Le ministre de la Santé veut « changer le métier» d'infirmier

Le ministre français de la Santé François Braun s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 2 mai 2023. (Photo, AFP)
Le ministre français de la Santé François Braun s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 2 mai 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Le ministre de la Santé veut « changer le métier» d'infirmier

  • S'agissant du métier lui-même, M. Braun cherche «à donner des missions» aux infirmières, dont le métier est aujourd'hui encadré par un décret qui délimite strictement les actes qu'elles peuvent faire
  • Le gouvernement veut également faire face au paradoxe d'un fort taux d'abandon des élèves infirmiers en première année (10%), alors que cette formation est la plus demandée par les lycéens sur Parcoursup

PARIS: Le ministre de la Santé, François Braun, a lancé vendredi un processus de réforme de la formation et du métier d'infirmier, qu'il espère voir aboutir d'ici la rentrée 2024.

"Nous avons besoin de modifier les compétences, de modifier l'exercice" de la profession, a expliqué le ministre, en citant notamment la priorité croissante donnée à la prévention.

Il a marqué le démarrage du processus par un séminaire jeudi et vendredi sur la "refondation du métier d'infirmier", auxquels ont participé 31 membres de la profession, mais pas les syndicats et l'Ordre des infirmiers. Ce séminaire "de co-construction" était destiné à "chercher des idées", selon le cabinet de M. Braun, mais "chacun aura sa place" dans les discussions ultérieures.

Face au manque chronique de médecins, le gouvernement fait feu de tout bois pour parvenir à les décharger des tâches qui peuvent être faites par d'autres, en particulier par les infirmiers.

L'ambition de François Braun est de revoir le "décret d'actes", qui encadre strictement les actes que peuvent faire les infirmiers, pour y introduire des "missions", dans un cadre moins rigide et laissant plus de possibilité d'ajustement en fonction des besoins.

Une évolution soutenue par le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon, qui s'est réjoui "de l'annonce de l'ouverture des travaux sur le passage d'un décret d'actes à un décret à missions", une demande de l'Ordre "depuis de nombreuses années".

Mais elle suscite la méfiance, voire l'hostilité de plusieurs organisations d'infirmières, qui craignent un chamboulement de la répartition des rôles entre soignants.

Paradoxe

Daniel Guillerm, président de la FNI (fédération nationale des infirmiers, principal syndicats d'infirmiers libéraux) a mis en garde contre "l'écrasement du décret d'actes", tout en se disant favorable "à l'adosser à des 'missions'" dans certains domaines comme la prévention ou la santé publique.

"La pénurie de personnels médicaux et soignants ne pourra être compensée par de nouvelles répartition des tâches et des missions", a taclé de son côté la CGT Santé et Action sociale, qui réclame des augmentations d'effectifs et de rémunérations pour rendre la profession plus attractive.

S'agissant de la formation, le gouvernement veut faire face au paradoxe d'un fort taux d'abandon des élèves infirmiers en première année (10%), alors que cette formation est la plus demandée par les lycéens sur Parcoursup (90 000 demandes l'an dernier, pour 38 000 places en formation aujourd'hui).

Les jeunes qui abandonnent probablement "ne trouvent pas la formation à laquelle ils s'attendaient" et constatent "une discordance entre la formation et ce qu'ils voient sur le terrain", a expliqué cette semaine M. Braun sur CNews.

"Les contenus de formation nécessitent d'être revus" face à de "nouveaux besoins, en particulier en pédiatrie et santé de l'enfant, ou en santé mentale", a aussi indiqué son cabinet.

Au total, "l'idée est qu'en septembre 2024, on ait à la fois transformé le métier et fait évoluer la formation", a-t-on précisé de même source.

La journée internationale des infirmières vendredi a également été marquée par une grève des infirmiers anesthésistes (IADE), qui redoutent de voir leur statut à part dans la profession se dissoudre dans les réformes actuelles et futures.

Les infirmiers anesthésistes, qui ont fait deux années d'études supplémentaires, jouissent d'une plus grande autonomie dans leur collaboration avec le médecin que les autres spécialités.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.