La France demande à l’ONU «une trêve menant à un cessez-le-feu» à Gaza

Cette photo, prise dans le sud d’Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, montre de la fumée après une frappe israélienne sur le territoire palestinien le 4 décembre 2023. (AFP)
Cette photo, prise dans le sud d’Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, montre de la fumée après une frappe israélienne sur le territoire palestinien le 4 décembre 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 05 décembre 2023

La France demande à l’ONU «une trêve menant à un cessez-le-feu» à Gaza

  • Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès de l’ONU, soutient qu’à court terme, «nous avons besoin de plus qu’une pause humanitaire»
  • Plus de 700 Palestiniens ont été tués depuis qu'Israël a repris ses opérations militaires à Gaza le 1er décembre, après une trêve temporaire d'une semaine

NEW YORK: La France a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU, lundi, à faire davantage d’efforts pour résoudre le conflit à Gaza, soulignant que les pauses dans les combats ne suffisent pas et qu’il faut une trêve qui puisse ouvrir la voie à un cessez-le-feu.

Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès de l’ONU, soutient qu’à court terme, «nous avons besoin de plus qu’une pause humanitaire. Nous avons besoin d’une trêve qui débouche sur un cessez-le-feu, d’un accès humanitaire total, d’un respect absolu du droit humanitaire international. Bien sûr, nous voulons aussi que les otages soient libérés.»

Il réitère que son pays respecte «le droit d’Israël à se défendre et à poursuivre les terroristes qui ont commis les crimes du 7 octobre».

Nicolas de Rivière s’est adressé aux journalistes au siège de l’ONU à New York avant une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, organisée par les Émirats arabes unis (EAU), qui ont évoqué la «reprise des hostilités profondément préoccupante» ce week-end et la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza.

Plus de 700 Palestiniens ont été tués depuis qu’Israël a repris ses opérations militaires à Gaza le 1er décembre, après une pause humanitaire d’une semaine dans les combats. Quinze mille cinq cents autres personnes ont été tuées avant la trêve temporaire.

Israël a étendu cette semaine ses opérations au sud de Gaza, forçant des dizaines de milliers de Gazaouis déjà déplacés à se réfugier dans «des espaces de plus en plus restreints, en quête désespérée d’eau, de nourriture, d’abri et d’un semblant de sécurité», selon Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés.

Avertissant qu’«un scénario encore plus infernal est sur le point de se dérouler», elle ajoute: «Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza et nulle part où aller. Les conditions requises pour acheminer l’aide à la population de Gaza ne sont pas remplies.»

Nicolas de Rivière, quant à lui, appelle également à la reprise d’un processus politique pour régler la question palestinienne au sens large, déclarant: «Je ne pense pas que nous puissions continuer à faire fi des aspirations des Palestiniens à la création d’un État. C’est une nécessité. Cela ne devrait pas être passé sous silence, comme c’est le cas depuis sept ans.»

Les membres du Conseil ont discuté d’un projet de résolution proposé par les EAU pour l’intensification et le suivi de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza.

Toutefois, avant la réunion à huis clos de lundi, l'ambassadeur américain Robert Wood a déclaré aux journalistes qu'il n'était pas nécessaire pour l'instant que le Conseil adopte des résolutions ou des déclarations supplémentaires.

Il souligne que le Conseil avait déjà adopté une résolution «importante» le 15 novembre, qui appelle à des pauses humanitaires urgentes et prolongées et à l’établissement de couloirs d’aide dans toute la bande de Gaza. La résolution 2 712 – la première sur laquelle les membres du Conseil se sont mis d’accord depuis le début du conflit – appelle également à la libération de tous les otages et elle demande à toutes les parties de s’abstenir de priver les civils de Gaza de l’accès aux biens et services de base qui sont indispensables à leur survie.

Selon M. Wood, il est essentiel désormais de «se concentrer sur la manière dont nous pouvons réellement apporter de l’aide aux habitants sur le terrain, d’améliorer la situation et de tenter de relancer les négociations concernant les otages. Nous constatons une augmentation de l’aide, même si elle est clairement insuffisante. C’est donc sur ce point que nous devons concentrer nos efforts.»

Interrogé sur le dernier bilan des morts et sur la question de savoir si Israël fait suffisamment d’efforts pour éviter des pertes civiles, Robert Wood répond: «Nous répétons, depuis un moment, à Israël, de faire plus pour protéger les civils.»

«C’est une opération difficile lorsqu’on essaie d’éradiquer le Hamas et de protéger les civils, car le Hamas se cache parmi les civils. Mais les autorités israéliennes nous écoutent et je pense que c’est important. Elles sont en train de prendre des mesures et nous continuerons à les encourager. Certes, personne n’est satisfait de la situation sur le terrain. Elle doit absolument s’améliorer et c’est aux Israéliens de le faire.»

«Les Israéliens veulent mieux protéger les civils et nous continuerons à les soutenir dans cette démarche.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La France remet en chantier la très impopulaire réforme des retraites

Le Premier ministre français François Bayrou quitte la salle après avoir prononcé un discours à l'issue d'une réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (CICI) à l'hôtel Matignon à Paris, le 26 février 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou quitte la salle après avoir prononcé un discours à l'issue d'une réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (CICI) à l'hôtel Matignon à Paris, le 26 février 2025. (AFP)
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  • La France a remis en chantier jeudi la très impopulaire réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron et qui a reporté l'âge de départ de 62 à 64 ans
  • Pour échapper à la censure, le Premier ministre François Bayrou avait consenti mi-janvier à rouvrir ce dossier, après la très forte contestation de la réforme de 2023, mais à condition que cela aille vite et que syndicats et au patronat parviennent d'ici

PARIS: La France a remis en chantier jeudi la très impopulaire réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron et qui a reporté l'âge de départ de 62 à 64 ans, le gouvernement laissant cependant seulement trois mois et une marge de manoeuvre étroite aux partenaires sociaux pour négocier.

Pour échapper à la censure, le Premier ministre François Bayrou avait consenti mi-janvier à rouvrir ce dossier, après la très forte contestation de la réforme de 2023, mais à condition que cela aille vite et que syndicats et au patronat parviennent d'ici "fin mai" à un accord.

Après avoir initialement exigé des partenaires sociaux qu'ils ne retouchent le texte sans dégrader l'équilibre financier du système de retraites, il leur a même demandé, dans une lettre mercredi soir, de "rétablir l'équilibre financier" du système dès 2030.

Cette obligation de trouver des économies supplémentaires ne va pas faciliter la tâche aux partenaires sociaux, réunis à partir de 14H00 dans des locaux des services du Premier ministre.

Dans la salle du Conseil d'orientation des retraites siègeront les cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) et les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P)représentatifs au niveau interprofessionnel, mais aussi la FNSEA (agriculture) et le syndicat Unsa.

Une configuration critiquée qui exclut un syndicat plus à gauche, Solidaires, la FSU pour la fonction publique, ou encore l'Udes (employeurs de l'économie sociale et solidaire.

Premier syndicat, la CFDT voit dans ce chantier de réforme de la réforme "une vraie opportunité", selon son numéro deux Yvan Ricordeau. Elle espère des amélioration notamment sur "la prise en compte de la pénibilité et le renforcement du droit des femmes".

La CGT a notamment demandé de chiffrer le coût d'un retour de l'âge de départ à 62 ans.

Les propositions financières du patronat devraient diverger fortement de celles présentées par les syndicats. Pour le négociateur de la CGT Denis Gravouil, "le patronat mène une campagne de pub extrêmement puissante sur la retraite par capitalisation".

Le système de retraites français fonctionne actuellement par répartition, les actifs cotisant pour leurs aînés partis en retraite.

Jeudi, côté patronal, le président du Medef Patrick Martin qui fait du report de l'âge de départ une condition sine qua non de la viabilité du système, s'est dit "pessimiste" quand à l'issue des négociations.

La Cour des comptes a évalué la semaine dernière, dans un rapport qui doit servir de base aux discussions, que le déficit du système de retraites devrait atteindre 6,6 milliards d'euros en 2025, et se "stabiliser" jusqu'en 2030 avant de se creuser davantage.

Le gouvernement s'est engagé à ce que tout accord, même partiel, sera soumis au Parlement.


Restrictions d'accès par la France : l'Algérie exprime sa « surprise » selon le ministère

Drapeau de l'Algérie (Photo, AFP)
Drapeau de l'Algérie (Photo, AFP)
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  • Alger n'a « aucunement été informé » de ces mesures visant des « ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visa », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères.
  • Le minstre algérien a également souligné que « toute mesure attentatoire aux intérêts de l'Algérie fera l'objet de mesures réciproques, strictes et immédiates ».

ALGER : L'Algérie a fait part mercredi de sa « surprise » et de son « étonnement » après l'annonce la veille par Paris de mesures de restriction d'accès à la France pour certains dignitaires algériens, en dénonçant une nouvelle « provocation ».

Alger n'a « aucunement été informé » de ces mesures visant des « ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visa », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l'agence APS.

Cette annonce « s'inscrit dans la longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l'Algérie », a-t-il affirmé.

Mardi soir, en pleine crise avec Alger, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a révélé que des « mesures de restriction de circulation et d'accès au territoire national pour certains dignitaires algériens » avaient été prises.

M. Barrot s'est également dit « prêt à en faire davantage » si la coopération franco-algérienne « n'est pas relancée ».

Les relations avec Alger, déjà très tendues, se sont encore dégradées après l'attentat meurtrier commis samedi à Mulhouse, dans l'est de la France. Un Algérien de 37 ans en situation irrégulière est accusé d'avoir tué à l'arme blanche un Portugais de 69 ans et d'avoir blessé sept autres personnes.

Les déclarations de M. Barrot interviennent alors que la position à adopter vis-à-vis d'Alger divise profondément le gouvernement français, entre les partisans du « rapport de force », comme le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, et ceux qui plaident pour la voie diplomatique, comme Jean-Noël Barrot.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a estimé que l'Algérie était « manifestement devenue l'enjeu de querelles politiques intra-françaises où tous les coups bas politiciens sont permis dans le cadre d'une compétition, dont l'extrême droite est l'instigateur, le référent et le donneur d'ordres ».

Le ministère a déclaré que cela pourrait « avoir des conséquences incalculables sur la relation algéro-française dans toutes ses dimensions ». Il a également souligné que « toute mesure attentatoire à ses intérêts (de l'Algérie, ndlr) fera l'objet de mesures réciproques, strictes et immédiates ».


Algérie : le ministre de la Fonction publique favorable à la révision du traité de 1968

Le ministre français de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, quitte le palais présidentiel de l'Élysée après le conseil des ministres hebdomadaire, à Paris, le 19 février 2025. (Photo : Ludovic Marin / AFP)
Le ministre français de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, quitte le palais présidentiel de l'Élysée après le conseil des ministres hebdomadaire, à Paris, le 19 février 2025. (Photo : Ludovic Marin / AFP)
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  • Le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, s'est prononcé mercredi pour une révision du traité franco -algérien de 1968.
  • « Évidemment qu'il va être question notamment de notre rapport avec l'Algérie », a indiqué M. Marcangeli.

PARIS : Le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, s'est prononcé mercredi pour une révision du traité franco -algérien de 1968, alors qu'un conseil interministériel sur l'immigration se tiendra dans la journée autour de François Bayrou.

Ce traité établit entre autres un régime des visas favorable pour l'Algérie.

« Évidemment qu'il va être question notamment de notre rapport avec l'Algérie », a indiqué M. Marcangeli sur France Info.

« Il y a peu de temps, j'étais encore parlementaire, président du groupe Horizons (à l'Assemblée nationale, NDLR), proche d'Édouard Philippe et je fais partie de ceux qui pensent qu'il faut revoir le traité franco-algérien de 1968 », a affirmé le ministre.

Certains politiques ont régulièrement souhaité ces derniers mois la remise en cause du traité de 1968, à la suite de différentes affaires, comme l'incarcération en Algérie depuis mi-novembre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal ou la tentative avortée de renvoi en Algérie de l'influenceur algérien Doualemn en janvier, aussitôt renvoyé en France par les autorités algériennes.

Samedi, un Algérien faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), que le Premier ministre, François Bayrou, a dit avoir été refusé par Alger à dix reprises, est accusé d'avoir tué à l'arme blanche une personne et d'en avoir blessé sept autres à Mulhouse.

Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué que « des mesures de restriction de circulation et d'accès au territoire national pour certains dignitaires algériens avaient été prises ».

« Les dignitaires algériens se caractérisent souvent par des prises de positions particulièrement dures à l'égard de la France, qui peuvent également entraîner des réactions de la France », a commenté M. Marcangeli.

« Il y a le traité, qui n'a pas été revu depuis plus de 24 ans, il y a la question des dignitaires, la question des visas, bref, toute une panoplie de mesures. À la fin du comité interministériel, le Premier ministre fera un certain nombre d'annonces qui concerneront très certainement l'Algérie », a déclaré le ministre.

Par ailleurs, interrogé sur la réforme des retraites, M. Marcangeli a estimé que « remettre en cause un certain nombre d'équilibres définis par la loi Borne de 2023 ne lui semblait pas être une bonne politique ».