres pourraient dépasser les 40 °C dans le sud-ouest du pays et dans certaines zones du nord-est.

« On s'attend à ce que les températures dépassent 42 °C dans la zone du Guadalquivir, du Guadiana et du Tage, sans exclure l'Èbre », a indiqué l'Aemet.

La forte sensation de chaleur contribue également au fait que les eaux maritimes de la péninsule et des îles Baléares dépassent les 26 °C : un chiffre record pour ces dates, typique de la mi-août, a souligné l'Aemet sur X.

Les trois dernières années ont déjà été les plus chaudes de l'histoire de l'Espagne.

Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec des températures de 42 °C prévues à Lisbonne et un risque maximal d'incendie.


Le Pen exhorte ses troupes à se préparer à tout, y compris à une dissolution

French far-right Rassemblement National's parliamentary group President Marine Le Pen takes part in a 'national unity' convention between the Rassemblement National (RN) party and the Union des droites pour la Republique (UDR) party, at the National Assembly in Paris, on June 28, 2025. (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)
French far-right Rassemblement National's parliamentary group President Marine Le Pen takes part in a 'national unity' convention between the Rassemblement National (RN) party and the Union des droites pour la Republique (UDR) party, at the National Assembly in Paris, on June 28, 2025. (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)
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  • « Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu'il n'y aura pas de dissolution », a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l'Assemblée une « convention de l'Union nationale »
  • La présidente du groupe RN à l'Assemblée a revendiqué une « victoire stratégique », avec la « dislocation du bloc central »

PARIS : « Ne procrastinez pas ! » : Marine Le Pen a appelé samedi les parlementaires RN à se préparer aux prochaines batailles électorales, y compris à la possibilité d'une dissolution de l'Assemblée nationale en réponse à « l'affaissement parlementaire » du gouvernement.

« Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu'il n'y aura pas de dissolution », a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l'Assemblée une « convention de l'Union nationale », réunissant des parlementaires nationaux et européens de l'alliance RN-UDR, presque un an jour pour jour après le premier tour des dernières élections législatives.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée a revendiqué une « victoire stratégique », avec la « dislocation du bloc central » réunissant les groupes de l'ancienne majorité (Renaissance-MoDem-UDR) et LR, qui « ne semble plus obéir à aucune direction » selon elle.

Eric Ciotti, patron de l'UDR, a lui lancé un appel aux électeurs et aux militants de son ancien parti LR : « Rejoignez-nous, l'espoir est là, le courage est là ». 

Brandissant « l'affaissement parlementaire » du binôme exécutif Emmanuel Macron-François Bayrou, la présidente du Rassemblement national a estimé que « le bloc central (...) ne pouvait pas laisser ce phénomène de délitement se prolonger indéfiniment ».

« Alors Emmanuel Macron peut être tenté de dissoudre », a ajouté Mme Le Pen, qui ne pourrait pas concourir aux législatives en attendant son procès en appel dans l'affaire des assistants d'eurodéputés FN.

À l'approche de la date du 8 juillet, à laquelle Emmanuel Macron récupérera son pouvoir de dissolution, elle a évoqué une « possibilité, pas une probabilité », ajoutant que « l'histoire ne repassera pas les plats : s'il y a une dissolution, nous devons l'emporter ».

« Nous sommes tous d'accord pour dire que ce gouvernement ne restera pas en place très longtemps, car il est frappé du sceau de l'impuissance », a ajouté Jordan Bardella, président du RN, avant l'ouverture de cette convention, à la fois anniversaire de l'alliance RN-UDR et journée de conférences avec des invités.

Selon une source au sein du groupe, les parlementaires devraient échanger notamment avec André Merlin, ingénieur et industriel, ancien patron de RTE, François Ecalle, haut fonctionnaire à Bercy spécialiste des finances publiques, ou encore le haut fonctionnaire Christophe Eoche-Duval, sur le thème de la simplification.


La France interdit de fumer sur les plages, dans les parcs et dans les abribus

Cette photographie montre un paquet de cigarettes sur une plage à Saint-Nic, dans l'ouest de la France, le 24 juin 2025. À partir du 1er juillet 2025. (Photo de Fred TANNEAU / AFP)
Cette photographie montre un paquet de cigarettes sur une plage à Saint-Nic, dans l'ouest de la France, le 24 juin 2025. À partir du 1er juillet 2025. (Photo de Fred TANNEAU / AFP)
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  • Cette interdiction, qui vise principalement à protéger les enfants du tabagisme passif, ne concerne pas les terrasses des cafés, des restaurants et des autres établissements similaires, et ne mentionne pas les cigarettes électroniques, selon ce texte.
  • Cette mesure avait été promise par le gouvernement à la fin de l'année 2023, puis confirmée par Catherine Vautrin fin mai, pour une entrée en vigueur initialement fixée au 1er juillet dans toute la France.

PARIS : Le décret étendant l'interdiction de fumer aux abribus, parcs et jardins publics, plages ainsi qu'aux abords des bibliothèques, piscines ou écoles a été publié samedi matin au Journal officiel, avec application dès dimanche.

Cette interdiction, qui vise principalement à protéger les enfants du tabagisme passif, ne concerne pas les terrasses des cafés, des restaurants et des autres établissements similaires, et ne mentionne pas les cigarettes électroniques, selon ce texte.

Un arrêté du ministre chargé de la Santé doit encore être publié pour définir les périmètres précis où il ne sera plus possible de fumer aux abords des écoles, bibliothèques, équipements sportifs et établissements destinés à l'accueil, à la formation ou à l'hébergement des mineurs. 

Cette mesure avait été promise par le gouvernement à la fin de l'année 2023, puis confirmée par Catherine Vautrin fin mai, pour une entrée en vigueur initialement fixée au 1er juillet dans toute la France.

Le non-respect de cette interdiction pourrait à terme être sanctionné par une contravention de quatrième classe, soit 135 euros, mais le ministère de la Santé avait évoqué fin mai devant la presse une période de « pédagogie ». Le décret paru samedi matin n'évoque toutefois pas de contravention en cas d'infraction.

« Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », a déclaré fin mai Catherine Vautrin, plaidant que la liberté de fumer « s'arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur ».

L'élargissement des espaces sans tabac faisait partie des mesures prévues par le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027, présenté par Aurélien Rousseau, alors ministre de la Santé, avec l'ambition de « relever le défi d'une génération débarrassée du tabac dès 2032 ». 

Désireuses d'agir, 1 600 communes volontaires ont déjà élargi l'interdiction de fumer dans les lieux publics à des parcs, plages, pistes de ski, abords d'écoles, etc., soit 7 000 espaces sans tabac, dans le cadre d'expérimentations locales accompagnées par la Ligue contre le cancer.

Le décret paru samedi renforce par ailleurs les sanctions en cas de vente de produits du tabac et du vapotage aux mineurs, qui constitue désormais une contravention de cinquième classe (200 euros).