Dans les Calanques près de Marseille, le fléau des locations sauvages de bateaux

Des touristes prennent des photos dans le Parc national des Calanques à Marseille, dans le sud de la France, le 24 juin 2022. (AFP).
Des touristes prennent des photos dans le Parc national des Calanques à Marseille, dans le sud de la France, le 24 juin 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 04 septembre 2022

Dans les Calanques près de Marseille, le fléau des locations sauvages de bateaux

  • Sur la Méditerranée et ses nuances de bleu, près des rochers et des pins qui composent les paysages remarquables du Parc, ce sont parfois des dizaines de navires qui se succèdent au même endroit ou qui pénètrent dans les espaces de baignade
  • En période estivale et lors des week-ends prolongés du printemps, ces locations se multiplient, engendrant un trouble «à la quiétude» qui comporte aussi des risques sécuritaires, a regretté Nicolas Chardin, directeur adjoint du Parc

MARSEILLE : Locations illégales, manque de respect des règles de mouillage, naufrages: le Parc national des calanques, joyau naturel protégé près de Marseille, subit une surfréquentation maritime qui porte atteinte à la tranquillité des lieux, à la sécurité des usagers mais surtout à sa biodiversité.

Sur la Méditerranée et ses nuances de bleu, près des rochers et des pins qui composent les paysages remarquables du Parc, ce sont parfois des dizaines de navires qui se succèdent au même endroit ou qui pénètrent dans les espaces de baignade.

En période estivale et lors des week-ends prolongés du printemps, ces locations se multiplient, engendrant un trouble "à la quiétude" qui comporte aussi des risques sécuritaires, a regretté auprès de l'AFP Nicolas Chardin, directeur adjoint du Parc.

Car une partie de ces navires sont loués illégalement, malgré la stricte règlementation du Parc national des calanques qui conditionne la location de navires à quelques dizaines de loueurs professionnels dotés d'un agrément et limite les locations entre particuliers à cinq fois par an.

L'infraction à ce règlement "met en danger la vie des personnes" et porte atteinte à l'environnement, avec "des fuites d'hydrocarbures en mer" et des déchets qui se répandent, en cas de naufrage, comme cela est arrivé deux fois en quelques jours au début de l'été, regrette M. Chardin.

Les réparations des dommages sont prises en charge par les propriétaires des navires, qui peuvent également être trainés devant le tribunal de Marseille. Le 4 avril, deux loueurs de bateaux avaient ainsi écopé d'une amende de 5 000 euros et de 3 000 euros de dommages et intérêts.

Les loueurs professionnels non autorisés encourent jusqu'à deux ans d'emprisonnement, 100 000 euros d'amende ainsi que la confiscation du navire.

"Le préjudice écologique est désormais pris en compte par les magistrats", a insisté le parquet de Marseille auprès de l'AFP. Dès 2012 et la création du Parc, le tribunal s'est doté d'une politique pénale "unique et adaptée à ce territoire de préservation", avec l'instauration d'un "groupe opérationnel Calanques".

Résultat: le nombre de procédures annuelles sur ce volet des locations sauvages est passé "d'une dizaine en 2019 et 2020, à 19 en 2021", selon le parquet.

Lutte «compliquée»

Pour limiter les dommages, des contrôles sont régulièrement réalisés par des patrouilles qui "vérifient le mouillage, la pêche et les activités commerciales" de transport de touristes en bateau, précise le Parc national.

Mais cette lutte est "compliquée", car "ce sont souvent des usagers très ponctuels de la mer", qui parfois méconnaissent "les règles élémentaires de navigation", a regretté auprès de l'AFP le porte-parole de la Préfecture maritime.

"Pour nous, avoir l'agrément, ce ne sont que des avantages", s'est en tous cas félicité Jérôme Bonnieu, gérant de la société de location Easy rent Boat.

"A Marseille comme ailleurs, il y a des loueurs un peu sauvages ou qui disent des bêtises aux clients", constate-t-il: "Mais avoir l'autorisation du Parc reconduite chaque année démontre la confiance" envers sa société, selon lui.

Si huit navires sur dix fréquentant le Parc national sont des navires loués, il n'est pas possible de quantifier la fréquentation des Calanques en continu, explique M. Chardin.

Seul un système de surveillance aérienne permettrait de savoir "qu'il y a X centaines de navires dans le Parc à l'instant T", détaille-t-il: "Sur les sentiers, on peut mettre des éco-compteurs, mais pas en mer".

Certaines calanques très touristiques, comme celle d'En Vau, sont déjà interdites au mouillage, afin de réduire leur fréquentation. "A terme, on pourra de moins en moins aller naviguer dans les Calanques", prédit M. Bonnieu.

Franck, CRS et maître-nageur sauveteur en charge de la surveillance d'une calanque près de Marseille, expliquait début juillet à l'AFP son rôle de surveillance des bateaux, au niveau des bouées "à environ 300 mètres de la plage", afin notamment de garantir un mouillage conforme.

"On doit jeter l'ancre dans le sable, pas dans la végétation", rappelait-il, en évoquant la posidonie, cette plante endémique de Méditerranée indispensable à l'écosystème marin mais désormais menacée.


Droits d'auteur et intelligence artificielle : un rapport estime que la réglementation européenne « pas adaptée »

Des membres du Parlement européen votent lors d'une session plénière à Strasbourg, le 26 mars 2019. Le Parlement a adopté une réforme du droit d'auteur, défendue par les éditeurs de presse et l'industrie musicale, et qui affaiblit les géants de la technologie. (Photo par FREDERICK FLORIN / AFP)
Des membres du Parlement européen votent lors d'une session plénière à Strasbourg, le 26 mars 2019. Le Parlement a adopté une réforme du droit d'auteur, défendue par les éditeurs de presse et l'industrie musicale, et qui affaiblit les géants de la technologie. (Photo par FREDERICK FLORIN / AFP)
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  • l'intelligence artificielle (IA) générative fait peser une « forte insécurité juridique » sur la rémunération des droits d'auteur dans l'Union européenne, où la réglementation n'est « pas adaptée » à ces nouveaux outils.
  • Ce texte n'est donc « pas adapté » à ces outils d'IA qui, pour s'entraîner, se nourrissent de vastes volumes de données incluant « de grandes quantités d'œuvres protégées », générant une « forte insécurité juridique ». 

PARIS : Selon un rapport d'information de l'Assemblée nationale publié mercredi, l'intelligence artificielle (IA) générative fait peser une « forte insécurité juridique » sur la rémunération des droits d'auteur dans l'Union européenne, où la réglementation n'est « pas adaptée » à ces nouveaux outils.

« L'entraînement de l'IA soulève d'importantes difficultés juridiques quant au respect du droit d'auteur », relève cette mission d'information qui détaille les « défis » que cette technologie représente pour la rémunération des artistes et auteurs.

Le rapport souligne les carences de la réglementation européenne qui repose sur une directive adoptée en 2019, à une époque où OpenAI et son produit phare ChatGPT n'existaient pas.

Ce texte n'est donc « pas adapté » à ces outils d'IA qui, pour s'entraîner, se nourrissent de vastes volumes de données incluant « de grandes quantités d'œuvres protégées », générant une « forte insécurité juridique ». 

D'un côté, les ayants droit peinent à être rémunérés en raison d'une « transparence effective » qui leur permettrait de savoir si leurs créations ont été utilisées, sans contrepartie, pour entraîner les outils d'IA.

D'autre part, selon le rapport, les fournisseurs d'IA ne sont pas en mesure de savoir si les auteurs ont expressément interdit l'utilisation de leurs créations par une clause dite d'opt-out, et s'exposent ainsi à des poursuites judiciaires.

En France, en mars, des organisations d'éditeurs et d'auteurs avaient annoncé des poursuites contre Meta pour violation des droits d'auteur, après le recours à leurs livres pour concevoir des applications d'intelligence artificielle générative.

Pour éviter de tels contentieux, la mission préconise la création, au niveau européen, d'un organisme « neutre » auquel les fournisseurs d'IA communiqueraient, sans violer le secret des affaires, la liste des contenus utilisés par leurs outils, afin que les ayants droit puissent être rémunérés. 

Cet organisme listerait également les auteurs ayant signé une clause d'opt-out afin de réduire les risques de poursuites judiciaires.

« Il faut que l'Europe soit exigeante sur sa réglementation parce que les développeurs d'IA ne le seront pas d'eux-mêmes », affirme à l'AFP la rapporteuse de la mission d'information, la députée (Renaissance) Céline Calvez.

« On nous dit : “dérégulons !” Mais si on fait ça, on dévalorise un patrimoine que le monde entier nous envie et qu'on ne peut pas donner comme ça, en disant que c'est pour l'humanité », poursuit l'élue, qui pointe « un risque de dégradation de la qualité culturelle » si les artistes sont privés de la rémunération qui leur est due.


En France, des étés au régime sec si la gestion de l'eau ne change pas

Des manifestants brandissent une banderole sur laquelle on peut lire « De l'eau pour nous et pour eux » lors d'une manifestation non déclarée organisée par le collectif « Bassine non merci 86 » contre la gestion des ressources en eau du département de la Vienne, à Poitiers, dans le centre de la France, le 7 juin 2025. (Photo de Pascal LACHENAUD / AFP)
Des manifestants brandissent une banderole sur laquelle on peut lire « De l'eau pour nous et pour eux » lors d'une manifestation non déclarée organisée par le collectif « Bassine non merci 86 » contre la gestion des ressources en eau du département de la Vienne, à Poitiers, dans le centre de la France, le 7 juin 2025. (Photo de Pascal LACHENAUD / AFP)
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  • La crise de l'eau que la France a connue à l'été 2022 pourrait devenir la norme, ou presque, si le pays ne revoit pas radicalement sa gestion de l'eau dans tous les secteurs, de l'agriculture à l'énergie.
  • À l'horizon 2050, « sans inflexion des tendances actuelles, 88 % du territoire hexagonal pourraient être en situation de tension modérée ou sévère en matière de prélèvements » d'ici là, prévoit ce rapport.

PARIS : La crise de l'eau que la France a connue à l'été 2022 pourrait devenir la norme, ou presque, si le pays ne revoit pas radicalement sa gestion de l'eau dans tous les secteurs, de l'agriculture à l'énergie, selon une note du Haut-Commissariat à la stratégie et au plan dévoilée mercredi.

À l'horizon 2050, « sans inflexion des tendances actuelles, 88 % du territoire hexagonal pourraient être en situation de tension modérée ou sévère en matière de prélèvements » d'ici là, prévoit ce rapport.

Même en menant une politique de rupture, avec une société « sobre en matière d'eau dans tous les secteurs d’activité », cette proportion ne descendrait qu'à 64 %. 

Dans tous les cas, « des restrictions d'usage de l'eau pour les activités agricoles, industrielles ou pour les particuliers seraient alors probables sur la quasi-totalité du territoire, comme en 2022 », souligne le Haut-Commissariat, convoquant le souvenir d'une sécheresse mémorable marquée par une multitude d'arrêtés de restriction d'eau.

À l'époque, « 86 % du territoire était en situation de tension » avec plus ou moins de mesures de restriction d'usage de l'eau, a rappelé Clément Beaune, haut-commissaire à la Stratégie et au Plan, lors de la présentation de ce rapport.

« Pour faire simple, ce qu'on a vécu en 2022 devient une situation normale en 2050 avec le réchauffement climatique et les tensions sur la ressource », a-t-il alerté. 

« La tension relative aux consommations (partie des prélèvements qui n'est pas restituée au milieu) pourrait être forte dans le sud-ouest et le sud-est, en raison de la part importante de l’eau consommée, notamment pour l'irrigation des cultures », souligne le rapport.

Pour dresser ce constat, l'institution, qui avait publié en avril 2023 une cartographie des prélèvements et en janvier dernier une étude sur l'évolution de la consommation, a confronté ces données en s'appuyant sur une étude pilotée par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), Explore 2, publiée l'an dernier, sur l'évolution de la disponibilité de la ressource en eau. 

Si la France ne change pas ses pratiques de gestion de l'eau, près de 90 % des bassins versants risquent une dégradation hydrique d’ici 2050. Un scénario plus ambitieux limiterait cette dégradation à environ 50 %. Pour y parvenir, une sobriété généralisée est nécessaire, incluant une régulation de l’irrigation agricole, des pratiques agroécologiques, la réutilisation de l’eau dans les bâtiments et une forte réduction de la production nucléaire.

Même avec des saisons humides, la moitié des bassins versants, surtout dans le sud, ne répondront plus aux besoins environnementaux durant au moins un mois par an, mettant les écosystèmes en stress chronique. Le rapport recommande de restaurer et diversifier les milieux naturels pour renforcer leur résilience.


Selon le gouvernement, « plus d'un millier » de Français ont été rapatriés d'Israël et d'Iran

Le ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, écoute le discours du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères après une réunion avec ses partenaires européens visant à proposer une solution négociée pour mettre fin au conflit entre l'Iran et Israël, au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (Quai d'Orsay) à Paris, le 19 juin 2025. (Photo par JULIEN DE ROSA / POOL / AFP
Le ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, écoute le discours du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères après une réunion avec ses partenaires européens visant à proposer une solution négociée pour mettre fin au conflit entre l'Iran et Israël, au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (Quai d'Orsay) à Paris, le 19 juin 2025. (Photo par JULIEN DE ROSA / POOL / AFP
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  • La France va dépasser mercredi le chiffre de 1 000 ressortissants français rapatriés d'Israël et d'Iran au total.
  • « Encore hier soir, j'étais à Orly pour accueillir un nouveau vol en provenance d'Amman, en Jordanie, et nous avons des vols militaires depuis Tel-Aviv qui, via Chypre, rejoignent la France »

PARIS : La France va dépasser mercredi le chiffre de 1 000 ressortissants français rapatriés d'Israël et d'Iran au total, a annoncé Laurent Saint-Martin, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger.

« Encore hier soir, j'étais à Orly pour accueillir un nouveau vol en provenance d'Amman, en Jordanie, et nous avons des vols militaires depuis Tel-Aviv qui, via Chypre, rejoignent la France. Il y en a eu un hier, il y en aura trois aujourd'hui », pour un total de « plus d'un millier » de Français rapatriés, et « nous continuons à rapatrier », a-t-il indiqué sur la chaîne de télévision TF1.

Le cabinet du ministre a précisé à l'AFP que plus de 1 000 ressortissants français seront rapatriés en France depuis Israël et l'Iran au total entre vendredi et mercredi, avec les rotations de trois avions militaires A400M prévues ce jour depuis l'aéroport Ben Gourion.

Concernant les Français en Iran, le ministère précise qu'ils étaient « moins de 1 000 » avant le début des frappes israéliennes.

Ceux qui quittent le pays « passent par l'Arménie et la Turquie puisqu'ils peuvent passer par la route sans visa ». Et effectivement, nous les accompagnons sur ces aéroports-là pour qu'ils puissent regagner la France », a indiqué Laurent Saint-Martin.