Malgré l'onde de choc de Nahel, le pessimisme des militants contre les violences policières

Une manifestante tient une pancarte indiquant «Abolissez la police» alors que les gens se rassemblent pour protester contre le racisme et la violence policière à Toulouse, le 5 juillet 2023 (Photo, AFP).
Une manifestante tient une pancarte indiquant «Abolissez la police» alors que les gens se rassemblent pour protester contre le racisme et la violence policière à Toulouse, le 5 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 juillet 2023

Malgré l'onde de choc de Nahel, le pessimisme des militants contre les violences policières

  • La France a enregistré en 2022 13 décès après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers
  • Pourquoi le décès le 27 juin de Nahel, et non un autre, a-t-il mis le feu aux poudres?

BOBIGNY: La mort de Nahel donnera-t-elle un nouvel élan à la lutte contre les violences policières ? Si les acteurs du mouvement ont fait caisse de résonance au décès du jeune homme, ils se montrent généralement pessimistes sur la réussite de leur mobilisation globale.

Tandis que la France a enregistré en 2022 13 décès après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers, la mort du mineur de 17 ans a provoqué une onde de choc. Plusieurs nuits d'émeutes ont secoué le pays.

Pourquoi le décès le 27 juin du jeune de Nanterre, et non un autre, a-t-il mis le feu aux poudres ?

Tous soulignent le rôle capital joué par la vidéo du tir mortel, venue contredire la version policière initiale. Filmée par un témoin et rapidement diffusée sur les réseaux sociaux, elle a fait le tour du monde.

"C'est la première fois qu'on voit une vidéo comme ça, frontale, tellement violente, une vidéo d'exécution. C'est un peu notre vidéo George Floyd", dit Youcef Brakni, un pilier du comité "Vérité pour Adama (Traoré)", ce jeune homme noir mort en 2016 dans le Val-d'Oise lors de son interpellation par les gendarmes.

On y voit le policier Florian M., positionné au niveau de l'aile avant gauche du véhicule, tirer un unique coup de feu lorsque redémarre la Mercedes jaune conduite par Nahel M.

"On a des images au moment du feu du policier, c'est-à-dire au moment où il enlève la vie", abonde l'avocat Arié Alimi, spécialisé dans les dossiers de violences policières, en soulignant combien les captations de ces moments décisifs sont rares dans ces procédures.

Pas de changement structurel

Très rapidement après les faits, des militants comme Assa Traoré, sœur d'Adama, se sont portés au chevet de la famille de Nahel à la cité Pablo Picasso de Nanterre pour l'aider à coordonner sa réponse.

Suggestion de noms d'avocats, création d'un collectif, impression de T-shirts "Justice pour Nahel" reprenant une charte graphique familière... L'action politique est rodée, déjà mise en œuvre avec plus ou moins de succès dans plusieurs affaires mettant en cause la police ces dernières années.

"Comme partout à chaque fois où on va, on donne les mêmes conseils. Tout de suite, garder la parole, ne pas laisser le récit de la police l'emporter médiatiquement. Ce n'est pas facile mais la vidéo a beaucoup aidé", décrit à l'AFP Youcef Brakni.

Dans ce contexte hautement inflammable, les activistes espèrent continuer sur leur lancée.

Hasard du calendrier, la marche commémorative annuelle pour Adama Traoré, autre affaire emblématique, devait se tenir samedi dans le Val-d'Oise. Mais tard jeudi soir, la préfecture a annoncé son interdiction au nom de possibles troubles à l'ordre public.

Un rassemblement de familles de personnes décédées lors d'opérations policières est aussi prévu à Paris le 15 juillet.

Malgré l'émotion suscitée par la mort de Nahel, les acteurs interrogés par l'AFP ne voient pourtant pas de changement structurel en vue.

«Surdité»

"On fait semblant d'essayer de nous comprendre mais il y a un véritable déni, voulu, de l'ensemble de la classe politique", déclare Amal Bentounsi, fondatrice du collectif "Urgence, notre police assassine".

Parmi leurs revendications figurent notamment l'abrogation de l'alinéa de la loi Cazeneuve de 2017 qui élargit les conditions de recours à une arme par la police et a conduit, selon eux, à la multiplication de tirs mortels.

"On a un gouvernement qui est d'une telle surdité, et pas que sur cette question, qu'il ne tire pratiquement jamais les conséquences des moments graves de la société", déplore Me Arié Alimi.

Avec la multiplication des affaires de ce type et leur écho grandissant dans la société, l'avocat décèle toutefois des signes d'une nouvelle approche par l'institution judiciaire des dossiers impliquant les forces de l'ordre.

Il y a vingt ans, "on nous regardait comme des fous quand on déposait plainte pour violences policières dans les quartiers populaires. Aujourd'hui les juges ont pris conscience du problème, mais on n'en est qu'au tout début", indique-t-il.

Pour d'autres militants chevronnés, l'heure est en revanche à la désillusion et à la lassitude face à un "mur". "Il y a un épuisement, on est essorés, lessivés, on n'a d'aide de personne", confie Youcef Brakni, "vous êtes seul".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.