Meurtre du rappeur Tupac: Un ex-chef de gang inculpé 27 ans après

Un ex-chef de gang a été inculpé vendredi pour le meurtre de la légende du rap Tupac Shakur, commis en 1996 à Las Vegas (Photo d'illustration, AFP).
Un ex-chef de gang a été inculpé vendredi pour le meurtre de la légende du rap Tupac Shakur, commis en 1996 à Las Vegas (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Samedi 30 septembre 2023

Meurtre du rappeur Tupac: Un ex-chef de gang inculpé 27 ans après

  • Aujourd'hui âgé de 60 ans, M. Davis avait reconnu de longue date qu'il se trouvait dans la Cadillac blanche d'où ont été tirées les quatre balles qui ont tué Tupac
  • En droit américain, ce rôle indirect n'empêche pas son inculpation pour meurtre

LOS ANGELES: Le meurtre de la légende du rap Tupac Shakur, commis en 1996 à Las Vegas, va-t-il enfin être élucidé ? Un ex-chef de gang a été inculpé vendredi dans cette affaire qui a laissé une marque indélébile sur l'univers du hip-hop depuis près de trente ans.

La police de cette métropole du Nevada a arrêté vendredi matin Duane "Keffe D" Davis, ancien leader des South Side Compton Crips, un gang de Los Angeles, ont annoncé les autorités lors d'une conférence de presse. Il a été inculpé pour meurtre et la date pour son procès doit être fixée prochainement.

Aujourd'hui âgé de 60 ans, M. Davis avait reconnu de longue date qu'il se trouvait dans la Cadillac blanche d'où ont été tirées les quatre balles qui ont tué Tupac, à l'âge de 25 ans. Dans un livre paru en 2019, l'intéressé assurait toutefois que les coups avaient été tirés depuis l'arrière du véhicule alors que lui se trouvait à l'avant.

En droit américain, ce rôle indirect n'empêche pas son inculpation pour meurtre.

Duane Davis "était le commanditaire de ce groupe d'individus qui ont commis ce crime et il a orchestré le plan qui a été mis en œuvre" pour le mener, a résumé le lieutenant Jason Johansson, de la police de Las Vegas.

"En vertu de la loi du Nevada, (...), vous pouvez être inculpé d'un crime que vous soyez directement impliqué ou que vous soyez complice", a précisé le procureur du comté de Clark, Steve Wolfson.

Rivalités entre gangs
Lors de la conférence de presse, la police a retracé les rivalités entre gangs qui ont débouché sur les évènements de la nuit du 7 septembre 1996, fatale à Tupac Shakur.

Ce soir-là à Las Vegas, le rappeur assiste à un combat de boxe de Mike Tyson, en compagnie de Suge Knight, le fondateur de son label musical Death Row. Outre son rôle artistique, l'homme est affilié au gang Mob Piru de Los Angeles, dont plusieurs membres assistent également au combat.

Or Mob Piru est un gang ennemi des South Side Compton Crips, dirigés par Duane Davis.

Après le combat, des membres de Death Row Records repèrent le neveu de Duane Davis, Orlando Anderson, et se mettent à le tabasser dans les couloirs de l'arène. Suge Knight fait partie de ceux qui portent les coups.

Dans la foulée de cet indicent, "Duane Davis a commencé à élaborer un plan pour obtenir une arme à feu afin de se venger de Suge Knight et de M. Shakur", a expliqué le lieutenant Johansson. C'est lui qui a fourni l'arme aux passagers qui se trouvaient à l'arrière de la voiture d'où l'on a ouvert le feu sur Tupac.

Cette chronologie était connue depuis longtemps mais la police n'avait jamais eu les éléments nécessaires pour engager des poursuites judiciaires, ont expliqué les autorités.

Rebond spectaculaire
La publication des mémoires de M. Davis et les différentes interviews qu'il avait données auparavant en 2018 ont permis le rebond spectaculaire de l'enquête.

L'ex-chef de gang est le dernier témoin encore vivant du meurtre de Tupac. En prenant la parole publiquement, il a "fourni sa propre série de déclarations qui sont tout à fait cohérentes avec les preuves" rassemblées par les enquêteurs, selon M. Johansson.

Les nouveaux éléments ont poussé la police à perquisitionner en juin la maison de sa femme dans le Nevada. Un événement qui a ramené l'affaire sur le devant de la scène.

Légende du hip-hop, Tupac était devenu un artiste incontournable de la côte ouest américaine après une carrière aussi brève que fulgurante.

Le rappeur, à l'origine des tubes "California", "Changes," "Dear Mama" et "All Eyez On Me", a vendu 75 millions d'albums.

Tupac était devenu une figure clé de la fameuse rivalité entre les scènes rap de la côte ouest et la côte est des Etats-Unis. Bien que natif de New York, il incarnait le hip-hop "West Coast" après avoir déménagé adolescent en Californie avec sa famille.

Son meurtre avait été suivi, six mois plus tard, par celui de son rival de la côte est, Christopher "The Notorious BIG" Wallace.

Beaucoup ont lié leurs morts à la rivalité entre leur labels Death Row (basé à Los Angeles) et Bad Boy Entertainment (New York) mais des historiens de la musique affirment que cette opposition avait été amplifiée pour des raisons commerciales.


Ziad Rahbani, figure majeure de la culture libanaise, s’éteint à 69 ans

Le compositeur et dramaturge libanais Ziad Rahbani se produit lors de l'ouverture de la 55e session du Festival international de Hammamet au théâtre de Hammamet, le 02 août 2019. (AFP)
Le compositeur et dramaturge libanais Ziad Rahbani se produit lors de l'ouverture de la 55e session du Festival international de Hammamet au théâtre de Hammamet, le 02 août 2019. (AFP)
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  • Le musicien et dramaturge libanais Ziad Rahbani, fils de la légendaire chanteuse Fayrouz, est décédé samedi à l’âge de 69 ans
  • Considéré comme l’une des voix les plus influentes de la musique libanaise, Ziad Rahbani était également un chroniqueur politique redouté, connu pour sa satire acérée et son théâtre engagé

DUBAÏ : Le musicien et dramaturge libanais Ziad Rahbani, fils de la légendaire chanteuse Fayrouz, est décédé samedi à l’âge de 69 ans.

Né le 1er janvier 1956, Rahbani a commencé à composer pour Fayrouz alors qu’il était encore adolescent. Il est l’auteur de chansons emblématiques telles que Kifak Inta et Bala Wala Shi. Son père, le compositeur Assi Rahbani, était lui aussi une figure majeure de la musique arabe.

Considéré comme l’une des voix les plus influentes de la musique libanaise, Ziad Rahbani était également un chroniqueur politique redouté, connu pour sa satire acérée et son théâtre engagé. Parmi ses pièces les plus célèbres : Nazl Al-Sourour, A Long American Film et Bema Inno.

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam lui a rendu hommage sur X, le qualifiant d’« artiste créatif exceptionnel et voix libre, fidèle aux valeurs de justice et de dignité ».

« Ziad incarnait un profond engagement envers les causes humaines et nationales, a-t-il ajouté. Sur scène, à travers la musique et les mots, il exprimait ce que beaucoup n’osaient pas dire. Pendant des décennies, il a touché les espoirs et les douleurs du peuple libanais. Par son honnêteté tranchante, il a semé une nouvelle conscience dans la culture nationale. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Sushi Bar ravive l'espoir au cœur de Beyrouth

Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant.  Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville.  Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale. (Fournie)
Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant. Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville. Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale. (Fournie)
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  • Pour Mme Sawaguchi, l'intégration au Liban - un pays façonné par la résilience et une chaleur particulière - s'est faite naturellement.
  • Elle a passé les semaines précédant la résidence - entre le 9 et le 27 juillet - à voyager à travers le pays, s'immergeant dans les subtilités du pays.

BEYROUTH : "Pour un restaurant, durer 28 ans au Liban, c'est héroïque", a récemment déclaré le chef Mario Haddad à Arab News, alors qu'il réfléchissait à l'industrie dans une ville et un pays confrontés à de nombreux défis.

Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant.

Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville.

Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale.

"Nous avons décidé d'avoir un chef en résidence parce que nous voulions célébrer le retour du Liban à la vie", a déclaré M. Haddad.

Pour Mme. Sawaguchi, l'intégration au Liban - un pays façonné par la résilience et une chaleur particulière - s'est faite naturellement.

Elle a passé les semaines précédant la résidence - entre le 9 et le 27 juillet - à voyager à travers le pays, s'immergeant dans les subtilités du pays.

"Le Liban m'a appris le bel équilibre entre les épices, les herbes et l'huile d'olive, tout comme les Libanais vivent leur vie au quotidien", a déclaré Mme Sawaguchi.

Bien que venant de mondes très différents, Haddad et Sawaguchi ont trouvé un terrain d'entente dans leur passion pour la nourriture.

"Elle s'est intégrée comme un gant [...]. Ce n'est pas facile de ne pas avoir ses outils, sa cuisine, ses ingrédients, mais son attitude était parfaite", a déclaré M. Haddad.

"L'art de se nourrir les uns les autres est sans aucun doute notre passion commune", a ajouté Mme Sawaguchi.

Haddad a le sens du détail, ce qui semble être un élément clé du succès de son restaurant.

En l'observant dans son élément - examiner chaque plat à mesure qu'il arrive sur la table, accueillir chaque client comme un membre de la famille et se réjouir de son plaisir - on comprend mieux pourquoi Le Sushi Bar a résisté à la tempête.


Festival international de Hammamet 2025 : Noël Kharman et Yuri Buenaventura, deux voix engagées et envoûtantes 

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  • Noël Kharman a su allier émotion brute et justesse musicale
  • L’un des moments les plus poignants fut son interprétation de « Haifa », chanson dédiée à sa ville natale

HAMMAMET:  La 59e édition du Festival international de Hammamet, placée cette année encore sous le thème Continuous Vibes, a offert samedi soir un double moment d’exception entre engagement, virtuosité musicale et communion avec le public.

Sur la scène mythique de l’amphithéâtre de Hammamet, deux artistes venus de mondes différents mais unis par la puissance de leur message ont brillé tour à tour : la jeune chanteuse palestinienne Noël Kharman, et l’icône de la salsa colombienne Yuri Buenaventura.

Noël Kharman: la voix d’une génération sacrifiée

Venue pour la première fois en Tunisie, la chanteuse palestinienne Noël Kharman, 24 ans, a fait une entrée sobre mais électrisante. Robe noire élégante, voix puissante et regard franc, elle a captivé d’emblée un public conquis par sa sincérité et son intensité.

Entourée de musiciens tunisiens de talent – avec notamment Outail Maaoui au violon, Mohamed Ben Salha au nay, Dali El Euch à la batterie, ou encore Bechir Neffati aux percussions – Kharman a su allier émotion brute et justesse musicale. Un ensemble d’une cohésion remarquable, mis au service de compositions originales et d’arrangements soignés.

L’un des moments les plus poignants fut son interprétation de « Haifa », chanson dédiée à sa ville natale. Elle y a livré un message bouleversant : « La guerre m’a beaucoup épuisée. Elle a changé ma vision du monde. Je vis actuellement en Jordanie. Je prie pour une paix prochaine. » Le public, profondément touché, a répondu par des slogans engagés : « Free, Free Palestine », criant son soutien à la cause palestinienne.

Kharman s’est imposée ces dernières années comme une figure montante de la scène arabe grâce à ses mashups viraux et ses compositions originales, largement diffusées sur TikTok, Instagram et YouTube. Issue d’un village proche de Haïfa, elle fait résonner la culture musicale moyen-orientale au-delà des frontières, avec rigueur, passion et une vraie vision artistique.

Yuri Buenaventura: la salsa comme langage universel

Un peu plus tôt dans la soirée, c’est Yuri Buenaventura qui a fait vibrer l’amphithéâtre, dans une performance marquant son grand retour sur scène après six ans de silence. La soirée, affichant complet bien avant l’ouverture des portes, a tenu toutes ses promesses.

Dès les premières notes, le chanteur colombien a installé son univers : une salsa colorée, généreuse, ouverte à toutes les influences. Costumé en sport-chic, entre élégance sobre et énergie débordante, l’artiste a invité le public à danser, à rêver, mais aussi à réfléchir.

Pendant deux heures, il a enchaîné classiques, morceaux de son nouvel album « Ámame » – un hommage à la musique latine new-yorkaise – et quelques reprises iconiques. De « Como la maleza » à « Historia de un Amor », en passant par sa reprise bouleversante de « Ne me quitte pas », il a ému autant qu’il a fait danser.

Loin de se limiter à l’ambiance festive, Yuri Buenaventura a aussi livré des messages forts sur l’état du monde, dénonçant les conflits et les divisions actuelles. « La musique est une arme de paix », semble-t-il nous dire, en valorisant les instruments comme vecteurs de rencontre entre les peuples.

Le Festival international de Hammamet confirme ainsi, pour sa 59e édition, sa capacité à conjuguer excellence artistique et résonance contemporaine. Une scène où les émotions croisent les convictions, et où les Continuous Vibes prennent tout leur sens.