Un survivant du tremblement de terre en Turquie lance un message d’espoir

Mert Sahin a dû se faire soigner dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital de recherche Mustafa Kemal à Hatay pour des blessures subies lors de l’effondrement d’un bâtiment (Photo, Fournie).
Mert Sahin a dû se faire soigner dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital de recherche Mustafa Kemal à Hatay pour des blessures subies lors de l’effondrement d’un bâtiment (Photo, Fournie).
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Publié le Samedi 11 février 2023

Un survivant du tremblement de terre en Turquie lance un message d’espoir

  • Sahin a perdu son grand-père et sa grand-mère dans cette catastrophe
  • Sahin a dû se faire soigner dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital de recherche Mustafa Kemal à Hatay

ANKARA: Un étudiant de 19 ans qui a survécu au tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu lundi en Turquie a déclaré à Arab News que cette catastrophe lui rappelle qu’il faut profiter de chaque instant de la vie.

Mert Sahin a été extrait des décombres d’un immeuble effondré au bout de trente-cinq heures par une équipe de spécialistes, après avoir entendu la voix de son oncle et utilisé son téléphone portable pour partager sa localisation.

Des magasins locaux ont fourni à l’équipe le matériel nécessaire, notamment des générateurs, des pelleteuses et des brise-béton.

Sahin a perdu son grand-père et sa grand-mère dans cette catastrophe, alors qu’il se trouvait dans leur maison à Antakya, située au deuxième étage d’un vieil immeuble de cinq étages.

Il était réveillé lorsque le tremblement de terre a secoué la région, car il regardait une série Amazon Prime sur son téléphone, ce qui signifie qu’il est resté alerte et a tenté de réveiller les autres personnes dans la maison, raconte-t-il à Arab News.

Il a attendu que le tremblement de terre se termine en restant allongé sur le lit.

«Ce tremblement de terre m’a rappelé une fois de plus qu’aider les gens, profiter de chaque instant de la vie et respecter les autres sont les plus grandes vertus au monde», déclare-t-il.

Sahin a dû se faire soigner dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital de recherche Mustafa Kemal à Hatay.

«Nous avons attendu longtemps avant qu’une ambulance n’arrive car aucun véhicule ne pouvait entrer dans la ville en raison des routes détruites et des bâtiments effondrés sur les avenues», se souvient-il. 

Sahin, étudiant en génie mécanique à l’université technique de Yildiz, s’était rendu à Antakya pour assister aux funérailles d’un proche et prévoyait de rentrer à Izmir mardi.

Sa taille a été écrasée par une colonne de pierre et il a subi des dommages à la colonne vertébrale lorsque le bâtiment s’est effondré.

«Hier, j’ai commencé à bouger mon pied droit; maintenant, c’est le tour de mon pied gauche», raconte-t-il.

«Je suis conscient du fait que nous devons prendre soin de notre santé et de notre vie. Nous devons nous serrer les coudes, la vie est si courte et imprévisible.»

«Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont pris soin de ma santé et m’ont envoyé des messages sur les réseaux sociaux, même s’ils ne me connaissent pas du tout. Cela me touche vraiment.»

Sahin s’est engagé à garder vivant le souvenir de ses proches qui ont péri dans le tremblement de terre.

Il a également exhorté les autorités à donner la possibilité à des ingénieurs qualifiés de différentes régions du pays de participer à la reconstruction de la région au lendemain de la catastrophe.

Plusieurs habitants ont indiqué à Arab News qu’Antakya et Hatay étaient «finies» après l’effondrement des bâtiments lundi, causés par les tremblements de terre qui ont fait plus de 22 000 morts en Turquie et en Syrie.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié le séisme de «catastrophe du siècle» et a jugé que la réaction des autorités n’avait pas été aussi rapide que prévu.

Jusqu’à présent, quelque 80 pays du monde entier ont envoyé des aides humanitaire et financière à la Turquie.

Les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient fournir 85 millions de dollars (1 dollar = 0,94 euro) d’aide humanitaire d’urgence à la Turquie et à la Syrie.

Le commandement des forces des États-Unis en Europe a quant à lui commencé à coordonner l’acheminement de secours, de matériel médical et d’eau depuis la base aérienne d’Incirlik afin de soutenir les efforts de sauvetage de la Turquie, tandis que l’un des porte-avions du pays est positionné plus près du pays au cas où cela serait nécessaire.

Les efforts héroïques des équipes nationales et internationales ont redonné de l’espoir aux citoyens inquiets, mais l’hypothermie et le froid restent une préoccupation majeure.

Les secours se concentrent désormais sur les décombres d’où l’on peut entendre le moindre bruit. Une mère et son bébé de dix jours ont été sauvés vendredi après être restés coincés dans les décombres pendant quatre jours.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: l'opération militaire israélienne à Rafah, un «recul» pour les négociations sur une trêve

S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
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  • «Nous sommes presque dans une impasse», a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar
  • L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah

DOHA: L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré mardi le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza, soulignant que les pourparlers étaient "presque dans une impasse".

"Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a-t-il ajouté.

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé -- aux côtés de l'Egypte et des Etats-Unis -- dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

Des frappes ont aussi visé Rafah, où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

"Il n'y a aucune clarté sur la manière d'arrêter la guerre du côté israélien. Je ne pense pas qu'ils envisagent cela comme une option (...), même quand nous parlons d'un accord et de l'éventualité d'un cessez-le-feu," a encore dit le Premier ministre du Qatar.

Israël signale "par ses déclarations qu'il restera là-bas (à Gaza, NDLR), qu'il poursuivra la guerre. Et il n'y a aucune clarté sur ce à quoi Gaza ressemblera après cela", a-t-il ajouté.


Premier employé international de l'ONU tué à Gaza, lors d'une attaque 

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  • Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé
  • Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances

NATIONS-UNIES: Un membre des services de sécurité de l'ONU a été tué lundi lors d'une attaque contre son véhicule à Gaza, a indiqué un porte-parole, précisant qu'il s'agissait du premier employé international des Nations unies tué dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé, alors qu'ils se rendaient à l'hôpital européen de Rafah ce (lundi) matin", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint d'Antonio Guterres.

Il s'agit de "la première victime internationale" de l'ONU depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, a-t-il précisé, rappelant que quelque 190 employés palestiniens de l'ONU y ont été tués, principalement du personnel de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Le secrétaire général "condamne toutes les attaques contre le personnel de l'ONU et appelle à une enquête complète", a-t-il ajouté.

Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances.

"Je n'ai pas tous les détails" mais "je crois qu'il s'agissait d'un convoi en mouvement, et que le véhicule du DSS a été touché", a-t-il indiqué, précisant que tous les véhicules étaient identifiés comme appartenant à l'ONU.

Le DSS assure notamment la sécurité des agences et programmes de l'ONU dans plus de 130 pays.


Gaza: Netanyahu assure qu'environ la moitié des morts sont des combattants du Hamas

Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait". (AFP).
Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait". (AFP).
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dans un podcast qu'environ la moitié des personnes tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient "des combattants du Hamas"
  • Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont encore répété lundi soir que l'armée israélienne "peut et doit en faire plus pour assurer la protection des civils", sans donner de chiffres.

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dans un podcast qu'environ la moitié des personnes tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient "des combattants du Hamas", assurant que le bilan global était inférieur à celui annoncé par le mouvement islamiste.

"Même si nous sommes confrontés à un ennemi particulièrement cynique, nous avons réussi à maintenir le ratio civils/combattants tués" à "environ un pour un", a déclaré M. Netanyahu au podcast Call Me Back, lors d'une interview réalisée dimanche.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont encore répété lundi soir que l'armée israélienne "peut et doit en faire plus pour assurer la protection des civils", sans donner de chiffres.

Mi-avril, le Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Volker Türk, avait souligné que les enfants "payent de façon disproportionnée le prix ultime de cette guerre".

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, plus de 35.000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont péri depuis le début de l'offensive israélienne consécutive à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël.

Le ministère ne précise pas combien de combattants figurent dans ce bilan.

M. Netanyahu a aussi insisté dans ce podcast sur le fait que le bilan des morts dans la bande de Gaza était en réalité d'environ 30.000 personnes. Environ "14.000 combattants ont été tués et probablement environ 16.000 civils ont été tués", a-t-il affirmé.

Un des objectifs affiché de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza est d'"anéantir" le Hamas, dont l'attaque le 7 octobre a entraîné la mort plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait".

Il prend pour preuve les tracts et messages vocaux envoyés à des dizaines de milliers de familles des quartiers de l'est de Rafah, pour les enjoindre d'évacuer avant des bombardements et "opérations ciblées" dans la zone.

Israël affirme que la ville abrite les derniers bataillons du Hamas et martèle son intention d'y mener une opération terrestre d'ampleur. Mais, selon l'ONU, la ville abrite aussi 1,4 million de civils --habitants et Gazaouis déplacés par les combats dans le reste de Gaza--, faisant craindre un carnage.

Depuis une semaine, Israël défie l'opposition de la communauté internationale, notamment celle de son principal allié Washington, et des chars et des troupes mènent des opérations de plus en profondément dans l'est de Rafah, appuyés par des frappes aériennes.

Cela a provoqué l'exode de près de 360.000 personnes de l'est de Rafah, selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui a averti qu'"aucun endroit n'est sûr" dans la bande de Gaza, largement dévastée par sept mois de guerre.