« Les mains en l'air! »: les soldats israéliens dans les couloirs de l'hôpital al-Chifa de Gaza

An injured Palestinian man looks at an injured child lying on a gurney at the hospital following the Israeli bombardment of Khan Yunis in the southern Gaza Strip on November 15, 2023, amid the ongoing battles between Israel and the Palestinian group Hamas. (AFP).
An injured Palestinian man looks at an injured child lying on a gurney at the hospital following the Israeli bombardment of Khan Yunis in the southern Gaza Strip on November 15, 2023, amid the ongoing battles between Israel and the Palestinian group Hamas. (AFP).
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Publié le Mercredi 15 novembre 2023

« Les mains en l'air! »: les soldats israéliens dans les couloirs de l'hôpital al-Chifa de Gaza

  • Des soldats israéliens lancent dans des haut-parleurs, en arabe avec un fort accent: "Tous les hommes de 16 ans et plus, levez les mains en l'air et sortez des bâtiments vers la cour intérieure pour vous rendre"
  • Selon l'ONU, environ 2.300 personnes, dont des patients, des soignants et des déplacés de guerre se trouvent à l'intérieur d'al-Chifa, encerclé depuis plusieurs jours par les chars et les transports de troupes de l'armée israélienne

GAZA: Des dizaines de soldats israéliens, certains cagoulés et tirant en l'air, ordonnent aux Gazaouis réfugiés dans l'hôpital al-Chifa de se rendre: la bataille autour du plus grand hôpital de la bande de Gaza se déroule désormais dans ses services et ses étages, raconte un journaliste collaborant avec l'AFP sur place.

Des soldats israéliens lancent dans des haut-parleurs, en arabe avec un fort accent: "Tous les hommes de 16 ans et plus, levez les mains en l'air et sortez des bâtiments vers la cour intérieure pour vous rendre".

Aussitôt, des centaines de jeunes sortent des différents services de l'immense complexe situé dans l'ouest de la ville de Gaza, où se concentrent désormais les combats entre les chars israéliens et les combattants du Hamas, au pouvoir à Gaza, appuyés par leurs alliés du Jihad islamique.

Ces deux organisations sont considérées comme "terroristes" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Selon l'ONU, environ 2.300 personnes, dont des patients, des soignants et des déplacés de guerre se trouvent à l'intérieur d'al-Chifa, encerclé depuis plusieurs jours par les chars et les transports de troupes de l'armée israélienne.

Générateurs à l'arrêt

Selon les médecins et des ONG internationales, aucun d'entre eux ne peut sortir sous peine d'être visé par des tirs alors que les combats font rage aux alentours.

Mercredi matin, des colonnes de Palestiniens, les mains en l'air, convergeaient vers la cour de l'hôpital, arrivant du département des grands brûlés, de la maternité, visée récemment par des tirs d'artillerie, du département de chirurgie ou encore du service des dialyses, rapporte le journaliste.

Un millier de personnes sont désormais sur la grande esplanade du complexe hospitalier, mains en l'air. Certains ont été déshabillés par des soldats israéliens.

A l'intérieur, dans les couloirs des différents départements d'al-Chifa, dont la construction remonte à 1946 et où opèrent des équipes de Médecins sans frontières (MSF), les soldats tirent en l'air en allant de pièce en pièce, recherchant visiblement des combattants du Hamas.

Des femmes, des enfants en pleurs sont fouillés. D'autres doivent passer sous une borne équipée d'une caméra de reconnaissance, les mêmes qui ont été installées le long des couloirs d'évacuation vers le sud de la bande de Gaza, selon le journaliste.

Depuis des années, Israël accuse le Hamas d'utiliser les hôpitaux de Gaza comme des bases, d'avoir creusé un réseau de tunnel sous al-Chifa et de se servir de ses malades comme de "boucliers humains".

Le mouvement islamiste et le ministère de la Santé à Gaza démentent et ont, à plusieurs reprises, réclamé la visite de "commissions d'enquêtes internationales".

Des chars israéliens sont désormais entrés à l'intérieur du complexe, postés devant différents services dont celui des urgences.

Ces derniers jours déjà, les générateurs ont cessé de tourner faute de carburant, dont aucune goutte n'est entrée à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Deux jours plus tard, Israël avait imposé un "siège complet" aux 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza.

Couveuses

Au moins neuf bébés prématurés sont morts après avoir été sortis de leurs couveuses, tandis que 27 malades en soins intensifs sont décédés parce qu'ils n'avaient plus de respirateur en état de marche, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Une fosse commune creusée dans le complexe renferme déjà "179 corps" selon le directeur de l'hôpital, le docteur Mohammed Abou Salmiya.

L'armée israélienne assure avoir envoyé "des équipes médicales" et des soldats "parlant arabe" pour son "opération ciblée" sur "une zone spécifique" d'al-Chifa.

Mercredi matin, elle a aussi annoncé avoir "livré des couveuses, de la nourriture pour bébé et du matériel médical" en marge de son "opération".

Si, chaque jour, l'ONU, des ONG internationales et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) répètent qu'un hôpital "ne devrait jamais être attaqué", pour Israël, l'entrée de ses troupes à al-Chifa ne viole pas le droit international.

Pour le Hamas, c'est "un crime de guerre et un crime contre l'humanité".

Le 7 octobre, le mouvement islamiste a lancé une attaque d'une ampleur inédite en Israël. Environ 1.200 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

Depuis, l'armée israélienne bombarde jour et nuit la bande de Gaza depuis les airs, la mer et le sol. Plus de 11.000 Palestiniens ont été tués dans ces frappes, selon le ministère de la Santé du Hamas, pour deux tiers des femmes et des enfants.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans de nouvelles frappes israéliennes sur le sud

Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
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  • Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi, a indiqué le ministère libanais de la Santé, l'armée israélienne disant avoir visé deux combattants du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser le Hezbollah pro-iranien.

"La frappe menée par l'ennemi israélien à l'aide d'un drone sur une voiture (...) a fait un mort" dans la région de Wadi al-Hujair, a indiqué le ministère de la Santé, "un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Une deuxième frappe israélienne sur la localité de Hanine a "coûté la vie à un civil et en a blessé un autre", selon le ministère de la Santé libanais. D'après l'agence nationale d’information officielle Ani, la frappe visait une "moto".

L'armée israélienne a indiqué avoir visé "un terroriste du Hezbollah" dans ce secteur, sans préciser s'il avait été tué ou non.

Mardi, une attaque de drone israélien sur une voiture dans le secteur de Aïtaroun a fait deux morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, l'un des trois blessés, un adolescent âgé de 17 ans, étant décédé.

L'armée israélienne avait affirmé mardi avoir éliminé "un commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah" dans cette région du sud du Liban.

Le même jour, l'ONU a indiqué que 71 civils, y compris plusieurs femmes et enfants, avaient été tués par l'armée israélienne au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que seuls les Casques bleus de l'ONU et l'armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Le Hezbollah, très affaibli par la guerre, doit pour sa part se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 km de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L'armée israélienne devait se retirer entièrement du sud du Liban mais elle s'est maintenue dans cinq points stratégiques.

Déclenchée en octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a poussé le Hezbollah à ouvrir un front depuis le sud du Liban en soutien au mouvement palestinien.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte: les bombardements israéliens ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères participe à la réunion du CCG et des pays d'Asie centrale au Koweït

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
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  • La réunion a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre les pays du Golfe et les pays d'Asie centrale
  • Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a participé mercredi à la troisième réunion de dialogue stratégique entre le Conseil de coopération du Golfe et les pays d'Asie centrale.

Cette réunion, organisée par le Koweït, a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre le CCG et les pays d'Asie centrale dans divers domaines et d'intensifier la coordination multilatérale sur les questions d'intérêt commun, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet entre le CCG et les pays d'Asie centrale, qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan, en mai. L'Arabie saoudite a accueilli le premier sommet CCG-Asie centrale à Djeddah en 2023.

Le prince Sultan ben Saad ben Khalid, ambassadeur saoudien au Koweït, a également assisté à la réunion.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com