Retraites: le discours de la méthode de François Bayrou

Le leader du parti centriste Mouvement Démocrate (MoDem), François Bayrou, s'affiche sur un écran géant alors qu'il prononce un discours lors de l'université d'été du MoDem à Guidel, dans l'ouest de la France, le 25 septembre 2022. (AFP).
Le leader du parti centriste Mouvement Démocrate (MoDem), François Bayrou, s'affiche sur un écran géant alors qu'il prononce un discours lors de l'université d'été du MoDem à Guidel, dans l'ouest de la France, le 25 septembre 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 25 septembre 2022

Retraites: le discours de la méthode de François Bayrou

  • L'hypothèse d'une réforme éclair des retraites via à un amendement au budget de la Sécu divise la majorité
  • M. Bayrou avait déjà mis en garde contre un «passage en force» auquel ses députés menacent de s'opposer. Emmanuel Macron, avec Élisabeth Borne, réuniront cette semaine les ministres et responsables de la majorité sur le sujet

GUIDEL : Plaidoyer pour un "réformisme démocratique": François Bayrou a réitéré dimanche sa mise en garde à Emmanuel Macron sur la réforme des retraites, l'appelant à se donner "trois ou quatre mois" pour faire "un pas décisif" vers une méthode "plus respectueuse".

"On n'est pas aux pièces", a insisté le président du MoDem en clôture des Universités d'été du parti à Guidel (Morbihan). "Prendre trois ou quatre mois pour réfléchir ensemble et mettre sur la table des options et des propositions, je pense que cela serait bon, pas seulement pour la paix civile -ça compte- mais pour la réforme elle-même".

L'hypothèse d'une réforme éclair des retraites via à un amendement au budget de la Sécu divise la majorité. M. Bayrou avait déjà mis en garde contre un "passage en force" auquel ses députés menacent de s'opposer. Emmanuel Macron, avec Élisabeth Borne, réuniront cette semaine les ministres et responsables de la majorité sur le sujet.

"On ne lâchera pas", a insisté un député qui souligne que "dans le groupe renaissance, il n'y a pas unanimité pour passer la réforme des retraites par le PLFSS" (projet de loi de financement de la sécurité sociale).

"C'est un devoir, quand on est gouvernant, de partager les raisons de l'action avec ceux qui vous ont donné la mission de les gouverner". "Parce que derrière tout cela, il n'y a pas que la question des retraites. Il y a la question de la méthode de réforme qu'on peut suivre pour ce pays", a insisté M. Bayrou.

"J'entends des critiques qui disent: 'ça va traîner, on ne fera plus rien'. Je me permets de signaler qu'en refusant cette méthode, on a bloqué les réformes pendant des décennies", a-t-il dit, citant les grandes grèves de 1995 (il était alors ministre du gouvernement Juppé) "jusqu'à la dernière sous le gouvernement d’Édouard Philippe", a-t-il relevé.

«Consul à vie»

Au moment de la crise des gilets jaunes, "j'avais dit: on ne gouverne pas contre le peuple". "La société est tellement éruptive qu'il faut se donner pour objectif de la convaincre avant de l'entraîner", a argumenté le président du MoDem.

Avec "un travail de concertation", "je pense qu'on fait un pas décisif dans une méthode plus respectueuse", celle du "réformisme démocratique", a insisté M. Bayrou.

Ce discours a clos quatre jours de travaux à Guidel, le parti ayant cette année accolé ses journées parlementaires et ses Universités d'été. Plusieurs intervenants extérieurs ont nourri les débats, de l'académicien Erik Orsenna aux ministres François Braun (Santé) et Gabriel Attal (Action et Comptes publics).

"Je me sens bien au MoDem", a lancé à une assistance ravie le ministre du Budget, alors que chez Renaissance les positionnements tournent autour de "l'aile droite ou de l'aile gauche" et pas du "bloc central".

"Nous sommes le pivot de la majorité", a savouré un dirigeant.

L'ex-ministre et régional de l'étape Jean-Yves Le Drian a salué le "réveil stratégique de l'Europe" avec le conflit ukrainien.

"Merci de m'avoir proposé de prendre la parole, j'y suis sensible", a entamé l'ancien Premier ministre Édouard Philippe (Horizons) en présence de Stéphane Séjourné (Renaissance), faisant se gondoler la salle une semaine après le meeting de Renaissance auquel M. Philippe avait assisté sans pouvoir intervenir. Promis au même traitement, M. Bayrou avait finalement décidé de sécher.

Le MoDem compte 11 000 adhérents à jour de cotisation, selon sa nouvelle secrétaire générale Maud Gatel, 49 députés et quatre représentants au gouvernement dont Jean-Noël Barrot, engagé dimanche prochain dans une législative partielle dans les Yvelines.

Le prochain Congrès est prévu fin 2023 mais au MoDem, "Bayrou est consul à vie", s'amuse un dirigeant du parti.


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».