Les Palestiniens de Gaza et le spectre de l'exode

Un Palestinien blessé alors qu'il quittait un hôpital de la ville de Gaza est transporté dans le district de Zeitoun alors que les Palestiniens quittent le nord, le 25 novembre 2023. (AFP)
Un Palestinien blessé alors qu'il quittait un hôpital de la ville de Gaza est transporté dans le district de Zeitoun alors que les Palestiniens quittent le nord, le 25 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 14 décembre 2023

Les Palestiniens de Gaza et le spectre de l'exode

  • L'expulsion d'une population civile hors de son territoire est interdite par les conventions de Genève, qui constituent le coeur du droit humanitaire international
  • Plus de 80% des habitants de Gaza sont des réfugiés ou des descendants de réfugiés de 1948

JERUSALEM: Alors que la majorité des habitants de Gaza sont déplacés et que les troupes israéliennes s'enfoncent dans le territoire palestinien, des responsables de l'ONU agitent le spectre de l'expulsion des habitants vers l'Egypte.

Selon les Nations unies, plus de deux mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, ont forcé près de 85% de la population à quitter leur domicile.

Israël a ordonné aux civils de fuir toujours plus au sud, ce qui a eu pour effet de submerger la ville frontalière de Rafah.

Voici les principaux enjeux pour l'avenir des quelque 2,4 millions de Gazaouis:

Qui sonne l'alarme?

Depuis le Qatar, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde dimanche contre "une pression accrue en faveur d'un déplacement massif vers l'Egypte".

Ses remarques font écho à celles de Philippe Lazzarini, chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui a averti que "les événements auxquels nous assistons témoignent de tentatives de déplacer les Palestiniens vers l'Egypte, qu'ils y restent ou qu'ils soient réinstallés ailleurs".

Dans une tribune parue samedi dans le Los Angeles Times, il estimait que le pilonnage du nord de Gaza et la fuite de ses habitants vers le sud étaient "la première étape de ce scénario", l'étape suivante consistant à contraindre les civils à quitter la grande ville du sud de Gaza, Khan Younès, pour se masser à la frontière avec l'Egypte.

Israël veut-il forcer ses habitants à quitter Gaza?

Interrogé sur ces propos, un porte-parole de l'organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes, le Cogat, a indiqué à l'AFP: "Il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de projet israélien de déplacer les habitants de Gaza en Egypte. Ce n'est tout simplement pas vrai".

Certains membres du gouvernement israélien ont toutefois publiquement défendu l'hypothèse d'un départ des Palestiniens du territoire.

Le mois dernier, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré sur Facebook qu'il se félicitait de la "migration volontaire des Arabes de Gaza vers les pays du monde".

La ministre israélienne du Renseignement, Gila Gamliel, a quant à elle appelé la communauté internationale à "promouvoir la réinstallation volontaire" des Palestiniens "hors de la bande de Gaza", "plutôt que d'envoyer de l'argent pour reconstruire" le territoire.

D'anciens responsables israéliens ont suggéré dans des interviews à la TV que l'Egypte reconstruise de vastes campements de tentes dans le désert du Sinaï, avec un financement international.

Que dit le droit?

L'expulsion d'une population civile hors de son territoire est interdite par les conventions de Genève, qui constituent le coeur du droit humanitaire international.

"Si elle a lieu dans le cadre d'un conflit armé, il s'agit d'un crime de guerre", rappelle Sheila Paylan, avocate spécialisée dans les droits humains et ancienne conseillère auprès des Nations unies.

Les statuts de la Cour pénale internationale (CPI) désignent la "déportation ou le transfert forcé de population" comme un crime contre l'humanité.

Les dirigeants n'ont pas besoin d'annoncer que les gens doivent partir pour que cela soit considéré comme un transfert forcé, selon Mme Paylan. "Si vous rendez les conditions de vie impossibles pour les gens, alors ils n'ont pas le choix".

De nombreuses condamnations ont été prononcées avec succès pour des déplacements forcés de civils, notamment par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, le Tribunal spécial pour la Sierra Leone et la CPI.

Que dit l'Histoire?

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a prévenu que l'exode des Palestiniens de Gaza représenterait une "seconde Nakba".

La "Nakba" ("catastrophe" en arabe) est le terme utilisé par les Palestiniens pour désigner l'exode de quelque 760.000 d'entre eux, poussés au départ à la création de l'Etat d'Israël en 1948.

Plus de 80% des habitants de Gaza sont des réfugiés ou des descendants de réfugiés de 1948. L'UNRWA dénombre quelque six millions de réfugiés palestiniens en Cisjordanie occupée, dans la bande de Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie.

Que disent les autres pays?

Quelques jours après le début de la guerre, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a souligné que les habitants de Gaza devaient rester "inébranlables et se maintenir sur leur terre".

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, soutiennent la campagne militaire mais s'opposent à l'expulsion des Palestiniens. A la suite d'entretiens avec des dirigeants du Moyen-Orient, le secrétaire d'Etat, Antony Blinken, a jugé l'idée "pas envisageable". "Nous n'y sommes pas favorables", a-t-il déclaré lors d'une interview accordée au Caire à la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya.


La Syrie prête à revenir à un accord de sécurité avec Israël

Depuis la prise de pouvoir en décembre par une coalition islamiste qui a renversé le président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l'ONU. (AFP)
Depuis la prise de pouvoir en décembre par une coalition islamiste qui a renversé le président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l'ONU. (AFP)
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  • L'accord de désengagement datant de 1974 avec Israël a créé une zone tampon démilitarisée surveillée par l'ONU sur le plateau du Golan, en partie occupé par Israël
  • Les deux hommes ont également évoqué "les agressions israéliennes répétées contre le sud de la Syrie", selon un communiqué officiel

DAMAS: La Syrie s'est déclarée vendredi prête à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à un accord de sécurité datant de 1974 avec Israël, qui mène des incursions et des attaques sur son territoire.

Depuis la prise de pouvoir en décembre par une coalition islamiste qui a renversé le président Bachar al-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l'ONU.

Mais le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, s'est bien gardé de répliquer, et Damas a reconnu avoir mené des pourparlers indirects avec Israël en vue de réduire les tensions avec son voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre depuis des décennies.

"La Syrie aspire à coopérer avec les Etats-Unis pour un retour à l'accord de désengagement de 1974", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain Marco Rubio.

L'accord de désengagement datant de 1974 avec Israël a créé une zone tampon démilitarisée surveillée par l'ONU sur le plateau du Golan, en partie occupé par Israël.

Les deux hommes ont également évoqué "les agressions israéliennes répétées contre le sud de la Syrie", selon un communiqué officiel.

L'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, avait déclaré dans une interview au New York Times publiée jeudi que la Syrie et Israël menaient des pourparlers "significatifs" par l'intermédiaire des Etats-Unis visant à rétablir le calme le long de leur frontière.

Chareh à New York? 

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, avait pour sa part affirmé lundi que son pays était "intéressé" par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban voisins.

Il a toutefois souligné que Israël n'avait pas l'intention de restituer la partie du Golan syrien qu'il a conquise en 1967 et annexée en 1981.

Mais la Syrie a répondu que les discussions sur la signature d'un accord de paix avec Israël étaient "prématurées".

Une partie du Golan avait été conquise en partie par Israël en juin 1967, et une poche supplémentaire d'environ 510 km2 a été occupée par Israël lors de la guerre israélo-arabe d'octobre 1973, puis évacuée en 1974, en vertu d'un accord de désengagement créant une zone tampon démilitarisée.

Des Casques bleus sont chargés de contrôler le respect de cet accord.

Au cours de leur entretien téléphonique, M. Chaibani a reçu "une invitation officielle pour une visite à Washington au plus tôt", a par ailleurs ajouté le communiqué, selon lequel les Etats-Unis ont exprimé la volonté de rouvrir leur ambassade à Damas.

Les deux hommes ont en outre évoqué "la participation du président Chareh aux réunions de l'Assemblée générale de l'ONU". La participation du président intérimaire syrien à ces réunions annuelles en septembre n'a pas été confirmée par l'ONU.

Par ailleurs, le ministre syrien a exprimé "son inquiétude croissante face aux tentatives d'ingérence de l'Iran" en Syrie, a indiqué le communiqué.

Téhéran était un des principaux soutiens politique et militaire du pouvoir de Bachar al-Assad dont des fidèles ont été accusés par les nouvelles autorités de fomenter des troubles.

 


Liban: un mort dans une frappe israélienne contre une voiture près de Beyrouth

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  • L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir "éliminé un terroriste responsable de la contrebande d'armes et de la préparation d'attaques" qui oeuvrait pour "la Force Qods iranienne"
  • Selon l'agence nationale d'information (Ani, officielle), "un drone ennemi a visé une voiture sur l'autoroute de Khaldé", qui mène à la capitale

BEYROUTH: Un homme a été tué et trois autres personnes blessées dans une frappe israélienne qui a visé jeudi après-midi une voiture à l'entrée sud de Beyrouth, ont annoncé les autorités libanaises, Israël affirmant avoir "éliminé" un homme travaillant pour le compte de l'Iran.

"La frappe de l'ennemi israélien contre une voiture à Khaldé a fait un mort et trois blessés", a indiqué dans un bilan provisoire le ministère libanais de la Santé.

Selon l'agence nationale d'information (Ani, officielle), "un drone ennemi a visé une voiture sur l'autoroute de Khaldé", qui mène à la capitale.

L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir "éliminé un terroriste responsable de la contrebande d'armes et de la préparation d'attaques" qui oeuvrait pour "la Force Qods iranienne", branche des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran.

Israël et l'Iran ont mené une guerre de 12 jours stoppée par un cessez-le-feu imposé par le président américain Donald Trump le 24 juin.

Un photographe de l'AFP a vu la voiture à moitié calcinée, autour de laquelle s'est formé un embouteillage monstre, l'armée libanaise ayant formé un cordon de sécurité.

L'autoroute de Khaldé, très empruntée, relie la capitale libanaise au sud du Liban, bastion du Hezbollah pro-iranien, sorti très affaibli de sa dernière guerre contre Israël à l'automne dernier.

L'Ani a ensuite rapporté une série de frappes aériennes israéliennes qui ont visé dans le sud des secteurs situés entre les localités de Yahmor al-Chaqif et Deir Seryan, et les périphéries de Zawtar El Charqiyey et d'autres localités de la région de Jezzine.

L'armée israélienne a dit avoir frappé "des sites militaires, y compris des dépôts d'armes, structures militaires et infrastructures terroristes" du Hezbollah dans le sud du Liban.

Leur présence et les activités du Hezbollah dans la zone constituent, selon elle, "une violation flagrante" de l'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre pour mettre fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte avec le mouvement armé libanais.

Malgré ce cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sur le Liban, de manière quasi-quotidienne, affirmant viser le Hezbollah.

En vertu de l'accord de trêve, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière israélienne, où seules l'armée libanaise et les forces de maintien de la paix des Nations unies doivent être déployées.

Israël, qui devait de son côté retirer complètement ses troupes, les maintient toutefois dans cinq positions frontalières qu'il juge stratégiques.


Gaza: Netanyahu veut déraciner le Hamas, qui évalue des «propositions» pour un cessez-le-feu

Des Palestiniens pleurent les corps des victimes d'une frappe israélienne qui a touché l'école Mustafa Hafez abritant des civils déplacés par la guerre, le 3 juillet 2025. (AFP)
Des Palestiniens pleurent les corps des victimes d'une frappe israélienne qui a touché l'école Mustafa Hafez abritant des civils déplacés par la guerre, le 3 juillet 2025. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré mardi qu'Israël avait accepté de finaliser les termes d'un cessez-le-feu de deux mois à Gaza et a exhorté le Hamas à l'accepter
  • Pourtant, aucune piste tangible n'a encore émergé des tractations et l'horizon d'une fin des combats suscite des débats en Israël, des ministres d'extrême droite s'y opposant tant que le Hamas est toujours actif

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a juré mercredi d'éliminer "jusqu'à la racine" le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a annoncé étudier des "propositions" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

A quelques jours d'une rencontre prévue à Washington avec le président américain Donald Trump, qui presse pour un arrêt des hostilités, M. Netanyahu a assuré qu'il n'y aurait plus de "Hamastan" à Gaza.

"C'est terminé. Nous libérerons tous nos otages et nous éliminerons le Hamas (...). Nous les éliminerons jusqu'à la racine", a-t-il insisté.

Selon une source palestinienne proche des négociations, les "propositions" reçues par le Hamas des médiateurs égyptiens et qataris mentionnent une trêve de 60 jours pendant laquelle seraient libérés la moitié des otages israéliens encore vivants en échange d'"un certain nombre de prisonniers" palestiniens.

Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a appelé à ne pas "manquer" une occasion de libérer les derniers otages retenus dans le territoire palestinien ravagé par près de 21 mois de guerre.

Donald Trump a assuré mardi qu'Israël avait accepté de finaliser les termes d'un cessez-le-feu de deux mois à Gaza et a exhorté le Hamas à l'accepter.

Pourtant, aucune piste tangible n'a encore émergé des tractations et l'horizon d'une fin des combats suscite des débats en Israël, des ministres d'extrême droite s'y opposant tant que le Hamas est toujours actif.

"Nous n'avons qu'un mot à leur dire ce matin: honte!", a taclé le Forum des familles, principale association de proches des otages retenus à Gaza, et fer de lance de la mobilisation pour exiger du gouvernement un accord pour leur libération.

Pour Nadav Miran, frère de l'otage Omri Miran et membre du Forum de l'espoir, qui regroupe des proches d'otages opposés aux négociations avec le Hamas, un accord partiel "n'assurerait pas le retour de tous les otages (...), il faut les ramener tous en une fois".

Mort du directeur d'un hôpital 

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent sur Israël lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Dans la bande de Gaza, 47 personnes ont été tuées mercredi dans des frappes et des tirs de l'armée israélienne, a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile du territoire, organisation de premiers secours.

Parmi les morts figurent le directeur d'un hôpital le Dr Marouane Al-Sultan, selon l'ONG indonésienne gérant cet établissement.

L'armée israélienne a confirmé la frappe, indiquant, sans plus de précisions qu'elle avait visé un "terroriste clef" du Hamas et qu'elle examinait des informations selon lesquelles "des civils non impliqués ont été blessés".

Les forces israéliennes ont indiqué étendre leurs opérations militaires pour "démanteler les capacités militaires du Hamas en réponse aux attaques sauvages" du mouvement palestinien. En fin de journée, elles ont appelé la population à évacuer plusieurs quartier de l'est de Gaza-ville en vue d'un offensive proche.

L'armée a également annoncé avoir intercepté deux "projectiles" tirés de la bande de Gaza vers Israël, ainsi que la mort au combat d'un de ses soldats, âgé de 19 ans.

Enfants en sang 

Dans la journée, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud) avant l'inhumation des cinq membres de la famille Abou Taimeh, tués quelques heures plus tôt.

A l'intérieur de l'établissement, qui ne fonctionne plus que partiellement en raison de pénuries, plusieurs enfants couverts de sang sont pris en charge.

Pendant ce temps, dans la zone d'al-Mawasi, des passants regardent stupéfaits ce qui reste d'une tente visée par une frappe israélienne.

Y vivaient certains des blessés conduits à l'hôpital, comme de nombreux Gazaouis qui, contraints de quitter leur logement à cause de la guerre, peuplent des camps de fortune.

Il ne reste plus qu'un amas de casseroles et de couvertures, et encore du sang au sol.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Plus de 57.012 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.