La Russie interdira au 1er février la vente de son pétrole aux pays utilisant le prix plafond

Le président russe Vladimir Poutine (Photo fournie).
Le président russe Vladimir Poutine (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 28 décembre 2022

La Russie interdira au 1er février la vente de son pétrole aux pays utilisant le prix plafond

  • Le décret précise que cette mesure est prévue pour une durée de cinq mois, «jusqu'au 1er juillet 2023»
  • Le 9 décembre, Vladimir Poutine avait, lui, menacé l'Occident de «réduire la production» de pétrole russe «si nécessaire»

MOSCOU: La Russie interdira à partir du 1er février la vente de son pétrole aux pays étrangers qui utilisent le plafonnement du prix de l'or noir russe, fixé début décembre à 60 dollars par baril par l'UE, le G7 et l'Australie.

"La livraison de pétrole et de produits pétroliers russes à des personnes morales étrangères et autres particuliers est interdite" si ceux-ci utilisent le prix plafond, est-il écrit dans un décret signé mardi par le président russe Vladimir Poutine.

Le décret précise que cette mesure est prévue pour une durée de cinq mois, "jusqu'au 1er juillet 2023".

Seule "une décision spéciale" de Vladimir Poutine lui-même pourra permettre la livraison de pétrole russe à un ou des pays qui ont mis en place le prix plafond ces dernières semaines, est-il indiqué dans le décret publié mardi.

Dans les faits, seul le pétrole vendu par la Russie à un prix égal ou inférieur à 60 dollars peut continuer à être livré. Au-delà de ce plafond, il est interdit pour les entreprises de fournir les services permettant son transport maritime (fret, assurance, etc.).

L'objectif d'une telle mesure est de priver Moscou de revenus importants pour financer son intervention militaire en Ukraine.

Le pétrole réagit peu à la décision russe de ne pas vendre au prix plafond

Les cours du pétrole, déjà proches de leur plus haut depuis trois semaines, ont quasiment fait du surplace mardi réagissant peu à l'annonce par Moscou que la Russie ne vendra pas son pétrole aux pays utilisant le prix plafond.

Au cours d'une séance en dents de scie, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a finalement terminé en modeste hausse de 0,48% à 84,33 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en février également, il a cédé 0,03% à 79,53 dollars.

Les cours ont réagi fortement à la hausse dans un premier temps à l'annonce que la Russie interdira à partir du 1er février la vente de son pétrole aux pays étrangers qui utilisent le plafonnement du prix de l'or noir russe, fixé début décembre à 60 dollars par baril par l'UE, le G7 et l'Australie.

Mais cette réaction a été de courte durée et l'embellie s'est évanouie alors que les cours des deux variétés de référence étaient déjà à leur plus haut niveau depuis trois semaines.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait ainsi déploré "une position faible" de ses alliés occidentaux au moment de sa mise en place.

De leur côté, les dirigeants russes avaient déclaré à plusieurs reprises "ne pas accepter" ce mécanisme qui "n'aura pas d'impact" sur le cours de l'offensive russe contre son voisin ukrainien.

Le 9 décembre, Vladimir Poutine avait, lui, menacé l'Occident de "réduire la production" de pétrole russe "si nécessaire", fustigeant alors une "décision stupide".

La Russie est le deuxième plus gros exportateur au monde de pétrole et était, en 2021, le deuxième fournisseur d'or noir aux pays de l'Union européenne. Selon les dirigeants européens, 90% des exportations de pétrole russe vers l'UE seront déjà arrêtés d'ici à la fin de l'année 2022 pour protester contre l'offensive russe en Ukraine.


Le loyer des centres commerciaux à Riyad a augmenté de 4 % en l'espace d'un an

Riyadh’s retail transformation is being accelerated by population growth. (Getty via AN)
Riyadh’s retail transformation is being accelerated by population growth. (Getty via AN)
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  • Riyad représente la plus grande part des 4,9 millions de mètres carrés de développement commercial.
  • Les autres zones comprennent Jeddah, la zone métropolitaine de Dammam, Khobar et Dhahran.

RIYAD : La capitale de l'Arabie saoudite est le fer de lance de la transformation du commerce de détail du Royaume, avec des loyers de centres commerciaux en hausse de 4 pour cent en un an et 2,2 millions de mètres carrés d'espace commercial à développer d'ici 2030.

Selon l'étude Spring 2025 Saudi Arabia Retail Market Overview de Knight Frank, Riyad représente la plus grande part des 4,9 millions de mètres carrés de développements commerciaux prévus dans les cinq plus grandes villes du Royaume d'ici 2030.

Ces zones comprennent Jeddah, la zone métropolitaine de Dammam, Khobar et Dhahran.

Le besoin d'espace commercial supplémentaire est démontré par l'augmentation du loyer moyen des centres commerciaux dans la capitale saoudienne à 2 848 SR (765 $) par mètre carré à la fin du mois de mars, selon le rapport, avec des taux d'occupation en hausse de cinq pour cent pour atteindre 92 pour cent au premier trimestre 2025.

L'Autorité générale de l'immobilier prévoit que le marché immobilier atteindra 101,62 milliards de dollars d'ici 2029, grâce à un taux de croissance annuel composé de 8 % à partir de 2024.

Selon Knight Frank, la transformation du commerce de détail à Riyad est accélérée par la combinaison de la croissance de la population, tant nationale qu'expatriée, et de l'augmentation des revenus disponibles.

"Les promoteurs privilégient les formats expérientiels, plus de la moitié des projets à venir intégrant des zones de divertissement, des expériences gastronomiques et des cinémas. Ces tendances s'alignent sur l'objectif de Vision 2030, qui est de créer des espaces urbains animés et axés sur les loisirs", indique le rapport.

À Djeddah, le marché de la vente au détail s'est développé avec environ 225 000 mètres carrés de nouveaux espaces livrés en 2024, y compris la phase 1 de Souq 7 et Al Bahr Mall. Le parc commercial total de la ville a atteint 2,9 millions de mètres carrés. Les loyers dans les centres commerciaux régionaux et super-régionaux ont augmenté de 2 % pour atteindre 2 513 SR par mètre carré, tandis que le taux d'occupation a légèrement baissé pour atteindre 86 %.

Jeddah devrait également voir le lancement du Jawharat Mall par Cenomi Centers, un quartier dédié au commerce de luxe s'étendant sur 87 000 mètres carrés, qui devrait être achevé d'ici la fin de 2025. Un autre développement important, The Cove by Ezdihar, offrira 70 000 mètres carrés le long du front de mer de Jeddah.

Dans la zone métropolitaine de Dammam, les performances du commerce de détail sont restées stables. Les loyers dans les centres commerciaux régionaux et super-régionaux ont légèrement augmenté pour atteindre SR2 285 par mètre carré, les centres communautaires ayant connu une augmentation de 1,25 pour cent. Les taux d'occupation sont restés stables à environ 90 %.

L'augmentation de l'offre de 31 000 mètres carrés en 2024 a porté le stock total de commerces de détail à 1,4 million de mètres carrés.

Les centres commerciaux régionaux s'étendent généralement de 30 000 m² à 90 000 m² et offrent un large éventail de magasins de détail et de services, avec souvent un ou deux grands magasins comme point d'ancrage.

Les centres commerciaux super-régionaux dépassent les 90 000 mètres carrés et offrent une plus grande variété de commerces de détail, de restaurants et de divertissements, desservant une plus grande zone commerciale et attirant des visiteurs de l'ensemble d'une région métropolitaine.

Selon Knight Frank, les dépenses de consommation en Arabie saoudite ont augmenté de 7 % en glissement annuel pour atteindre SR1,41 trillion en 2024, alimentées par une augmentation des transactions dans les points de vente et du commerce électronique.

Les transactions dans les points de vente ont atteint 668 milliards de SR, soit une augmentation annuelle de 9 %, tandis que le commerce électronique a augmenté de 26 % pour atteindre 197,4 milliards de SR, ce qui reflète l'accélération de la transition du Royaume vers la consommation numérique

Les destinations phares telles que Riyadh Park et Al Nakheel Mall ont continué à bénéficier d'une forte demande de la part des locataires et d'une augmentation du trafic piétonnier, grâce à des offres de divertissement intégrées, notamment des cinémas et des attractions pour les familles.

L'offre commerciale totale de Riyad s'élevait à 4 millions de mètres carrés au cours du premier trimestre, soutenue par le lancement de projets clés tels que Solitaire Riyadh, un développement de 65 000 mètres carrés mêlant commerce de détail haut de gamme et expériences de loisirs.

On s'attend à ce que 540 000 mètres carrés supplémentaires d'espace commercial soient ajoutés en 2025, ce qui portera le total à 5,2 millions de mètres carrés en 2026.

Le rapport souligne que plus de la moitié des projets à venir intègrent des zones de divertissement, des lieux de restauration et des cinémas, s'alignant ainsi sur les objectifs de Vision 2030 de créer des environnements urbains dynamiques et axés sur les loisirs.

La vente au détail de produits de luxe prend également de l'ampleur, les marques internationales étendant leur présence pour répondre à la demande croissante de shopping haut de gamme.

Les stratégies omnicanales deviennent essentielles, car les paiements numériques et le commerce électronique continuent de remodeler le comportement des consommateurs.
Le secteur de l'alimentation et des boissons a émergé comme un contributeur clé à l'activité de détail, les restaurants et les cafés représentant 29,7 pour cent de toutes les transactions au point de vente en 2024.
Cela représente 198,6 milliards de SR, selon les données de la Banque centrale saoudienne.

Des projets tels que Qiddiya, The Avenues Riyadh et Jawharat Riyadh devraient continuer à redéfinir le paysage commercial urbain, en offrant des espaces axés sur le style de vie qui soutiennent les objectifs plus larges de diversification économique et de qualité de vie du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'OCDE : la guerre commerciale de Trump risque de fragiliser la croissance mondiale

Les participants au cadre stratégique de l'OCDE pour la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) posent avant une session dans le cadre de la réunion du Conseil ministériel de l'OCDE au siège de l'OCDE à Paris, le 3 juin 2025 (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Les participants au cadre stratégique de l'OCDE pour la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) posent avant une session dans le cadre de la réunion du Conseil ministériel de l'OCDE au siège de l'OCDE à Paris, le 3 juin 2025 (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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  • Les surtaxes douanières imposées par Donald Trump à ses partenaires auront un impact considérable sur l'activité économique à travers le monde, avertit l'OCDE.
  • La croissance mondiale va logiquement souffrir, désormais attendue à 2,9 % cette année et l'an prochain, en baisse respectivement de 0,2 et 0,1 point de pourcentage par rapport aux précédentes estimations de l'OCDE en mars.

PARIS : Les surtaxes douanières imposées par Donald Trump à ses partenaires auront un impact considérable sur l'activité économique à travers le monde, avertit l'OCDE, qui se montre plus pessimiste concernant la croissance mondiale. C'est particulièrement le cas aux États-Unis.

« Nous avons revu à la baisse la croissance de quasiment chaque économie dans le monde » en raison des droits de douane, a indiqué Alvaro Pereira, l'économiste en chef de l'organisation, au cours d'un entretien à l'AFP.

« Le commerce est affecté, en particulier la consommation et l'investissement », a-t-il poursuivi, ajoutant avoir mené cet entretien lundi, la veille de la publication du rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

L'OCDE, qui rassemble 38 pays développés, tient une réunion ministérielle mardi et mercredi à Paris. Des discussions entre négociateurs américains et européens sont également prévues en marge de cette rencontre sur les droits de douane, ainsi qu'un sommet du G7 centré sur le commerce. 

Jusqu'alors, l'activité économique avait profité d'un effet Trump, avec une progression des échanges « à la fin de 2024 et au premier trimestre de 2025 », indique l'OCDE, en raison de la volonté des entreprises de reconstituer leurs stocks avant l'application de droits de douane.

« Néanmoins, certains signes annonciateurs d'une dégradation de ces résultats apparaissent », s'alarme l'OCDE, en citant notamment le plongeon des prix du transport maritime par conteneurs entre Shanghai et les États-Unis, conséquence directe du bras de fer entre Pékin et Washington.

« L'effet des hausses récentes des droits de douane bilatéraux entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux va probablement transparaître de plus en plus nettement dans les indicateurs économiques », poursuit l'OCDE.

La crainte est d'autant plus grande que « les États-Unis constituent un marché d'exportation important pour un certain nombre de pays », développe l'institution parisienne, qui énumère : « environ 75 % des exportations de biens du Mexique et du Canada, 19 % pour le Japon, 13 % pour la Chine, et 10 % pour l'Allemagne ».

Le taux effectif des droits de douane américains sur les marchandises importées est passé de 2 % à 15,4 % en mai, selon l'OCDE, « le niveau le plus élevé observé depuis 1938 ».

La croissance mondiale va logiquement souffrir, désormais attendue à 2,9 % cette année et l'an prochain, en baisse respectivement de 0,2 et 0,1 point de pourcentage par rapport aux précédentes estimations de l'OCDE en mars. Celles-ci avaient déjà été revues à la baisse pour 2025 et 2026 en raison des tensions commerciales.

L'OCDE prévoit un net ralentissement de la croissance américaine et un freinage principal au sein des pays les plus développés. Le PIB devrait y progresser de 1,6 % en 2025 contre 2,2 % inscrit en mars. La baisse est plus modeste pour 2026, où la croissance est attendue à 1,5 %, contre 1,6 % prévus en mars.

Outre la guerre commerciale, « une nouvelle contraction de l'immigration nette et une réduction du nombre de fonctionnaires du gouvernement fédéral devraient affaiblir la croissance » américaine, poursuit l'OCDE en référence à la politique appliquée par Donald Trump dans son pays. 

L'inflation devrait par ailleurs rester à un niveau élevé aux États-Unis, ajoute l'institution économique internationale, qui prévoit 3,2 % cette année et 2,8 % l'an prochain, soit environ un point de plus qu'en zone euro, là encore à cause des droits de douane.

Visée par les attaques de Trump, la zone euro n'a pas fait l'objet d'une nouvelle baisse de sa prévision de croissance, l'OCDE prévoyant tout de même 1 % de progression du PIB cette année, malgré un pessimisme plus grand pour la France qui passerait de 0,8 % à 0,6 %.

Le Japon voit de son côté sa prévision ramenée à 0,7 %, contre 1,1 % en mars.


Algérie: le patron de CMA CGM reçu par le président Tebboune pour "différents projets"

Le porte-conteneurs CMA CGM Osiris arrive au port d'Oakland le 09 avril 2025 à Oakland, Californie. Le président américain Donald Trump a annoncé une pause de 90 jours sur les droits de douane pour tous les pays, à l'exception de la Chine, alors que la guerre commerciale mondiale se poursuit. (AFP)
Le porte-conteneurs CMA CGM Osiris arrive au port d'Oakland le 09 avril 2025 à Oakland, Californie. Le président américain Donald Trump a annoncé une pause de 90 jours sur les droits de douane pour tous les pays, à l'exception de la Chine, alors que la guerre commerciale mondiale se poursuit. (AFP)
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  • Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu lundi le PDG de l'armateur français CMA CGM, Rodolphe Saadé
  • La compagnie maritime CMA-CGM a dégagé durant le premier trimestre un bénéfice net en hausse de 43% à 1,1 milliard de dollars

ALGER: Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu lundi le PDG de l'armateur français CMA CGM, Rodolphe Saadé, avec lequel "différents projets ont été évoqués" alors que toutes les coopérations officielles entre la France et l'Algérie sont interrompues.

"Nous croyons beaucoup dans le développement de l'Algérie, je pense qu'elle a un véritable potentiel", a déclaré M. Saadé sur la télévision algérienne, après sa rencontre avec le chef d'Etat algérien.

"Nous allons essayer de surmonter les difficultés opérationnelles et d'avancer dans la bonne direction", a ajouté le patron du groupe maritime français de transport de conteneurs et de frêt, sans donner de détails sur ses projets en Algérie.

La compagnie maritime CMA-CGM a dégagé durant le premier trimestre un bénéfice net en hausse de 43% à 1,1 milliard de dollars (un milliard d'euros).

M. Saadé devait déjà venir en Algérie vers la mi-avril, mais il avait reporté sa visite, après un regain des tensions entre Paris et Alger dont les relations connaissent une phase de gel intense.

Selon le quotidien El Watan, le groupe CMA CGM a prévu "plusieurs milliards d'euros d'investissements à moyen terme, à travers la construction d'infrastructures portuaires modernes, des terminaux de conteneurs et une implication directe dans la gestion logistique".

Une ligne maritime entre Marseille et Oran, opérée par La Méridionale, filiale de CMA CGM, serait également envisagée, un projet qui pourrait générer plus de 2.000 emplois directs, selon le quotidien francophone.

Déjà présent dans neuf ports algériens dont Alger, Annaba, Béjaïa, Skikda et Ghazaouet, CMA CGM souhaite passer à une phase supérieure, en obtenant la gestion complète d'un terminal stratégique.

De vives tensions affectent depuis plus de 10 mois les relations entre l'Algérie et la France, depuis que le président français Emmanuel Macron a décidé fin juillet de soutenir un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, où les indépendantistes du Polisario sont soutenus par Alger.

Elles se sont aggravées ensuite avec l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à la mi-novembre puis avec le refus d'Alger d'accepter des influenceurs refoulés de France pour des menaces à l'encontre d'opposants algériens.

Cette crise diplomatique sans précédent a atteint ces dernières semaines un nouveau paroxysme avec des expulsions de diplomates de part et d'autre et des restrictions pour les titulaires de visas diplomatiques.