Les Palestiniens forment un comité pour tenter d'en finir avec les divisions

Cette photo fournie par le bureau de presse de l'Autorité palestinienne (PPO) le 29 juillet 2023 montre le président palestinien Mahmoud Abbas (C) rencontrant une délégation du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) avant les pourparlers sur l'unité entre les factions palestiniennes organisées par l'Égypte à al-Alamein. (Photo, AFP)
Cette photo fournie par le bureau de presse de l'Autorité palestinienne (PPO) le 29 juillet 2023 montre le président palestinien Mahmoud Abbas (C) rencontrant une délégation du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) avant les pourparlers sur l'unité entre les factions palestiniennes organisées par l'Égypte à al-Alamein. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 juillet 2023

Les Palestiniens forment un comité pour tenter d'en finir avec les divisions

  • «Il faut revenir à un seul Etat, un seul système, une seule loi et une seule armée légitime», a encore plaidé M. Abbas
  • Le Hamas, lui, a réclamé des élections générales, jusqu'ici sans cesse repoussées

LE CAIRE: Les dirigeants politiques palestiniens ont décidé dimanche en Egypte de former un comité censé mettre fin à la division des Territoires occupés qui dure depuis 17 ans, une décision qui reflète leur "peu de sérieux" pour les experts.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, chef du Fatah, et le chef du Hamas rival, au pouvoir à Gaza, Ismail Haniyeh, qui se rencontrent très rarement, avaient fait le déplacement à El-Alamein, sur la côte nord égyptienne.

Autour d'eux, les dirigeants de toutes les factions palestiniennes étaient là pour discuter de l'avenir de la question palestinienne alors qu'Israël est désormais dirigé par le gouvernement le plus à droite de son histoire.

Seuls le Djihad islamique et deux micro-partis ne se sont pas présentés, pour protester contre les "arrestations politiques" de l'Autorité palestinienne de M. Abbas, qui siège à Ramallah en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël.

M. Haniyeh, dont le mouvement islamiste dirige la bande de Gaza sous blocus israélien, a interpellé son rival: il faut, a-t-il dit, mettre "fin à la coopération sécuritaire" avec Israël et aux "arrestations politiques" en Cisjordanie.

Face à lui, M. Abbas a dénoncé les sanglants affrontements qui ont suivi en 2007 les élections de 2006, remportées par le Hamas mais dont les résultats n'ont jamais été reconnus ni par le Fatah ni par la communauté internationale, le président palestinien évoquant un "coup d'Etat".

Dix-sept ans plus tard, "la division (...) doit cesser immédiatement", a lancé M. Abbas. "Il faut revenir à un seul Etat, un seul système, une seule loi et une seule armée légitime."

Pour cela, a-t-il dit à l'issue d'une réunion de quelques heures, il faut "former un comité pour poursuivre le dialogue (...) pour en finir avec la division et parvenir à l'unité nationale palestinienne".

Il a encore dit espérer "une réunion prochaine en Egypte pour annoncer la fin de la division".

«Peu de sérieux»

Mais pour le politologue gazaoui Moukhaimer Abou Saada, la formation d'un comité n'est "pas rassurante et montre le peu de sérieux" des participants.

"Si vous voulez tuer quelque chose, formez un comité", affirme-t-il à l'AFP.

"Former un comité ne met pas fin à la division et ne donne pas de date pour des élections", poursuit-il encore. "Face à un gouvernement israélien d'extrême droite, les factions n'ont pas pris de mesures concrètes".

Les Palestiniens, eux, ont une nouvelle fois réclamé de leurs dirigeants un front uni.

Des centaines de Gazaouis ont manifesté en divers endroits de la petite langue de terre surpeuplée et ravagée par la pauvreté pour réclamer la "fin de la division", ont constaté des journalistes de l'AFP.

Sur les réseaux sociaux, d'autres tournaient en dérision la réunion d'El-Alamein, dont le nom signifie en arabe "les deux drapeaux".

Le choix de cette ville "montre bien que le Fatah et le Hamas ont chacun un drapeau différent", ironise un internaute gazaoui.

Le Hamas, lui, a réclamé des élections générales, jusqu'ici sans cesse repoussées.

«Redessiner l'OLP»

"Il faut redessiner l'Organisation de libération de la Palestine (OLP)", l'ombrelle qui chapeaute l'ensemble des factions palestiniennes à l'exception du Hamas et du Djihad islamique, et "former un nouveau Parlement inclusif sur la base d'élections démocratiques libres", a affirmé M. Haniyeh à l'ouverture de la réunion.

L'OLP est "l'unique représentant légitime du peuple palestinien", a répondu M. Abbas, exhortant à "la résistance populaire pacifique" alors que le Hamas appelle à "la résistance totale".

L'un des dirigeants du Djihad islamique, Khaled al-Batch, a affirmé avoir "espéré une réaction de Mahmoud Abbas aux doléances et aux appels à la libération" des membres de plusieurs factions arrêtés en Cisjordanie.

Mais, a-t-il poursuivi, "nous avons été surpris par les incursions sécuritaires inédites" des forces palestiniennes contre les militants du Djihad.

Les violences liées au conflit israélo-palestinien ont fait plus de 230 morts depuis janvier - au moins 203 Palestiniens, 27 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.

Au Liban, cinq militaires du Fatah et un islamiste ont été tués samedi et dimanche dans des affrontements dans le plus grand camp palestinien, Aïn el-Héloué, qui échappe à l'autorité du gouvernement.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a estimé cette flambée de violence "suspecte dans le contexte régional et international actuel". Les dirigeants palestiniens à El-Alamein n'ont toutefois pas commenté ces événements.


Gaza: un hôpital affirme que les forces israéliennes procèdent à une «évacuation forcée» des locaux

Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
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  • L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux
  • L'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar est le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza"

GAZA: L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux dans le territoire palestinien où l'armée poursuit son offensive.

"Les forces d'occupation israéliennes procèdent actuellement à l'évacuation forcée des patients et du personnel médical à l'intérieur de l'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar, le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza", a déclaré l'hôpital dans un communiqué. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.


L'envoyé spécial américain pour la Syrie à Damas

Depuis la chute d'Assad, les relations entre le nouveau pouvoir syrien et les Etats-Unis se sont progressivement améliorées. Fin décembre, une délégation américaine conduite par Barbara Leaf, responsable du Moyen-Orient au sein du département d'Etat, s'était rendue à Damas pour un premier contact avec les nouveaux dirigeants syriens. (AFP)
Depuis la chute d'Assad, les relations entre le nouveau pouvoir syrien et les Etats-Unis se sont progressivement améliorées. Fin décembre, une délégation américaine conduite par Barbara Leaf, responsable du Moyen-Orient au sein du département d'Etat, s'était rendue à Damas pour un premier contact avec les nouveaux dirigeants syriens. (AFP)
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  • Les photographes de l'AFP ont vu la bannière étoilée hissée à l'intérieur de la résidence de l'ambassadeur, située à quelques centaines de mètres de l'ambassade américaine dans le quartier d'Abou Roummaneh, au milieu de strictes mesures de sécurité
  • L'ambassade américaine en Syrie avait été fermée lors de la répression par Assad d'un soulèvement pacifique en 2011 qui a dégénéré en guerre civile

DAMAS: L'émissaire américain pour la Syrie, Thomas Barrack, est arrivé jeudi à Damas, selon l'agence officielle Sana, une nouvelle étape dans le rapprochement entre les deux pays après la chute de Bachar al-Assad.

M. Barrack, également ambassadeur en Turquie, a inauguré avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, la résidence de l'ambassadeur américain dans la capitale syrienne, a indiqué Sana.

Les photographes de l'AFP ont vu la bannière étoilée hissée à l'intérieur de la résidence de l'ambassadeur, située à quelques centaines de mètres de l'ambassade américaine dans le quartier d'Abou Roummaneh, au milieu de strictes mesures de sécurité.

L'ambassade américaine en Syrie avait été fermée lors de la répression par Assad d'un soulèvement pacifique en 2011 qui a dégénéré en guerre civile.

L'envoyé spécial du président Donald Trump pour la Syrie avait rencontré le 24 mai à Istanbul le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh, après la levée des sanctions américaines envers Damas.

Cette rencontre était intervenue à la suite de la réunion à Ryad entre Donald Trump et Ahmad al-Chareh, qui avait renversé, à la tête d'une coalition islamiste, le pouvoir de Bachar al-Assad en décembre.

"Tom comprend qu'il y a un grand potentiel à travailler avec la Syrie pour stopper le radicalisme, améliorer les relations et assurer la paix au Moyen-Orient", a affirmé le président américain dans un post sur X du Département d'Etat jeudi.

Le dernier ambassadeur en poste en Syrie, Robert Ford, avait été déclaré persona non grata après avoir défié le pouvoir syrien en se rendant en 2011 à Hama, ville assiégée par l'armée à 210 km au nord de Damas, et théâtre d'une manifestation monstre contre le régime.

Depuis la chute d'Assad, les relations entre le nouveau pouvoir syrien et les Etats-Unis se sont progressivement améliorées. Fin décembre, une délégation américaine conduite par Barbara Leaf, responsable du Moyen-Orient au sein du département d'Etat, s'était rendue à Damas pour un premier contact avec les nouveaux dirigeants syriens.


Trêve à Gaza: la proposition américaine acceptée par Israël ne répond pas aux demandes du Hamas

Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu'à 70, et la remise par le Hamas de 10 otages vivants et 9 morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d'otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine. (AFP)
Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu'à 70, et la remise par le Hamas de 10 otages vivants et 9 morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d'otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine. (AFP)
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  • La proposition américaine de trêve à Gaza à laquelle Washington dit avoir reçu l'assentiment d'Israël "ne répond pas aux demandes de notre peuple", a déclaré jeudi soir à l'AFP Bassem Naïm, un des dirigeants en exil du Hamas
  • "Israël a signé cette proposition avant qu'elle ne soit envoyée au Hamas" et "les discussions se poursuivent"

GAZA: La proposition américaine de trêve à Gaza à laquelle Washington dit avoir reçu l'assentiment d'Israël "ne répond pas aux demandes de notre peuple", a déclaré jeudi soir à l'AFP Bassem Naïm, un des dirigeants en exil du Hamas.

"La réponse de l'occupation (Israël, NDLR) signifie, en essence, la perpétuation de l'occupation, la poursuite des meurtres et de la famine (même pendant la période de trêve temporaire), et ne répond à aucune des demandes de notre peuple, notamment l'arrêt de la guerre et de la famine", a déclaré M. Naïm, ajoutant néanmoins que "la direction du mouvement examin(ait), avec un grand sens de la responsabilité et du patriotisme, la réponse à donner à cette proposition".

"Je peux confirmer que l'envoyé spécial (du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient Steve) Witkoff et le président ont soumis au Hamas une proposition de cessez-le-feu que Israël a approuvée et soutenue", a déclaré jeudi à Washington la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt.

"Israël a signé cette proposition avant qu'elle ne soit envoyée au Hamas" et "les discussions se poursuivent", a-t-elle ajouté.

Mais selon source proche du Hamas, "la nouvelle proposition (...) Witkoff, reçue par le Hamas via les médiateurs (l'Egypte et le Qatar, NDLR), est considérée comme un recul par rapport à la proposition (...) soumise au Hamas il y a plusieurs jours et acceptée" par le mouvement, laquelle "contenait un engagement américain concernant des négociations en vue d'un cessez-le-feu permanent."

"Il est difficile pour le Hamas d'accepter la (nouvelle) proposition tant qu'elle ne contient pas des garanties américaines (sur) des négociations en vue d'un cessez-le-feu permanent pendant la période de trêve temporaire", a ajouté cette source.

Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu'à 70, et la remise par le Hamas de 10 otages vivants et 9 morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d'otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.

De mêmes sources, le Hamas avait accepté la semaine précédente deux échanges aux mêmes conditions, mais l'un au cours de la première semaine de la trêve et l'autre au cours de la dernière semaine.