Liban: Un journaliste de Reuters tué, six autres blessés dont deux de l'AFP

Issam Abdallah, vidéaste pour l'agence de presse, pose pour un selfie alors qu'il travaille à Maras, en Turquie, le 11 février 2023 (Photo, AP).
Issam Abdallah, vidéaste pour l'agence de presse, pose pour un selfie alors qu'il travaille à Maras, en Turquie, le 11 février 2023 (Photo, AP).
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Publié le Samedi 14 octobre 2023

Liban: Un journaliste de Reuters tué, six autres blessés dont deux de l'AFP

  • La chaîne du Qatar Al-Jazeera a indiqué que deux de ses journalistes, Carmen Joukhadar et Elie Brakhya, avaient été blessés
  • Les premiers bombardements israéliens avaient fait suite à une tentative d'infiltration en Israël de Palestiniens

BEYROUTH: Un journaliste vidéo de Reuters a été tué et six autres journalistes de l'AFP, de Reuters et d'Al-Jazeera ont été blessés vendredi en couvrant la situation dans le sud du Liban, ont annoncé les trois médias.

Un groupe de journalistes de différents médias se trouvaient près du village d'Aalma ech-Chaab, près de la frontière israélienne lorsqu'ils ont été pris dans des bombardements transfrontaliers, a indiqué l'un des deux journalistes blessés de l'AFP.

Une source de sécurité libanaise a déclaré à l'AFP que les premiers bombardements israéliens avaient fait suite à une tentative d'infiltration en Israël de Palestiniens du côté libanais de la frontière.

"Nous sommes profondément attristés d'apprendre que notre vidéaste, Issam Abdallah, a été tué", a indiqué le communiqué de l'agence de presse Reuters. Il faisait partie d'une équipe de Reuters dans le sud du Liban.

La photographe de l'AFP, Christina Assi, se trouvait dans le secteur avec son collègue journaliste vidéo de l'AFP, Dylan Collins. Tous deux ont été transportés à l'hôpital de Tyr pour y être soignés.

Deux autres journalistes de Reuters, "Thaer Al-Sudani et Maher Nazeh ont également été blessés et ont besoin de soins médicaux", a indiqué l'agence Reuters dans son communiqué, ajoutant qu'elle "recherchait d'urgence davantage d'informations".

La chaîne du Qatar Al-Jazeera a indiqué que deux de ses journalistes, Carmen Joukhadar et Elie Brakhya, avaient été blessés, en affirmant que "leur véhicule avait été touché par les bombardements israéliens".

"Nous sommes profondément préoccupés par le fait qu'un groupe de journalistes clairement identifiés ont été tués et blessés alors qu'ils faisaient leur travail", a déclaré Phil Chetwynd, directeur de l'information à l'AFP.

"Nous adressons nos plus sincères condoléances à nos amis de Reuters pour la perte d'Issam et nos pensées vont vers tous nos collègues blessés à l'hôpital".

De son côté, le Premier ministre libanais Najib Mikati a dénoncé dans un communiqué le "ciblage direct des journalistes par l'ennemi israélien dans le cadre de son agression continue contre le territoire libanais".

A New York, le secrétaire général de l'ONU a souligné que ces événements montraient "le fort risque de débordement" de la guerre entre le Hamas et Israël, envers son voisin libanais, et a présenté ses condoléances, tandis que le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a souhaité une enquête pour "déterminer ce qui s'est passé exactement".

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du Liban, "est activement engagée auprès des autorités des deux côtés pour tenter de faire baisser la tension", a-t-il ajouté.

"Il y a un vrai risque que cette escalade devienne incontrôlable et il faut y mettre un terme", a indiqué la Finul dans un communiqué.

"Nous sommes de tout coeur avec les familles des journalistes qui ont perdu la vie et ont été blessés au Liban", a de son côté déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, sur X (ex-Twitter).

Des correspondants de l'AFP ont fait état de bombardements ciblant les villages libanais de Dhayra, Aalma ech-Chaab et Adayssé, et de la fumée s'élevant de la zone.

Avant que les journalistes ne soient touchés, l'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir procédé à des tirs d'artillerie sur le territoire libanais après "une explosion sur la barrière frontalière" au niveau de Hanita en Israël, face au village de Aalma ach-Chaab.

En réponse, le Hezbollah a indiqué avoir visé "plusieurs positions israéliennes".

Un porte-parole israélien a déclaré plus tard sur X qu'un appareil militaire télécommandé avait frappé des cibles du Hezbollah. L'armée a ajouté qu'une "cible non identifiée est entrée en territoire israélien depuis le territoire libanais et a été interceptée avec succès par la défense aérienne".

La région frontalière est le théâtre d'affrontements réguliers depuis près d'une semaine, mais les opérations étaient pour le moment restées limitées, de même que les bombardements israéliens sur les abords des villages frontaliers dans le sud du Liban.

Le puissant Hezbollah pro-iranien s'est contenté jusqu'à présent d'une intervention mesurée dans la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur sans précédent lancée par le mouvement palestinien, un allié du Hezbollah, qui a fait des milliers de morts dans les deux camps.


Comment les pays du Maghreb préparent chaque année leurs pèlerins pour La Mecque

Des fidèles musulmans se rassemblent pour prier autour de la Kaaba, dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 1er juin 2025, avant le pèlerinage annuel du Hadj. (Photo par HAZEM BADER / AFP)
Des fidèles musulmans se rassemblent pour prier autour de la Kaaba, dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 1er juin 2025, avant le pèlerinage annuel du Hadj. (Photo par HAZEM BADER / AFP)
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  • Les pays du Maghreb intensifient leurs préparatifs pour accompagner des dizaines de milliers de fidèles vers La Mecque.
  • Une attention particulière est portée aux personnes âgées, qui représentent une grande partie des pèlerins maghrébins.

RIYAD : À l’approche du Hajj, l’un des cinq piliers de l’islam, les pays du Maghreb intensifient leurs préparatifs pour accompagner des dizaines de milliers de fidèles vers La Mecque. Dans chaque pays, entre logistique, encadrement religieux, précautions sanitaires et émotion spirituelle, le départ pour les lieux saints est un moment d’une intensité rare. Arab News en français vous propose de découvrir les coulisses d'une grande organisation religieuse.

Avec un quota de plus de 42 000 pèlerins algériens pour 2025, l’organisation du Hajj est prise très au sérieux par les autorités. Le ministère des Affaires religieuses, en collaboration avec l’Office national du pèlerinage (ONPO), orchestre l’ensemble du processus : tirage au sort, formations religieuses, accompagnement médical, transport et hébergement.

Une attention particulière est portée aux personnes âgées, qui représentent une grande partie des pèlerins maghrébins. Nombre d’entre eux effectuent ce voyage sacré à un âge avancé, après des années d’attente et d’épargne. Mais avec des températures dépassant les 45 °C à La Mecque et des efforts physiques considérables (marche, longues stations debout, montée à Mina, séjour à Arafat), la santé devient une priorité absolue.

« J’ai attendu ce moment pendant plus de vingt ans. Quand j’ai vu mon nom sortir au tirage au sort, j’ai pleuré de gratitude », confie Mohamed, un retraité de Tizi Ouzou de 65 ans. « Maintenant, je me prépare chaque semaine à la mosquée. J’apprends les invocations, les rites, et surtout à purifier mon cœur avant ce grand voyage. »

Comme lui, de nombreux fidèles ont été conseillés par les autorités et leurs médecins de se préparer physiquement plusieurs mois à l’avance, voire une année entière, grâce à des exercices doux : marche régulière, alimentation équilibrée, contrôle du diabète ou de l’hypertension.

Aïcha, 59 ans, de Blida, déclare : « Avant de partir, j’ai demandé pardon à mes proches, réglé mes dettes, fait mon testament. Le Hajj, ce n’est pas juste un voyage. C’est un retour à l’essentiel. Mais je sais aussi que le corps doit être prêt. J’ai commencé à marcher tous les matins pour renforcer mes jambes. »

La Tunisie prévoit d’envoyer environ 10 000 pèlerins cette année. Le ministère des Affaires religieuses supervise les préparatifs avec l’aide de l’Office du pèlerinage et d’agences de voyages agréées. L’aspect sanitaire est également central, avec des visites médicales obligatoires et un accompagnement renforcé sur place.

Souad, une institutrice de 48 ans originaire de Sfax, explique : « J’ai commencé mes préparatifs dès le mois de Rajab. J’ai suivi des cours religieux et consulté mon médecin. Ce qui est le plus émouvant, c’est de savoir qu’à La Mecque, tous les musulmans sont égaux, vêtus de simples habits blancs. »

Khaled, 71 ans, de Kairouan, témoigne : « Mon épouse est décédée il y a deux ans. C’était notre projet commun. Je pars en pensant à elle, avec sa photo dans ma poche et sa prière dans mon cœur. Mais à mon âge, j’ai aussi conscience des risques, je bois beaucoup d’eau, je me protège du soleil et je respecte scrupuleusement les recommandations médicales. »

Cette année, plus de 34 000 fidèles marocains effectueront le Hajj. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques organise les départs en collaboration avec Royal Air Maroc et des agences privées encadrées.

Nawal, âgée de 54 ans et originaire de Fès, raconte : « Dans notre quartier, nous nous sommes réunis tous les samedis pour suivre des cours sur le Hajj. On nous a appris que le pèlerinage commence dans le cœur, bien avant l’avion. Et aussi dans le corps : on nous a conseillé de marcher, de monter les escaliers, de tester notre endurance. »

Rachid, 60 ans, de Marrakech, qui part avec son épouse, souligne : « Nous avons économisé pendant huit ans. Nous avons tout sacrifié pour vivre ce moment. Le Hajj, c’est une renaissance. Alors, on s’y prépare comme pour une nouvelle vie. »

Le royaume chérifien met aussi en place un encadrement religieux et médical renforcé, avec des délégations sur place à La Mecque et Médine. Les autorités veillent également à ce que les logements soient confortables, que les pèlerins s'hydratent correctement et qu'une assistance soit proposée aux personnes vulnérables.

Du Maghreb à La Mecque, les pèlerins algériens, tunisiens et marocains partagent un même rêve : marcher sur les traces du Prophète, demander pardon, prier pour leurs proches et revenir transformés. Mais tous savent aujourd’hui que la foi seule ne suffit pas : il faut aussi une bonne condition physique, un mental préparé et une vigilance de chaque instant face à la chaleur du désert et à l’effort intense que requiert ce pèlerinage.

Comme le résume Fatima, 62 ans, d’Alger : « Là-bas, personne ne verra nos passeports. Il n’y aura que des âmes tournées vers Dieu. » Mais Dieu nous a aussi confié nos corps, et nous devons en prendre soin pour accomplir ce rite jusqu’au bout. »


Gaza: des tirs font 31 morts près d'un centre d'aide, selon les secours

La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, où Israël a imposé un blocus complet pendant plus de deux mois, partiellement assoupli fin mai. (AFP)
La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, où Israël a imposé un blocus complet pendant plus de deux mois, partiellement assoupli fin mai. (AFP)
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  • Dimanche, le Hamas s'est dit prêt à entamer "immédiatement" un nouveau cycle de négociations pour "parvenir à un accord sur les points de discorde" en vue d'un cessez-le-feu
  • Le Qatar et l'Egypte ont dit vouloir "intensifier les efforts visant à surmonter les obstacles", en coordination avec les Etats-Unis, le troisième pays médiateur

RAFAH: Les secours ont annoncé qu'au moins 31 personnes avaient été tuées par des tirs israéliens dimanche près d'un centre de distribution d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, l'organisation soutenue par les Etats-Unis et chargée de la distribution ainsi que l'armée israélienne niant tout incident.

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son sol le 7 octobre 2023.

La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, où Israël a imposé un blocus complet pendant plus de deux mois, partiellement assoupli fin mai.

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), officiellement une société privée dotée d'un financement opaque, affirme avoir distribué des millions de repas depuis le début de ses opérations la semaine dernière, mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques et des informations faisant état de victimes de tirs israéliens à proximité des centres de distribution.

La Défense civile a indiqué que des tirs israéliens avaient visé dimanche matin des personnes qui se dirigeaient vers un centre d'aide alimentaire dans le gouvernorat de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, faisant au moins 31 morts et plus de 176 blessés.

L'armée israélienne a nié avoir tiré sur des civils tandis qu'un porte-parole de la GHF a démenti des informations "fausses et fabriquées de toutes pièces".

"Les conclusions d'une enquête initiale indiquent que l'armée n'a pas tiré sur des civils qui se trouvaient à proximité ou à l'intérieur du site", a déclaré l'armée.

"Il y avait beaucoup de monde, c'était le chaos" et "l'armée a tiré depuis des drones et des chars", a raconté à l'AFP Abdallah Barbakh, 58 ans, disant s'être rendu sur place.

Réagissant à ces informations, Philippe Lazzarini, chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), interdite en Israël depuis le début de l'année, a déploré que la distribution d'aide humanitaire à Gaza soit devenue un "piège mortel".

"Carnage absolu" 

Victoria Rose, une chirurgienne britannique se trouvant à l'hôpital Nasser de Khan Younès, où ont été transportés de nombreux blessés, a décrit dans un message vidéo une scène de "carnage absolu" dans l'établissement.

Des images de l'AFP montrent des habitants évacuant des morts sur une charrette tirée par un âne et une foule compacte d'hommes, certains chargés de colis, revenant du centre, dans un paysage désertique et dévasté.

La Défense civile a également déclaré que des tirs israéliens avaient fait un mort et de nombreux blessés près d'un autre site d'aide humanitaire dans le centre du territoire.

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a indiqué de son côté dimanche que des personnes qu'elle a soignées sur un site d'aide à Gaza avaient été ciblées par des tirs, qualifiant le système de distribution de GHF de "déshumanisant, dangereux et sévèrement inefficace".

"Les patients ont dit à MSF qu'on leur avait tiré dessus de tous les côtés avec des drones, des hélicoptères, des bateaux, des tanks et des soldats israéliens au sol", a déclaré MSF dans un communiqué.

Près de 20 mois après le début de la guerre, les négociations en vue d'un cessez-le-feu et d'un accord pour la libération des otages retenus dans la bande de Gaza n'ont pas abouti.

Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 57 restent retenues à Gaza, au moins 34 d'entre elles étant mortes, selon les autorités israéliennes.

Le Hamas a affirmé samedi avoir répondu "de manière positive" à une proposition américaine présentée cette semaine, mais l'émissaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a jugé cette réponse "complètement inacceptable", critiquant un retour en arrière.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui aussi jugé que la réponse du Hamas faisait "reculer le processus".

Dimanche, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a dit avoir ordonné à l'armée d'aller de l'avant dans la bande de Gaza, "indépendamment de toute négociation", afin d'accroître la pression sur le Hamas pour qu'il libère les otages.

 "Amendements" du Hamas 

De son côté, un dirigeant du Hamas a reproché aux Américains d'être revenus sur ce qui avait été convenu précédemment.

"Nous avons exigé des amendements aux clauses qui ne garantissent pas la fin des massacres" ainsi que la fin de la guerre et le retrait d'Israël de Gaza, a déclaré dimanche Mahmoud al-Mardawi.

"Ironiquement, les amendements que nous avons demandés sont identiques, mot pour mot, à ce qui avait été convenu avec le médiateur américain au cours des dernières semaines", a-t-il affirmé.

Un autre dirigeant de Hamas, Bassem Naïm, a déclaré: "Pourquoi, à chaque fois, la réponse d'Israël est-elle considérée comme la seule réponse à négocier ?".

Dimanche, le Hamas s'est dit prêt à entamer "immédiatement" un nouveau cycle de négociations pour "parvenir à un accord sur les points de discorde" en vue d'un cessez-le-feu.

Le Qatar et l'Egypte ont dit vouloir "intensifier les efforts visant à surmonter les obstacles", en coordination avec les Etats-Unis, le troisième pays médiateur.

Fin mai, M. Netanyahu avait conditionné la fin de la guerre à l'"exil" du Hamas et au "désarmement" de Gaza, des exigences jusque-là rejetées par le mouvement palestinien qui y a pris le pouvoir en 2007.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 54.418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Israël interdit l'accès à la Cisjordanie aux ministres arabes qui dénoncent l'«arrogance» de Tel-Aviv

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Abdullatif bin Rashid Al Zayani, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, membres du Comité ministériel désigné par le Sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique sur Gaza, se réunissent à Amman, en Jordanie, le 1er juin 2025. (Reuters)
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Abdullatif bin Rashid Al Zayani, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, membres du Comité ministériel désigné par le Sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique sur Gaza, se réunissent à Amman, en Jordanie, le 1er juin 2025. (Reuters)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères a déclaré que l'attitude d'Israël témoignait de son "extrémisme et de son rejet de la paix"
  • Les ministres ont tenu une réunion par vidéoconférence à Amman avec le président palestinien Mahmoud Abbas

LE CAIRE : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré que le refus du gouvernement israélien d'autoriser des ministres arabes à se rendre en Cisjordanie occupée montrait son "extrémisme et son rejet de la paix".

Il a fait cette déclaration lors d'une conférence de presse conjointe avec ses homologues de Jordanie, d'Égypte et de Bahreïn à Amman.

Les ministres arabes ont condamné ce qu'ils ont décrit comme la décision "arrogante" d'Israël de leur interdire de se rendre en Cisjordanie et son rejet de tout effort de paix.

Les membres du comité ministériel désigné par le sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique sur Gaza ont rencontré le roi Abdallah II de Jordanie à Amman plus tôt dans la journée pour discuter des efforts de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et d'un plan d'après-guerre.

Au cours de leur rencontre au palais Al-Husseiniya, le roi Abdallah et les ministres ont souligné l'importance du soutien international aux Palestiniens pour garantir leurs droits et parvenir à la paix grâce à une solution à deux États.

Le comité ministériel, composé des ministres des affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie et de Bahreïn, ainsi que du secrétaire général de la Ligue arabe, a tenu une réunion par vidéoconférence à Amman dimanche avec le président palestinien Mahmoud Abbas et son adjoint, Hussein Al-Sheikh, et Mohammad Mustafa, premier ministre et ministre des affaires étrangères.

Ayman Al-Safadi, ministre jordanien des affaires étrangères, a déclaré que "le gouvernement israélien continue de tuer toutes les chances de paix dans la région" après que la visite du comité a été bloquée samedi.

Le prince Faisal bin Farhan s'est fait l'écho de ces sentiments et a ajouté que l'Autorité palestinienne continuait à remplir ses fonctions face à une partie qui ne voulait pas de solutions.

Le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré à l'agence de presse jordanienne que la Jordanie et l'Égypte s'opposeraient fermement à tous les plans israéliens visant à déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.

Samedi, Israël a déclaré qu'il n'autoriserait pas la tenue d'une réunion prévue dimanche dans la capitale administrative palestinienne de Ramallah.

Les ministres ont également discuté des préparatifs d'une conférence de paix internationale de haut niveau qui se tiendra à New York en juin, sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, dans le but de faire progresser la solution des deux États sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale palestinienne.

Le comité a réaffirmé son soutien aux efforts de cessez-le-feu menés par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, et a exhorté Israël à autoriser un accès humanitaire sans restriction et à cesser son escalade en Cisjordanie.

Elle a également souligné l'importance d'une conférence sur la reconstruction de Gaza au Caire à la suite d'un cessez-le-feu.

Les ministres ont condamné Israël pour avoir bloqué leur visite prévue à Ramallah, estimant qu'il s'agissait d'une violation des normes diplomatiques.

Le président Abbas a salué les efforts de la commission, réitéré l'engagement de son gouvernement en faveur des réformes, de la paix et de la non-violence, et appelé à un soutien international et au déblocage des fonds palestiniens retenus.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com