France & Fashion Days: deux journées pour célébrer la mode à Riyad

Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur français s’est dit très honoré de participer à cette initiative exceptionnelle (Photo, fournie).
Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur français s’est dit très honoré de participer à cette initiative exceptionnelle (Photo, fournie).
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Publié le Mardi 30 mai 2023

France & Fashion Days: deux journées pour célébrer la mode à Riyad

  • Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur français s’est dit très honoré de participer à cette initiative exceptionnelle
  • L’événement a débuté par une présentation de la maison natale de Christian Dior, située à Granville, dans la Manche

RIYAD: La Commission saoudienne de la mode, l’ambassade de France et l’Alliance française d’Arabie saoudite organisent pour la première fois deux journées exclusivement consacrées à la mode, France & Fashion Days, les 27 et 28 mai, au sein de l’Art Pur Foundation, à Riyad, dans le cadre des festivités du Mois de l’Europe.

Inauguré par l’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille, et par M. Burak Cakmak, PDG de la Commission saoudienne de la mode, cet événement réunit les amateurs de mode saoudiens autour de conférences, de formations, d’expositions et d’ateliers animés par un panel d’experts français de la mode.

Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur français s’est dit très honoré de participer à cette initiative exceptionnelle. Selon lui, elle permet d’une part de renforcer et d’élargir les relations franco-saoudiennes en général et d’établir d’autre part une stratégie commune de coopération pour développer et promouvoir l’industrie de la mode. L’ambassadeur a rappelé qu’il était impossible de parler de mode sans évoquer la France, ses couturiers, ses créateurs et ses marques de renommée mondiale qui font la notoriété et la fierté de la France.

M. Ludovic Pouille a déclaré au micro d’Arab News en français: «C’est le premier événement de ce type, France Fashion Day, à Riyad, ici, à l’Art Pur Foundation. En tant qu’ambassadeur, je suis très fier de pouvoir accueillir aujourd’hui des spécialistes et des designers français de la mode, de leur faire rencontrer des spécialistes et des designers saoudiens. C’est un moment très important parce qu’on voit bien que, en Arabie saoudite, la mode devient très importante dans le cadre de l’ouverture culturelle du pays afin de répondre et de concrétiser les objectifs de la Vision 2030.»

En ce qui concerne la coopération franco-saoudienne, l’ambassadeur de France a affirmé: «La France est un partenaire naturel puisque nous sommes le pays de la mode par excellence. Citons par exemple Christian Dior, Louis Vuitton, Yves Saint Laurent, Chanel. Les experts français sont ici pour présenter des conférences, mais aussi proposer des ateliers de travail avec des designers saoudiens qui ont l’opportunité de présenter leur collection et d’échanger en termes de formation.»

En ce qui concerne la coopération franco-saoudienne, l’ambassadeur de France a affirmé: «La France est un partenaire naturel puisque nous sommes le pays de la mode par excellence» (Photo, fournie).
En ce qui concerne la coopération franco-saoudienne, l’ambassadeur de France a affirmé: «La France est un partenaire naturel puisque nous sommes le pays de la mode par excellence» (Photo, fournie).

M. Burak Cakmak a quant à lui souligné que le marché saoudien présente un grand nombre d’opportunités. La Commission saoudienne de la mode, a-t-il précisé, est totalement déterminée à montrer au monde ce qu’est la mode saoudienne. Il a ajouté que les designers saoudiens ont l’occasion de côtoyer des experts afin d’apprendre et de s’engager totalement avec les meilleurs experts du monde. La France est un leader dans le domaine de la mode et un partenaire incontestable.

L’événement a débuté par une présentation de la maison natale de Christian Dior, située à Granville, dans la Manche. Il a lieu dans la villa Les Rhumbs, une maison qui a vu grandir le couturier français. Dans ce musée, des spécialistes se chargent de conserver, de réunir des pièces rares crées et réalisées par Christian Dior – robes, morceaux de tissus, bijoux, foulards… –, qui font l’objet d’une exposition permanente.

La conférence intitulée «Créations et créateurs saoudiens dans un secteur en expansion contemporaine», présentée par Mona Alshebil, et Arwa Alammari, créatrices de mode saoudienne, et Jean-Marc Chauve, professeur agrégé à l’Institut français de la mode et directeur du master gestion de la mode.

Les jeunes Saoudiennes, très enthousiastes, ont évoqué leur parcours dans le domaine de la mode. Reconnaissant que le chemin est long et ardu, elles sont tout à fait conscientes des défis auxquels elles doivent faire face. Elles affirment qu’elles sont déterminées à poursuivre leur magnifique aventure et de réaliser leur rêve saoudien, tout en conservant leur identité et leur appartenance. Elles sont confiantes, car elles sont certaines du soutien inébranlable du prince héritier, Mohammed ben Salmane, et de la société saoudienne.

Durant ces deux journées, les experts français ont présenté des conférences, des ateliers et des séances de débat, abordant ainsi les différents aspects du secteur de la mode, et en particulier le management, la broderie, le stylisme, la création d’une marque et les moyens pour la promouvoir 

C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé Mme Marie-Pierre Gendarme, directrice de la formation à l’Institut français de la mode, au micro d’Arab News en français: «L’Institut français de la mode est une école qui s’intéresse au business et à la culture et je pense que c’est un univers qui permet de prendre de la hauteur, de s’intéresser à des champs complémentaires.»

«Quand il s’agit de coopération internationale, il n’y a rien de plus beau ni de plus noble que de s’intéresser à l’éducation et à la formation. L’originalité de l’Institut français de la mode, c’est qu’il s’intéresse à trois grands ponts que compte la mode: les savoir-faire, le design et le management», a-t-elle affirmé avec conviction.

Cet événement est particulièrement important, car l’Arabie saoudite participera à la semaine de la mode qui se tiendra au mois de juin prochain à Paris. Le Royaume sera représenté par une impressionnante délégation qui compte une soixantaine de designers saoudiens grâce au soutien et à l’implication de la Commission saoudienne de la mode du ministère saoudien de la Culture.

À Paris, les designers saoudiens participent à cette semaine de la mode afin de faire connaître au plus grand nombre la créativité d’une jeunesse saoudienne qui a tant de choses à montrer pour mettre en avant sa propre identité.


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
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  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
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  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.

 


Pour sa nouvelle création, Angelin Preljocaj livre son «Requiem(s)»

Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
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  • Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes
  • Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal

AIX-EN-PROVENCE, France : De la tristesse, de la rage parfois mais aussi des moments de joie, le chorégraphe français Angelin Preljocaj présente ce week-end à Aix-en-Provence, en première mondiale, «Requiem(s)», un spectacle autour de toutes les facettes de la mort et du deuil.

«C'est un thème magnifique et puis l'année 2023 était une année assez dure pour moi personnellement. J'ai perdu beaucoup d'amis, mes parents aussi. Je me suis dit que c'était peut-être le moment de faire un requiem», confie M. Preljocaj à l'AFP.

Basé avec son ballet à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, au Pavillon noir, le chorégraphe d'origine albanaise est connu notamment pour ses ballets «Le Parc» et «Blanche-Neige», et ses collaborations fréquentes avec des artistes issus de la musique électro comme Air, le DJ Laurent Garnier et les Daft Punk.

Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes.

Pour ce spectacle, Angelin Preljocaj dit s'être longuement documenté, allant piocher des références entre autres chez le sociologue Émile Durkheim, qui expliquait que les hommes ont fait société quand ils ont commencé à donner une cérémonie pour leurs morts.

Les facettes de ce cérémonial ressortent tout au long du ballet, tantôt langoureux, tantôt très rythmé, parfois complètement frénétique, les danseurs jouant avec les différentes émotions liées au deuil.

«Ce n'est pas toujours triste, il y a beaucoup de joie dans le spectacle aussi, de la rage parfois, de la mélancolie», énumère le chorégraphe.

- De Mozart au métal -

Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal.

«Les musiques m'apportaient des nuances d'émotions différentes et j'avais envie de travailler avec ces choses-là, par exemple les cantates de Bach (1685-1750), Ligeti (1923-2006), Mozart (1756-1791)... et du métal. Je me suis beaucoup amusé avec ça», sourit Angelin Preljocaj.

Des décors aux costumes en passant par la lumière, les danseurs se retrouvent plongés dans une bichromie noire et blanche pudique, seulement troublée par quelques très rares touches de rouge.

Après une heure trente de danse, le public a applaudi de longues minutes.

«Un spectacle, c'est comme une photographie qu'on met dans le révélateur; le révélateur c'est le public, et ce soir c'était très très chaleureux», souffle le chorégraphe à l'issue de la générale.

Après les deux dates inaugurales au Grand Théâtre de Provence vendredi et samedi, une tournée à Paris et dans plusieurs autres villes de France, le spectacle reviendra au mois d'octobre à Aix puis sera joué le 4 décembre à Modène (Italie) puis en 2025 à Athènes, Madrid et Fribourg (Suisse).