Gaza: Biden appelle le Qatar et l'Egypte à faire pression sur le Hamas

Le président américain Joe Biden a demandé aux dirigeants du Qatar et de l'Egypte de "faire tout leur possible" pour obtenir du Hamas la libération des otages dans le cadre des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé lundi la Maison Blanche. (AFP).
Le président américain Joe Biden a demandé aux dirigeants du Qatar et de l'Egypte de "faire tout leur possible" pour obtenir du Hamas la libération des otages dans le cadre des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé lundi la Maison Blanche. (AFP).
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Publié le Mardi 30 avril 2024

Gaza: Biden appelle le Qatar et l'Egypte à faire pression sur le Hamas

  • Des représentants de l'Egypte, du Qatar et du Hamas se sont réunis lundi au Caire, le mouvement palestinien devant donner sa réponse à une proposition de deuxième trêve à Gaza
  • Le président américain a exhorté ces deux dirigeants arabes très proches des Etats-Unis à "faire tout leur possible pour obtenir la libération des otages détenus par le Hamas"

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a demandé aux dirigeants du Qatar et de l'Egypte de "faire tout leur possible" pour obtenir du Hamas la libération des otages dans le cadre des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, a annoncé lundi la Maison Blanche.

Washington, Doha et Le Caire mènent depuis des mois une médiation pour parvenir à une trêve dans le territoire palestinien bombardé sans relâche et totalement assiégé par Israël, depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

Des représentants de l'Egypte, du Qatar et du Hamas se sont réunis lundi au Caire, le mouvement palestinien devant donner sa réponse à une proposition de deuxième trêve à Gaza associée à la libération d'otages.

Joe Biden s'est entretenu dans la foulée avec l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au sujet de "l'accord actuellement sur la table", a indiqué la Maison Blanche dans deux communiqués quasi identiques.

Le président américain a exhorté ces deux dirigeants arabes très proches des Etats-Unis à "faire tout leur possible pour obtenir la libération des otages détenus par le Hamas, car il s'agit là du seul obstacle à un cessez-le-feu immédiat".

 

Le Hamas prépare sa réponse à une offre de trêve à Gaza

Une réponse va venir "aussi vite que possible", a affirmé une source du Hamas, tandis que le site al-Qahera News, proche du renseignement égyptien souligne que la délégation du Hamas "reviendra avec une réponse écrite à la proposition de trêve".

L'Egypte a affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Pourtant, Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a dit à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Le Hamas exige surtout "un cessez-le-feu permanent" à Gaza, une hypothèse qu'Israël a toujours refusée, "un retrait" israélien de Gaza et un calendrier clair pour le début de la reconstruction, a-t-il dit.

Selon des médias, le cabinet de guerre israélien avait dans un premier temps réclamé la libération de 40 otages retenus à Gaza, avant d'autoriser les négociateurs à abaisser ce nombre.

Le site d'information américain Axios a indiqué qu'Israël réclamait au minimum la libération des femmes, civiles ou soldates, et des hommes de plus de 50 ans ou en mauvaise santé.

 

Une source proche du Hamas a indiqué à l'AFP que la délégation du mouvement palestinien avait quitté Le Caire pour Doha, où se trouve son bureau politique, et qu'une réponse allait être donnée "aussi vite que possible".

A Ryad, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dit lundi "espérer" une réponse favorable du Hamas à une proposition "extraordinairement généreuse de la part d'Israël".

Elle comprend un "cessez-le-feu de 40 jours" ainsi que la "libération de milliers de prisonniers palestiniens en échange de la libération de ces otages", a précisé le chef de la diplomatie britannique David Cameron, lui aussi dans la capitale saoudienne.

Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été instaurée fin novembre.

Malgré la réprobation de nombreuses capitales et organisations humanitaires, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit toutefois déterminé à mener une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, devenue un immense camp de déplacés abritant près d'un million et demi de Palestiniens dans des conditions sanitaires catastrophiques.


Von der Leyen qualifie «d'odieux» le bombardement israélien d'une école

Dans le nord de la bande de Gaza, cible de nouveaux bombardements israéliens, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués à l'école Fahmi Al-Jarjaoui de Gaza-ville, et 19 dans une frappe sur une maison de Jabalia, selon la Défense civile locale. (AFP)
Dans le nord de la bande de Gaza, cible de nouveaux bombardements israéliens, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués à l'école Fahmi Al-Jarjaoui de Gaza-ville, et 19 dans une frappe sur une maison de Jabalia, selon la Défense civile locale. (AFP)
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  • "L'intensification des opérations militaires d'Israël à Gaza, visant des infrastructures civiles - dont une école servant de refuge à des familles palestiniennes déplacées - et provoquant la mort de civils, y compris des enfants, est odieuse"
  • "Cette escalade et ce recours disproportionné à la force contre des civils ne peuvent être justifiés au regard du droit humanitaire et international", a-t-elle ajouté

BRUXELLES: La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a qualifié mardi d'"odieux" le bombardement israélien d'une école à Gaza et de sites abritant des civils, lors d'un appel avec le roi de Jordanie.

"L'intensification des opérations militaires d'Israël à Gaza, visant des infrastructures civiles - dont une école servant de refuge à des familles palestiniennes déplacées - et provoquant la mort de civils, y compris des enfants, est odieuse", a-t-elle affirmé, citée dans un communiqué.

"Cette escalade et ce recours disproportionné à la force contre des civils ne peuvent être justifiés au regard du droit humanitaire et international", a-t-elle ajouté, rappelant que l'Union européenne "avait toujours soutenu, et continuera à soutenir, le droit d'Israël à se défendre".

Israël doit "immédiatement" rétablir l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, a encore dit Mme von der Leyen, appelant également le gouvernement israélien à mettre un "terme immédiat à l'escalade en cours".

L'Union européenne a décidé de revoir son accord d'association avec Israël à la lumière des derniers événements à Gaza, avait annoncé la semaine dernière la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Dans le nord de la bande de Gaza, cible de nouveaux bombardements israéliens, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués à l'école Fahmi Al-Jarjaoui de Gaza-ville, et 19 dans une frappe sur une maison de Jabalia, selon la Défense civile locale.

L'armée israélienne a dit de son côté avoir visé dans la zone de l'école "des terroristes".

 


Voiture-bélier à Liverpool: 4 personnes toujours dans un état grave

Quatre enfants figurent parmi les blessés, dont l'un est dans un état grave, selon le dernier bilan des services ambulanciers. (AFP)
Quatre enfants figurent parmi les blessés, dont l'un est dans un état grave, selon le dernier bilan des services ambulanciers. (AFP)
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  • "Horreur" est le mot qui s'étale mardi en Une des quotidiens britanniques
  • Toutes affichent en grand des photos des blessés évacués portant l'écharpe rouge du club de la ville et les images effroyables saisies par des témoins du véhicule sombre qui a percuté la foule

LIVERPOOL: Quatre personnes sont toujours hospitalisées dans un état grave mardi après qu'une voiture a foncé sur la foule qui célébrait la victoire du club de foot de Liverpool en première division anglaise lundi soir, faisant près de 50 blessés au total.

"Il y a encore quatre personnes qui sont hospitalisées dans un état grave et nous espérons qu'elles s'en sortent très, très rapidement", a déclaré mardi Steve Rotheram, le maire de la région de Liverpool (nord), au lendemain de ce drame, que la police ne considère pas comme terroriste.

Quatre enfants figurent parmi les blessés, dont l'un est dans un état grave, selon le dernier bilan des services ambulanciers.

"Horreur" est le mot qui s'étale mardi en Une des quotidiens britanniques. Toutes affichent en grand des photos des blessés évacués portant l'écharpe rouge du club de la ville et les images effroyables saisies par des témoins du véhicule sombre qui a percuté la foule.

Son conducteur, un Britannique de 53 ans, a été arrêté.

Les termes employés sont souvent les mêmes pour résumer le sentiment général: "Horreur quand une voiture percute des supporters" titre le tabloïd The Sun, "Horreur à la parade de Liverpool" pour le Times, "L'euphorie puis l'horreur" pour le Daily Mirror, "Carnage à la parade" pour le Daily Mail, "La gloire de Liverpool tourne à l'horreur" pour le Telegraph...

Le journal local, le Liverpool Echo, reprend le bilan de la soirée: "Au moins 47 blessés blessés dans l'horreur de la parade des Reds", le surnom des joueurs du club.

"Extremement rapide" 

Malgré une pluie battante, des centaines de milliers de personnes, beaucoup en famille, s'étaient rassemblées lundi pour célébrer le triomphe de Liverpool FC en Premier League.

Les joueurs du club, dont les stars Mohamed Salah et Virgil van Dijk, ont défilé dans un bus à impériale pendant environ quatre heures, ralenti par la foule festive.

Tout a basculé vers 18H00 locales (17H00 GMT), alors que la parade, s'étendant sur 16 kilomètres, touchait à sa fin.

Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent une voiture sombre entourée d'une foule de gens, dont certains tapent sur l'habitacle, qui fait marche arrière puis fonce dans le public. On y voit des gens projetés sur les côtés et sur le capot du véhicule, puis des dizaines de personnes s'en prendre à la voiture, probablement pour la stopper ou arrêter le conducteur.

La police a rapidement précisé avoir arrêté "un homme blanc britannique de 53 ans de la région de Liverpool".

"Nous pensons qu'il s'agit d'un incident isolé, et nous ne cherchons actuellement personne d'autre. L'incident n'est pas traité comme un acte de terrorisme", a déclaré  Jenny Sims, la cheffe de la police du Merseyside, lors d'une conférence de presse tard dans la nuit.

Elle a appelé le public à "ne pas faire de spéculation ou répandre de la désinformation sur les réseaux sociaux".

Un témoin cité par l'agence britannique PA a dit avoir vu la voiture, "extrêmement rapide", percuter la foule puis "des gens allongés par terre, des gens inconscients". "C'était horrible. Tellement horrible", a dit ce témoin, Harry Rashid, 48 ans, à la parade avec ses deux filles et son épouse.

"J'ai réussi à attraper ma fille qui était avec moi et à me jeter sur le côté", a raconté Matt Cole, un journaliste de la BBC présent avec sa famille,

"Célébrer ses héros" 

"Les scènes qui se sont déroulées à Liverpool sont épouvantables", a réagi le Premier ministre Keir Starmer dans un communiqué, assurant la ville de la solidarité du "pays tout entier".

L'émotion est vive dans le monde du football, plusieurs clubs rivaux de Liverpool, comme Manchester United, Manchester City ou Everton, adressant leurs "pensées" aux victimes, le président de la Fifa Gianni Infantino faisant part lui aussi de ses "pensées et prières à tous ceux qui ont été affectés".

Il n'y avait pas eu de parade lors de la dernière victoire du club, en 2020, en raison du Covid-19. C'était la première fois en 35 ans que les fans pouvaient célébrer ensemble un titre de Premier League.

Les supporters de foot à Liverpool ont déjà connu un drame, qui continue de marquer la ville portuaire.

En 1989, 97 supporters du club étaient morts dans une bousculade lors d'un match dans le stade de Hillsborough à Sheffield. Plus de 760 personnes ont également été blessées dans cette catastrophe, la plus meurtrière de l'histoire du sport britannique.


Macron au Vietnam pour promouvoir un ordre mondial «fondé sur le droit», face à Trump et Xi

La France et le Vietnam partagent une proximité liée à l'histoire coloniale, souvent douloureuse pour Hanoï, mais le poids commercial de Paris demeure marginal dans ce pays à forte croissance, qui tire son dynamisme des exportations, principalement dans le textile et l'électronique. (AFP)
La France et le Vietnam partagent une proximité liée à l'histoire coloniale, souvent douloureuse pour Hanoï, mais le poids commercial de Paris demeure marginal dans ce pays à forte croissance, qui tire son dynamisme des exportations, principalement dans le textile et l'électronique. (AFP)
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  • "Avec la France vous avez un ami connu, sûr et fiable (...) et dans la période que nous vivons, ceci seul a beaucoup de valeur", a insisté Emmanuel Macron, au cours d'une rencontre avec To Lam, le secrétaire général du parti communiste
  • La France et le Vietnam partagent une proximité liée à l'histoire coloniale, souvent douloureuse pour Hanoï, mais le poids commercial de Paris demeure marginal dans ce pays à forte croissance

HANOI: Emmanuel Macron a rappelé lundi son engagement pour un ordre mondial "fondé sur le droit" depuis le Vietnam, première étape de sa tournée en Asie du Sud-Est, une région vulnérable à la montée des frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Le président français a évoqué "le retour de discours de puissances ou d'intimidations", qui imposent d'agir "ensemble" pour "préserver un ordre fondé sur le droit", devant son homologue vietnamien Luong Cuong.

La France défend une stratégie dite de la "troisième voie" dans une région exposée au regain de tensions entre Pékin et Washington, depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Paris espère trouver une oreille attentive auprès des dirigeants vietnamiens.

"Avec la France vous avez un ami connu, sûr et fiable (...) et dans la période que nous vivons, ceci seul a beaucoup de valeur", a insisté Emmanuel Macron, au cours d'une rencontre avec To Lam, le secrétaire général du parti communiste, figure politique la plus influente du Vietnam.

La France et le Vietnam partagent une proximité liée à l'histoire coloniale, souvent douloureuse pour Hanoï, mais le poids commercial de Paris demeure marginal dans ce pays à forte croissance, qui tire son dynamisme des exportations, principalement dans le textile et l'électronique.

Plus d'une douzaine d'accords ont été signés lundi, notamment dans les transports, les satellites et sur l'énergie nucléaire, à un moment où ce pays asiatique, dépendant des énergies fossiles, cherche à répondre aux besoins croissants de ses 100 millions d'habitants.

La compagnie low-cost Vietjet Air a aussi annoncé passer commande pour 20 avions gros porteurs Airbus A330-900, qui s'ajoutent à un premier contrat similaire de 20 appareils passé l'an dernier avec le géant européen de l'aéronautique.

"C'est bien une nouvelle page qui s'écrit entre nos deux pays (...) Une volonté d'écrire une page encore plus ambitieuse de la relation entre le Vietnam et la France, entre l'Asean et l'Union européenne", a insisté M. Macron.

Arrivé dimanche soir à Hanoï avec son épouse Brigitte Macron, Emmanuel Macron poursuit sa tournée cette semaine en Indonésie et à Singapour.

Nouvelle commande d'Airbus 

M. Macron a aussi déjeuné avec To Lam, qu'il avait accueilli à Paris en octobre, au temple de la Littérature, un monument dédié à Confucius et emblématique de la culture vietnamienne, où ils ont assisté à une représentation de musique et de danse traditionnels.

To Lam est critiqué par les groupes de défense des droits pour avoir orchestré une campagne de répression de grande échelle contre toutes les voix critiques de son pouvoir. Human Rights Watch a recensé plus de 170 prisonniers politiques dans le pays, dont des bloggueurs et des militants pour l'environnement.

Le président français assure régulièrement préférer évoquer ces sujets sensibles à huis clos. D'autant qu'au Vietnam, l'Elysée espère "renforcer les coopérations dans les secteurs stratégiques tels que l'énergie, les transports et la défense".

"Le Vietnam est vraiment sur la première ligne de toutes les tensions qui croissent en mer de Chine méridionale", glisse un haut responsable de la diplomatie française.

Hanoï est aussi en pleines négociations pour échapper à la forte taxe douanière de 46% imposée puis suspendue par Donald Trump. Les Etats-Unis représentent près d'un tiers des exportations vietnamiennes.

Des "règles" plutôt que la "jungle"

Enoncée dès 2018, déjà vantée dans de multiples déplacements en Inde, dans l'océan Pacifique ou dans l'océan Indien, la "stratégie indopacifique" d'Emmanuel Macron trouve, selon Paris, toute sa pertinence depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses menaces de guerre commerciale.

De manière indirecte, le président français devrait avoir un message pour chacun.

A l'adresse du président américain, en défendant les "règles du commerce international" plutôt que la loi de la "jungle", selon un de ses conseillers.

Pour son homologue chinois Xi Jinping, qu'il a appelé avant son départ à garantir une "concurrence équitable", en martelant que la France est un partenaire "respectueux" de "la souveraineté" des pays de la région.

Et aussi pour le président russe Vladimir Poutine, en affirmant aux pays comme le Vietnam ou l'Indonésie, longtemps tournés vers Moscou notamment pour leur armement mais qui cherchent à diversifier leurs fournisseurs, que la Russie, par la guerre qu'elle mène en Ukraine avec le soutien de soldats nord-coréens, "déstabilise l'Asie" et pas seulement l'Europe.

Au Vietnam, cette posture de "puissance d'équilibre" peut trouver un écho: le pays veille lui-même à garder un certain équilibre dans ses relations avec la Chine et les Etats-Unis, afin de maximiser ses intérêts commerciaux, dans la lignée de sa "diplomatie du bambou".