PARIS: La cinéaste française Justine Triet s'est dite "très émue" et surprise après avoir vu son dernier long-métrage "Anatomie d'une chute" obtenir mardi cinq nominations aux Oscars, notamment dans les catégories "meilleur film" et "meilleur réalisateur".
"Je suis très émue. Je pensais que nous serions seulement nommés pour le scénario, sûrement, mais je n'avais pas trop imaginé ça. Je suis très touchée, c'est une grande joie", a-t-elle confié à Franceinfo.
Dissection des rapports de force au sein d'un couple d'artistes, ce film a lui déjà permis de devenir, à 45 ans, la troisième réalisatrice de l'histoire à décrocher la Palme d'or au Festival de Cannes en mai. Il retrace en 2H32 le procès d'une femme accusée d'avoir tué son mari, avec pour seuls témoins le garçon malvoyant du couple et leur chien.
Déjà auréolé de cinq Golden Globes, "Oppenheimer", portrait du père de la bombe atomique réalisé par Christopher Nolan, est ressorti en tête des nominations en étant 13 fois cité pour les Oscars, qui se tiendront le 10 mars à Hollywood.
"Anatomie d'une chute" est, lui, aussi nommé dans les catégories "meilleure actrice", pour l'Allemande Sandra Hüller, "meilleur scénario original", co-écrit par Justine Triet et son compagnon Arthur Harari, et "meilleur montage".
"C'est très touchant de partager ça et d'être tous ensemble dans ces nominations", a insisté Justine Triet auprès de franceinfo.
"On sait que ça ne se produit pas dix fois dans la vie, donc on essaie d'en profiter. C'est quelque chose de super beau de voyager avec ce film, de voir les réactions, les gens qui me parlent de leur vie, qui me disent: +j'ai l'impression que vous avez mis des caméras chez moi...' Ça nous dépasse'", a-t-elle ajouté.
La réalisatrice a aussi assuré n'avoir pas commencé de nouveau projet, en raison de l'intense campagne promotionnelle ayant entouré "Anatomie d'une chute".
"La pression est là pour le prochain projet, le prochain film. Ce qui compte, c'est ce qui va se passer après. On le sait: qu'on ait des prix ou pas, c'est toujours aussi difficile de faire un film. Donc les prix, c'est super, mais comment dire... Ce n'est pas naturel !", a-t-elle assuré.