Trois soldats israéliens et un garde égyptien tués lors d'une fusillade à la frontière

Des soldats israéliens sécurisent une porte menant à une base militaire à la suite d'une fusillade meurtrière dans le sud d'Israël le long de la frontière égyptienne, le samedi 3 juin 2023. (AP)
Des soldats israéliens sécurisent une porte menant à une base militaire à la suite d'une fusillade meurtrière dans le sud d'Israël le long de la frontière égyptienne, le samedi 3 juin 2023. (AP)
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Publié le Samedi 03 juin 2023

Trois soldats israéliens et un garde égyptien tués lors d'une fusillade à la frontière

  • Des échanges de tirs auraient eu lieu autour du poste frontière de Nitzana entre Israël et l'Égypte
  • L'Égypte et Israël se concertent sur l'incident frontalier, les combats le long de leur frontière commune étant rares

RAMALLAH : Une fusillade le long de la frontière sud d'Israël avec l'Égypte a fait trois morts parmi les soldats israéliens et un officier égyptien samedi, ont indiqué des responsables. 

Un garde-frontière égyptien a pénétré en Israël et a tué les trois soldats avant d'être abattu par les troupes. 

L'armée égyptienne a déclaré dans un communiqué que le garde-frontière égyptien poursuivait des trafiquants de drogue lorsqu'il est entré en Israël.

Alors que le soldat poursuivait les contrebandiers, il a franchi le poste de contrôle de sécurité et a ouvert le feu, ce qui a entraîné la mort de trois membres du personnel de sécurité israélien et blessé deux autres personnes, a ajouté le communiqué.

Une enquête sur l'incident est en cours, selon le communiqué.

L'armée égyptienne a présenté ses condoléances aux familles des personnes décédées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Une source israélienne a déclaré que deux soldats, un homme et une femme, ont été retrouvés morts à 8 heures du matin à l'extérieur de leur tour de garde après que le contact a été perdu avec eux à 6 heures du matin. 

L'armée israélienne a déclaré que le garde-frontière égyptien a été tué lors d'un second échange de tirs au cours duquel le troisième soldat israélien a été tué.

Immédiatement après l'incident, l'armée israélienne a mobilisé ses forces et évacué les blessés vers l'hôpital Soroka de Beersheba, dans le sud d'Israël. 

Elle a également mené une opération de ratissage dans la zone en prévision de la présence d'autres hommes armés.

L'analyste politique Yoni Ben Menachem a déclaré à Arab News que l'enquête israélo-égyptienne visait actuellement à déterminer si le soldat égyptien était affilié à une quelconque organisation. 

Il a déclaré qu'après cet incident, l'armée israélienne renforcerait sa présence militaire dans la zone frontalière.

« Il s'agit d'un incident exceptionnel, mais il est important d'en examiner les motifs (et) d'en tirer des leçons pour l'avenir », a souligné Ben Menachem.

Israël et l'Égypte sont en paix depuis plus de quarante ans et entretiennent une solide coopération en matière de sécurité. Les affrontements entre les deux parties sont extrêmement rares.

Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l'armée israélienne, a déclaré que les combats avaient commencé dans la nuit lorsque des soldats avaient déjoué une tentative de trafic de drogue à travers la frontière.

Hecht a déclaré qu'une enquête était menée en pleine coopération avec l'armée égyptienne et que les troupes recherchaient d'autres assaillants éventuels.

Il s'agit du premier échange de tirs meurtriers le long de la frontière israélo-égyptienne depuis plus de dix ans.

Il aurait eu lieu autour du poste frontière de Nitzana, situé à environ 40 km au sud-est du point de convergence des frontières d'Israël avec l'Égypte et la bande de Gaza. Ce poste est utilisé pour importer des marchandises d'Égypte à destination d'Israël ou de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas.

Israël a construit une clôture le long de cette frontière poreuse il y a dix ans pour empêcher l'entrée de migrants africains et de militants actifs dans le désert égyptien du Sinaï.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Jordanie: l'armée dit avoir intercepté des drones et des missiles dans son espace aérien

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  • Le gouvernement a également condamné l'attaque israélienne contre l'Iran, le porte-parole de la diplomatie jordanienne Sufian Qudah mettant en garde contre "les conséquences d'une telle escalade"
  • La Jordanie a qualifié l'attaque israélienne "de violation flagrante de la souveraineté d'un Etat membre de l'ONU" et une "violation manifeste" du droit international

AMMAN: L'armée jordanienne a déclaré vendredi avoir intercepté des drones et des missiles ayant violé son espace aérien, après que l'Iran a averti qu'il n'y aurait "aucune limite" dans sa réponse à l'attaque lancée vendredi sur son territoire par Israël.

"Des avions de la Royal Air Force et des systèmes de défense aérienne ont intercepté vendredi matin un certain nombre de missiles et de drones qui ont pénétré dans l'espace aérien jordanien", a déclaré un communiqué de l'armée.

Plus tôt, des sirènes avaient retenti à Amman, le gouvernement appelant les habitants à ne pas sortir: "respectez les consignes, restez chez vous", ont averti des hauts-parleurs dans la capitale jordanienne, selon un correspondant de l'AFP.

Lors de la dernière attaque iranienne contre Israël, en octobre 2024, de nombreux drones et missiles tirés depuis l'Iran vers Israël avaient été interceptés dans l’espace aérien jordanien.

"La Jordanie n'a pas permis, et ne permettra pas, la moindre violation de son espace aérien", a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement, Mohammad Momani, réaffirmant que "le royaume ne sera pas un champ de bataille pour quelque conflit que ce soit."

Le gouvernement a également condamné l'attaque israélienne contre l'Iran, le porte-parole de la diplomatie jordanienne Sufian Qudah mettant en garde contre "les conséquences d'une telle escalade."

La Jordanie a qualifié l'attaque israélienne "de violation flagrante de la souveraineté d'un Etat membre de l'ONU" et une "violation manifeste" du droit international.


L'armée israélienne appelle des habitants à évacuer divers secteurs de la ville de Gaza

L'armée israélienne a sommé jeudi des habitants de la ville de Gaza d'en évacuer divers secteurs, qu'elle a présentés comme des "zones de combat", dans le nord du territoire palestinien dévasté par plus de vingt mois de guerre contre le Hamas. (AFP)
L'armée israélienne a sommé jeudi des habitants de la ville de Gaza d'en évacuer divers secteurs, qu'elle a présentés comme des "zones de combat", dans le nord du territoire palestinien dévasté par plus de vingt mois de guerre contre le Hamas. (AFP)
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  • L'armée israélienne a sommé jeudi des habitants de la ville de Gaza d'en évacuer divers secteurs, qu'elle a présentés comme des "zones de combat"
  • Les soldats israéliens "opèrent dans la zone où vous vous trouvez, afin d'éliminer les infrastructures terroristes", a déclaré le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, sur Telegram

JERUSALEM: L'armée israélienne a sommé jeudi des habitants de la ville de Gaza d'en évacuer divers secteurs, qu'elle a présentés comme des "zones de combat", dans le nord du territoire palestinien dévasté par plus de vingt mois de guerre contre le Hamas.

Les soldats israéliens "opèrent dans la zone où vous vous trouvez, afin d'éliminer les infrastructures terroristes", a déclaré le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, sur Telegram, affichant une carte qui mentionne en rouge plusieurs quartiers, notamment la vieille ville de Gaza. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement vers les abris connus dans l'ouest de la ville de Gaza", a-t-il ajouté.

 

 


Nucléaire: l'Iran défie les Etats-Unis avant des pourparlers prévus dimanche

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  • L'enrichissement d'uranium est la principale pierre d'achoppement dans les discussions irano-américaines, menées via une médiation d'Oman et visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des lourdes sanctions imposées à l'Iran
  • L'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium au niveau élevé de 60%, selon l'AIEA. Pour fabriquer une bombe atomique, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%

TEHERAN: L'Iran a annoncé coup sur coup jeudi la prochaine construction d'un nouveau site d'enrichissement et une augmentation "significative" de sa production d'uranium enrichi, exacerbant les tensions sur son programme nucléaire avant des pourparlers avec les Etats-Unis prévus dimanche.

Dans le même temps, des médias américains, dont le New York Times et NBC News, ont rapporté qu'Israël, proche allié des Etats-Unis, semblait préparer une attaque imminente contre l'Iran, son ennemi juré.

Les annonces iraniennes sont intervenues après l'adoption par le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution condamnant l'Iran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires.

L'enrichissement d'uranium est la principale pierre d'achoppement dans les discussions irano-américaines, menées via une médiation d'Oman et visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des lourdes sanctions imposées à l'Iran.

L'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium au niveau élevé de 60%, selon l'AIEA. Pour fabriquer une bombe atomique, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%.

Les Occidentaux et Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique. Téhéran dément en défendant un droit au nucléaire à des fins civiles.

"Les ordres nécessaires ont été donnés par le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) pour lancer un nouveau centre d'enrichissement dans un endroit sécurisé", ont indiqué les Affaires étrangères iraniennes et l'OIEA.

"Nous remplaçons toutes (les) machines de première génération par des machines avancées de sixième génération" à l'usine d'enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran, a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'OIEA. Cela signifie selon lui que la production "de matière enrichie augmentera de manière significative".

Plus tard, le chef de l'OIEA, Mohammad Eslami, a jugé "illégale" la résolution de l'AIEA, l'imputant à "l'influence" israélienne.

M. Eslami a souligné que son pays avait respecté ses engagements envers l'AIEA, mais qu'il s'était affranchi de certaines obligations liées à l'accord nucléaire conclu avec les puissances mondiales en 2015, après le retrait unilatéral américain de ce pacte en 2018.

"Ils ne peuvent pas s'attendre à ce que nous les respections sans qu'ils (les pays occidentaux) honorent leurs engagements", a-t-il déclaré à la télévision d'Etat.

Selon lui, l'enrichissement sur le nouveau site débutera "dès l'installation des machines".

L'accord de 2015 fixait la limite de l’enrichissement à 3,67%.

Menaces d'attaques 

Israël a aussitôt appelé la communauté internationale à "une réponse décisive" contre l'Iran, dont les actes constituent selon lui "une menace imminente pour la sécurité et la stabilité"internationales.

L'Etat israélien, qui considère le programme nucléaire iranien comme une menace existentielle, a maintes fois menacé d'attaquer les sites nucléaires iraniens.

L'Iran a averti qu'il répondrait à toute frappe israélienne en ciblant les "installations nucléaires secrètes" d'Israël.

Mercredi, il a aussi menacé de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit consécutif à un éventuel échec des négociations avec Washington.

Dans la foulée, un responsable américain a déclaré que les effectifs de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad avaient été réduits pour raisons de sécurité. Et les Etats-Unis ont décidé de restreindre les déplacements en Israël des employés du gouvernement américain et de leurs familles.

A Vienne, la résolution adoptée par l'AIEA appelle l'Iran à "remédier d'urgence au non-respect" des engagements pris en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). En l'état, l'AIEA, une instance onusienne, "n'est pas en mesure de garantir que le programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique".

"Mieux sans guerre"

Malgré cette escalade, le chef de la diplomatie omanaise, Badr Albusaidi, a confirmé la tenue dimanche à Mascate du 6e cycle de négociations irano-américaines.

L'Union européenne a appelé l'Iran à "éviter toute mesure qui contribuerait à une escalade". Et la France a dénoncé "la poursuite assumée de l'escalade nucléaire de l'Iran".

Washington et Téhéran, qui n'ont pas de relations diplomatiques depuis 1980, tentent depuis avril de s'entendre sur un accord après le retrait des Etats-Unis de l'accord de 2015, sous le premier mandat de Donald Trump, et le rétablissement des sanctions américaines.

Dans un podcast du New York Post, enregistré lundi, M. Trump a dit être "beaucoup moins confiant (qu'auparavant) de parvenir à un accord" avec l'Iran.

Le président américain, qui a plusieurs fois menacé de s'en prendre militairement à l'Iran en cas d'échec de la diplomatie, a toutefois dit que "ce serait mieux sans guerre".

Les Etats-Unis exigent que l'Iran renonce totalement à l'enrichissement d'uranium, ce que Téhéran refuse, affirmant en avoir le droit en vertu du TNP dont il est signataire.

L'Iran a indiqué lundi qu'il soumettrait dans les prochains jours sa propre proposition aux Etats-Unis en vue d'un accord sur le nucléaire, après avoir critiqué un plan proposé par les Etats-Unis. On ignore le contenu des deux propositions.