Série d'explosions visant des habitations en Corse en pleine discussion sur l'autonomie

Des débris jonchent l'extérieur d'une maison endommagée, ciblée par une explosion à Villanova, sur l'île méditerranéenne française de Corse, le 9 octobre 2023 (Photo, AFP).
Des débris jonchent l'extérieur d'une maison endommagée, ciblée par une explosion à Villanova, sur l'île méditerranéenne française de Corse, le 9 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 10 octobre 2023

Série d'explosions visant des habitations en Corse en pleine discussion sur l'autonomie

  • Une vingtaine d'explosions visant des habitations ont secoué la Corse dans la nuit de dimanche à lundi, revendiquées par le mouvement indépendantiste clandestin FLNC
  • Aucun blessé grave n'a à ce stade été recensé

AJACCIO: Une vingtaine d'explosions visant des habitations ont secoué la Corse dans la nuit de dimanche à lundi, revendiquées par le mouvement indépendantiste clandestin FLNC, dix jours après la venue d'Emmanuel Macron qui a proposé à l'île une "autonomie dans la République".

Aucun blessé grave n'a à ce stade été recensé.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête sur 22 explosions et leur revendication par le Front de libération nationale corse (FLNC), a-t-il indiqué.

L'enquête a été ouverte entre autres pour tentative d'assassinat, destruction et tentative par moyen dangereux pour les personnes, fabrication d'engin explosif, le tout en relation avec une entreprise terroriste.

Lundi à midi, le FLNC a revendiqué ces explosions dans un communiqué au quotidien régional Corse-Matin, avec ces deux uniques phrases en français: "Nous n'avons pas de destin commun avec la France. Revendiquons la série d'actions de la nuit du 08 au 09 octobre 2023". Le texte se terminait par cette mention en corse: "A Francia Fora" ("la France dehors").

Ce communiqué est signé par les slogans respectifs, en langue corse, du FLNC - Union des combattants et du FLNC 22 octobre, deux mouvements clandestins autrefois rivaux, qui avaient déposé les armes au milieu des années 2010 et sont aujourd'hui réunis sous la même bannière du FLNC.

Une "dizaine d'attentats" ont touché des résidences secondaires en Corse-du-Sud et un ancien centre des impôts désaffecté à Ajaccio, a indiqué lundi le procureur de la République à Ajaccio Nicolas Septe.

"Sous réserve d'analyses plus approfondies, les dégradations par incendie et explosions auraient été commises" en utilisant "de l'explosif, des bonbonnes de gaz et du nitrate", parfois "associés", ajoute-t-il.

En Haute-Corse, une douzaine de faits ont visé des maisons en construction, une résidence secondaire et un lotissement partiellement occupé.

"Cela ressemble à ce qu'on a pu voir ces derniers mois. (...) Il y a notamment un dispositif avec un extincteur modifié, qui n'a pas explosé. La plupart des explosions sont dues à des bouteilles de gaz mais les choses restent à déterminer. Ce sont des dispositifs artisanaux", a expliqué à l'AFP François Thévenot, procureur par intérim à Bastia.

FLNC, nébuleuse opaque

Cette "nouvelle nuit bleue" intervient une dizaine de jours après la visite du président de la République qui a proposé à la Corse "une autonomie dans la République", tout en prévenant que ce "moment historique" ne se ferait pas "sans" ou "contre" l'Etat français.

Il venait clore 18 mois de discussions entamées après l'explosion de violences insulaires en 2022, après la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, agressé en prison où il purgeait une peine à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998.

"Il y a un chemin qui est ouvert. Il est peut-être difficile et peut-être étroit, mais le chemin du dialogue, de la construction politique et de la perspective d'autonomie est, à mon avis, plus que jamais le seul qui vaille", a indiqué lundi à l'AFP le président de l'exécutif corse Gilles Simeoni.

Il a ajouté être "en désaccord avec la violence clandestine", estimant que "la Corse et les Corses aspirent à la paix".

"La Corse n’a pas d’avenir dans cette voie-là. Les tentatives d’intimidation, les destructions de biens, le recours à la force ne nous conduiront que dans l'impasse", a de son côté estimé Un souffle nouveau, le groupe de droite à l'Assemblée de Corse.

Cette île connaît depuis deux ans une recrudescence d'incendies criminels et d'explosions, visant principalement des résidences secondaires, le plus souvent assortis de tags nationalistes. Ces explosions ont été souvent revendiquées, certaines par le FLNC, d'autres par le mouvement GCC (Ghjuventù Clandestina Corsa), un mouvement clandestin de jeunesse corse.

Selon une source judiciaire en août, 50 enquêtes "en lien avec des incendies criminels ou faits de destruction" en Corse ont été ouvertes par le Pnat depuis janvier, contre 22 en 2022, trois en 2021 et quatre en 2020.

Le FLNC, apparu pour la première fois en 1976, avec une profession de foi retrouvée dans les décombres de 18 attentats lors d'une première "nuit bleue", est depuis devenu une nébuleuse opaque, résultat de scissions, luttes fratricides et recompositions.

La dernière "nuit bleue" datait du 9 au 10 mars 2019, avec sept habitations endommagées.


Frappes israéliennes en Iran: Macron fera un «point presse» en fin de journée

Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
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  • Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée
  • A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française

PARIS: Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence.

Le chef de l'Etat s'exprimera à l'Elysée. L'horaire n'a en revanche pas été précisé à ce stade.

Emmanuel Macron avait par ailleurs réuni vendredi en fin de matinée un conseil de défense et de sécurité nationale.

Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée.

A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française.

Plus tôt vendredi matin, M. Barrot avait appelé "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale", après les frappes d'Israël sur des sites militaires et nucléaires en Iran.

Israël a mené vendredi une série de frappes aériennes contre l'Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien, estimant que l'attaque israélienne constituait à ses yeux une "déclaration de guerre".

Cette attaque a eu lieu alors qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que dément Téhéran.


Crash d'Air India: le patron de Boeing annule sa venue au salon du Bourget

Le patron de Boeing a décidé d'annuler sa venue au salon de l'aéronautique du Bourget (France) la semaine prochaine, après le crash meurtrier jeudi d'un appareil de l'avionneur américain en Inde, selon un message à ses employés obtenu vendredi par l'AFP. (AFP)
Le patron de Boeing a décidé d'annuler sa venue au salon de l'aéronautique du Bourget (France) la semaine prochaine, après le crash meurtrier jeudi d'un appareil de l'avionneur américain en Inde, selon un message à ses employés obtenu vendredi par l'AFP. (AFP)
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  • "Stephanie (Pope, responsable de l'aviation commerciale) et moi avons annulé nos projets d'assister (au salon) pour rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l'enquête", a indiqué Kelly Ortberg
  • Le dirigeant a réitéré ses "condoléances les plus sincères" pour le crash d'un Boeing 787 d'Air India sur un quartier résidentiel d'Ahmedabad dans le nord de l'Inde, qui a fait au moins 265 morts

PARIS: Le patron de Boeing a décidé d'annuler sa venue au salon de l'aéronautique du Bourget (France) la semaine prochaine, après le crash meurtrier jeudi d'un appareil de l'avionneur américain en Inde, selon un message à ses employés obtenu vendredi par l'AFP.

"Stephanie (Pope, responsable de l'aviation commerciale) et moi avons annulé nos projets d'assister (au salon) pour rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l'enquête", a indiqué Kelly Ortberg.

Le dirigeant a réitéré ses "condoléances les plus sincères" pour le crash d'un Boeing 787 d'Air India sur un quartier résidentiel d'Ahmedabad dans le nord de l'Inde, qui a fait au moins 265 morts.

Le salon international de l'aéronautique et de l'espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est le plus important événement du genre dans le monde. Quelque 2.400 exposants de 48 pays, avec les Etats-Unis comme premier participant international, vont s'y retrouver pendant une semaine à partir de lundi.

Boeing et son rival européen Airbus s'y affrontent traditionnellement à coups de commandes d'appareils, mais la catastrophe d'Air India risque de jeter une ombre sur le programme de l'entreprise américaine.

"La sécurité est un pilier de notre secteur et au coeur de tout ce que nous faisons. Nos experts techniques se tiennent prêts à porter assistance aux enquêteurs pour comprendre les circonstances" du crash, a ajouté M. Ortberg.

"Une équipe de Boeing est prête à aller en Inde", a-t-il précisé, en disant avoir discuté avec la directrice de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) Jennifer Homendy pour lui signifier "notre soutien plein et entier au processus d'enquête".

Le patron de Boeing a en outre appelé à "ne pas spéculer sur l'accident, et (à) laisser les enquêteurs faire leur travail", toujours dans ce message.

Vendredi, les fouilles se sont poursuivies en Inde sur le lieu de l'accident du vol 171, dans un quartier résidentiel d'Ahmedabad.

Un des passagers de l'avion, qui transportait 242 personnes, a survécu à l'accident, survenu juste après son décollage à destination de Londres.

Selon le dernier bilan fourni par un responsable de la police locale, les sauveteurs ont déjà extirpé 265 corps des débris de l'avion et des bâtiments sur lesquels il s'est écrasé.

Vendredi, le président exécutif d'Airbus a exprimé au nom de son entreprise ses "condoléances aux victimes, aux familles des victimes du vol d'Air India".

"On travaille tous très, très fort dans cette industrie pour que ça n'arrive pas. Et quand ça arrive, c'est une tragédie", a déclaré Guillaume Faury lors du Paris Air Forum, des conférences organisées avant le salon du Bourget à La Défense (ouest de Paris).

Lors du même événement, le directeur général d'Air France-KLM a déploré une "grande tragédie" et adressé ses pensées "aux familles" des victimes et à Air India.

Benjamin Smith, dont les compagnies exploitent 34 Boeing 787 (24 chez KLM et 10 chez Air France), a remarqué que "les informations sont plutôt limitées" sur les circonstances de la catastrophe, mais assuré que "nous avons toujours toute confiance en cet avion".

 


France: Macron réunit un conseil de défense après les frappes israéliennes en Iran

Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main du colonel général ukrainien Ruslan Khomchak, Premier secrétaire adjoint du Conseil de défense et de sécurité nationale, entouré du chef d'état-major des armées françaises (CEMA) Thierry Burkhard (G), alors qu'ils arrivent pour assister à une réunion avec les chefs d'état-major des armées de l'Union européenne et de l'OTAN sur le conflit russo-ukrainien en cours, dans le cadre du Forum de Paris sur la défense et la stratégie, au musée de la Marine, à Paris, le 11 mars 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main du colonel général ukrainien Ruslan Khomchak, Premier secrétaire adjoint du Conseil de défense et de sécurité nationale, entouré du chef d'état-major des armées françaises (CEMA) Thierry Burkhard (G), alors qu'ils arrivent pour assister à une réunion avec les chefs d'état-major des armées de l'Union européenne et de l'OTAN sur le conflit russo-ukrainien en cours, dans le cadre du Forum de Paris sur la défense et la stratégie, au musée de la Marine, à Paris, le 11 mars 2025. (AFP)
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  • Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait auparavant appelé sur X "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régional"
  • "Nous avons exprimé à plusieurs reprises nos vives préoccupations concernant le programme nucléaire iranien", a encore rappelé M. Barrot

PARIS: Le président français Emmanuel Macron réunit vendredi à 11H00 (09H00 GMT) un conseil de défense et de sécurité nationale après les frappes menées par Israël durant la nuit "contre la République islamique d'Iran et son programme nucléaire", a annoncé l'Elysée.

La réunion "sera dédiée à la situation au Proche-Orient", a-t-on ajouté de même source. M. Macron doit ensuite s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum à Paris sur la question palestinienne.

Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait auparavant appelé sur X "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régional", jugeant "essentiel que toutes les voies diplomatiques soient mobilisées pour désamorcer les tensions".

"Nous avons exprimé à plusieurs reprises nos vives préoccupations concernant le programme nucléaire iranien", a encore rappelé M. Barrot.

Israël a mené vendredi une série de frappes aériennes contre l'Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien, estimant que l'attaque israélienne constituait à ses yeux une "déclaration de guerre".

Cette attaque a eu lieu alors qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que dément Téhéran.