Un historien saoudien préconise de valoriser les oasis historiques du Royaume pour attirer les touristes

L’oasis d'Al-Mithnab au sud de Qassim. (SPA)
L’oasis d'Al-Mithnab au sud de Qassim. (SPA)
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Publié le Mercredi 27 septembre 2023

Un historien saoudien préconise de valoriser les oasis historiques du Royaume pour attirer les touristes

  • Le Dr Khalil al-Muaiqil, chercheur en antiquités de la péninsule Arabique, précise que la région constitue le plus ancien habitat connu des hommes préhistoriques
  • Il indique à Arab News qu'en raison de ses composantes historiques, archéologiques et environnementales, une ancienne oasis devrait être une importante destination touristique

LA MECQUE: Un historien saoudien suggère que le riche patrimoine archéologique et naturel du Royaume soit valorisé pour inciter un plus grand nombre de touristes étrangers à visiter le pays.

Le Dr Khalil al-Muaiqil, chercheur en antiquités de la péninsule Arabique, précise que la région constitue le plus ancien habitat connu des hommes préhistoriques, le site d'Al-Shuwaihatiya à Al-Jouf, datant d’1,3 million d'années, étant reconnu comme le plus ancien site archéologique de l’Asie occidentale.

M. Al-Muaiqil affirme que la plupart des oasis historiques de la péninsule Arabique existent encore aujourd'hui, dans des régions telles que Dumat al-Jandal, Taima, AlUla et Khaybar, et que d'autres oasis avaient disparu il y a longtemps, comme à Al-Faw et Al-Jarha.

Il indique à Arab News qu'en raison de ses composantes historiques, archéologiques et environnementales, une ancienne oasis devrait être une importante destination touristique.

«L’homme s’est installé dans diverses régions de la péninsule Arabique au cours de la préhistoire. Des milliers de sites datant du paléolithique et du mésolithique ont été répertoriés», précise-t-il.

Le Dr Khalil al-Muaiqil explique que durant ces périodes, la région était caractérisée par une végétation dense et de fortes précipitations. «C’est pour cette raison qu’il existe un si grand nombre de sites de l'Âge de pierre dans le Quart Vide et le désert de Néfoud, ce qui confirme que ces déserts étaient couverts d'arbres et de végétation avant de se transformer en déserts en raison des changements climatiques majeurs de l'ère néolithique, qui remonte à la période comprise entre le Xe millénaire et le VIe millénaire av. J.-C.»

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Dr Khalil al-Muaiqil, chercheur en antiquités de la péninsule Arabique. (Photo fournie)

Selon M. Al-Muaiqil, le modèle de peuplement est passé d'un modèle de chasseurs en quête de nourriture à un modèle de personnes sédentaires préparant leur propre nourriture. Le creusement de puits, la construction de bassins, de réservoirs d'eau et de barrages rudimentaires ont permis à l'homme de se tourner vers l'agriculture, la production alimentaire et la construction de villes et de villages agricoles.

«Ce changement climatique, qui a conduit à la formation des grands déserts du Quart Vide, du Néfoud et du Dahna, a incité les hommes de l'Antiquité à rechercher des sites d'implantation appropriés, dans lesquels ils pouvaient trouver des sources d'eau souterraine proches de la surface et des terres fertiles propices à l'agriculture. Certains chercheurs estiment que la période du IIIe millénaire et du IIe millénaire av. J.-C. est celle de la formation des oasis dans la plupart des régions de la péninsule Arabique.»

Il souligne que le travail de ceux qui s’implantaient ainsi et le réseau de pistes qu’ils ont tracé au fil du temps «se sont transformés en routes pour les caravanes marchandes à partir de la fin du IIe millénaire av. J.-C. Ces régions sont ensuite devenues des centres pour les royaumes arabes du sud, du centre, du nord et de l’est de la péninsule Arabique.»

Selon le Dr Khalil al-Muaiqil, le royaume de Douma est apparu au nord de la péninsule Arabique, et les royaumes de Dedan et Lihyan sont apparus à AlUla, avec notamment le royaume de Taima au nord d'AlUla.

«Ces royaumes ont joué un rôle crucial dans l'évolution de l'ancienne civilisation arabe et ils ont fourni les éléments culturels qui ont exercé une influence sur les régions situées au nord, telles que la Mésopotamie et le Levant», explique-t-il.

«Ces influences apparaissent clairement dans les premières périodes qui ont coïncidé avec les migrations humaines qui ont émergé des différentes zones de la péninsule vers ces régions, emportant avec elles leur culture. C’est ce qui s’est produit lorsque les armées islamiques sont parties répandre l’appel à l’islam. Les habitants de la péninsule Arabique ont apporté leur culture, ce qui a contribué au développement de l’architecture et des arts islamiques et à l’aménagement des villes islamiques.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Djeddah : Un atelier de thérapie par le théâtre explore le pouvoir réparateur de l'expression

La psychologue Lujain Faqerah et l'acteur Abdul Al-Shareef, au centre, avec les participants à l'atelier de thérapie par le théâtre à Djeddah. (Photo Fournie)
La psychologue Lujain Faqerah et l'acteur Abdul Al-Shareef, au centre, avec les participants à l'atelier de thérapie par le théâtre à Djeddah. (Photo Fournie)
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  • Faqerah a déclaré à Arab News : « Le théâtre s'intègre naturellement dans nos réactions et situations quotidiennes. »
  • Elle a clairement indiqué que la thérapie par le théâtre ne consiste pas à jouer, mais à exprimer ce qui se cache derrière  les émotions, les souvenirs ou les conflits internes.

DJEDDAH : un atelier de thérapie par le théâtre a récemment été organisé sur le thème « Dans le théâtre, nous trouvons le pouvoir d'exprimer, et dans l'expression, nous trouvons le pouvoir de guérir », au cinéma Al-Balad.

Dirigé par Lujain Faqerah, psychologue senior et superviseure en arts créatifs, en collaboration avec l'acteur et scénariste Abdul Al-Shareef, cet atelier a exploré l'utilisation de la thérapie par le théâtre dans la vie quotidienne et le travail créatif.

Les participants, parmi lesquels figuraient des thérapeutes, des créatifs et d'autres professionnels, ont appris comment le théâtre peut favoriser la conscience émotionnelle, la guérison et la connexion.

L'atelier a montré comment les techniques thérapeutiques basées sur le théâtre peuvent aider les gens à accéder à des comportements inconscients, à favoriser l'expression de soi et à améliorer les pratiques créatives telles que l'écriture de scénarios et le jeu d'acteur. 

« Le théâtre s'intègre naturellement dans nos réactions et situations quotidiennes, a déclaré Faqerah à Arab News. Dans un cadre thérapeutique, il nous aide à observer ces interactions et à réfléchir à un niveau plus profond à nos gestes et mouvements inconscients qui peuvent en dire long sur notre personnalité. »

Elle a clairement indiqué que la thérapie par le théâtre ne consiste pas à jouer, mais à exprimer ce qui se cache derrière  les émotions, les souvenirs ou les conflits internes. Faqerah a déclaré : « Le mot « théâtre » a une connotation négative, à tel point que les gens le rejettent avant même d'essayer.

La thérapie par le théâtre ne dépend pas de vos talents d'acteur ou de votre expérience préalable, mais plutôt de votre capacité à vous exprimer et des défis que vous rencontrez. » 

Sa découverte de la thérapie par le théâtre a été transformatrice. « J'ai été surpris de voir apparaître une partie cachée de moi-même, plus audacieuse et plus confiante. Lorsque j'ai commencé à observer les avantages de cette partie de moi, j'ai décidé de l'intégrer à ma pratique professionnelle. »

Al-Shareef a apporté une perspective créative en tant qu'acteur et scénariste novice en thérapie par le théâtre, mais intéressé par ses techniques.

« En tant qu'acteur et écrivain, j'ai trouvé cette expérience de supervision et de thérapie par le théâtre fascinante. C'est un outil que je suis prêt à explorer et à approfondir pour améliorer ma vie et ma pratique », a-t-il déclaré.

« La thérapie par le théâtre n'est pas réservée qu'aux artistes. Les techniques peuvent être intégrées à la routine quotidienne de chacun, en tenant compte des défis spécifiques à chaque personne. » 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Au Caire, le grand écran de Zawya défend le cinéma indépendant

À contre-courant des multiplexes du Caire saturés de superproductions et de comédies locales, Zawya défend dans la capitale égyptienne un cinéma alternatif, tremplin pour les jeunes réalisateurs. (AFP)
À contre-courant des multiplexes du Caire saturés de superproductions et de comédies locales, Zawya défend dans la capitale égyptienne un cinéma alternatif, tremplin pour les jeunes réalisateurs. (AFP)
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  • Adossé à Misr International Films - la société fondée par le célébrissime réalisateur Youssef Chahine en 1972 -, Zawya bénéficie d’un financement pérenne, qui lui permet de tenir bon, dans un pays longtemps considéré comme l'"Hollywood du monde arabe"
  • "On dit souvent que l’Égypte a de la chance d’avoir une grande industrie cinématographique", explique Maged Nader, un réalisateur indépendant. "Mais la vérité est que cette industrie ne fonctionne que selon des logiques commerciales"

LE CAIRE: À contre-courant des multiplexes du Caire saturés de superproductions et de comédies locales, Zawya défend dans la capitale égyptienne un cinéma alternatif, tremplin pour les jeunes réalisateurs.

Né dans l’élan artistique qui a suivi la révolution de 2011 ayant renversé l’autocrate Hosni Moubarak, Zawya reste l’un des derniers bastions de la scène underground de cette époque. Ailleurs, elle recule face aux pelleteuses qui remodèlent le centre-ville.

Adossé à Misr International Films - la société fondée par le célébrissime réalisateur Youssef Chahine en 1972 -, Zawya bénéficie d’un financement pérenne, qui lui permet de tenir bon, dans un pays longtemps considéré comme l'"Hollywood du monde arabe".

"On dit souvent que l’Égypte a de la chance d’avoir une grande industrie cinématographique", explique Maged Nader, un réalisateur indépendant. "Mais la vérité est que cette industrie ne fonctionne que selon des logiques commerciales".

Alors, Zawya préfère les chemins de traverse.

"C’est un cinéma pour les films qui ne trouvent pas leur place dans les salles traditionnelles", résume son fondateur, Youssef Shazly, fils de la cinéaste Marianne Khoury et petit-neveu de M. Chahine.

Un écran pour devenir cinéaste 

Depuis 2014, la programmation annuelle, mêlant courts-métrages, documentaires, films internationaux et productions locales underground, a fidélisé une petite communauté passionnée.

"Ici, c’est comme notre maison", lance Lujain, une jeune comédienne de 24 ans, dans la longue file d’attente qui serpente devant le guichet. Les tarifs y sont fixes, 100 livres égyptiennes (environ 2 euros).

Ce soir, c’est "My Name is Dahab" qui est à l’affiche. Un court-métrage tourné au Kenya, où l’on suit un adolescent qui s’efforce d'honorer le dernier voeu de son petit frère emporté par la faim.

Le festival du court-métrage, organisé par Zawya chaque printemps, est aujourd’hui l’un des rares tremplins pour les cinéastes émergents, souvent écartés des circuits classiques.

"Je ne me pensais pas réalisateur jusqu’à ce que Zawya projette mon film sur grand écran", confie à l’AFP Michael Samuel, 24 ans, replié vers la publicité malgré son amour pour le cinéma.

Pour beaucoup, cette reconnaissance - de leurs pairs, mentors et du public - est essentielle. "Zawya a poussé davantage de personnes à réaliser leurs films, car il y avait enfin un endroit pour les projeter", souligne Mohamed Said, manager du lieu.

Le réalisateur autodidacte Mostafa Gerbeii, 26 ans, se souvient encore de son premier tournage. Il n’avait ni studio, ni moyens.

"Les équipes de Zawya ont été extrêmement généreuses et nous ont prêté leur salle gratuitement pour une journée entière" de tournage.

Le tarif aurait pu atteindre les 100.000 livres égyptiennes (environ 1.850 euros), "ils l'ont fait passer à zéro", sourit M. Gerbeii.

Censure 

Comme toutes les salles de cinéma en Égypte, Zawya doit toutefois composer avec la censure: une phrase trop audacieuse, une scène trop explicite, et le couperet tombe.

"Avec le temps, on apprend à deviner ce qui passera ou non", à négocier chaque plan pour qu’il puisse être vu, confie Youssef Shazly.

"Il y a tellement de talent autour de Zawya", dit-il. "Mais existe-t-il autant d’opportunités que de talents?"

Installé au 15 de la rue Emad-el-Din, Zawya perpétue dans tous les cas la riche tradition artistique développée autour de la place Tahrir.

"C’est un quartier particulier avec une saveur tout aussi particulière de vie artistique et intellectuelle", observe Chihab Al-Khachab, professeur à Oxford et auteur de l'essai "Making Film in Egypt".

Dès la fin du XIXe siècle, le centre-ville abritait les plus grands théâtres, cinémas et cabarets du pays, berceaux des grandes figures du cinéma et de la musique arabes.

Et tout au long du XXe siècle, écrivains, artistes et militants s’y sont retrouvés dans les bars, librairies ou cafés littéraires.

 


Dior : Jonathan Anderson nommé directeur artistique des collections femme

Jonathan Anderson assiste à la première du film « Queer » lors du 62e Festival annuel du film de New York au Film at Lincoln Center, le 6 octobre 2024 à New York. Michael Loccisano/Getty Images pour FLC/AFP (Photo par Michael Loccisano / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Jonathan Anderson assiste à la première du film « Queer » lors du 62e Festival annuel du film de New York au Film at Lincoln Center, le 6 octobre 2024 à New York. Michael Loccisano/Getty Images pour FLC/AFP (Photo par Michael Loccisano / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
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  • Il devient ainsi le premier styliste à avoir la charge des deux lignes de la maison phare de LVMH.
  • Âgé de 40 ans, il est considéré comme l'un des enfants prodiges de la mode.

PARIS : Après des mois de spéculations, le créateur Jonathan Anderson a été nommé lundi directeur artistique des collections Femme de Dior, en remplacement de Maria Grazia Chiuri. Il devient ainsi le premier styliste à avoir la charge des deux lignes de la maison phare de LVMH.

« Jonathan Anderson est l'un des plus grands talents créatifs de sa génération. Son incomparable signature artistique sera un atout essentiel pour écrire le prochain chapitre de l'histoire de la Maison Dior », s'est réjoui Bernard Arnault, PDG de LVMH, dans un communiqué.

Dans le même texte, le créateur évoque « l'immense honneur » que représente pour lui cette nomination. Il était arrivé mi-avril à la tête de Dior Homme et présentera sa première collection pour cette ligne le 27 juin lors de la prochaine Fashion Week parisienne.

Le styliste nord-irlandais avait quitté mi-mars Loewe, également propriété du groupe LVMH, marque espagnole classique à qui il a donné un coup de fouet pendant les onze années à sa tête, au point d'en faire l'une des préférées des célébrités.

Âgé de 40 ans, il est considéré comme l'un des enfants prodiges de la mode. Pendant des années, les défilés de Loewe ont été le point de rencontre des stars du 7^e art, de Timothée Chalamet à Pedro Almodóvar en passant par Tilda winton. Plusieurs d'entre elles ont été les ambassadrices de la marque. 


Après avoir été formé à la London School of Fashion, Jonathan Anderson a fait ses débuts dans le département marketing de Prada, puis a créé sa propre marque en 2008 : JW Anderson. Chez Loewe, il s'est forgé une réputation de créateur aux coupes impeccables, utilisant avec générosité des matériaux nobles tels que le cuir et le métal.

Il succède à Maria Grazia Chiuri à la tête des collections Femme de Dior, qui a quitté son poste jeudi après l'avoir occupé pendant neuf ans.

Depuis des mois, le nom de ce discret quadragénaire circulait pour prendre les rênes de Dior.

« Ce serait d'une certaine façon une sorte de nouveau chapitre, avec peut-être l'idée de tisser des liens et d'avoir une plus grande cohérence entre les collections pour hommes et pour femmes, et donc d'avoir quelque chose d'impactant pour les consommateurs », décryptait avant cette annonce pour l'AFP Serge Carreira, professeur affilié à Sciences Po et spécialiste de l'industrie du luxe. Et ce, alors que LVMH et l'ensemble du secteur du luxe traversent un ralentissement de leur croissance. 

Après la nomination de Matthieu Blazy, Franco-Belge, chez Chanel en décembre, mais qui ne présentera sa première collection qu'en octobre, celle de Jonathan Anderson chez Dior est sans aucun doute le plus gros événement du vaste mercato qui agite la mode ces derniers mois.

Âgés de 40 ans, ces deux hommes discrets sont désormais à la tête des plus grandes maisons de couture françaises. Si, dans les deux cas, leur réputation les précède, Jonathan Anderson est toutefois plus connu et reconnu que son confrère.