La visite du PM japonais, une «occasion précieuse» d'approfondir les liens entre Riyad et Tokyo

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, lors des cérémonies d'accueil au palais Al-Salam à Djeddah, dimanche (Photo, SPA).
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, lors des cérémonies d'accueil au palais Al-Salam à Djeddah, dimanche (Photo, SPA).
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Publié le Lundi 17 juillet 2023

La visite du PM japonais, une «occasion précieuse» d'approfondir les liens entre Riyad et Tokyo

  • «Nous espérons que la visite accélérera les échanges entre l'Arabie saoudite et le Japon dans les domaines de l'économie, de l'énergie, des technologies vertes et de la culture»
  • Selon le conseiller, le Japon doit redoubler d'efforts en matière d'égalité des sexes et il peut s'inspirer des nouvelles mesures introduites par l'Arabie saoudite.

DJEDDAH: Le Japon espère que la visite de son Premier ministre en Arabie saoudite permettra d'accélérer la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, a déclaré dimanche à Arab News Japan Noriyuki Shikata, secrétaire du Cabinet pour les affaires publiques auprès du Premier ministre japonais.

M. Shikata a également déclaré qu'il était conscient des réformes en cours en Arabie saoudite, qui a récemment dépassé le Japon en matière de réduction de l'écart entre les hommes et les femmes, selon des chiffres récents publiés par le Forum économique mondial.

Le Japon est conscient de la nécessité de déployer davantage d'efforts en matière d'égalité entre les hommes et les femmes, a déclaré M. Shikata, ajoutant que les deux pays pouvaient apprendre l'un de l'autre.

«Nous pouvons apprendre l'un de l'autre car l'Arabie saoudite introduit de nouvelles mesures politiques liées à l'égalité des sexes», a-t-il noté.

M. Shikata a fait part de ses observations avec l'arrivée à Djeddah, dimanche après-midi, du Premier ministre japonais, Fumio Kishida.

Il a été rejoint par une délégation d'hommes d'affaires japonais, prêts à explorer une Arabie saoudite regorgeant d'opportunités d'investissement et de coopération.

Plus tard dans la journée, M. Kishida, qui effectue une tournée en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar, a assisté à la table ronde entre l'Arabie saoudite et le Japon, en compagnie du ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih.

L'objectif principal de cet événement était de renforcer les liens économiques et d'investissement entre l'Arabie saoudite et le Japon.

M. Shikata a décrit la visite de M. Kishida comme une «occasion précieuse» d'approfondir les liens entre les deux nations. «À Djeddah, Kishida discute de la manière dont nous pouvons développer notre coopération, y compris dans les domaines économiques», a-t-il déclaré.

«L'Arabie saoudite travaille d'arrache-pied sur la Vision 2030 pour la réforme de l'économie saoudienne et la diversification de ses industries.»

Quelques heures après son arrivée, le Premier ministre, Fumio Kishida, a participé dimanche à Djeddah à une table ronde entre l'Arabie saoudite et le Japon (Photo, SPA).

M. Shikata a expliqué que le Japon dépendait de l'Arabie saoudite pour ses importations de pétrole, mais qu'il avait l'intention de s'en inspirer. «Nous souhaitons passer à de nouveaux domaines d'énergie décarbonée, y compris l'hydrogène ou l'ammoniac. Nous considérons l'Arabie saoudite comme une excellente occasion de produire de l'énergie verte ou bleue pour l'avenir», a-t-il affirmé.

«Nous espérons que cette visite permettra d'accélérer les échanges entre les deux pays.»

Selon M. Shikata, l'un des principaux sujets de discussion de M. Kishida est la transition vers l'énergie propre, un domaine dans lequel le Japon souhaite collaborer davantage avec l'Arabie saoudite.

«Nous devons encourager la croissance des énergies vertes. Certaines des entreprises japonaises actuellement en visite à Djeddah cherchent à développer de nouvelles solutions pour la transition verte», a-t-il noté.

«Nous pensons que si davantage de Japonais, y compris des hommes d'affaires, visitent l'Arabie saoudite, ils trouveront davantage d'opportunités de coopération.»

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane (à droite) rencontre le Premier ministre japonais Fumio Kishida (2e à gauche) au palais Al-Salam à Djeddah, dimanche (Photo, SPA).

M. Shikata a déclaré que M. Kishida avait l'intention de proposer un «centre mondial de l'énergie verte».

«Ce voyage mondial de l'énergie verte pourrait inclure l'hydrogène dans la chaîne d'approvisionnement ou des matériaux verts, comme l'acier vert et tout ce qui est lié à la chaîne d'approvisionnement», a-t-il ajouté.

«Nous espérons parvenir à des accords sur ce sujet. Nous espérons que Kishida proposera cette idée.»

M. Shikata estime que les relations entre le Royaume et le Japon sont à l'aube d'une transformation. Selon lui, le Japon a importé une grande partie de son pétrole d'Arabie saoudite, mais dans 10 à 20 ans, la composition de la chaîne d'approvisionnement énergétique pourrait être différente.

«Le Japon étant très dépendant du Royaume en matière d'énergie, nous pensons que ce partenariat étroit pourrait constituer une base solide pour les projets futurs», a-t-il déclaré.

En ce qui concerne la sécurité et la paix régionales, M. Shikata a déclaré que le Japon «saluait» le nouvel accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran.

Noriyuki Shikata, secrétaire du cabinet pour les affaires publiques auprès du Premier ministre du Japon (Photo, ANJP).

«Nous avons des liens diplomatiques avec l'Iran, et l'amélioration des relations entre les deux pays est une bonne nouvelle pour la région», a-t-il affirmé.

Le Japon a joué un rôle actif pour garantir la paix et la sécurité dans la région, notamment dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

«Le Japon s'efforce d'être constructif dans le processus de paix au Moyen-Orient et nous sommes opposés à toute modification du statu quo de la part de l'une ou l'autre des parties», a indiqué M. Shikata.

«Le Japon a pris l'initiative de fournir une aide humanitaire aux réfugiés palestiniens. Nous espérons que les problèmes seront réglés de manière pacifique. Nous souhaitons apporter notre soutien.»

Il a ajouté que le Japon était conscient de la position de l'Arabie saoudite sur la situation, et que le pays asiatique était «désireux» de soutenir les efforts du Royaume.

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, lors d’entretiens bilatéraux avec le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, (2e à gauche) à Tokyo, le 28 septembre 2022 (Photo, AFP).

Le Japon participe également à des projets de reconstruction au Yémen par l'intermédiaire des Nations unies et espère promouvoir la paix dans ce pays.

Passant à d'autres sujets géopolitiques, M. Shikata a souligné que M. Kishida avait imposé des sanctions à la Russie depuis son invasion de l'Ukraine en février de l'année dernière.

«Le Japon ayant souffert d'une catastrophe nucléaire en 2011, la partie ukrainienne s'attend à ce qu'elle soutienne le redressement et la reconstruction du pays après un cessez-le-feu», a déclaré M. Shikata.

Bien que le Japon et l'Arabie saoudite coopèrent dans des domaines tels que les énergies renouvelables, M. Shikata a déclaré à Arab News Japan que les développements culturels étaient aussi importants.

«Je pense comprendre que le prince héritier Mohammed ben Salmane est un grand fan d'anime», a-t-il déclaré, soulignant que le fonds souverain saoudien, le Fonds d'investissement public, a fait des «investissements dans l'industrie du divertissement», l'un d'entre eux étant «conséquent dans Nintendo».

«Étant donné que les Saoudiens apprécient la culture pop japonaise ou les dessins animés, je pense qu'il y a de la place pour que de jeunes étudiants saoudiens viennent au Japon et commencent à étudier le japonais parce qu'ils s'intéressent aux dessins animés», affirme M. Shikata.

La société saoudienne Manga Productions a signé un partenariat avec la société japonaise Tsubasa Co. pour produire et distribuer Olive et Tom et divers autres projets (Photo fournie).

Il a ajouté que l'anime à succès Olive et Tom ou Captain Majid dans le monde arabe peut être une occasion d'échanges culturels.

Alors que l'Arabie saoudite vise à accueillir l'exposition universelle de 2030, plusieurs pays ont exprimé leur soutien à sa candidature avant le vote final de novembre.

«L'Arabie saoudite est un très bon candidat et nous espérons que le pavillon saoudien sera très populaire lors de l'exposition universelle d'Osaka et du Kansai en 2025», a déclaré M. Shikata.

«Je suis sûr que l'Arabie saoudite sera un candidat très compétitif pour accueillir de tels événements.»

M. Kishida se rendra aux Émirats arabes unis et au Qatar pour poursuivre son premier voyage au Moyen-Orient depuis son entrée en fonction en 2021.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Faisal ben Farhane estime que l'entrée de l'aide à Gaza ne peut être liée à un cessez-le-feu

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré que l'entrée de l'aide à Gaza ne pouvait être liée à un cessez-le-feu. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré que l'entrée de l'aide à Gaza ne pouvait être liée à un cessez-le-feu. (AFP)
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  • Le sommet extraordinaire conjoint arabe et islamique a discuté de l'évolution de la situation dans l'enclave, ainsi que des efforts visant à instaurer un cessez-le-feu immédiat et durable
  • Le ministre saoudien a déclaré que tout déplacement de Palestiniens était catégoriquement rejeté. Il a ajouté que le Royaume appréciait les efforts de l'Égypte et du Qatar dans les négociations sur le cessez-le-feu


ANTALYA : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré que l'entrée de l'aide à Gaza ne pouvait être liée à un cessez-le-feu.

M. Ben Farhane a déclaré que la communauté internationale devait faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il autorise l'acheminement de l'aide à Gaza.

Le sommet extraordinaire conjoint arabe et islamique a discuté de l'évolution de la situation dans l'enclave, ainsi que des efforts visant à instaurer un cessez-le-feu immédiat et durable.

Le ministre saoudien a déclaré que tout déplacement de Palestiniens était catégoriquement rejeté. Il a ajouté que le Royaume appréciait les efforts de l'Égypte et du Qatar dans les négociations sur le cessez-le-feu.

La réunion a également souligné la nécessité de poursuivre les efforts pour permettre au peuple palestinien d'exercer ses droits inhérents.


A Gaza, la Défense civile annonce dix morts dont sept enfants dans une frappe israélienne

Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes. (AFP)
Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes. (AFP)
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  • L'armée israélienne a dit examiner ces informations. Dans un communiqué, elle a annoncé avoir frappé une quarantaine de "cibles terroristes" dans le territoire palestinien assiégé ces dernières 24 heures
  • A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a mis en cause les actions d'Israël, estimant qu'elles menaçaient la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé vendredi la mort de 10 membres d'une même famille victime d'une frappe israélienne nocturne dans le sud de la bande de Gaza, au moment où l'ONU constate que des dizaines de frappes ces dernières semaines entraînent la mort "uniquement des femmes et des enfants".

Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes.

L'armée israélienne a dit examiner ces informations. Dans un communiqué, elle a annoncé avoir frappé une quarantaine de "cibles terroristes" dans le territoire palestinien assiégé ces dernières 24 heures.

A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a mis en cause les actions d'Israël, estimant qu'elles menaçaient la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire.

Elle a pointé les destructions mais aussi "l'idée répétée que les Gazaouis devraient quitter complètement le territoire".

Vendredi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, a appelé, à l'issue d'une réunion avec ses homologues régionaux en Turquie, à exercer une "pression maximale pour garantir" l'acheminement de l'aide vers Gaza, en proie à une crise humanitaire majeure.

Ramener les otages 

Mettant fin à une trêve de deux mois avec le Hamas, Israël a repris ses bombardements le 18 mars dans la bande de Gaza. Plus de 1.500 personnes ont été tuées depuis, portant à 50.912 le nombre de morts dans cette guerre déclenchée au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

Des efforts pour revenir à un cessez-le-feu sont restés infructueux.

Des médias israéliens ont cependant rapporté vendredi que l'Egypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

Selon le Times of Israël, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de huit otages vivants et de huit corps en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté réaffirmé son engagement à ramener les otages capturés lors de l'attaque du Hamas et toujours retenus dans la bande de Gaza, dans un message pour Pessah, la Pâque juive.

Ces propos surviennent alors que Donald Trump a fait état de progrès dans les négociations sur la libération d'otages, le président américain ayant déclaré jeudi, lors d'une réunion de son cabinet, que "nous approchons du moment où nous pourrons les récupérer".

A Khan Younès, des images tournées par l'AFP vendredi sur les lieux de la frappe israélienne montrent des secouristes évacuant des corps dans des sacs blancs et des couvertures, et les transportant dans des ambulances vers un hôpital.

La maison de la famille al-Farra a été complètement éventrée, des gravats et objets personnels (une chaussure de sport, un ballon de football vert) jonchant le sol tout autour.

Des témoins ont aussi fait état de tirs continus et intensifs de chars israéliens dans la matinée de vendredi à Khan Younès.

"Uniquement des femmes et des enfants" 

Le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a par ailleurs exhorté les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Gaza, également dans le nord, à évacuer leur domicile.

"Au cours de la nuit, les troupes ont intensifié leurs opérations terrestres dans le couloir de Morag, tout en poursuivant leurs activités dans la région", a justifié l'armée dans un communiqué, faisant référence à la zone tampon récemment annoncée dans le sud entre les villes de Rafah et Khan Younès.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a aussi dénoncé vendredi l'impact des frappes israéliennes de ces dernières semaines, déplorant un "large pourcentage d'enfants et de femmes" parmi les victimes.

"Entre le 18 mars et le 9 avril 2025, il y a eu environ 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes pour déplacés" et pour "36 frappes répertoriées et corroborées" par le Haut-Commissariat, les victimes "étaient uniquement des femmes et des enfants jusqu'à présent".

L'armée israélienne répète que les combattants palestiniens se réfugient parmi les civils utilisés selon elle comme boucliers, ce que le Hamas dément.


Saleh: «Le Yémen n'est pas un champ de bataille pour les règlements de comptes»

Le général de brigade Tariq Mohammed Abdallah Saleh, membre du Conseil présidentiel du Yémen, observe la patrouille des garde-côtes en mer Rouge, au large de Mokha, dans la province occidentale de Taïz, le 12 décembre 2023. (AFP)
Le général de brigade Tariq Mohammed Abdallah Saleh, membre du Conseil présidentiel du Yémen, observe la patrouille des garde-côtes en mer Rouge, au large de Mokha, dans la province occidentale de Taïz, le 12 décembre 2023. (AFP)
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  • Le général de brigade Tariq Mohammed Abdallah Saleh appelle à un renforcement du soutien aux forces yéménites sur le terrain afin de rétablir l'équilibre
  •  Il a précisé que le gouvernement yéménite travaillait en étroite coordination avec les partenaires internationaux ainsi que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite

DUBAÏ: Le Yémen «n'est pas un champ de bataille pour régler des comptes, ni une partie d'un quelconque compromis extérieur», a déclaré un haut responsable du gouvernement à Asharq Al-Awsat dans un entretien exclusif.

Le général de brigade Tariq Mohammed Abdallah Saleh, membre du Conseil présidentiel du Yémen avec rang de vice-président, a également souligné que le fait de réduire le pays à un pion entre des nations puissantes engagées dans des jeux politiques compromettait sa souveraineté et la sécurité régionale.

«Le monde commettrait une erreur en acceptant que le Yémen serve de monnaie d'échange dans les négociations avec l'Iran», a déclaré M. Saleh, qui dirige également le bureau politique de la Résistance nationale. Il a également souligné l'importance stratégique du Yémen pour les routes maritimes mondiales.

M. Saleh est resté très discret depuis que les États-Unis ont intensifié leur campagne aérienne contre les Houthis, alliés de l'Iran, afin de mettre fin à la menace qu'ils font peser sur le transport maritime civil et les navires militaires dans la mer Rouge et le golfe d'Aden.

Il a également prévenu que le fait que le Yémen reste "une base pour les Gardiens de la révolution iraniens" menaçait non seulement les Yéménites, mais aussi les intérêts régionaux et internationaux.

M. Saleh a ajouté que pour parvenir à la stabilité dans ce pays ravagé par les conflits, il fallait soutenir un État national fondé sur la règle constitutionnelle et un véritable consensus populaire, et non des accords géopolitiques à court terme.

Il a appelé à renforcer le soutien aux forces yéménites sur le terrain pour rétablir l'équilibre, non pas comme un outil d'escalade, mais parce qu'il s'agit d'un impératif national pour protéger les civils et préserver les acquis durement gagnés.

Il a précisé que le gouvernement yéménite travaillait en étroite coordination avec les partenaires internationaux ainsi que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, qui soutient la légitimité au Yémen, dans le but d'obtenir un soutien accru pour la lutte nationale.

La coopération avec les partenaires régionaux et internationaux en vue de renforcer les garde-côtes du pays, en particulier en mer Rouge, artère stratégique pour le commerce mondial, se poursuit également, a déclaré le responsable yéménite.

La sécurité maritime est indissociable de la souveraineté nationale, et la défense des voies maritimes fait partie intégrante du rétablissement de l'autorité de l'État sur terre et en mer, a déclaré M. Saleh.

En ce qui concerne l'instauration de la paix au Yémen, M. Saleh a déclaré: «Tout règlement qui ne soumettrait pas les Houthis à la constitution yéménite et à l'État de droit n'aurait aucun sens. Il a écarté toute idée selon laquelle la milice pourrait être acceptée en dehors d'un cadre constitutionnel.»

«La paix ne peut être accordée à un groupe qui rejette l'État. Elle se forge lorsque l'État retrouve la capacité de faire respecter la loi et de protéger ses citoyens.»

Pour M. Saleh, la conclusion d'un accord de paix avec les Houthis – qu'il décrit comme un groupe sanguinaire qui ne s'engage pas à respecter les cadres nationaux et dont l'idéologie est ancrée dans un État ennemi – était pratiquement inexistante.

Il a accusé les Houthis de placer leurs dirigeants et les institutions liées au Corps des gardiens de la révolution iranien au-dessus des institutions de l'État yéménite.

«La gouvernance consiste à gérer les affaires du peuple sur la base de cadres communs», a déclaré M. Saleh. «Les Houthis ne respectent rien de tout cela.»

M. Saleh a directement accusé l'Iran de perpétuer le conflit par l'intermédiaire de ses mandataires armés et de faire du Yémen un otage de la violence et de la rébellion, bien que Téhéran ait toujours nié son implication.

M. Saleh a également reconnu les défis auxquels est confronté le Conseil présidentiel et a qualifié les désaccords internes de «naturels», compte tenu de la complexité de la crise au Yémen.

«En fin de compte, a-t-il déclaré, ce qui nous unit est plus important que toutes les différences.»

«Les désaccords sont naturels dans tout organe de direction, en particulier dans des conditions exceptionnelles comme celles du Yémen. Mais le plus important est notre capacité à gérer cette diversité et ces divergences tout en restant attachés à l'intérêt national.»