Dans le sud de l'Irak, les déplacés climatiques condamnés à la misère des villes

Dans un pays de 43 millions d'habitants, près d'un Irakien sur cinq vit dans une zone souffrant de pénurie d'eau (Photo, AFP).
Dans un pays de 43 millions d'habitants, près d'un Irakien sur cinq vit dans une zone souffrant de pénurie d'eau (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

Dans le sud de l'Irak, les déplacés climatiques condamnés à la misère des villes

  • Arrivé en ville, il s'employait sur les chantiers, transportant des briques ou mélangeant le béton
  • D'après l'agence onusienne, 74% de ces déplacés climatiques rejoignent des zones urbaines

NASSIRIYA: Dans le sud de l'Irak, un bidonville aux maisons borgnes en parpaing gris accueille depuis dix ans Nasser Jabbar et ses dix enfants. Ancien éleveur et agriculteur, la sécheresse l'a chassé de sa campagne, avec pour seul horizon la misère des villes.

"On a perdu la terre et on a perdu l'eau", résume le quadragénaire en jellabah blanche, installé dans la périphérie de Nassiriya, chef-lieu de la province de Dhi Qar.

Son quartier illustre l'extrême pauvreté qui attend le plus souvent les déplacés climatiques du centre et du sud de l'Irak, quand ils abandonnent leurs villages après une vie consacrée à l'agriculture.

Des routes cahoteuses, bordées de gravats et d'ordures, serpentent parmi des habitations érigées par les familles. Sur un terrain vague entouré de maisons, les égouts se déversent à l'air libre. Tout près, des vaches se reposent à l'ombre d'un muret.

Autrefois à Geteïa, son village de Dhi Qar, M. Jabbar cultivait avec ses frères cinq hectares de terres. L'hiver c'était de l'orge, l'été des légumes.

Avant de quitter les champs, il a résisté, quatre années durant: il a creusé un puits mais "petit à petit l'eau a baissé". L'une après l'autre, il a dû vendre ses 50 chèvres.

Arrivé en ville, il s'employait sur les chantiers, transportant des briques ou mélangeant le béton. Des problèmes de dos l'ont immobilisé. "Ca fait trois ans que je ne travaille pas", lâche-t-il.

Aujourd'hui ses deux adolescents, 17 et 18 ans, font vivre la famille en portant des marchandises sur les marchés, pour gagner un peu moins de 4 dollars la journée.

«Chômage important»

Une histoire de la misère ordinaire dans un Irak pourtant riche en pétrole.

Avec des précipitations en baisse, le pays vient de traverser quatre années de sécheresse. Et les autorités fustigent les barrages construits en amont par les grands voisins, la Turquie et l'Iran, qui ont drastiquement réduit le débit du Tigre et de l'Euphrate, les deux fleuves irriguant depuis des millénaires les terres irakiennes.

Jusqu'à la mi-septembre, "21.798 familles (130.788 individus) étaient toujours déplacées à cause des conditions de sécheresse dans 12 gouvernorats" du centre et du sud de l'Irak, indique une note de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

D'après l'agence onusienne, 74% de ces déplacés climatiques rejoignent des zones urbaines.

Adjoint du gouverneur de Dhi Qar chargé de la planification, Ghassan al-Khafaji acte une "migration interne importante" dans sa province, provoquée par "les pénuries d'eau".

En cinq ans, "3.200 logements ont été construits en périphérie de la ville" de Nassiriya, dit-il, conséquence d'un exode venant des mythiques marais mésopotamiens, qui souffrent de la sécheresse.

Cela représente "entre 20.000 et 25.000 personnes", ajoute le responsable. "Cette migration interne vient ajouter une pression supplémentaire sur les emplois, alors que nos jeunes souffrent déjà d'un chômage important".

«Marginalisation, exclusion»

De fait, dans un pays ravagé par des décennies de guerres, où la corruption gangrène la gouvernance publique, les centres urbains ne sont pas mieux lotis que les campagnes.

Les villes "ont déjà une capacité limitée à fournir des services de base aux habitants, en raison d'infrastructures vieillissantes et sous-financées", indique à l'AFP Thomas Wilson, spécialiste eau et climat au Conseil norvégien pour les réfugiés, une ONG.

"L'exode rural vers les villes est un fardeau supplémentaire", résume-t-il.

Il préconise "des plans de gestion des ressources, une gouvernance efficace et des investissements" en faveur des régions d'où partent les déplacés, dans le cadre "d'une politique visant à atténuer les migrations forcées".

Dans un pays de 43 millions d'habitants, près d'un Irakien sur cinq vit déjà en zone souffrant de pénuries d'eau. En avril, un rapport onusien évoquait le risque de "troubles sociaux" émanant des facteurs climatiques.

"Les opportunités économiques limitées à destination des jeunes des zones urbaines surpeuplées risquent de renforcer davantage les sentiments de marginalisation et d'exclusion", soulignait le rapport.

"Cela pourrait alimenter les tensions entre différents groupes ethnoreligieux et accroître les griefs à l'égard de l'Etat".

Qassem Jabbar, le frère de Nasser, a rejoint son frère il y a trois ans.

"Depuis qu'on est parti, je ne travaille pas", lâche Qassem, 47 ans, barbe poivre et sel, son torse fluet enserré dans un corset: il a bénéficié d'une opération chirurgicale au thorax qui n'aurait pas été possible sans des donateurs.

Sur ses dix enfants, deux seulement vont à l'école. Car, dit-il, comment couvrir les frais pour les autres?


Le ministre saoudien de l'Énergie rencontre son homologue américain au KAPSARC

Le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a rencontré le secrétaire américain à l'énergie, Chris Wright, et la délégation qui l'accompagnait, samedi au Centre d'études et de recherches pétrolières du roi Abdallah (KAPSARC) à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a rencontré le secrétaire américain à l'énergie, Chris Wright, et la délégation qui l'accompagnait, samedi au Centre d'études et de recherches pétrolières du roi Abdallah (KAPSARC) à Riyad. (SPA)
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  • La réunion a souligné la coopération croissante entre l'Arabie saoudite et les États-Unis dans les domaines de l'énergie, du développement durable et de la recherche.
  • Les discussions ont également porté sur les possibilités de collaboration dans le domaine de la recherche énergétique, l'échange d'expertise et le renforcement des initiatives de recherche conjointes. 

RIYAD : le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a rencontré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, et la délégation l'accompagnant, samedi, au Centre d'études et de recherches pétrolières du roi Abdallah (KAPSARC), a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette visite s'inscrit dans le cadre de la visite du responsable américain dans le Royaume.

Lors de cette réunion, la coopération croissante entre les deux pays dans les domaines de l'énergie, du développement durable et de la recherche a été soulignée. 

Au cours de sa visite, le secrétaire d'État a été informé des rôles clés du KAPSARC dans les domaines de la recherche et de la transformation de la politique énergétique, de l'atténuation du changement climatique, du transport durable et des services de conseil stratégique.

Les discussions ont également porté sur les possibilités de collaboration dans le domaine de la recherche énergétique, l'échange d'expertise et le renforcement des initiatives de recherche conjointes. 

Le travail continu du KAPSARC dans le développement de modèles et d'outils analytiques avancés a été reconnu comme une contribution cruciale à l'élaboration de politiques éne

rgétiques tournées vers l'avenir et de solutions pratiques aux problèmes urgents actuels, a ajouté SPA. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


L'Arabie saoudite et la France coprésident la réunion d'information de l'ONU sur la cause palestinienne

Les représentants permanents de l'Arabie saoudite et de la France auprès de l'ONU, Abdulaziz Al-Wasel et Jérôme Bonnafont, ont coprésidé une réunion d'information pour les États membres et observateurs de l'ONU au siège de l'organisation à New York. (SPA)
Les représentants permanents de l'Arabie saoudite et de la France auprès de l'ONU, Abdulaziz Al-Wasel et Jérôme Bonnafont, ont coprésidé une réunion d'information pour les États membres et observateurs de l'ONU au siège de l'organisation à New York. (SPA)
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  • Les membres de l'ONU soutiennent l'initiative conjointe visant à organiser des pourparlers de paix en juin.
  • M. Al-Wasel a invité les États membres à soumettre leurs visions et propositions pour soutenir les préparatifs de la conférence de juin.

RIYAD : les représentants permanents de l'Arabie saoudite et de la France auprès de l'ONU, Abdulaziz Al-Wasel et Jérôme Bonnafont, ont coprésidé une réunion d'information pour les États membres et observateurs de l'ONU au siège de l'ONU à New York, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

La session a permis d'aborder les préparatifs de la prochaine conférence internationale de haut niveau sur la résolution pacifique de la cause palestinienne et la mise en œuvre de la solution des deux États, qui devrait se tenir en juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France », a déclaré l'agence de presse saoudienne. 

M. Al-Wasel a également annoncé la formation de plusieurs groupes de travail chargés d'examiner les questions clés liées à un règlement pacifique du conflit. Il a invité les États membres à soumettre leurs visions et propositions pour soutenir les préparatifs de la conférence de juin.

M. Al-Wasel a souligné que cette conférence représentait « une voie formelle et globale pour renforcer les efforts internationaux visant à parvenir à une résolution juste et durable ».

La plupart des États membres des Nations unies et des délégations d'observateurs de blocs régionaux ont exprimé leur soutien total aux efforts déployés par l'Arabie saoudite et la France pour organiser la conférence, réaffirmant leur attachement à la solution des deux États, seule formule internationalement reconnue pour résoudre le conflit, et soulignant la nécessité d'obtenir des résultats tangibles, notamment la reconnaissance d'un État palestinien. 

Ils ont également exprimé leur rejet de l'annexion de terres et du déplacement forcé de Palestiniens, et ont souligné l'importance de soutenir le gouvernement palestinien et l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

« Les pays participants ont salué le rôle de premier plan joué par le Royaume dans le soutien à la cause palestinienne, sa coprésidence de la conférence et ses efforts pour promouvoir l'action collective et maintenir la dynamique politique et diplomatique nécessaire au succès de la conférence », a rapporté l'agence SPA. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Riyad accueille la deuxième conférence de l'initiative sur les capacités humaines

L'événement est organisé avec le soutien du prince héritier Mohammed bin Salman, président du comité du programme de développement des capacités humaines (Photo SPA)
L'événement est organisé avec le soutien du prince héritier Mohammed bin Salman, président du comité du programme de développement des capacités humaines (Photo SPA)
  • L'événement est organisé avec le soutien du prince héritier Mohammed ben Salmane.
  • La conférence réunira plus de 300 intervenants, dont des dirigeants mondiaux, des décideurs politiques et des experts issus de divers domaines tels que le monde universitaire, le secteur privé et la société civile.

RIYAD :  La deuxième conférence sur l'initiative des capacités humaines débute ce dimanche au Centre de conférence international du roi Abdulaziz à Riyad, selon l'agence de presse saoudienne.

L'événement est organisé avec le soutien du prince héritier Mohammed bin Salman, qui préside également le comité du programme de développement des capacités humaines.

Tenu sous le thème « Au-delà de la préparation de l'avenir », ce rassemblement mondial de deux jours mettra en évidence l'engagement du Royaume à investir dans le capital humain en tant que pierre angulaire du développement et force motrice pour façonner un avenir durable, a ajouté l'agence de presse saoudienne. 

La conférence réunira plus de 300 intervenants, dont des dirigeants mondiaux, des décideurs politiques et des experts issus de divers domaines tels que le monde universitaire, le secteur privé et la société civile.

Plus de 100 sessions de dialogue permettront d'aborder des discussions approfondies sur la manière d'exploiter la technologie et l'innovation pour exploiter tout le potentiel humain.

L'accent sera mis sur la création d'environnements d'apprentissage tout au long de la vie et les participants exploreront également l'importance de forger des partenariats permettant aux individus de proposer des solutions durables et axées sur l'avenir. 

e texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com