La guerre à Gaza a fait 7 703 morts selon un dernier bilan

Le nombre total de morts est le plus élevé jamais enregistré à Gaza depuis le retrait unilatéral d'Israël du territoire en 2005. (AFP)
Le nombre total de morts est le plus élevé jamais enregistré à Gaza depuis le retrait unilatéral d'Israël du territoire en 2005. (AFP)
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Publié le Samedi 28 octobre 2023

La guerre à Gaza a fait 7 703 morts selon un dernier bilan

  • Le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir à Gaza a affirmé que 7 703 personnes, en majorité des civils dont plus de 3 500 enfants, avaient été tuées dans les bombardements israéliens
  • Le bilan le plus lourd pour une guerre à Gaza depuis le retrait israélien du territoire palestinien en 2005 après 38 ans d'occupation

ASHKELON: L'armée israélienne a bombardé sans cesse samedi la bande de Gaza après une nuit de frappes intenses qui ont détruit des centaines de bâtiments selon les secouristes, trois semaines après le début d'une guerre déclenchée par l'attaque du Hamas, la plus meurtrière dans l'histoire d'Israël.

Au 22e jour du conflit qui a fait des milliers de morts, le territoire palestinien de Gaza, assiégé par Israël et où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants privés de tout, est désormais coupé du monde en raison de l'arrêt des télécommunications et d'internet.

L'ONU a dit craindre une "avalanche de souffrances humaines" à Gaza, où l'armée israélienne mène une campagne de bombardements dévastateurs depuis le 7 octobre en représailles à une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas dans laquelle plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, essentiellement des civils, selon les autorités.

Le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir à Gaza a affirmé que 7 703 personnes, en majorité des civils dont plus de 3 500 enfants, avaient été tuées dans les bombardements israéliens, le bilan le plus lourd pour une guerre à Gaza depuis le retrait israélien du territoire palestinien en 2005 après 38 ans d'occupation.

L'armée a annoncé avoir frappé dans la nuit "150 cibles souterraines" dans le nord de la bande de Gaza, où selon elle le Hamas dirige ses opérations depuis un gigantesque réseau de tunnels sous-terrain. Elle a fait état de "plusieurs terroristes du Hamas tués".

Selon le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, "des centaines d'immeubles et de maisons ont été entièrement détruits" dans les raids nocturnes.

"Ca bombardait de partout"

Dans le camp de réfugiés de Chati, près de Gaza, les bombardements ont provoqué d'importants dégâts.

"Ce qui s'est passé à Chati est pire qu'un tremblement de terre", a déclaré à l'AFP un habitant, Alaa Mahdi, 54 ans. "Ca bombardait de partout, la marine, l'artillerie et les avions. Qui frappent-ils, la résistance? Non, les pauvres gens."

Les bombardements nocturnes les plus violents, selon des témoignages, se sont concentrés sur des zones aux alentours de deux hôpitaux, al-Shifa à Gaza-ville et un autre dans le secteur de Jabaliya plus au nord.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est dite "grandement préoccupée" par les informations sur des bombardements près de ces deux hôpitaux. "Les morgues sont pleines. Plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants", a-t-elle ajouté en appelant à une "trêve humanitaire" et à la libération de tous les "civils retenus en otages".

Samedi, les bombardements aériens et à l'artillerie se sont poursuivis contre Gaza après des heures des frappes ininterrompues dans la nuit qui ont fait trembler les fenêtres et le sol d'Ashkelon, ville du sud d'Israël proche de Gaza, selon des journalistes de l'AFP dans la région.

Dans la nuit, le Hamas, qui s'est dit "prêt" à faire face à une offensive terrestre israélienne, a fait état d'affrontements entre ses combattants et des soldats à Beit Hanoun (nord) et al-Boureij (centre), après avoir tiré des salves de roquettes sur Israël.

Samedi, la branche militaire du Hamas a déclaré dans un message sur Telegram avoir ciblé des soldats qui effectuaient une incursion sur une profondeur de deux kilomètres dans le nord de la bande de Gaza.

Après avoir intensifié ses "frappes de manière significative" vendredi soir, l'armée a confirmé samedi que ses forces étaient "entrées dans Gaza et y avaient élargi leurs opérations", après deux incursions les deux nuits précédentes.

"Nous continuerons de bombarder depuis les airs et la mer", a indiqué le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

"Angoisse" des familles d'otages

Au terme d'"une nuit d'angoisse immense", les familles des otages, en majorité israéliens, retenus par le Hamas à Gaza ont dit "s'inquiéter" pour leur sort.

D'après l'armée, près de 230 otages, israéliens, binationaux ou étrangers, ont été emmenés le 7 octobre à Gaza par le Hamas, qui a relâché quatre femmes depuis. Le Hamas a estimé jeudi que "près de 50" otages avaient été tués dans les raids israéliens.

Samedi, un haut responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk, a affirmé à Moscou que son mouvement tentait de déterminer la localisation de huit otages israélo-russes afin de les libérer.

La Russie, contrairement aux Etats-Unis, à l'Union européenne et à Israël, ne considère pas le Hamas comme une organisation "terroriste".

Les bombardements intenses nocturnes ont coïncidé avec une coupure des communications et internet à Gaza.

Des ONG et des agences de l'ONU ont indiqué avoir perdu le contact avec leurs équipes à Gaza.

Les opérations humanitaires et l'activité des hôpitaux "ne peuvent continuer sans communications", s'est alarmée Lynn Hastings, une responsable de l'ONU.

"Arrêtez cette folie"

"Les bombardements israéliens qui se sont intensifiés sur Gaza ont encore une fois visé femmes, enfants et civils innocents (...) Israël doit immédiatement arrêter cette folie", a indiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan sur X (ex-Twitter).

Le 9 octobre, Israël a imposé un "siège total" à Gaza, y coupant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture, alors que le territoire palestinien était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 16 ans.

"Beaucoup plus" de gens vont "bientôt mourir" en raison du siège, s'est inquiétée l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Samedi, le porte-parole israélien Daniel Hagari a affirmé que l'armée "permettra aujourd'hui l'entrée de nourriture, de médicaments et d'eau" à Gaza.

Depuis le 21 octobre, seuls 84 camions d'aide sont arrivés depuis l'Egypte dans Gaza selon l'ONU, quand il en faudrait au moins cent par jour.

"Catastrophiques"

Israël veut "anéantir" le Hamas après l'attaque du 7 octobre. Ce jour-là, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas se sont infiltrés sur le sol israélien depuis Gaza, où ils ont commis l'attaque la plus meurtrière dans l'histoire d'Israël.

Une offensive terrestre à Gaza inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement régional, alors que l'Iran, soutien du Hamas et du Hezbollah libanais, a lancé des avertissements aux Etats-Unis, proche allié d'Israël.

"(...) Je tire la sonnette d'alarme quant aux conséquences potentiellement catastrophiques des opérations terrestres à grande échelle à Gaza et à la possibilité qu'elles fassent des milliers de morts civils en plus", a écrit le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué.

La tension est par ailleurs très vive en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 100 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens depuis le 7 octobre.

Et à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quasi quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah.


L'armée israélienne appelle à évacuer certaines zones de la ville de Gaza

Des Palestiniens déplacés marchent le long d'une route pour recevoir des colis d'aide humanitaire d'une fondation soutenue par les États-Unis à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 juin 2025. (Photo AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent le long d'une route pour recevoir des colis d'aide humanitaire d'une fondation soutenue par les États-Unis à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 juin 2025. (Photo AFP)
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  • Les forces israéliennes vont « attaquer chaque zone utilisée pour lancer des roquettes », a écrit le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, sur son compte X : « Pour votre sécurité, évacuez immédiatement vers l'ouest. »
  • Les négociations en vue de mettre fin aux combats, enjeu d'une médiation de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis, sont restées infructueuses jusqu'à présent.

GAZA : L'armée israélienne a lancé vendredi un appel à évacuer pour les habitants de plusieurs quartiers de Gaza-ville, avant une attaque dans le territoire palestinien où Israël est en guerre depuis 20 mois contre le mouvement islamiste Hamas.

Les forces israéliennes vont « attaquer chaque zone utilisée pour lancer des roquettes », a écrit le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree sur son compte X : « Pour votre sécurité, évacuez immédiatement vers l'ouest. »

Après deux mois de trêve, Israël a repris son offensive dans la bande de Gaza à la mi-mars, avec l'objectif déclaré de contraindre le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages encore retenus sur le territoire, et ce après l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Les négociations en vue de mettre fin aux combats, enjeu d'une médiation de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis, sont restées infructueuses jusqu'à présent.

Une délégation du Hamas a eu des discussions en vue d'une trêve à Gaza mercredi et jeudi à Doha, au Qatar, avec les médiateurs égyptiens et qataris, sans « aucun progrès tangible », ont indiqué vendredi à l'AFP deux sources proches du mouvement islamiste palestinien.  


Comment les Saoudiens se connectent spirituellement au Hajj à distance

De nombreux Saoudiens se connectent à l'esprit du Hadj sans jamais quitter leur domicile. (Photo AN/Basheer Saleh)
De nombreux Saoudiens se connectent à l'esprit du Hadj sans jamais quitter leur domicile. (Photo AN/Basheer Saleh)
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  • Le pèlerinage retransmis en direct permet aux fidèles d'accéder à la spiritualité même s'ils ne peuvent pas se rendre sur place.
  • Le Hajj offre des occasions de réflexion et de croissance, même pour ceux qui ne peuvent pas se rendre sur place.

RIYAD : Alors que des millions de pèlerins se rendent chaque année à La Mecque pour accomplir le pèlerinage qui constitue le cinquième pilier de l'islam, de nombreux Saoudiens se connectent à l'esprit du Hajj sans jamais quitter leur domicile.

Qu'ils ne soient pas encore éligibles, incapables de voyager ou simplement en attente de leur tour, ces personnes ont trouvé des moyens significatifs de vivre cette expérience spirituelle à travers des écrans, des rituels, des réflexions et la communauté.

Cette forme évolutive de connexion spirituelle met en évidence une pratique intentionnelle à distance de plus en plus courante, en particulier chez les jeunes Saoudiens qui considèrent le Hajj non pas comme un événement spectaculaire, mais comme une période de transformation personnelle, où qu'ils se trouvent.

Pour Shatha Al-Jadaan, 25 ans, qui a déjà accompli le Hajj, la façon dont elle s'engage désormais dans le pèlerinage est plus intime que jamais, même lorsqu'elle n'est pas physiquement présente.

« Maintenant que j'ai fait l'expérience du Hajj, je le vis d'une manière plus personnelle », a-t-elle déclaré. « Je regarde en direct les flux vidéo de La Mecque 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, chez moi. Ce n'est pas un bruit de fond, c'est un rappel d'un moment que j'ai vécu. » 

Elle ajoute que son engagement numérique autour du pèlerinage est profondément structuré. « Je jeûne pendant les dix jours du mois du pèlerinage (Dul Hijjah) et je commence ma journée plus tôt. Je veille à ce que l'atmosphère de la maison soit différente, plus calme, plus propice à la réflexion.

« Je prie en pleine conscience. C'est une façon de revivre le rythme du Hajj, même si je ne suis pas sur place.

Les écrans ne peuvent pas remplacer le sentiment, mais ils transmettent l'esprit. »

Noor Ahmad, 21 ans, partage le même sentiment. Elle explique que voir le Hajj en ligne l'a aidée à se préparer pour le moment où elle y est finalement allée, et que maintenant, quand elle voit d'autres personnes s'y rendre, cela renforce sa gratitude.

« J'avais toujours vu le Hajj à la télévision, sur les réseaux sociaux ou à travers les récits d'autres personnes », dit-elle. « Ces images m'ont donné un aperçu et ont éveillé en moi l'envie d'y aller. Et quand j'y suis enfin allée, j'ai pu faire le lien entre mes souvenirs visuels et ce que je vivais en temps réel. » 

Après son retour, regarder ces images est devenu une sorte de souvenir. « Ce n'est pas seulement de la nostalgie. C'est une forme de présence spirituelle », a-t-elle expliqué.

Omar Al-Shehri, âgé de 33 ans, profite de la saison du Hajj pour enseigner les rituels à ses enfants.

« Chaque jour pendant le mois de Dul Hijjah, nous nous asseyons en famille pour regarder les scènes de Mina et d'Arafat, et j'explique chaque étape à mes enfants. Même si nous ne sommes pas là-bas, ils comprennent l'importance et la signification de cet événement. »

Il ajoute : « Ils accompliront le pèlerinage un jour, in sha Allah, mais d'ici là, ils grandissent en ayant pris conscience. »

Les plateformes numériques ont joué un rôle considérable dans la manière dont les gens s'engagent spirituellement dans le Hajj. Des chaînes officielles telles que Saudi Press Agency et Al-Ekhbariya, ainsi que des applications numériques telles que Haramain Watch, permettent aux téléspectateurs de suivre en temps réel la taille des foules, le déroulement des rituels et même les fatwas en direct. 

Layla Al-Fahad, 29 ans, utilise X pour communiquer avec ses proches et des groupes WhatsApp avec ses amis proches, afin d'y partager des messages spirituels. « Nous partageons des rappels, des dhikr et de courtes prières chaque jour pendant les dix jours. C'est comme une mini-retraite spirituelle, mais en groupe. »

D'autres Saoudiens se tournent vers des brochures numériques, des rappels quotidiens par téléphone ou des calendriers interactifs des rituels du Hadj pour rester en phase avec le pèlerinage.

La conclusion la plus frappante de nombreux observateurs à distance est que la distance n'affecte en rien l'intention. Pour certains, elle la renforce même.

« Il y a quelque chose d'humble dans le fait de savoir que vous n'êtes pas là, mais que vous vous sentez toujours connecté », a déclaré Al-Fahad. « Vous commencez à prier, à lire et à marcher différemment pendant ces 10 jours. Tout devient alors plus doux et plus réfléchi. »

Pour de nombreux Saoudiens, participer à cette saison spirituelle ne nécessite pas de prendre le bus, l'avion ou le train. Cela nécessite d'être présent dans sa tête et dans son cœur, et d'avoir l'intention juste. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le jour d'Arafat, l'Arabie saoudite pompe 895 622 mètres cubes d'eau

Le volume total pompé depuis le début du mois de Dhu Al-Hijjah, jusqu'à son neuvième jour, a atteint 7 794 799 mètres cubes, a rapporté vendredi l'agence SPA. (SPA)
Le volume total pompé depuis le début du mois de Dhu Al-Hijjah, jusqu'à son neuvième jour, a atteint 7 794 799 mètres cubes, a rapporté vendredi l'agence SPA. (SPA)
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  • Le volume total pompé depuis le début du mois de Dhu Al-Hijjah, jusqu'à son neuvième jour, a atteint 7 794 799 mètres cubes, a rapporté SPA vendredi.
  • Cette réalisation opérationnelle s'inscrit dans un plan méticuleusement conçu pour assurer un approvisionnement en eau ininterrompu.

RIYAD : L'Autorité saoudienne de l'eau a annoncé que le système d'eau a pompé 895 622 mètres cubes d'eau à La Mecque et dans les lieux saints pendant la journée d'Arafat.

Le volume total pompé depuis le début du mois de Dhu Al-Hijjah, jusqu'à son neuvième jour, a atteint 7 794 799 mètres cubes, a rapporté SPA vendredi.

Cette réalisation opérationnelle s'inscrit dans un plan méticuleusement conçu pour assurer un approvisionnement en eau ininterrompu, en s'appuyant sur des capacités de production et de transport qui répondent à la demande quotidienne de pointe de plus de 1,2 million de mètres cubes. La capacité de pompage du système dépasse un million de mètres cubes par jour.

La supervision opérationnelle a inclus 4 908 tests de laboratoire le jour d'Arafat pour garantir la qualité et la sécurité de l'eau. Ces tests portent le nombre total d'inspections à un niveau record, renforçant la confiance dans la qualité de l'approvisionnement pour les pèlerins.

Les équipes de conformité et de contrôle de la Saudi Water Authority ont effectué plus de 5 000 inspections sur le terrain dans les camps de pèlerins et les installations de service à Mina et Arafat afin d'évaluer les services d'approvisionnement en eau pour les pèlerins. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com