En France, la «guerre» entre école publique et privée ravivée par une ministre

Ministre française de l'Éducation, des Sports et des Jeux Olympiques, Amélie Oudéa-Castera (Photo, AFP).
Ministre française de l'Éducation, des Sports et des Jeux Olympiques, Amélie Oudéa-Castera (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 janvier 2024

En France, la «guerre» entre école publique et privée ravivée par une ministre

  • La France affiche, selon l'OCDE, un des pires écarts de réussite entre enfants les plus défavorisés et ceux issus des familles les plus riches
  • Les inégalités du système ne font rien pour apaiser la querelle

PARIS: La "guerre des écoles" amorce-t-elle son retour en France? Des déclarations controversées de la nouvelle ministre de l'Education ont rallumé une vieille querelle entre enseignement privé et public, qui touche à l'identité même d'un pays épris d'égalitarisme.

En justifiant la scolarisation de ses enfants dans le privé par les défaillances supposées du public, Amélie Oudéa-Castéra a provoqué une tempête politique, embarrassé le gouvernement du nouveau Premier ministre Gabriel Attal et réveillé des fractures qui puisent aux racines mêmes de la République française.

Promue le 11 janvier à l'Education, où elle devra gérer le plus important budget de l'Etat, celle qui reste également en charge des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques a rapidement présenté des "excuses". Mais ses déclarations, faites au lendemain de sa nomination surprise, alimentent un procès en élitisme instruit par les oppositions de gauche.

"En France, historiquement, l'école primaire publique a été l'école du peuple, c’est viscéral. Et face à elle, l'école privée a peu à peu incarné l'école des plus favorisés. Il y a là une différence de classes sociales particulièrement marquée en France et c'est cela qu'a ravivé la ministre", analyse le professeur des sciences de l'éducation Bruno Garnier.

Avec 17,6% d'élèves scolarisés dans le privé, la France se situe pourtant peu ou prou dans la moyenne européenne (18,8%), selon un rapport de  la Cour des comptes de juin 2023.

C'est beaucoup plus qu'en Allemagne (4%) ou en Italie (3,6%) mais bien moins qu'en Royaume-Uni ou en Belgique où cette proportion tourne autour des 60%, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Mais en France, le sujet est particulièrement inflammable.

Levée de boucliers 

Au printemps 2023, un des prédécesseurs d'Amélie Oudéa-Castéra, l'historien Pap Ndiaye, avait provoqué une levée de boucliers en appelant à renforcer la mixité sociale dans le privé. En France, ces établissements payants sont liés dans leur quasi-totalité à la religion catholique et accueillent traditionnellement les élèves issus de milieux plus favorisés.

"La question de la mixité ne doit pas être un espèce de paravent et ne doit pas être l'occasion de rouvrir la guerre scolaire", avait prévenu le président (LR, droite) du Sénat Gérard Larcher.

Plus loin dans le temps, en juin 1984, pendant le premier mandat du président socialiste François Mitterrand (1981-1995), les partisans de l'école privée avaient fait descendre dans les rues de Paris entre 850.000 à deux millions de personnes contre un projet de "grand service public" éducatif unique.

Ce qui était considéré comme la plus grande manifestation de l'après-guerre en France avait contribué à la chute du gouvernement trois semaines plus tard.

Pourquoi tant de passion? Sans doute parce que l'histoire de l'école épouse celle, tortueuse, de la République et de la fameuse "laïcité à la française".

Après la révolution de 1789 qui met fin à la monarchie, l'empereur Napoléon crée en 1802 des lycées publics pour former les élites mais c'est à la fin du XIXe siècle que naît l'école primaire obligatoire et sans affiliation religieuse.

"L'école est alors censée former des républicains contre les monarchistes, d’où un attachement très fort à l'école publique qui est vue comme un soutien à l’existence même de la République", explique l'historien Bruno Poucet.

L'école devient ainsi le premier laboratoire de la laïcité, ce principe de neutralité religieuse spécifiquement français, gravé dans une loi fondatrice en 1905, qui continue de structurer le débat politique aujourd'hui.

"C'était la première pierre de la laïcité à la française, mais ce n’est pas une laïcité anti-cléricale, c’est une laïcité d'apaisement",  souligne Bruno Garnier.

A côté de l'école publique, la France autorise ainsi l'existence d'établissements privés et religieux, qui peuvent sélectionner leurs élèves mais dont les enseignants sont rémunérés par l'Etat.

C'est cette cohabitation qui a fait naître la "guerre des écoles", nourrie alternativement par la "volonté des établissements privés de regagner leur pouvoir perdu", selon M. Poucet, ou par les revendications de l'enseignement public pour davantage de moyens.

Les inégalités du système ne font rien pour apaiser la querelle: au sein des pays développés, la France affiche, selon l'OCDE, un des pires écarts de réussite entre enfants les plus défavorisés et ceux issus des familles les plus riches.


Nouveau conseil de défense sur «l'entrisme» des Frères musulmans

Emmanuel Macron a convoqué lundi un nouveau conseil de défense sur "l'entrisme" des Frères musulmans, après une première réunion fin mai jugée insatisfaisante par le chef de l'Etat, qui avait demandé au gouvernement "de nouvelles propositions". (AFP)
Emmanuel Macron a convoqué lundi un nouveau conseil de défense sur "l'entrisme" des Frères musulmans, après une première réunion fin mai jugée insatisfaisante par le chef de l'Etat, qui avait demandé au gouvernement "de nouvelles propositions". (AFP)
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  • Le précédent conseil de défense consacré à "l'entrisme" des Frères musulmans avait tourné au recadrage, M. Macron s'étant agacé que le rapport qu'il avait commandé sur le sujet ait fuité dans la presse avant cette réunion
  • "Compte tenu de l'importance du sujet et de la gravité des faits établis, il a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions", s'était alors contenté d'indiquer l'Elysée

PARIS: Emmanuel Macron a convoqué lundi un nouveau conseil de défense sur "l'entrisme" des Frères musulmans, après une première réunion fin mai jugée insatisfaisante par le chef de l'Etat, qui avait demandé au gouvernement "de nouvelles propositions".

Ce conseil de défense et de sécurité nationale se tiendra lundi en fin de matinée à l'Elysée, a indiqué l'entourage du président à l'AFP, confirmant une information du Figaro, sans autre précision.

D'après le quotidien, y sont attendus le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, sa collègue de l'Education Elisabeth Borne, mais aussi celle des Sports Marie Barsacq.

Le précédent conseil de défense consacré à "l'entrisme" des Frères musulmans avait tourné au recadrage, M. Macron s'étant agacé que le rapport qu'il avait commandé sur le sujet ait fuité dans la presse avant cette réunion.

"Compte tenu de l'importance du sujet et de la gravité des faits établis, il a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions", s'était alors contenté d'indiquer l'Elysée.

Le rapport faisait état d'une "menace pour la cohésion nationale" avec le développement d'un islamisme "par le bas" de la part des Frères musulmans.

Née en 1928 en Egypte, la confrérie des Frères musulmans porte le projet d'un islam politique conservateur. Le mouvement a été interdit dans plusieurs pays, comme l'Arabie saoudite, l'Egypte et plus récemment la Jordanie.

En France, il existe "dans certains quartiers" des phénomènes d'entrisme "identifiés", avait affirmé M. Macron dans la foulée du premier conseil de défense, tout en appelant à ne pas "penser qu'il y en a partout, parce que ça peut rendre complotiste ou paranoïaque".

C'est précisément ce que lui reproche à gauche La France insoumise, dont le coordinateur national Manuel Bompard a encore dénoncé lundi sur TF1 une volonté de "pointer du doigt les Français de confession musulmane".

En pratique, les pistes avancées par M. Retailleau pour "s'attaquer aux écosystèmes islamistes" ont principalement pris la forme d'une réorganisation administrative, avec la création d'un rôle de "chef de file" en matière de renseignement, ou encore d'un "parquet administratif" capable par exemple de prononcer des dissolutions.

Des "mesurettes administratives" rejetées en bloc par la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui avait réclamé d'aller "chercher, dénoncer, débusquer, couper les financements, interdire les publications" de cette "idéologie totalitaire".

Les décisions actées par ce nouveau conseil de défense pourraient faire l'objet d'un communiqué, a fait savoir l'Elysée.

 


France: entre protection et surtourisme, les menhirs de Carnac aux portes de l'Unesco

Ce site n'est qu'une petite partie d'un ensemble beaucoup plus vaste représentant un territoire de 1.000 km2 avec plus de 550 monuments répartis dans 28 communes bretonnes qui pourrait rejoindre le Machu Picchu, le Taj Mahal ou le Colisée sur la prestigieuse liste. (AFP)
Ce site n'est qu'une petite partie d'un ensemble beaucoup plus vaste représentant un territoire de 1.000 km2 avec plus de 550 monuments répartis dans 28 communes bretonnes qui pourrait rejoindre le Machu Picchu, le Taj Mahal ou le Colisée sur la prestigieuse liste. (AFP)
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  • "Un classement à l'Unesco a un côté schizophrène": la possible inscription ce weekend au patrimoine mondial des mégalithes de Bretagne, dans l'ouest de la France, a comme objectif de mieux protéger ces sites néolithiques
  • Ce site n'est qu'une petite partie d'un ensemble beaucoup plus vaste représentant un territoire de 1.000 km2 avec plus de 550 monuments répartis dans 28 communes bretonnes qui pourrait rejoindre le Machu Picchu, le Taj Mahal ou le Colisée

CARNAC: "Un classement à l'Unesco a un côté schizophrène": la possible inscription ce weekend au patrimoine mondial des mégalithes de Bretagne, dans l'ouest de la France, a comme objectif de mieux protéger ces sites néolithiques mais pose la question d'un éventuel afflux touristique.

Écoutant une guide conférencière, une vingtaine de touristes suivent une visite au Ménec, un des célèbres alignements de Carnac et des rives du Morbihan, avec ses longues allées rectilignes de menhirs ("pierre longue" en breton) de toute taille dont l'origine et la fonction restent un mystère.

Ce site n'est qu'une petite partie d'un ensemble beaucoup plus vaste représentant un territoire de 1.000 km2 avec plus de 550 monuments répartis dans 28 communes bretonnes qui pourrait rejoindre le Machu Picchu, le Taj Mahal ou le Colisée sur la prestigieuse liste.

L'estimation du nombre de visiteurs annuels pour Carnac avoisine les 300.000 personnes.

Au-delà de la fierté de devenir le premier site intégralement breton inscrit (la tour Vauban dans le Finistère fait partie des 12 fortifications Vauban classés à travers la France), une crainte grandit: l'apparition du célèbre logo de l'Unesco ne peut-il pas engendrer un tourisme de masse ?

"Il y a une autre tarte à la crème qu'on entend un petit peu avec des gens qui ne connaissent pas forcément les dossiers et qui disent +l'inscription Unesco c'est 30% de visiteurs+" de plus, explique Olivier Lepick, maire de Carnac et président de l'association Paysage de mégalithes qui a porté le projet depuis 2013.

"Pour les sites peu connus, oui parce que ça les met en lumière. Mais pour les sites qui ont déjà beaucoup de visiteurs l'augmentation est plutôt de 2% à 5%", observe le maire.

Venu de Belgique admirer quelques uns des 3.000 menhirs, "l'une des meilleures attractions historiques en Bretagne", Luka Pachta, 43 ans, ne croit guère au risque du surtourisme car le site, "très grand", est "déjà très connu".

"Circulation douce" 

En outre, des aménagements ont été entrepris pour répondre au mieux à l'afflux de visiteurs, notamment des travaux sur la route qui conduit au site.

Celle-ci était comme "une autoroute au bord de la Joconde", lance Olivier Lepick, évoquant également une photo des années 1950 où l'on voit des voitures circuler au milieu des alignements.

Pour Véronique André, retraitée venue de Marseille, cette inscription serait "à double tranchant" pour ces mégalithes vieux de 6.000 ans qui "dégagent un sentiment de puissance, de force, de surnaturel", étonnée qu'ils n'aient pas été déjà intégrés au patrimoine Unesco.

"Il est important qu'un tel site soit protégé et classé" mais "quand un lieu devient patrimoine de l'Unesco, ça amène encore plus de touristes. Moi-même quand je vais à l'étranger, si je vois qu'un monument est au patrimoine de l'Unesco, j'y vais!".

Pour Olivier Agogué, il est possible qu'il y ait "un surcroît de fréquentation d'un public lointain. On n'a pas beaucoup d'Asiatiques aujourd'hui or il semblerait qu'ils soient assez férus de sites Unesco".

Interrogée sur les conséquences de l'inscription, Victoire Dorise, directrice des Paysages de mégalithes, distingue les quatre sites disposant d'une billetterie, les monuments appartenant à des propriétaires privés (qui représentent les trois quarts des monuments) et enfin la cinquantaine de tailles intermédiaires.

Pour ces derniers, "on essaye de donner des éléments de compréhension archéologique et de paysage, mais aussi d'accessibilité très pratico-pratiques avec effectivement des études d'aménagement pour les cheminements ou les parkings".

Car, "on s'est collectivement donné pour objectif de ne pas accueillir plus mais d'accueillir mieux, et de faire connaître l'ensemble des sites et du paysage", plaide Mme Dorise, qui rappelle que l'objectif "principal, ultime, final" d'un classement Unesco est la "préservation des monuments".


À Paris, les premières baignades dans la Seine se font sous étroite surveillance

Un maître-nageur sauveteur est en service alors que des personnes se baignent au Pont Marie, site de baignade sécurisé sur la Seine, le jour de son ouverture, à Paris, le 5 juillet 2025. La Seine a été rouverte aux nageurs parisiens ce matin pour la première fois depuis 1923, offrant aux habitants et aux touristes un répit bienvenu après des températures caniculaires. (AFP)
Un maître-nageur sauveteur est en service alors que des personnes se baignent au Pont Marie, site de baignade sécurisé sur la Seine, le jour de son ouverture, à Paris, le 5 juillet 2025. La Seine a été rouverte aux nageurs parisiens ce matin pour la première fois depuis 1923, offrant aux habitants et aux touristes un répit bienvenu après des températures caniculaires. (AFP)
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  • Un an après les athlètes olympiques, et sous étroite surveillance, le grand public a enfin pu renouer, samedi, avec les joies de la baignade dans la Seine, en plein cœur de Paris.
  • « Cette ouverture de la Seine aux baigneurs, c'est aussi une façon d'adapter la ville aux évolutions de température », a déclaré Mme Hidalgo, qui vise l'ouverture d'une trentaine de sites. 

PARIS : Un an après les athlètes olympiques, et sous étroite surveillance, le grand public a enfin pu renouer, samedi, avec les joies de la baignade dans la Seine, en plein cœur de Paris, où celle-ci était interdite depuis 1923.

Quelques dizaines de nageurs se sont élancés dès 8 h depuis des pontons aménagés en face de l'île Saint-Louis, en plein centre de la capitale française, sous le regard attentif de maîtres-nageurs et sous la surveillance de bateaux pneumatiques, dans un périmètre sécurisé.

« Je pensais qu'elle serait très froide, mais en fait, elle est très agréable ! », s'est réjouie Karine, 51 ans, auxiliaire de vie, parmi les premiers baigneurs à entrer dans l'eau, équipés d'un flotteur jaune.

La maire socialiste de la capitale, Anne Hidalgo, s'est rendue sur le ponton en compagnie de la ministre des Sports, Marie Barsacq.

« Cette ouverture de la Seine aux baigneurs, c'est aussi une façon d'adapter la ville aux évolutions de température », a déclaré Mme Hidalgo, qui vise l'ouverture d'une trentaine de sites. 

Héritage promis des Jeux olympiques, la baignade dans la Seine répond à un besoin d'adaptation de la capitale au changement climatique, avec des épisodes de canicule qui devraient se multiplier et s'intensifier.

« Paris a la chance d'être en avance sur son temps, car avec les fortes chaleurs qui ne feront que s'intensifier dans nos villes, investir les espaces naturels pour la baignade est essentiel, cela permet également d'éviter les noyades dans des endroits dangereux », a renchéri la ministre des Sports, Marie Barsacq.

Deux autres sites de baignade ouvriront samedi, dont l'un se trouve près de la tour Eiffel. La baignade, gratuite, y sera ouverte jusqu'au 31 août. 

Plus de 1,4 milliard d'euros ont été investis.

Des travaux de captation des eaux usées ont été réalisés en amont du fleuve afin d'éviter qu'elles ne s'y déversent, pour un montant de plus de 1,4 milliard d'euros.

La qualité sanitaire de l'eau est « exceptionnelle », a assuré le préfet de région, Marc Guillaume. « On a deux bactéries que nous contrôlons : les E. coli et les entérocoques. Pour les premières, nous sommes 10 fois sous les seuils, et pour les secondes, plus de 25 fois », a-t-il expliqué.

À Paris, les eaux de pluie et les eaux usées se mélangent dans un réseau unique. En cas de précipitations abondantes, la seule solution est donc de déverser le trop-plein dans la Seine.

Les pluies record enregistrées pendant les JO avaient souvent rendu l'eau impropre à la baignade pour les athlètes.

Cet été, comme à la plage, des drapeaux (verts, jaunes ou rouges) permettront de connaître le débit de la Seine et la qualité de l'eau, analysée en temps réel par des sondes et par des prélèvements en culture. Si les voyants sont rouges, la baignade sera interdite. 

Milieu dangereux 

Théoriquement, avant toute baignade, chaque baigneur doit faire évaluer son aisance aquatique par un maître-nageur avant de nager en autonomie dans les bassins, la plupart sans fond, avec une profondeur moyenne de 3,50 mètres.

En effet, le fleuve est un plan d'eau vivante qui reste un milieu dangereux, rappellent les autorités. « Il y a un risque de noyade à cause de la vase et des plantes agrippantes, de forts courants, le risque d'hydrocution et le trafic fluvial », a rappelé la sous-préfète Élise Lavielle, précisant qu'il y avait eu « 13 décès dans la Seine en 2024 » et déjà « trois cette année ».

Alors que les fortes chaleurs pourraient inciter certains à se jeter à l'eau en dehors des lieux autorisés, un arrêté préfectoral a été pris fin juin pour verbaliser la baignade sauvage.

Les contrôles fluviaux sont également renforcés à Paris, premier port fluvial européen pour le transport de passagers, auprès des conducteurs de bateaux.