L'Espagne avertit Israël que les ordonnances de la CIJ sont «contraignantes»

"La souffrance des habitants de Gaza et la violence doivent cesser" a écrit le ministre espagnol des Affaires étrangères (fournie)
"La souffrance des habitants de Gaza et la violence doivent cesser" a écrit le ministre espagnol des Affaires étrangères (fournie)
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Publié le Dimanche 26 mai 2024

L'Espagne avertit Israël que les ordonnances de la CIJ sont «contraignantes»

  • «Les ordonnances de la CIJ, y compris celle portant sur l'arrêt de l'offensive israélienne à Rafah, sont contraignantes. Nous exigeons leur application», a écrit le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares
  • «Cela concerne également le cessez-le-feu, la libération des otages et l'accès à l'aide humanitaire. La souffrance des habitants de Gaza et la violence doivent cesser», a-t-il ajouté

MADRID, Espagne : Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez a averti samedi Israël que les ordonnances émises par la Cour internationale de justice (CIJ) sont «contraignantes» et a exigé leur respect.

«Les ordonnances de la CIJ, y compris celle portant sur l'arrêt de l'offensive israélienne à Rafah, sont contraignantes. Nous exigeons leur application», a écrit le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares sur le réseau social X.

«Cela concerne également le cessez-le-feu, la libération des otages et l'accès à l'aide humanitaire. La souffrance des habitants de Gaza et la violence doivent cesser», a-t-il ajouté.

La plus haute juridiction de l'ONU a ordonné vendredi à Israël de stopper «immédiatement» son offensive militaire à Rafah, une décision susceptible d'ajouter à la pression internationale en faveur d'une trêve après plus de sept mois de guerre.

L'armée israélienne a bombardé samedi Rafah malgré l'ordre de la CIJ d'arrêter immédiatement ses opérations dans cette ville du sud de la bande de Gaza d'où ont fui des centaines de milliers de personnes.

Mais un responsable israélien a déclaré samedi que le gouvernement avait l'intention de relancer «cette semaine» (à partir de dimanche) les négociations au point mort sur les otages.

La CIJ, qui siège à La Haye, a aussi ordonné à Israël de maintenir le passage de Rafah ouvert pour permettre un accès «sans restriction» à l'aide humanitaire.

La juridiction a également appelé à la libération immédiate des personnes prises en otages par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre contre Israël.

Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre Etats, sont juridiquement contraignantes mais elle n'a aucun moyen de les faire respecter.

L'Espagne est l'un des pays européens les plus critiques à l'égard d'Israël depuis le début du conflit actuel à Gaza.

Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a rappelé cette semaine son ambassadeur à Madrid pour des consultations, après l'annonce mercredi de l'Espagne, l'Irlande et la Norvège de reconnaître l'Etat de Palestine.

Israël a en outre annoncé vendredi avoir «décidé de couper le lien» entre le consulat d'Espagne à Jérusalem et les Palestiniens, en raison aussi d'un «appel antisémite» de la numéro trois du gouvernement espagnol, Yolanda Díaz, cheffe de file du parti d'extrême gauche Sumar et ministre du Travail.

«Nous saluons aujourd'hui le fait que l'Espagne reconnaisse l'Etat de Palestine», mais «nous ne pouvons pas nous arrêter là. La Palestine sera libre du fleuve à la mer», avait lancé Mme Díaz sur X, en dénonçant un «génocide du peuple palestinien».

La guerre dans la bande de Gaza a débuté le 7 octobre après l'attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, entraînant la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Ce jour-là, 252 personnes ont également été emmenées comme otages dans le territoire palestinien.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien, qui a fait au moins 35.857 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement considéré terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.

 


Macron appelle à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient

Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
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  • « Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous

PARIS : Emmanuel Macron a appelé dimanche soir à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient après les frappes américaines contre le programme nucléaire iranien, lors de l'ouverture d'un nouveau conseil de défense et de sécurité.

« Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région ».

Il a évoqué un « moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective », après les frappes américaines qui, selon lui, ouvrent « une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et une action résolue de notre part ». 


Le directeur de l'AIEA annonce une « réunion d'urgence » lundi après les frappes américaines

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
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  • « Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.
  • « Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo.

VIENNE, AUTRICHE : Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé une « réunion d'urgence » lundi, après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens. Il estime pour l'instant impossible d'évaluer l'étendue des dégâts.

« Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.

Cette rencontre débutera à 10 heures (8 heures GMT) au siège de l'instance onusienne à Vienne, en Autriche.

Les États-Unis ont pris pour cible trois sites nucléaires, dont Fordo, une usine d'enrichissement d'uranium enfouie à 90 mètres sous une montagne, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran nie farouchement.

« Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo, régulièrement inspecté par le personnel de l'Agence. 

« Mais en ce qui concerne l'évaluation de l'ampleur des dégâts souterrains, nous ne pouvons nous prononcer : ceux-ci peuvent être importants, voire considérables. Mais personne, ni nous ni quiconque d'autre, n'est en mesure de vous dire leur étendue », a-t-il ajouté, espérant que ses inspecteurs « pourront retourner sur place dès que possible ».

Extrêmement « protégé », Fordo dispose en outre « de sources d'approvisionnement électriques indépendantes, et peut-être même de générateurs de secours ». « On ne peut donc pas affirmer automatiquement que l'absence d'alimentation électrique externe a pu endommager » les centrifugeuses présentes, ces machines volumineuses et coûteuses utilisées pour enrichir l'uranium, selon le chef de l'AIEA. 

La situation est différente à Natanz, autre site visé par les frappes israéliennes et américaines, dont la partie en surface a été « clairement » détruite.

Quant aux installations souterraines, où se trouvent les centrifugeuses, elles ont beaucoup souffert en raison de l'effet combiné de l'absence d'alimentation électrique externe due aux attaques et de l'impact des frappes elles-mêmes.

La situation est similaire à Ispahan, où plusieurs bâtiments ont été endommagés et où des attaques se poursuivent depuis plusieurs jours.

Dans un communiqué, l'AIEA a toutefois réaffirmé ne pas « s'attendre à des conséquences des frappes, sur la santé de la population ou de l'environnement », les niveaux de radiation n'ayant pas augmenté en dehors des sites.


Paris, Berlin et Londres demandent à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

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  • Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

LONDRES : Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines ayant visé ses sites nuclétaires.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ajoutent les trois dirigeants dans une déclarations conjointe.