Israël ne cherche pas à gouverner Gaza, affirme Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (Photo, Reuters).
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

Israël ne cherche pas à gouverner Gaza, affirme Netanyahou

  • «Je pense que l'armée israélienne opère de manière exceptionnelle», a-t-il déclaré sur la chaîne américaine Fox News
  • «Un cessez-le-feu avec le Hamas signifie une reddition» et «il n'y en aura pas un sans la libération des otages», a dit Netanyahou

WASHINGTON: Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé jeudi soir que l'objectif d'Israël n'était ni de gouverner, ni d'occuper Gaza, où l'armée progresse selon lui "exceptionnellement bien" dans son offensive contre le Hamas.

"Je pense que l'armée israélienne opère de manière exceptionnelle", a-t-il déclaré sur la chaîne américaine Fox News, rejetant de nouveau l'idée d'un cessez-le-feu.

"Il y a une chose que nous n'avons pas acceptée, c'est un cessez-le-feu. Un cessez-le-feu avec le Hamas signifie une reddition" et "il n'y en aura pas un sans la libération des otages", a dit M. Netanyahou, interrogé sur ses entretiens avec le président américain Joe Biden.

"Mais nous avons accepté de mettre en place des couloirs sécurisés" pour le passage de la population civile du nord vers le sud de la bande de Gaza, a-t-il dit.

Le dirigeant a affirmé qu'Israël n'avait pas l'intention de rester à Gaza à long terme.

"Nous ne cherchons pas à gouverner Gaza. Nous ne cherchons pas à l'occuper, mais nous cherchons à lui donner, ainsi qu'à nous, un avenir meilleur", a-t-il dit, ajoutant qu'Israël ne cherchait pas à "déplacer qui que ce soit".

Interrogé sur son plan pour l'avenir du territoire palestinien, il a déclaré qu'il devait être "démilitarisé, déradicalisé et reconstruit". "Nous devrons trouver un gouvernement, un gouvernement civil qui sera là", a-t-il ajouté, sans préciser qui pourrait former un tel gouvernement.

«Nous avançons pas à pas»

Concernant l'avancée sur le terrain de l'armée israélienne, le Premier ministre israélien a estimé qu'elle "opère exceptionnellement bien dans son combat contre les terroristes au sol et sous terre". "Nous allons continuer jusqu'à éradiquer le Hamas" et "rien ne nous arrêtera", a-t-il affirmé.

"J'ai fixé des objectifs, mais je n'ai pas défini de calendrier parce que cela peut prendre plus de temps", a-t-il dit. "J'aimerais que cela prenne peu de temps. Mais nous avançons pas à pas, en réduisant nos pertes tout en essayant de réduire et de minimiser les pertes civiles et de maximiser les pertes des terroristes du Hamas et, jusqu'à présent, je pense que tout se passe bien".

La guerre à Gaza a commencé le 7 octobre avec les massacres du Hamas -1.400 morts en Israël, majoritairement des civils, selon les autorités israéliennes. Pour "anéantir" le Hamas, l'armée israélienne bombarde jour et nuit les 2,4 millions de Gazaouis et au moins 10.800 d'entre eux ont été tués, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Macron appelle à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient

Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
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  • « Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous

PARIS : Emmanuel Macron a appelé dimanche soir à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient après les frappes américaines contre le programme nucléaire iranien, lors de l'ouverture d'un nouveau conseil de défense et de sécurité.

« Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région ».

Il a évoqué un « moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective », après les frappes américaines qui, selon lui, ouvrent « une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et une action résolue de notre part ». 


Le directeur de l'AIEA annonce une « réunion d'urgence » lundi après les frappes américaines

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
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  • « Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.
  • « Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo.

VIENNE, AUTRICHE : Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé une « réunion d'urgence » lundi, après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens. Il estime pour l'instant impossible d'évaluer l'étendue des dégâts.

« Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.

Cette rencontre débutera à 10 heures (8 heures GMT) au siège de l'instance onusienne à Vienne, en Autriche.

Les États-Unis ont pris pour cible trois sites nucléaires, dont Fordo, une usine d'enrichissement d'uranium enfouie à 90 mètres sous une montagne, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran nie farouchement.

« Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo, régulièrement inspecté par le personnel de l'Agence. 

« Mais en ce qui concerne l'évaluation de l'ampleur des dégâts souterrains, nous ne pouvons nous prononcer : ceux-ci peuvent être importants, voire considérables. Mais personne, ni nous ni quiconque d'autre, n'est en mesure de vous dire leur étendue », a-t-il ajouté, espérant que ses inspecteurs « pourront retourner sur place dès que possible ».

Extrêmement « protégé », Fordo dispose en outre « de sources d'approvisionnement électriques indépendantes, et peut-être même de générateurs de secours ». « On ne peut donc pas affirmer automatiquement que l'absence d'alimentation électrique externe a pu endommager » les centrifugeuses présentes, ces machines volumineuses et coûteuses utilisées pour enrichir l'uranium, selon le chef de l'AIEA. 

La situation est différente à Natanz, autre site visé par les frappes israéliennes et américaines, dont la partie en surface a été « clairement » détruite.

Quant aux installations souterraines, où se trouvent les centrifugeuses, elles ont beaucoup souffert en raison de l'effet combiné de l'absence d'alimentation électrique externe due aux attaques et de l'impact des frappes elles-mêmes.

La situation est similaire à Ispahan, où plusieurs bâtiments ont été endommagés et où des attaques se poursuivent depuis plusieurs jours.

Dans un communiqué, l'AIEA a toutefois réaffirmé ne pas « s'attendre à des conséquences des frappes, sur la santé de la population ou de l'environnement », les niveaux de radiation n'ayant pas augmenté en dehors des sites.


Paris, Berlin et Londres demandent à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

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  • Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

LONDRES : Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines ayant visé ses sites nuclétaires.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ajoutent les trois dirigeants dans une déclarations conjointe.