Justine Triet remporte la Palme et croise le fer avec le gouvernement français

La réalisatrice Justine Triet, lauréate de la Palme d'or pour le film "Anatomie d'une chute", pose lors du photocall après la cérémonie de clôture du 76e Festival de Cannes à Cannes, France, le 27 mai 2023. (Photo, Reuters)
La réalisatrice Justine Triet, lauréate de la Palme d'or pour le film "Anatomie d'une chute", pose lors du photocall après la cérémonie de clôture du 76e Festival de Cannes à Cannes, France, le 27 mai 2023. (Photo, Reuters)
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Publié le Dimanche 28 mai 2023

Justine Triet remporte la Palme et croise le fer avec le gouvernement français

  • La réalisatrice française Justine Triet a remporté le premier prix du festival pour le drame tendu et glaçant « Anatomie d'une chute», porté par la puissante performance de l'actrice allemande Sandra Hueller
  • Dans son discours de remerciement, Justine Triet a critiqué le gouvernement du président Emmanuel Macron pour sa « répression» des manifestations en faveur des retraites et ses politiques culturelles

CANNES: Justine Triet a remporté samedi la Palme d'or pour "Anatomie d'une chute", la troisième jamais décernée à une réalisatrice, et a profité de la tribune pour lancer une attaque contre la politique du gouvernement français sur la culture et les retraites.

La cinéaste de 44 ans succède à Jane Campion ("La leçon de piano", 1993) et Julia Ducournau ("Titane", 2021), confirmant le lent mouvement vers l'égalité dans une industrie du cinéma historiquement dominée par les hommes.

Le Festival s'était ouvert il y a douze jours sous la menace d'une coupure de courant de la CGT mais c'est finalement par la lauréate que le mouvement social en France s'est invité à Cannes.

En recevant son prix des mains de Jane Fonda,la cinéaste a vivement dénoncé la manière dont le gouvernement français avait "nié de façon choquante" la protestation contre la réforme des retraites.

"Ce schéma de pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé, éclate dans plusieurs domaines", a-t-elle ajouté, estimant que le pouvoir cherchait aussi à "casser l'exception culturelle sans laquelle (elle) ne serai(t) pas là aujourd'hui".

Réplique immédiate de la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak. Elle s'est dite "estomaquée par son discours si injuste": "Ce film n'aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma qui permet une diversité unique au monde. Ne l'oublions pas", a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.

En conférence de presse, Justine Triet persiste et signe, critiquant une "tendance qui va vers la rentabilité" des aides publiques au cinéma, et pointant le danger que ces aides aillent aux "plus gros films" au détriment du cinéma de création indépendant.

L'exception culturelle "est née sur l'idée de non-rentabilité du cinéma. Ca nous est envié dans le monde entier et ce n'est pas pour rien", a-t-elle poursuivi en réponse à une question de l'AFP.

Le cinéma français à l'honneur

Sur le plan artistique, ce nouveau couronnement d'une jeune réalisatrice française témoigne du succès des réalisations tricolores dans les festivals internationaux, avec le Lion d'or remis à Audrey Diwan en 2021 à Venise pour "L'événement" et l'Ours d'or en février à Nicolas Philibert pour "Sur l'Adamant".

Le jury, présidé par Ruben Östlund et où siégeait également Julia Ducournau, a choisi un film (dans les salles françaises le 23 août) qui raconte le procès d'une veuve (Sandra Hüller) accusée aux assises d'avoir tué son mari. L'occasion de disséquer les dynamiques de pouvoir au sein d'un couple d'artistes aisés et d'exposer les préjugés sociaux auxquels se heurtent les femmes indépendantes.

Il a également envoyé un message contemporain sur l'effroyable banalité du mal, en donnant le Grand Prix à Jonathan Glazer pour "The Zone of Interest", sur la vie quotidienne du commandant nazi d'Auschwitz, une oeuvre radicale.

L'actrice turque Merve Dizdar a dédié son prix d'interprétation dans "Les herbes sèches" de Nuri Bilge Ceylan "à toutes les femmes qui mènent une lutte pour surmonter les difficultés existantes dans ce monde". Le Japonais Koji Yakusho a reçu le prix du meilleur acteur pour "Perfect Days" de Wim Wenders.

Ce palmarès met un terme à la 76e édition, présidée pour la première fois par Iris Knobloch, ancienne de Warner.

Elle fut marquée par des polémiques sur le come-back de Johnny Depp, après ses procès pour diffamation autour d'accusations de violences conjugales, par une présence en force du cinéma du continent africain et des réalisatrices, au-delà de Justine Triet.

Cette édition a aussi été une nouvelle démonstration de la lune de miel entre Cannes et Hollywood: en 12 jours, le tapis rouge aura accueilli Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro (pour "Killers of the Flower Moon") ou encore Harrison Ford, venu faire ses adieux à "Indiana Jones". Quentin Tarantino et Roger Corman, 97 ans, l'un des doyens du cinéma américain, étaient également sur scène samedi soir.

Quant au long-métrage de clôture, le Festival renoue avec la tradition de programmer la dernière création des studios Pixar, rachetés par Disney: le film d'animation "Élémentaire", qui sortira en juin, a été présenté en avant-première mondiale après la cérémonie.


La mairie de Venise balaie les critiques visant le mariage de Bezos

Venise a instauré en 2024 un système d'entrée payante à 5 euros pour visiter la ville à la journée. L'an dernier 29 jours de grande affluence, entre avril et juillet, étaient concernés par cette taxe, mais en 2025 ce sont 54 jours qui sont prévus. (AFP)
Venise a instauré en 2024 un système d'entrée payante à 5 euros pour visiter la ville à la journée. L'an dernier 29 jours de grande affluence, entre avril et juillet, étaient concernés par cette taxe, mais en 2025 ce sont 54 jours qui sont prévus. (AFP)
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  • Ce mariage, en présence d'environ 200 invités triés sur le volet, est "l'un des nombreux mariages" que la ville abrite chaque jour et il n'y aura "aucune privatisation ni fermeture d'espaces publics", a assuré à l'AFP l'adjoint au tourisme de la mairie
  • "C'est l'un des nombreux mariages que la ville accueille quotidiennement. Il est également relativement restreint en terme de nombre de personnes impliquées", souligne M. Venturini

VENISE: La mairie de Venise balaie les critiques des habitants craignant une "privatisation" de la Cité des Doges avant le mariage cette semaine du milliardaire Jeff Bezos, patron d'Amazon, avec la journaliste Lauren Sanchez, affirmant se préparer sereinement.

Ce mariage, en présence d'environ 200 invités triés sur le volet, est "l'un des nombreux mariages" que la ville abrite chaque jour et il n'y aura "aucune privatisation ni fermeture d'espaces publics", a assuré à l'AFP l'adjoint au tourisme de la mairie, Simone Venturini.

"C'est l'un des nombreux mariages que la ville accueille quotidiennement. Il est également relativement restreint en terme de nombre de personnes impliquées", souligne M. Venturini.

"La notoriété des personnes impliquées exige évidemment une attention particulière, notamment en terme de sécurité et de confidentialité", reconnaît-il, rappelant cependant que la ville a une longue tradition d'organisation "d'événements beaucoup plus exigeants, problématiques et complexes", comme une visite du pape ou une réunion du G7.

"Il n'y aura aucun impact sur le centre historique, aucune privatisation ni fermeture d'espaces publics n'est prévue", assure le responsable.

"Tout se déroulera dans des lieux privés, des hôtels privés, et il n'y aura donc aucune interférence avec les espaces publics ni la circulation nautique de la ville", promet-il.

Critiques et manifestations 

Le responsable balaye les objections des opposants à ce mariage qui veulent organiser des manifestations pour protester contre l'événement.

"Ils représentent 150 personnes, ce sont les mêmes qui, depuis vingt ans, font de la protestation leur métier et leur raison d'être. Il y a vingt ans, des manifestations ont eu lieu contre Mose", Moïse en italien, un système de digues artificielles protégeant Venise des marées hautes, "et aujourd'hui Mose fonctionne", rappelle M. Venturini.

Il pense que les protestations pourraient également intervenir "en raison du rapprochement politique de Bezos avec les milieux conservateurs américains".

"Nous faisons appel au bon sens: comme cet événement ne prévoit aucun impact négatif sur la ville, nous espérons que ce ne sont pas les manifestations qui engendreront des désagréments et des blocages de circulation", a-t-il mis en garde.

Bezos, Venise et le surtourisme 

"Le mariage de Bezos n'a aucun lien logique avec la question du surtourisme. Il s'agit d'un mariage de très grande qualité, un événement pour 200 invités organisé de manière très restrictive, avec une liste d'invités extrêmement restreinte, sans aucun impact sur la ville", assure M. Venturini.

Il rappelle que "Venise a été la première ville depuis 60 ans à réagir à la problématique du surtourisme en mettant en place une série de mesures (...) visant précisément à limiter le tourisme de masse et à promouvoir un tourisme de (...) qualité".

Venise a instauré en 2024 un système d'entrée payante à 5 euros pour visiter la ville à la journée. L'an dernier 29 jours de grande affluence, entre avril et juillet, étaient concernés par cette taxe, mais en 2025 ce sont 54 jours qui sont prévus.

"Tous les types de tourisme ne se valent pas (...) le tourisme de jour est celui qui génère le plus de stress pour la ville et qui a les répercussions les moins positives sur la ville elle-même", conclut-il.


Saint Laurent et Louis Vuitton lancent la Fashion Week masculine de Paris

Le créateur de mode Jonathan Anderson assiste à une répétition avant le défilé JW Anderson printemps/été 2025 lors de la Fashion Week de Londres, à Londres, le 15 septembre 2024. (Photo de BENJAMIN CREMEL / AFP)
Le créateur de mode Jonathan Anderson assiste à une répétition avant le défilé JW Anderson printemps/été 2025 lors de la Fashion Week de Londres, à Londres, le 15 septembre 2024. (Photo de BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • Saint Laurent signe à cette occasion son retour au calendrier officiel de la Semaine de la mode masculine, déserté depuis janvier 2023.
  • Le plus attendu est celui de Dior Homme, vendredi, pour la première de Jonathan Anderson. 

PARIS : Les ténors du luxe français Louis Vuitton et Saint Laurent ouvrent mardi le bal de la Fashion Week masculine de Paris, une nouvelle édition toujours agitée par la valse des directeurs artistiques et qui verra les premiers pas de Jonathan Anderson chez Dior.

Saint Laurent signe à cette occasion son retour au calendrier officiel de la Semaine de la mode masculine, déserté depuis janvier 2023.

Cette réintégration « est plutôt une bonne chose pour reprendre une parole forte sur l'homme Saint Laurent », a estimé auprès de l'AFP Alice Feillard, directrice des achats pour l'homme aux Galeries Lafayette.

La nouvelle collection d'Anthony Vaccarello sera dévoilée à 17 heures, quelques heures avant celle de Pharrell Williams pour Louis Vuitton.

Après un défilé en janvier au Louvre, l'artiste touche-à-tout, célèbre pour ses tubes Happy ou Get Lucky aux côtés de Daft Punk, pose cette fois ses mallettes sur le parvis du Centre Pompidou et a soigné ses invitations.

Après l'harmonica et la carte métallique dans une pochette en cuir, elles prennent cette fois la forme de quatre dés, rangés dans un porte-clés en cuir, indiquant l'heure et le lieu du rendez-vous. 

L'événement devrait attirer une nouvelle fois un parterre de stars du rap, du cinéma et du sport, dont les basketteurs américains LeBron James et Victor Wembanyama, ainsi que le nageur star des derniers JO, Léon Marchand, qui sont égéries de la marque.

En attendant, Pharrell Williams a dévoilé dimanche sur Instagram un aperçu de sa prochaine collection : un jean et une veste droite en « denim brun grain de café tissé - non teinté - » sur une chemise blanche et un t-shirt rayé en maille. 

Mardi après-midi, le défilé des élèves de l'Institut français de la mode lancera officiellement la Fashion Week masculine, présentant les tendances de l'été prochain.

Cette première journée sera également marquée par les défilés de la marque parisienne Etudes Studio et de la maison japonaise Auralee.

Alors que Londres a annulé l'événement et que Milan a proposé une version allégée, l'édition parisienne « va dérouler un calendrier assez dense, avec des têtes d'affiche importantes, comme Jonathan Anderson chez Dior », souligne Adrien Communier, chef de rubrique mode pour GQ France.

De mardi à dimanche, pas moins de 70 maisons dévoileront leur collection lors de 30 présentations et 40 défilés.

Le plus attendu est celui de Dior Homme, vendredi, pour la première de Jonathan Anderson. 

Nommé début juin à la tête des collections Femme quelques semaines après son arrivée chez l'Homme, le Nord-Irlandais est ainsi devenu le premier styliste depuis Christian Dior à superviser les deux lignes de la maison phare de LVMH, ainsi que la haute couture.

Le premier défilé masculin de Julian Klausner chez Dries Van Noten, mercredi midi, devrait également susciter beaucoup d'intérêt.

Les maisons historiques, comme Hermès, Kenzo et Issey Miyake, seront également de la partie, aux côtés des griffes AMI, Comme des Garçons, Egonlab., Rick Owens ou encore Willy Chavarria, de retour à Paris après un premier défilé en janvier.

La maison Jacquemus clôturera l'événement.

Côté vestiaire, à quoi faut-il s'attendre ? Alice Feillard prédit un style qui reste « casual mais très élégant », dans la continuité des dernières années, un peu plus formel et « preppy » (BCBG, NDLR), le tout dans des matières très légères et techniques comme le nylon.

« À Milan, on a vu beaucoup de rayures et je pense que ça va continuer », avance Adrien Communier. Mais face à une « mode un peu terne » ces dernières années, « ce dont on a besoin, c'est d'être vraiment surpris, d'en avoir plein les yeux », ajoute-t-il.


Orabella, la marque de Bella Hadid, lance une nouvelle collaboration

Le top model américano-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires. (Instagram)
Le top model américano-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires. (Instagram)
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  • Hadid a fait équipe avec les cofondateurs de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "bracelet parfumable". 
  • L'étui pour iPhone est orné d'un motif de ciel céleste et d'un délicat croissant de lune, reprenant l'esthétique mystique propre à Hadid.

DUBAI : Le top model américano-néerlando-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires - et elle le fait avec un peu d'aide de ses amis proches.

Hadid a fait équipe avec les cofondateurs de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "bracelet parfumable". 

Bella Hadid s'est associée à Sydney et Devon Lee Carlson, cofondateurs de Wildflower Cases, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "Scentable Wristlet". (Instagram)
Bella Hadid s'est associée à Sydney et Devon Lee Carlson, cofondateurs de Wildflower Cases, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "Scentable Wristlet". (Instagram)

Hadid s'est rendue sur Instagram pour annoncer le lancement, en écrivant : "Je me sens comme la fille la plus chanceuse du monde de pouvoir être créative avec mes sœurs patronnes de la beauté. La vie est belle lorsque nous avons l'opportunité de voir nos amis gagner. Je suis si fière de vous deux. Si fières de nos équipes. Si fiers de nous. Je vous aime tous - merci d'avoir donné vie à cette vision.

"Cases ANDDDD nos bracelets parfumés les plus spéciaux pour garder le parfum orebella de votre choix sur vous à tout moment ! Je voulais fabriquer cet accessoire depuis un moment, j'ai eu l'idée de bracelets parfumés et de bracelets, et mes sœurs ont tout mis en œuvre pour nous. Je vous aime tellement", a-t-elle ajouté.

Dévoilée plus tôt sur Instagram par des photos de la campagne en coulisses, la collaboration associe l'éthique d'Orebella en matière de parfums au style unique de Wildflower en matière d'accessoires de téléphone.

L'étui pour iPhone est orné d'un motif de ciel céleste et d'un délicat croissant de lune, reprenant l'esthétique mystique propre à Hadid. Il fait partie de ce que le trio appelle une "collection de filles", célébrant l'amitié entre Bella, Devon et Sydney.

Le bracelet Scentable, quant à lui, apporte une touche fonctionnelle et parfumée. Conçu pour contenir une petite fiole du parfum emblématique d'Orebella, le bracelet permet aux utilisateurs d'emporter leur fragrance préférée partout où ils vont, fusionnant de manière transparente le style et l'expression sensorielle. 

Orebella, qui a été lancée en mai de l'année dernière avec une ligne de brumes de parfum propres qui a fait salle comble, est née de l'amour de Mme Hadid pour la superposition des parfums, la spiritualité et les rituels de beauté.

À l'époque, Mme Hadid avait écrit sur son site web : "Pour moi, le parfum a toujours été une source d'inspiration : "Pour moi, le parfum a toujours été au centre de ma vie, m'aidant à me sentir responsable de ce que je suis et de ce qui m'entoure. De ma maison aux souvenirs nostalgiques, en passant par ma propre énergie et ma connexion avec les autres, le parfum a été un exutoire pour moi. Il m'a permis de me sentir en sécurité dans mon propre monde".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com