L'histoire des volcans ressurgit grâce aux éclipses de Lune au Moyen-Age

La "lune de sang" lors d'une éclipse lunaire totale à Kolkata le 8 novembre 2022 (Photo, AFP).
La "lune de sang" lors d'une éclipse lunaire totale à Kolkata le 8 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

L'histoire des volcans ressurgit grâce aux éclipses de Lune au Moyen-Age

  • Sur les 51 éclipses totales de Lune rapportées entre 1100 et 1300, les chroniqueurs en ont observé au moins cinq où l'astre paraissait anormalement sombre. "Il y avait vraiment de quoi avoir peur", décrivait un scribe japonais le 2 décembre 1229
  • Les éclipses lunaires se produisent quand la Lune passe dans l'ombre de la Terre, qui fait écran aux rayons du Soleil

PARIS: En décrivant les éclipses de Lune, les moines du Moyen-Age n'imaginaient pas consigner l'influence de gigantesques éruptions volcaniques survenues quelques mois auparavant, et qui pourraient être l'une des causes d'un refroidissement climatique à leur époque, selon une étude.

Les éclipses lunaires se produisent quand la Lune passe dans l'ombre de la Terre, qui fait écran aux rayons du Soleil. Perdant son éclat blanc, l'astre devient rougeâtre.

En 1884, l'astronome français Camille Flammarion s'est aperçu que cette coloration rouge s'était assombrie. Il a alors suggéré un lien avec l'éruption cataclysmique du volcan Krakatoa (Indonésie), l'année précédente, qui avait éjecté une immense quantité de poussière dans le ciel.

Ce lien a été démontré plus récemment, après de grandes éruptions comme celle du Mont Pinatubo (Philippines) en 1991, explique à l'AFP Sébastien Guillet de l'Université de Genève, auteur principal de l'étude parue mercredi dans Nature.

Ce paléoclimatologue passionné d'archives médiévales savait que les moines consignaient les phénomènes célestes, dont des éclipses de Lune : ils étaient "particulièrement attentifs à sa coloration, ayant à l'esprit l'Apocalypse qui parle d'une lune rouge sang".

"J'écoutais l'album 'Dark Side of the Moon' de Pink Floyd lorsque j'ai réalisé que les éclipses de Lune les plus sombres s'étaient toutes produites environ un an après des éruptions volcaniques majeures", raconte Sébastien Guillet.

«De quoi avoir peur»

Il est établi que les XIIe et XIIIe siècles ont connu une activité volcanique intense, avec des éruptions puissantes et rapprochées - dont celle du Samalas (Indonésie) en 1257.

Ces éruptions ont laissé des traces dans les carottes de glace, qui contiennent des particules volcaniques retombées sur Terre. Mais en dehors du Samalas, la chronologie restait approximative.

La lecture exhaustive des textes rédigés par les moines des XIIe et XIIIe siècles, principalement en Europe mais aussi au Moyen-Orient et en Asie, a permis d'affiner le calendrier.

Sur les 51 éclipses totales de Lune rapportées entre 1100 et 1300, les chroniqueurs en ont observé au moins cinq où l'astre paraissait anormalement sombre. "Il y avait vraiment de quoi avoir peur", décrivait un scribe japonais le 2 décembre 1229.

Les scientifiques ont recoupé les jours exacts de ces évènements avec les renseignements des carottes de glace, et comparé ces résultats à des données contemporaines. Ils en ont déduit la date des explosions survenues quelques mois auparavant - dont les moines n'avaient pas connaissance car trop lointaines.

"Cette approche innovante réussit à pointer l'année, parfois même le mois, de l'éruption", se réjouit Anne Lawrence-Mathers, historienne à l'Université britannique de Reading, dans un commentaire joint à l'étude.

"Si les moines voyaient une Lune sombre, c'est parce qu'elle était obstruée par des aérosols propulsés dans la stratosphère", à plus de 10 km d'altitude, selon le paléoclimatologue. Seules les éruptions les plus puissantes éjectent aussi haut leurs panaches de cendres - convertis en aérosols en entrant dans l'atmosphère.

Petit âge glaciaire

Six éruptions gigantesques se sont produites en l'espace de 200 ans, ce qui est exceptionnel, souligne le scientifique.

De récentes recherches ont émis l'hypothèse que cette intense activité volcanique pourrait avoir contribué à la mise en place du "petit âge glaciaire", qui a touché une partie de l'hémisphère nord du XIIIe au XIXe siècle.

Les aérosols volcaniques ont ainsi pu limiter les rayonnements du Soleil et refroidir les températures sur Terre. "De fortes éruptions tropicales peuvent provoquer un refroidissement global d'environ 1 degré en quelques années", développe le géomorphologiste Markus Stoffel, l'un des auteurs de l'étude.

L'analyse des cernes de croissance des arbres, indicateurs des changements de températures, a confirmé ce coup de froid qui a affecté notamment les récoltes.

"Les moines n'avaient pas vu d'été aussi froid depuis longtemps, avec l'impression de voir un brouillard constant", décrit Sébastien Guillet.

"Il n'existe toutefois pas encore de consensus parmi les scientifiques" sur les causes de cet âge glaciaire, "et il nous reste encore bien des choses à apprendre de ces éruptions", fait-il valoir ajoutant, "c'est mieux de partir de leur date exacte pour comprendre si elles ont eu, ou non, un impact sur le climat et les sociétés".


L'artiste saoudienne Bdour Al-Maliki peint avec passion et douleur

Un portrait du prince héritier Mohammed bin Salman par l'artiste Bdour Al-Maliki. (Photo Fournie)
Un portrait du prince héritier Mohammed bin Salman par l'artiste Bdour Al-Maliki. (Photo Fournie)
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  • Bdour Al-Maliki a parlé avec optimisme de l'état de la scène artistique saoudienne, notant qu'elle est témoin d'un boom sans précédent grâce aux initiatives de Saudi Vision 2030 en faveur de la culture et des arts.
  • "Aujourd'hui encore, j'ai l'impression que chaque tableau sur lequel je travaille porte une partie de son esprit artistique", a-t-elle déclaré. 

LA MECQUE : L'artiste visuelle saoudienne Bdour Al-Maliki s'est imposée comme une voix distincte sur la scène artistique locale, transformant sa douleur personnelle et son expérience vécue en œuvres colorées.

L'enfance de Bdour Al-Maliki a été façonnée par son père artiste, qui a nourri sa conscience visuelle dès son plus jeune âge. 

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"Le fait que mon père soit un artiste a eu un impact profond sur mes premières années", dit-elle. "Je le regardais peindre avec passion, maniant les couleurs et les outils avec amour. Cela m'a permis de comprendre que la peinture n'est pas seulement un passe-temps, mais une forme d'expression et un mode de vie".

Son père ne lui a pas imposé l'art, souligne-t-elle. Au contraire, sa présence inspirante l'a poussée à se tourner naturellement vers l'art, comme s'il faisait partie de son identité : "Aujourd'hui encore, j'ai l'impression que chaque tableau sur lequel je travaille porte une partie de son esprit artistique", a-t-elle déclaré. 

(Photo Fournie)

Je m'inspire de l'environnement, des histoires et des sentiments que nous éprouvons, et j'essaie de les exprimer à ma manière. Mon art porte l'esprit du lieu auquel j'appartiens. Bdour Al-Maliki, artiste visuel saoudien

La peinture, qui était un compagnon d'enfance pour Al-Maliki, est devenue la quête de toute une vie. 

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"La première fois que j'ai réalisé que la peinture n'était pas un simple passe-temps, c'est lorsque j'ai vu comment mes tableaux touchaient les émotions des gens", a-t-elle déclaré. "À partir de ce moment-là, j'ai su que c'était ma passion et ma façon de m'exprimer.

Mme Al-Maliki est convaincue que l'art a le pouvoir profond de toucher l'âme, ce qui alimente son sens des responsabilités dans les œuvres qu'elle crée. Elle explique qu'elle a tendance à explorer des sujets tristes et douloureux, en particulier des histoires humaines qui "secouent le cœur des gens". Elle estime que ces émotions sont porteuses d'une énergie qui mérite d'être transmise aux gens par l'art. 

Mme Al-Maliki explique qu'elle ne suit pas une école artistique spécifique, mais qu'elle s'efforce de créer son propre style dans chaque tableau - un style qui sert les émotions de l'histoire et transmet le sentiment dans sa forme la plus authentique, même s'il change d'une œuvre à l'autre. "L'expression est plus importante que l'adhésion à une école artistique", dit-elle. "Mon identité saoudienne est présente dans mes sentiments avant tout. Je m'inspire de l'environnement, des histoires et des sentiments que nous avons vécus, et j'essaie de les exprimer à ma manière. Mon art porte l'esprit de l'endroit auquel j'appartiens".

M. Al-Maliki a parlé avec optimisme de l'état de la scène artistique saoudienne, notant qu'elle connaît un essor sans précédent grâce aux initiatives de Saudi Vision 2030 en faveur de la culture et des arts, qui ont offert aux artistes de plus grandes possibilités de réaliser leur potentiel. À ses débuts, avant que de telles initiatives ne soient mises en place, Mme Al-Maliki a estimé qu'il y avait un manque notable de soutien pour les artistes. 

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Mais elle a transformé ces défis - ainsi que des défis personnels, dont son divorce - en carburant pour sa créativité, considérant chaque peinture qu'elle réalise comme une victoire sur l'adversité.

Mme Al-Maliki prépare actuellement une exposition internationale d'œuvres qui, selon elle, reflètent son identité et son histoire.

"Ma prochaine ambition est que le monde entende ma voix à travers mon art", a-t-elle déclaré. "L'art est ma voix et ma patrie. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Forum des Arts de la Calligraphie Arabe s’ouvre à Djeddah

Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
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  • Le forum s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, dans le cadre d’une initiative nationale en faveur des arts visuels, un pilier de l’identité culturelle du Royaume

DJEDDAH : Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels.

L’événement, qui se tient jusqu’au 28 août, vise à mettre en lumière la beauté et la diversité de cet art ancien, tout en soutenant les artistes et en valorisant la culture de la calligraphie arabe.

Saud Khan, coordinateur du forum, a souligné qu’il s’agissait de l’un des événements les plus prestigieux de son genre, avec 138 œuvres exposées, réalisées par 105 calligraphes venus de 13 pays, dont un groupe d’élite de calligraphes saoudiens.

Un comité de maîtres calligraphes a supervisé un processus de sélection rigoureux afin de garantir la qualité des œuvres présentées.

Le programme comprend également des performances artistiques en direct et des ateliers spécialisés destinés à accompagner les jeunes talents.

Le forum s’aligne sur la Vision 2030 du Royaume, en tant qu’initiative nationale visant à promouvoir les arts visuels, essentiels à l’identité culturelle saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".