Gabon: le nouvel homme fort prête serment lundi, l'opposition veut imposer son candidat

Le chef de la Garde républicaine du Gabon, le général Brice Oligui Nguema est décoré par le Premier ministre gabonais Alain Claude Bilie Bie Nze à Libreville le 16 août 2023. (Photo, AFP)
Le chef de la Garde républicaine du Gabon, le général Brice Oligui Nguema est décoré par le Premier ministre gabonais Alain Claude Bilie Bie Nze à Libreville le 16 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 31 août 2023

Gabon: le nouvel homme fort prête serment lundi, l'opposition veut imposer son candidat

  • Jeudi, les putschistes ont annoncé que le général Oligui prêtera serment lundi 4 septembre devant la Cour constitutionnelle, dont ils ont annoncé le « rétablissement temporaire»
  • L'opposition est sortie jeudi de son silence, pour demander aux putschistes de reconnaître la «victoire» de leur candidat, Albert Ondo Ossa, à la présidentielle

LIBREVILLE: Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, sera intronisé lundi président d'un pouvoir de "transition" à la durée encore indéterminée mais l'opposition exhorte les putschistes à reconnaître plutôt la "victoire" de son candidat à la présidentielle.

Le général Oligui , à la tête des militaires qui ont renversé mercredi le président Ali Bongo Ondimba à peine proclamé réélu, a promis la "mise en place progressive des institutions de la transition" et le respect de tous les "engagements" du Gabon, "extérieurs et intérieurs".

Mercredi, des officiers de la Garde républicaine (GR), garde prétorienne de la famille Bongo au pouvoir depuis 55 ans, proclamaient "la fin du régime", moins d'une heure après l'annonce de la réélection du chef de l'Etat à la présidentielle de samedi qu'ils estimaient truquée.

Placé en résidence surveillée par les militaires, Ali Bongo, 64 ans, avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait sans partage depuis plus de 41 ans ce pays très riche de son pétrole et pilier de la "Françafrique".

Le coup d'Etat, perpétré sans effusion de sang apparente, a donné lieu à des scènes de liesse dans les quartiers populaires de Libreville, où de petites foules applaudissaient copieusement chaque véhicule de militaires ou policiers et hurlaient "Le Gabon est libéré!" ou "A bas les Bongo!"

"Respect des engagements" 

Les mutins ont maintenu le couvre-feu décrété samedi par le gouvernement déchu mais, jeudi, la vie avait repris son cours normal à Libreville, hormis d'interminables files d'attente devant les boulangeries, selon des journalistes de l'AFP.

Et dans le quartier huppé de Sablière, les deux voies d'accès à la résidence des Bongo étaient barrées par deux véhicules blindés de la GR et parcourues par ses "bérets verts" lourdement armés, le visage souvent couvert d'un masque noir.

Les Gabonais vivent au rythme des communiqués des putschistes lus sur les antennes des deux chaînes de télévision - Gabon 24 et Gabon 1ère - les seuls canaux de communication du nouveau pouvoir.

Jeudi, ils ont annoncé que le général Oligui prêtera serment lundi 4 septembre devant la Cour constitutionnelle, dont ils ont annoncé le "rétablissement temporaire".

Le nouvel homme fort a aussi demandé à "tous les responsables des services de l'Etat" d'assurer "la continuité du fonctionnement de tous les services publics".

Et il a tenu "à rassurer l'ensemble des bailleurs de fonds (...) et les créanciers de l'Etat que toutes les dispositions seront prises afin de garantir le respect des engagements" du Gabon "aussi bien sur le plan extérieur qu'intérieur".

La "Patrie reconnaissante" 

A l'annonce de leur putsch, les militaires avaient fustigé des élections truquées mais surtout "une gouvernance irresponsable et imprévisible".

Le Gabon, pays parmi les plus riches d'Afrique par habitant notamment grâce à son pétrole, est gangrené depuis des décennies par une corruption endémique, surtout au sommet de l'Etat.

L'opposition est sortie jeudi de son silence, pour demander aux putschistes de reconnaître la "victoire" de leur candidat, Albert Ondo Ossa, à la présidentielle.

Après avoir remercié vivement, au nom de la "Patrie reconnaissante", l'armée de s'être "dressée contre un coup d'Etat électoral", le porte-parole de la plateforme d'opposition Mike Jocktane l'a invitée à reprendre la compilation des résultats qui "verra la victoire de M. Ondo Ossa dans les urnes officialisée".

Ce dernier, interrogé par TV5 Monde, a qualifié les événements en cours de "révolution de palais", pointant du doigt la soeur d'Ali Bongo, Pascaline Bongo, comme étant potentiellement à la manoeuvre du coup d'Etat pour maintenir en place "le système Bongo".

L'Union africaine suspend le Gabon

Fidèle à sa doctrine sur les changements de pouvoir anticonstitutionnels, l'Union africaine a suspendu jeudi le Gabon de ses rangs. Pour sa part, le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a souligné que le putsch militaire faisait suite à des élections "pleines d'irrégularités".

Ali Bongo, principal héritier de l'immense fortune d'Omar, propriétaire de nombreuses résidences de luxe notamment en Grande-Bretagne et en France, a été jusqu'alors épargné, en tant que chef d'Etat, par la procédure judiciaire dite des "biens mal acquis" en France, dans laquelle neuf autres enfants du "patriarche" décédé en 2009 sont inculpés.

Pour l'heure, les putschistes semblent également lui faire grâce de ces accusations. Ils qualifient Ali Bongo de "Gabonais normal," "mis à la retraite". Mais ils ont arrêté, notamment pour "détournements massifs de deniers publics" et "falsification de la signature" du président, son fils Noureddin Bongo Valentin et six autres membres dits de la "jeune garde" au sein de la présidence.

 


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
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  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.