Jazz à La Villette: l'Afrique au coeur de la programmation

La chanteuse malienne Oumou Sangare se produit à Essaouira le 22 juin 2012 lors du Festival des musiques du monde de Gnaoua. Ce festival annuel permet aux musiciens gnaouas de se produire devant un public international et de jouer avec des musiciens étrangers. (AFP).
La chanteuse malienne Oumou Sangare se produit à Essaouira le 22 juin 2012 lors du Festival des musiques du monde de Gnaoua. Ce festival annuel permet aux musiciens gnaouas de se produire devant un public international et de jouer avec des musiciens étrangers. (AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 27 août 2023

Jazz à La Villette: l'Afrique au coeur de la programmation

  • Oumou Sangaré est à l'affiche le 6 septembre d'un festival organisé du 30 août au 10 septembre dans divers lieux du Parc de La Villette à Paris
  • Le vibraphoniste/percussionniste éthiopien Mulatu Astatke, qui jouera le 31 août, a aussi réussi la greffe entre musiques issues de la tradition, sons et grooves plus modernes

PARIS : Oumou Sangaré du Mali, l'Ethiopien Mulatu Astatke, les Nana Benz du Togo... le festival Jazz à La Villette mise beaucoup cette année sur les musiques africaines, où l'ancrage dans la tradition est souvent compatible avec une certaine forme de modernisme.

Oumou Sangaré, à l'affiche le 6 septembre d'un festival organisé du 30 août au 10 septembre dans divers lieux du Parc de La Villette à Paris, incarne cette recherche de l'équilibre, entre volonté de bousculer les codes et souci de les préserver.

"Chacun doit défendre sa culture, surtout le Wassoulou, une partie du Mali extrêmement riche parce que trois ethnies mélangées y vivent", avait-elle expliqué à l'AFP en octobre avant un concert à Marseille.

"J'ai essayé de la moderniser un peu, tout en faisant attention à ne pas trop la dénaturer", avait déclaré l'une des grandes voix du Mali, qui s'appuie sur le chant traditionnel de sa région, aux confins du Mali, de la Côte d'Ivoire et de Guinée, pour défendre dans ses textes l'émancipation de la femme.

Dès ses débuts, elle ajoute au son du n'goni -instrument ancestral- ceux d'une basse électrique ou d'un violon. "C'était du jamais vu et ça a pris !", a-t-elle confié. Dans son dernier album, "Timbuktu", des claviers et guitares -slide et Dobro- décorent l'habit traditionnel sans que celui-ci ne perde de son éclat.

"L'erreur, c'est de confondre tradition avec non créativité, comme si la tradition était quelque chose d'immuable, alors que c'est tout le contraire" en Afrique, dit le violoncelliste Vincent Segal.

"J'ai découvert les musiques africaines en écoutant enfant" la radio, "et je me souviens que j'étais transporté", raconte le musicien.

Depuis, ces musiques de l'Afrique qu'il caractérise par leur souplesse et leurs renversements rythmiques ne l'ont jamais lâché.

Entre autres projets, il tisse depuis vingt ans un lien intime avec le joueur de kora, Ballaké Sissoko. Celui-ci est le garant de la musique mandingue dans le quartette "Les Egarés", l'une des deux formations à l'affiche le 3 septembre, dont Vincent Segal est le trait d'union.

Le vibraphoniste/percussionniste éthiopien Mulatu Astatke, qui jouera le 31 août, a aussi réussi la greffe entre musiques issues de la tradition, sons et grooves plus modernes.

Vaudou digital

Au sein de l'Ethiopian Quintet, il développa dans les années 1960 à New York, où il avait émigré, une fusion unique de jazz et de musiques traditionnelles amaris, aux accents latino: l'éthio-jazz.

Retourné en Ethiopie, il fut un acteur du "swinging Addis", une musique ondulante née du mélange du tezeta (musique traditionnelle, sorte de blues local), de gammes pentatoniques et d'accords diminués, de cuivres funk, jazz ou afro-beat, d'orgue groovy et de guitares psychédéliques.

A 79 ans, il est l'une des dernières légendes vivantes du genre.

"Il y a une symétrie de la créativité et du rapport à l'héritage qui est très intéressant en Afrique, puisque finalement je n'y ai jamais entendu quelque chose d'immuable", expose Vincent Segal.

Une symétrie que l'on retrouve chez le Togo Nana Benz, un trio de femmes dont les chants rituels vaudou sont vitalisés par deux batteurs-percussionnistes et les riffs sortis d'un petit clavier électronique. Un "vaudou digital", entre tradition et modernité, encore.

Le jazz vient aussi souvent s'abreuver à la source des musiques africaines, comme celui, ondulant et voyageur, du contrebassiste Henri Texier.

"C'est une source essentielle. Sans la résonance de musique africaine, il n'y a pas de jazz", affirme le musicien qui jouera le 5 septembre avec son nouveau "septette". "L'équilibre entre le découpage du temps ternaire et binaire de la musique africaine est un apport essentiel et magique dans la musique de jazz".

Cette Afrique, Henri Texier la connaît bien, pour l'avoir parcourue à l'occasion notamment de plusieurs tournées du trio Romano-Sclavis-Texier.

D'autres formations jazz au programme du festival sont sous influence africaine: Ezra Collective et Balimaya, collectifs de la bouillonnante scène londonienne biberonnés à l'afro-beat, ou Tigre d'eau douce du saxophoniste parisien Laurent Bardainne qui lorgne plutôt vers l'Ethiopie.

"Quand on va en Afrique, on est impressionné par ce qu'on entend", souligne Henri Texier. "La musique est partout."


Israël en finale de l'Eurovision malgré les critiques

A l'intérieur de la salle, l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, a comme à l'accoutumée interdit tout drapeau autre que ceux des participants et toute bannière à message politique. (AFP).
A l'intérieur de la salle, l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, a comme à l'accoutumée interdit tout drapeau autre que ceux des participants et toute bannière à message politique. (AFP).
Short Url
  • Israël participe depuis 1973 à l'Eurovision, qu'il a remporté pour la quatrième fois en 2018
  • Vendredi, le pays faisait figure de deuxième favori pour la victoire finale derrière la Croatie et devant la Suisse, selon le comparateur de sites de paris en ligne Oddschecker.com

MALMO: Israël s'est qualifié pour la finale samedi de l'Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, où des milliers de personnes ont manifesté contre sa participation à ce concours en raison de la guerre à Gaza.

La jeune artiste Eden Golan a décroché son ticket jeudi soir avec la chanson "Hurricane", dont la version initiale avait dû être modifiée car elle faisait allusion à l'attaque du groupe islamiste Hamas qui a ensanglanté Israël le 7 octobre.

Israël intègre ainsi le groupe de 26 pays qui s'affronteront samedi pour succéder à la Suède comme lauréate de cette compétition suivie par plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs chaque année.

"Je suis si reconnaissante à tous ceux qui ont voté pour nous et qui nous ont soutenus", a déclaré l'Israélienne âgée de 20 ans. "C'est vraiment un honneur d'être ici, sur scène, de jouer et de montrer notre voix, de nous présenter avec fierté", a-t-elle souligné.

Israël participe depuis 1973 à l'Eurovision, qu'il a remporté pour la quatrième fois en 2018.

Vendredi, le pays faisait figure de deuxième favori pour la victoire finale derrière la Croatie et devant la Suisse, selon le comparateur de sites de paris en ligne Oddschecker.com.

Avant la demi-finale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déclaré que la candidate de son pays avait "déjà gagné".

"Non seulement vous participez fièrement et de manière admirable à l'Eurovision, mais vous affrontez avec succès une horrible vague d'antisémitisme", a-t-il dit dans un message vidéo adressé à la chanteuse.

Sécurité renforcée 

Près de 12.000 personnes ont manifesté jeudi dans la ville hôte contre la participation d'Israël, exprimant leur indignation face à la guerre à Gaza. Un nouveau rassemblement est prévu samedi.

"Cette année on boycotte complétement", a confié Cecilia Brudell, 31 ans, dans la foule où figurait aussi la militante pour le climat Greta Thunberg.

"Hurricane" a toutefois été interprété sans accroc ni interruption jeudi soir par Eden Golan devant les 9.000 spectateurs de la Malmö Arena, exaltés par la compétition.

A l'intérieur de la salle, l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, a comme à l'accoutumée interdit tout drapeau autre que ceux des participants et toute bannière à message politique.

La sécurité a par ailleurs été renforcée tant dans la Malmö Arena que dans le reste de cette ville du sud de la Suède, où vit la plus importante communauté d'origine palestinienne du pays et où les drapeaux palestiniens côtoient les fanions aux couleurs acidulées.

"L'UER prend toutes les précautions nécessaires pour faire de ce lieu un endroit sûr et uni pour tous", s'est félicité après la demi-finale Eden Golan, qui a fait l'objet de menaces sur les réseaux sociaux.

La neutralité du télé-crochet avait été bousculée mardi lors de la première demi-finale par le chanteur suédois Eric Saade, qui portait un keffieh palestinien autour du bras.

Un geste regretté par l'UER et par la télévision publique suédoise SVT, qui revendiquent le caractère apolitique de ce rendez-vous populaire.

Appels au boycott 

L'an dernier, l'UER avait interdit au président ukrainien Volodymyr Zelensky de s'exprimer lors du concours.

Cette année, le conflit en Ukraine a été éclipsé par la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas ont mené une attaque contre Israël qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive à Gaza, qui a fait jusqu'à présent 34.904 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Il doit y avoir des manifestations, les gens doivent exprimer leurs opinions, les gens doivent boycotter", a déclaré Magnus Børmark, candidat pour la Norvège avec son groupe Gåte, qui, comme huit autres participants ont publiquement appelé à un cessez-le-feu durable.

Les représentants de certains pays avaient envisagé de boycotter le concours pour protester contre la présence d'Israël, mais n'ont finalement pas donné suite.

100.000 visiteurs attendus 

Des renforts policiers sont venus de toute la Suède mais aussi du Danemark et de la Norvège pour sécuriser le concours.

Alors que la Suède a relevé l'an dernier son niveau d'alerte après des actes de profanation du Coran, "il n'y a pas de menace dirigée contre l'Eurovision", a assuré Jimmy Modin, un porte-parole de la police.

Pour les fans -- la ville attend jusqu'à 100.000 visiteurs samedi --, "c'est ce qui est sur scène qui est important: les contributions, les artistes et la musique, et non la politique", estime le professeur d'histoire des idées Andreas Önnerfors, spécialiste de l'Eurovision.

Presque septuagénaire, ce concours qui a été suivi en 2023 par 162 millions de téléspectateurs est "une démonstration de la tolérance européenne que l'on ne trouve pas sous d'autres formes ni dans d'autres lieux", souligne-t-il.

Au sein de la communauté juive de Malmö, certains comptent toutefois quitter la ville pour le week-end.

"Avec l'Eurovision, il y a comme une intensification. Le sentiment d'insécurité s'est accru après le 7 octobre, de nombreux juifs sont inquiets", a expliqué un porte-parole, Fredrik Sieradzki.

D'après lui, les nombreuses manifestations propalestiniennes n'ont toutefois pas donné lieu à des appels visant les juifs de la ville.

La sécurité autour de la synagogue a tout de même été renforcée et jeudi un rassemblement pro-israélien a été entouré par des policiers lourdement armés.


La disparition d’une femme est le thème de départ de la nouvelle pièce de Betty Taoutel dans « Mono Pause »

« Les gens ont commencé à me demander où j’avais disparu. Et cette question, qui revenait de manière récurrente, a fini par provoquer chez moi un déclic. J’allais faire de la disparition d’une femme le thème de départ de ma nouvelle pièce », explique Betty Taoutel (Photo: fournie)
« Les gens ont commencé à me demander où j’avais disparu. Et cette question, qui revenait de manière récurrente, a fini par provoquer chez moi un déclic. J’allais faire de la disparition d’une femme le thème de départ de ma nouvelle pièce », explique Betty Taoutel (Photo: fournie)
Short Url
  • L’histoire d’une femme qui traverse un chamboulement intérieur, exacerbé par tout ce qu’elle a vécu ces dernières années au Liban
  • Une pièce qui raconte la rencontre de deux personnes, l’une en quête de solitude et l’autre fuyant la solitude

DUBAÏ : Pour son retour au théâtre après quatre ans d’absence, l’auteure-metteuse en scène et comédienne Betty Taoutel, fait bien des mystères. « C’est l’histoire de la disparition volontaire d’une femme. Les événements se déroulent dans une maison de la montagne libanaise », raconte Betty. 

« Les gens ont commencé à me demander où j’avais disparu. Et cette question, qui revenait de manière récurrente, a fini par provoquer chez moi un déclic. J’allais faire de la disparition d’une femme le thème de départ de ma nouvelle pièce », explique la dramaturge qui, dès août 2023, va s’atteler à l’écriture de Mono Pause.

L’histoire d’une femme (qu’elle interprète elle-même) qui traverse un chamboulement intérieur, exacerbé par tout ce qu’elle a vécu ces dernières années au Liban et qui décide volontairement de disparaître pour prendre une pause. Partie se réfugier dans une maison de montagne, elle y croisera en chemin un homme. Un personnage que Taoutel, qui écrit toujours des rôles spécifiques pour ses acteurs, a spécialement concocté pour son ami le professeur Jacques Mokhbat, spécialiste des maladies infectieuses et comédien à ses heures perdues.

--
Partie se réfugier dans une maison de montagne, elle y croisera en chemin un homme. Un personnage que Taoutel a concocté pour son ami le professeur Jacques Mokhbat. (Photo : fournie)

« Il m’avait contactée quelques mois plus tôt et m’avait fait part de sa lassitude de baigner dans ce tourbillon de virus et de pandémie. Et de son envie de prendre congé de la médecine en remontant sur les planches d’un théâtre. Son désir de jouer a été l’un des facteurs déclencheurs de cette pièce qui, sans évoquer directement les événements traversés, dépeint leurs conséquences sur nos vies, nos caractères et notre seuil de tolérance », signale l’auteure, qui a également signé la mise en scène de Mono Pause.

--
"Mono Pause" : la nouvelle pièce de Betty Taoutel. (Photo: fournie)

Une pièce qui, à travers ce duo d’acteurs sur scène, « accompagnés des voix off de cinq autres personnages », raconte aussi la rencontre de deux personnes, « l’une en quête de solitude et l’autre fuyant la solitude », consent-elle à dévoiler.


«Juste un défi»: une artiste peint avec ses mains et ses pieds dix tableaux simultanément

L'artiste néerlandais Rajacenna van Dam peint dix tableaux à la fois avec ses mains et ses pieds, en direct dans un musée à Vlaardingen, le 3 mai 2024 (Photo, AFP).
L'artiste néerlandais Rajacenna van Dam peint dix tableaux à la fois avec ses mains et ses pieds, en direct dans un musée à Vlaardingen, le 3 mai 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • Un astronaute, un autoportrait, un panda avec des lunettes et sept autres peintures, posées à l'envers par terre, sur une table et sur deux chevalets, voient le jour sous les coups de brosse de la jeune femme
  • C'est parti d'une blague, un défi pour contrer l'ennui mais aujourd'hui, c'est du sérieux

VLAARDINGEN, Pays-Bas:  Armée de deux pinceaux entre les orteils et deux autres dans les mains, une concentration extrême dessinée sur son visage, Rajacenna van Dam, artiste néerlandaise de 31 ans, peint simultanément dix tableaux dans un musée aux Pays-Bas.

Un astronaute, un autoportrait, un panda avec des lunettes et sept autres peintures, posées à l'envers par terre, sur une table et sur deux chevalets, voient le jour sous les coups de brosse de la jeune femme aux cheveux bouclés.

C'est parti d'une blague, un défi pour contrer l'ennui mais aujourd'hui, c'est du sérieux : les bras et les jambes tendus, un coup de pinceau par ci, un coup de pinceau par là, Rajacenna, son nom d'artiste, est une perfectionniste et a planifié tous ses gestes en amont dans sa tête.

"Je travaille un peu sur un tableau, puis je reviens à un autre tableau, donc je déplace constamment ma concentration entre tous les tableaux", explique auprès de l'AFP Rajacenna, gauchère d'origine.

"Il y a cinq ans, j'ai commencé à peindre à deux mains, pour le défi et pour aller plus vite, et j'ai découvert que j'étais ambidextre", se souvient-elle.

Et un jour, un journaliste demande en plaisantant si elle peut aussi peindre avec les pieds.

Elle essaie, "pour le fun". Après des mésaventures avec du scotch entre les orteils, elle essaie de la pâte à modeler pour coincer le pinceau. Elle finit par y arriver, poste une vidéo sur internet qui devient virale et les commandes commencent à tomber.

La différence entre les tableaux peints à la main et ceux au pied n'est pas visible. A part pour elle.

"Je vois vraiment une grande différence car c'est un peu moins précis", dit-elle, invitée pour cette performance par un musée dans sa ville natale, Vlaardingen, dans le sud des Pays-Bas.

«Extraordinaire»

"Je m'ennuie assez vite, donc j’aime me mettre au défi, et faire tout ça en même temps provoque en moi une sorte de sensation de méditation, ce qui me calme beaucoup", raconte l'artiste, qui adorait déjà dessiner étant enfant.

Elle délaisse l'activité durant la puberté puis à 16 ans, un dessinateur de rue en Italie ravive la passion en elle. Aujourd'hui, ses vidéos en ligne ont des millions de vues, notamment celles où on la voit peindre avec ses mains et ses pieds plusieurs tableaux en même temps.

A sa connaissance, elle est la seule à faire ça. "Mais j'espère que les gens seront inspirés à faire plus de choses, ou de se mettre au défi un peu plus, comme dessiner avec les pieds", dit l'artiste, dont les tableaux partent pour des sommes entre 6.000 et 12.000 euros, selon son père, Jaco van Dam.

Elle a été remarquée par des célébrités telles que le chanteur Justin Bieber, qui a qualifié son travail d'"incroyable" lorsqu'elle lui a présenté un portrait de lui-même.

"C'est aussi très spécial pour nous en tant que parents, elle nous surprend aussi et je ne comprends pas non plus comment elle fait", déclare le père de Rajacenna auprès de l'AFP.

Au mur du musée trône un portrait d'Einstein peint par la jeune artiste. Un clin d'oeil à une étude dont fait l'objet son cerveau menée par le neuroscientifique turco-allemand Onur Güntürkün, selon lequel la jeune femme "est capable de choses que les neurosciences jugent impossible".

"Un scanner cérébral a déjà révélé auparavant que ses hémisphères cérébraux droit et gauche sont trois fois plus connectés que la moyenne", affirme Jaco van Dam auprès de l'AFP.

De quoi impressionner le commun des mortels qui déambule dans le musée, comme ce couple de retraités.

"C'est extraordinaire que quelqu'un soit capable de faire ça", s'exclame Anton van Weelden, 75 ans.

"Et en plus, les tableaux sont très beaux et réalistes", dit-il, avouant qu'il s'emmêlerait les pinceaux s'il venait à s'aventurer sur ce terrain-là. "Je n'arriverais même pas à peindre comme ça avec ma main droite".