Guerre au Soudan: Le commandant de l'armée en visite au Qatar

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, reçoit le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al-Burhane à Doha jeudi (Photo, QNA).
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, reçoit le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al-Burhane à Doha jeudi (Photo, QNA).
Short Url
Publié le Vendredi 08 septembre 2023

Guerre au Soudan: Le commandant de l'armée en visite au Qatar

  • Le général Burhane s'était entretenu fin août au Caire avec son grand allié, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi
  • Il s'agit du troisième déplacement à l'étranger du dirigeant de facto du Soudan depuis le début le 15 avril de la guerre

DOHA: Le chef de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, a poursuivi jeudi au Qatar une tournée régionale pour tenter d'"asseoir sa légitimité" après près de cinq mois de guerre contre les paramilitaires, selon des commentateurs.

Le général Burhane a évoqué avec l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani "la situation au Soudan et les défis rencontrés", a indiqué Doha, avant que le dirigeant soudanais reparte vers le Soudan.

L'émir qatari a réclamé "l'arrêt des combats" et demandé que "toutes les forces politiques soudanaises" négocient "un accord global et une paix durable".

Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ancien allié du général Burhane lors du putsch de 2021 devenu son grand ennemi, a fait 5 000 morts selon bilan très sous-estimé et 4,8 millions de déplacés et réfugiés.

Assiégé par les paramilitaires durant plus de quatre mois au QG de l'armée à Khartoum, le général Burhane a effectué le 29 août en Egypte son premier déplacement à l'étranger depuis le début du conflit.

«Contrôler le terrain»

Alors que des rumeurs de négociations pour une sortie de crise se multiplient, il a vu son grand allié le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et lundi à Juba le président sud-soudanais Salva Kiir.

Il cherche "à asseoir sa légitimité auprès de la communauté internationale", explique à l'AFP Ashraf Abdelaziz, rédacteur en chef d'Al Jarida, un quotidien soudanais indépendant.

Et ce, "dans un contexte de vide et d'absence du chef des FSR de la scène", ajoute-t-il, alors que le général Daglo n'a été vu que dans une seule vidéo depuis le début de la guerre et ne s'exprime que via des enregistrements sonores mis en ligne.

Dans le dernier en date, lundi, il semble agité et invective durant 20 minutes le général Burhane, l'accusant de tous les maux du Soudan.

En apparaissant aux côtés de chefs d'Etat étrangers, le chef de l'armée soudanaise tente de montrer que la guerre qu'il mène "n'est qu'un conflit interne", assure M. Abdelaziz.

Mais, souligne-t-il, "le défi reste le contrôle de la situation sur le terrain", alors qu'à Khartoum, les paramilitaires tiennent les quartiers résidentiels et harcèlent l'armée dans les bases où elle reste cantonnée.

Celle-ci répond avec des raids aériens devenus plus violents --et surtout meurtriers pour les civils-- ces derniers jours pour tenter de reprendre pied dans une capitale où elle est en difficulté depuis le premier jour de la guerre.

Les FSR dissoutes 

Le général Burhane est désormais basé à Port-Soudan, ville de l'Est épargnée par les combats où les responsables du gouvernement et de l'ONU ont aussi pris leurs quartiers. Port-Soudan abrite également le seul aéroport opérationnel du pays.

Au Darfour, vaste région de l'ouest et fief des FSR, l'armée est également à la peine et des militants l'accusent de ne pas protéger les civils, désormais attaqués sur des bases ethniques par les FSR et des milices alliées.

Si le général Burhane a réservé sa troisième visite au Qatar, depuis le début de la guerre, de multiples trêves négociées par les États-Unis et l’Arabie saoudite ont été systématiquement violées, avant que les deux médiateurs n’ajournent les négociations en juin.

Mercredi soir, voulant visiblement montrer qu'il reste le chef de facto du pays, le général Burhane a dissous par décret les FSR, les accusant de "rébellion" et de "graves violations".

Peu avant, les Etats-Unis annonçaient sanctionner des responsables des FSR, notamment le frère de leur patron, Abdelrahim Hamdane Daglo. Washington accuse notamment les FSR de violations des droits humains et de violences sexuelles.

Des mesures que Abdelrahim Hamdane Daglo a jugé jeudi "injustes" sur Skynews Arabia, télévision basée aux Emirats.


L'Egypte tente de rassurer la Grèce sur le statut du monastère de Sainte-Catherine

L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques.  Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse. (AFP)
L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques. Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse. (AFP)
Short Url
  • Un tribunal du Sinaï a statué mercredi -dans le cadre d'un litige foncier entre le monastère et le gouvernorat du Sud-Sinaï- que le monastère "a le droit d'utiliser" le terrain, qui toutefois "appartient à l'Etat en tant que propriété publique"
  • Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, l'archevêque d'Athènes Mgr Ieronymos, a qualifié la décision de  "scandaleuse" car en violation des libertés religieuses

LE CAIRE: L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques.

Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse.

Un tribunal du Sinaï a statué mercredi -dans le cadre d'un litige foncier entre le monastère et le gouvernorat du Sud-Sinaï- que le monastère "a le droit d'utiliser" le terrain, qui toutefois "appartient à l'Etat en tant que propriété publique".

Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, l'archevêque d'Athènes Mgr Ieronymos, a qualifié la décision de  "scandaleuse" car en violation des libertés religieuses.

Selon lui, "le plus ancien monument chrétien orthodoxe au monde, le monastère sacré de Sainte-Catherine sur le mont Sinaï foulé par Dieu, entre dans une grande épreuve qui renvoie à d'autres époques sombres".

Mais le bureau du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a estimé jeudi, dans un communiqué, que la décision de justice "consolide" au contraire le statut du site.

Et il "réitère son engagement total à préserver le statut religieux unique et sacré du monastère de Sainte-Catherine et à empêcher sa violation".

Le monastère, fondé au VIe siècle sur le site biblique du buisson ardent dans les montagnes du sud de la péninsule du Sinaï, est le plus ancien monastère chrétien continuellement habité au monde.

La région de Sainte-Catherine, qui comprend la ville éponyme et une zone naturelle protégée, fait l'objet d'un développement massif dans le cadre d'un mégaprojet gouvernemental controversé visant à attirer le tourisme de masse.

Certains observateurs estiment que ce projet a porté atteinte à l'écosystème de la réserve naturelle et menace le monastère ainsi que la communauté locale.

L'archevêque Ieronymos craint que le monastère va maintenant être "saisi et confisqué", malgré "de récentes promesses contraires faites par le président égyptien au Premier ministre grec".

Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, a communiqué jeudi avec son homologue égyptien Badr Abdelatty, pour dire "qu'il n'y avait aucune marge pour dévier des accords entre les deux parties, exprimés par les dirigeants des deux pays", en mai à Athènes, a précisé sa porte-parole.

Dans une déclaration à l'agence de presse nationale égyptienne, le ministère égyptien des Affaires étrangères a assuré de son côté que les rumeurs de confiscation étaient "infondées".

Le porte-parole du gouvernement grec, Pavlos Marinakis, a noté que "la Grèce exprimera sa position officielle (...) lorsque le contenu officiel et complet de la décision de justice sera connu et évalué", confirmant l'engagement des deux pays à "maintenir le caractère religieux orthodoxe grec du monastère".

 


Soudan: les paramilitaires bombardent El-Obeid, 6 morts dans un hôpital

En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour. (AFP)
En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour. (AFP)
Short Url
  • "La milice a lancé une frappe de drone sur l'hôpital de l'Assurance sociale, faisant six morts et douze blessés", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'armée
  • Les paramilitaires ont également mené des attaques dans des "quartiers résidentiels avec de l'artillerie lourde", ciblant notamment un deuxième hôpital, a ajouté cette même source

KHARTOUM: Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont bombardé vendredi la ville d'El-Obeid, dans le sud du Soudan, tuant six personnes dans un hôpital, ont rapporté des sources médicales et militaires.

"La milice a lancé une frappe de drone sur l'hôpital de l'Assurance sociale, faisant six morts et douze blessés", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'armée.

Les paramilitaires ont également mené des attaques dans des "quartiers résidentiels avec de l'artillerie lourde", ciblant notamment un deuxième hôpital, a ajouté cette même source.

Une source médicale à l'hôpital principal d'El-Obeid a confirmé ce bilan, précisant que l'hôpital de l'Assurance sociale avait dû fermer en raison des dégâts causés par la frappe.

En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour.

Ces dernières semaines, les combattants des FSR ont intensifié leurs attaques contre El-Fasher, dernier grand centre urbain du Darfour encore sous contrôle de l'armée, et les camps de déplacés environnants, Abou Chouk et Zamzam.

Jeudi, Les paramilitaires ont revendiqué la reprise de deux villes stratégiques dans la région du Kordofan, dans l'ouest du Soudan, dont al-Khoei, à 100 km à l'ouest d'El-Obeid.

Al-Khoei avait été brièvement reprise par l'armée il y a une dizaine de jours.

Alors que le conflit est entré dans sa troisième année, le pays reste de facto divisé en deux: l'armée contrôle le centre, l'est et le nord, tandis que les paramilitaires tiennent la quasi-totalité du Darfour et certaines parties du sud.

Le troisième plus vaste pays d'Afrique est déchiré, depuis avril 2023 par une guerre pour le pouvoir que se livrent le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, et son ancien bras droit, Mohamed Hamdane Daglo, commandant des FSR.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU a décrit comme "la pire crise humanitaire" en cours dans le monde.


Gaza: un hôpital affirme que les forces israéliennes procèdent à une «évacuation forcée» des locaux

Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
Short Url
  • L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux
  • L'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar est le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza"

GAZA: L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux dans le territoire palestinien où l'armée poursuit son offensive.

"Les forces d'occupation israéliennes procèdent actuellement à l'évacuation forcée des patients et du personnel médical à l'intérieur de l'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar, le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza", a déclaré l'hôpital dans un communiqué. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.