Manifestation dans le sud de la Syrie, deux morts selon une ONG

Des manifestants se rassemblant pour protester contre la dégradation des conditions de vie devant le bâtiment du gouvernorat de Suwaida dans la ville éponyme du sud de la Syrie, le 4 décembre 2022 (Photo, AFP).
Des manifestants se rassemblant pour protester contre la dégradation des conditions de vie devant le bâtiment du gouvernorat de Suwaida dans la ville éponyme du sud de la Syrie, le 4 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 05 décembre 2022

Manifestation dans le sud de la Syrie, deux morts selon une ONG

  • Des centaines de personnes sont descendues dans la rue dans la ville de Soueida, avant que des manifestants en colère ne prennent d'assaut le bâtiment du gouvernorat
  • La chaîne d'information locale Suwayda 24 a confirmé les deux décès, ajoutant que quatre blessées ont été transportés à l'hôpital

BEYROUTH: Un manifestant et un policier ont été tués dimanche dans le sud de la Syrie après que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre la dégradation de leurs conditions de vie, selon une ONG.

Des centaines de personnes sont descendues dans la rue dans la ville de Soueida, avant que des manifestants en colère ne prennent d'assaut le bâtiment du gouvernorat, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les forces du régime syrien chargées de le protéger ont ouvert le feu pour les disperser, a ajouté cette ONG, basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

"Au moins un manifestant et un officier de police ont été tués", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Selon lui, les manifestants ont aussi "arraché une grande photo du président Bachar al-Assad accrochée sur la façade" du bâtiment.

La chaîne d'information locale Suwayda 24 a confirmé les deux décès, ajoutant que quatre blessées ont été transportés à l'hôpital.

Cette chaîne a diffusé des images montrant des dizaines de personnes scandant "Le peuple veut la chute du régime" devant les bureaux du gouverneur.

Sur d'autres prises de vue, on voit un véhicule militaire blindé en feu et on entend des coups de feu nourris.

Le pouvoir syrien est présent dans la province de Soueida par le biais d'institutions officielles et de centres de sécurité, protégés par des forces de sécurité. L'armée est déployée à proximité des bureaux du gouverneur.

Le ministère de l'Intérieur a accusé "un groupe de hors-la-loi" d'avoir tué un policier en tentant de s'introduire dans le quartier général de la police.

Pénuries d'électricité

Certains "portaient des armes", selon le ministère de l'Intérieur, qui a dit vouloir "prendre toutes les mesures légales contre toute personne essayant de porter atteinte à la sécurité et la stabilité du gouvernorat et à la sécurité des citoyens".

La télévision d'Etat a annoncé que "des hors-la-loi ont pris d'assaut le bâtiment du gouvernorat et brûlé des dossiers" sans plus de détails.

Ces derniers jours, le gouvernement syrien a décidé de plusieurs mesures d'austérité, dont un rationnement accru de l'électricité. Le pays subit en outre des pénuries de carburant.

Selon les Nations unies, 90% de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté et 12,4 millions d'habitants souffrent d'insécurité alimentaire.

La province et le chef-lieu de Soueida, majoritairement peuplés de Druzes, sont restés relativement à l'abri des combats depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, à l'exception d'attaques menées par les rebelles en 2013 et 2015 et d'un assaut du groupe djihadiste Etat islamique (EI) en 2018, ayant tué plus de 280 personnes.

Si certains membres de la minorité druze ont rejoint l'opposition au début du conflit, d'autres soutiennent toujours le régime de Bachar al-Assad.


La Banque mondiale approuve des financements pour le Liban et la Syrie

Le président du Conseil libanais pour le développement et la reconstruction, Mohammad Kabbani, le ministre des Travaux publics, Fayez Rasamni, le vice-Premier ministre, Tarek Mitri, le Premier ministre, Nawaf Salam, le ministre des Finances, Yassin Jaber, et le directeur national de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, Jean Christophe Carret, participent à une table ronde sur le projet d'aide d'urgence au Liban (LEAP) au siège du Premier ministre à Beyrouth, le 10 juin 2025. (Photo : Anwar AMRO / AFP)
Le président du Conseil libanais pour le développement et la reconstruction, Mohammad Kabbani, le ministre des Travaux publics, Fayez Rasamni, le vice-Premier ministre, Tarek Mitri, le Premier ministre, Nawaf Salam, le ministre des Finances, Yassin Jaber, et le directeur national de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, Jean Christophe Carret, participent à une table ronde sur le projet d'aide d'urgence au Liban (LEAP) au siège du Premier ministre à Beyrouth, le 10 juin 2025. (Photo : Anwar AMRO / AFP)
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  • En mars, la BM avait estimé le coût de la reconstruction et du redressement au Liban à 11 milliards de dollars, après une guerre entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, qui a détruit des pans entiers du pays en 2024.
  • Dans un autre communiqué, la BM a annoncé qu'elle recevait un don de 146 millions de dollars de la part de l'Association internationale de développement (IDA). Ce don servira à « aider la Syrie à rétablir un approvisionnement en électricité.

BEYROUTH : La Banque mondiale a annoncé qu'elle avait approuvé mercredi  un financement de 250 millions de dollars pour soutenir la reconstruction au Liban et un don de 146 millions au secteur de l'électricité en Syrie voisine.

En mars, la BM avait estimé le coût de la reconstruction et du redressement au Liban à 11 milliards de dollars, après une guerre entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, qui a détruit des pans entiers du pays en 2024.

Dans un communiqué, la BM a indiqué avoir approuvé « un financement de 250 millions de dollars en faveur du Liban pour soutenir les réparations et la reconstruction urgentes des infrastructures publiques critiques endommagées, ainsi que la gestion durable des décombres dans les zones touchées par le conflit ». 

Intitulé « Lebanon Emergency Assistance Project » (LEAP), ce projet a été conçu pour soutenir la restauration des infrastructures publiques et des bâtiments, condition préalable au redressement économique et social », ajoute la BM.

« Compte tenu de l’ampleur des besoins en matière de reconstruction, ce projet a été conçu comme un cadre évolutif pouvant atteindre un milliard de dollars », a déclaré Jean-Christophe Carret, le directeur régional de la BM pour le Moyen-Orient.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a « salué (..) une étape clé de la reconstruction », estimant que le projet « vise à remédier aux dommages causés aux infrastructures et aux services essentiels dans les zones touchées par la guerre ».

« Ce soutien vient renforcer les efforts de redressement dans le cadre d’un dispositif exécutif dirigé par l’État, et permet d’attirer les financements supplémentaires dont nous avons cruellement besoin », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Créé en février, le nouveau gouvernement du Liban, plongé dans une crise économique depuis 2019, a constitué un fonds pour la reconstruction et compte sur une aide financière étrangère. 

– Don pour la Syrie –

Dans un autre communiqué, la BM a annoncé qu'elle recevait un don de 146 millions de dollars de la part de l'Association internationale de développement (IDA). Ce don servira à « aider la Syrie à rétablir un approvisionnement en électricité fiable et abordable et à soutenir la reprise économique du pays », quatorze ans après le début d'une guerre civile dévastatrice.

Le don financera notamment la réhabilitation de lignes de transmission à haute tension.

« Parmi les besoins urgents de reconstruction en Syrie, la réhabilitation du secteur de l’électricité est apparue comme un investissement essentiel pour améliorer les conditions de vie du peuple syrien (…), a déclaré M. Carret, « sur la voie du redressement ». 

Le conflit a gravement endommagé les infrastructures essentielles, en particulier dans le secteur de l’électricité, les coupures de courant dépassant les 20 heures par jour.

En mai, la BM avait annoncé la relance de ses programmes d'aide en Syrie après le paiement par Riyad et Doha d'un reliquat de dette du pays, d'un montant de 15,5 millions de dollars, qui était dû à l'institution.

Avec la levée des sanctions économiques occidentales, les autorités syriennes cherchent à relancer l'économie afin d'amorcer la reconstruction, dont le coût est estimé par l’ONU à plus de 400 milliards de dollars.


Les derniers développements au lendemain du cessez-le-feu entre l'Iran et Israël

Une femme passe devant un immeuble résidentiel touché par une frappe israélienne et recouvert d'un grand drapeau iranien, à Téhéran, le 25 juin 2025. (Photo par ATTA KENARE / AFP)
Une femme passe devant un immeuble résidentiel touché par une frappe israélienne et recouvert d'un grand drapeau iranien, à Téhéran, le 25 juin 2025. (Photo par ATTA KENARE / AFP)
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  • Des doutes persistent toutefois mercredi quant à l'étendue des dégâts infligés au programme nucléaire iranien, au lendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre l'Iran et Israël.
  • L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé pour sa part impossible à ce stade d'évaluer les dégâts subis et a réclamé un accès aux sites iraniens.

JERUSALEM : Des doutes persistent toutefois mercredi quant à l'étendue des dégâts infligés au programme nucléaire iranien, au lendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre l'Iran et Israël.

Voici les derniers développements alors que les deux pays ont crié « victoire » à l'issue d'une guerre marquée par des frappes israéliennes et américaines sur des installations nucléaires iraniennes : 

- Destruction « totale » des sites nucléaires iraniens ?

Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi que les sites nucléaires iraniens avaient été détruits « totalement », estimant que le programme nucléaire de Téhéran avait été retardé de plusieurs « décennies » par les frappes américaines dimanche en Iran.

« Je pense que nous avons infligé un coup dur au programme nucléaire iranien et je peux aussi dire que nous l'avons retardé de plusieurs années », a déclaré plus tôt le porte-parole de l'armée israélienne Effie Defrin.

Les États-Unis et Israël accusent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran continue de démentir en défendant son droit au nucléaire civil. 

L'armée israélienne a cependant estimé qu'il était « encore tôt » pour évaluer l'impact sur le programme nucléaire iranien.

Selon plusieurs médias américains, un document classé confidentiel du renseignement américain établirait que les frappes américaines de dimanche auraient retardé le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans toutefois le détruire complètement.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé pour sa part impossible à ce stade d'évaluer les dégâts subis et a réclamé un accès aux sites iraniens.

- L'Iran veut une suspension de sa coopération avec l'AIEA.

Mercredi, le Parlement iranien a voté en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA, selon la télévision d'État.

« L'AIEA, qui a refusé de condamner ne serait-ce qu'un peu l'attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a compromis sa crédibilité internationale », a déclaré à cette occasion Mohammad Bagher Ghalibaf, le président du Parlement iranien.

Pour entrer en vigueur, cette décision doit toutefois encore être approuvée par le Conseil des gardiens, un organe habilité à examiner la législation.

Mardi, le président iranien Massoud Pezeshkian avait indiqué que son pays était « prêt » à reprendre des négociations indirectes avec Washington sur son programme nucléaire. 

- Funérailles cette semaine en Iran pour les hauts gradés tués.

Des funérailles nationales « pour les hauts gradés et les scientifiques tombés en martyrs » se tiendront samedi à Téhéran, a rapporté l'agence Irna, précisant qu'une cérémonie aurait également lieu jeudi pour Hossein Salami, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, qui a été tué au premier jour de la guerre.

- La banque centrale iranienne dans le collimateur d'Israël

Mercredi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé avoir officiellement classé la banque centrale iranienne comme une « organisation terroriste ».

- Nouvelles pendaisons d'« espions »

L'Iran a annoncé avoir pendu mercredi trois hommes présentés comme des espions à la solde d'Israël.

- Retour à la normale

Mercredi, bus et voitures circulaient à nouveau dans les rues embouteillées d'Israël, les écoles avaient rouvert et les employés retrouvaient le chemin du travail dans la capitale économique Tel-Aviv.

En Iran, un responsable a annoncé que le réseau de communication revenait progressivement à son état précédent, accusant Israël d'avoir mené une « cyberguerre à grande échelle » pendant le conflit.

 


Gaza: les secours annoncent 20 morts dans des opérations israéliennes

La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi que 20 personnes avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées par l'armée israélienne dans le territoire palestinien ravagé par plus de 20 mois de guerre. (AFP)
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi que 20 personnes avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées par l'armée israélienne dans le territoire palestinien ravagé par plus de 20 mois de guerre. (AFP)
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  • Au moins six personnes ont été tuées et 30 blessées "à la suite de tirs israéliens visant des milliers de civils qui attendaient de l'aide" alimentaire près du corridor de Netzarim, dans le centre de Gaza
  • Des foules de Palestiniens se rassemblent chaque nuit dans ce secteur pour attendre l'ouverture des sites de distribution d'aide où elles espèrent recevoir des vivres

GAZA: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi que 20 personnes avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées par l'armée israélienne dans le territoire palestinien ravagé par plus de 20 mois de guerre.

Au moins six personnes ont été tuées et 30 blessées "à la suite de tirs israéliens visant des milliers de civils qui attendaient de l'aide" alimentaire près du corridor de Netzarim, dans le centre de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal.

Interrogée par l'AFP sur ces faits, l'armée israélienne a dit examiner la situation.

Des foules de Palestiniens se rassemblent chaque nuit dans ce secteur pour attendre l'ouverture des sites de distribution d'aide où elles espèrent recevoir des vivres, ont constaté des correspondants de l'AFP, mais ses distributions donnent lieu à des scènes chaotiques.

Israël a très partiellement assoupli à la fin du mois de mai un blocus total imposé à la bande de Gaza au début du mois de mars, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisme au financement opaque soutenu par Israël et les Etats-Unis, gère quatre centres de distribution de colis d'aide alimentaire sur le territoire palestinien assiégé, notamment dans le secteur où ont eu lieu les tirs mercredi à l'aube.

L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec la GHF, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a qualifié mardi de "crime de guerre" l'utilisation de la nourriture comme une arme à Gaza, exhortant l'armée israélienne à "cesser de tirer sur les personnes qui tentent de s'en procurer".

M. Bassal a également fait état de 14 autres personnes tuées, dont une fillette, par des frappes aériennes israéliennes sur des habitations à travers la bande de Gaza. Cinq personnes ont péri à Deir al-Balah (centre), six dans le camp de Nousseirat (centre) et trois à Choujaïya (nord).

Sollicitée par l'AFP sur ces frappes aériennes, l'armée israélienne n'a pas été en mesure de commenter.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Le Premier ministre du Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas, a affirmé mardi que Doha travaillait à une reprise des négociations en vue d'un nouveau cessez-le-feu à Gaza.

L'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 56.077 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.