Accusé de cyberharcèlement, le rappeur Booba entendu par un juge d'instruction

Le chanteur français Elie Yaffa alias Booba se produit sur la scène Jean Louis Foulquier lors de la 37e édition du festival des Francofolies à La Rochelle, le 15 juillet 2022. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)
Le chanteur français Elie Yaffa alias Booba se produit sur la scène Jean Louis Foulquier lors de la 37e édition du festival des Francofolies à La Rochelle, le 15 juillet 2022. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)
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Publié le Lundi 02 octobre 2023

Accusé de cyberharcèlement, le rappeur Booba entendu par un juge d'instruction

  • De son vrai nom Elie Yaffa, l'artiste, âgé de 46 ans, est visé par de nombreuses plaintes de la part de Magali Berdah, femme d'affaires âgée de 41 ans et fondatrice de Shauna Events
  • Après son audition, il a très vite publié sur ses réseaux sociaux. «Je sors du tribunal, interrogé sur des faits de menaces de mort, de cyberharcèlement et de recel de bien», a-t-il relaté

PARIS: Le rappeur Booba a été entendu lundi matin à Paris par un juge d'instruction, accusé par la patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events, Magali Berdah, de mener à son encontre une virulente campagne de cyberharcèlement.

De son vrai nom Elie Yaffa, l'artiste, âgé de 46 ans, est visé par de nombreuses plaintes de la part de Magali Berdah, femme d'affaires âgée de 41 ans et fondatrice de Shauna Events, une agence spécialisée dans les relations entre les personnalités issues de la TV et les marques.

Après son audition, confirmée par une source proche du dossier à l'AFP, il a très vite publié sur ses réseaux sociaux. "Je sors du tribunal, interrogé sur des faits de menaces de mort, de cyberharcèlement et de recel de bien", a-t-il relaté. "Comme vous le voyez je suis en liberté, tout va bien. La piraterie n'est jamais finie", a-t-il tancé.

"L'entretien s'est déroulé de manière satisfaisante et Booba a pu confirmer sa volonté de collaborer devant la justice", a aussi affirmé auprès de l'AFP son entourage.

De son côté, la femme d'affaires décrit un enfer en ligne ayant de nombreuses répercussions sur sa vie depuis plus d'un an.

«Profils variés»

Aux côtés d'un collectif "d'aide aux victimes d'influenceurs", Booba s'est lancé dans une croisade contre ceux qu'il appelle les "influvoleurs", dénonçant de multiples arnaques à l'encontre des internautes.

Dans sa ligne de mire depuis mai 2022, Magali Berdah, cible d'attaques personnelles et de vidéos non sourcées.

Il a aussi déposé plainte contre X pour dénoncer, selon lui, des pratiques commerciales trompeuses de Shauna Events, engendrant l'ouverture d'une enquête préliminaire en septembre 2022 à Grasse (Alpes-Maritimes).

Dans la foulée de tweets virulents, Magali Berdah avait déposé une première plainte, suivie de dizaines d'autres.

Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris a ensuite mené, depuis juin 2022, une enquête préliminaire, avant de confier les investigations à l'été 2023 à un juge d'instruction.

Lors de l'enquête préliminaire, Booba n'avait pas honoré sa convocation. Le juge d'instruction, qui a ensuite pris en charge le dossier, l'a reconvoqué.

C'est ainsi que le rappeur, originaire des Hauts-de-Seine mais qui vit la majeure partie de l'année à Miami aux Etats-Unis, s'est rendu lundi au tribunal de Paris et répondre aux accusations de harcèlement en ligne.

L'infraction de cyberharcèlement a été créée par une loi de 2018. Elle peut être constituée dès lors que plusieurs personnes s'en prenant à une même victime savent que leurs propos ou comportements caractérisent une répétition, sans que chacune de ces personnes aient agi de façon répétée ou concertée.

Outre l'instruction visant Booba, 28 personnes vont être jugées devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime à l'encontre de Magali Berdah. Les audiences auront lieu le 27 novembre, le 11 décembre et le 24 janvier.

Ces 28 prévenus ont "des profils variés", avait souligné le ministère public auprès de l'AFP, au moment de leur renvoi devant la justice. "Hommes et femmes, résidant partout en France, avec des casiers judiciaires vierges ou bien déjà connus des services de police pour violences et stupéfiants".


Un nouveau festival mêlant jazz et musiques orientales voit le jour à Paris

Photo d'illustration.  (AFP)
Photo d'illustration. (AFP)
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  • Pedram Niksirat tente l'aventure à Paris cette semaine avec la première édition du Saazbuzz Jazz Festival, un événement alliant jazz, musiques orientales et perses.
  • Ce festival permettra de découvrir la musique persane, interprétée par un groupe de musiciens venus d'Iran et de la diaspora iranienne à travers le monde

PARIS : Organisateur de festivals à Téhéran lors de la précédente décennie, Pedram Niksirat tente l'aventure à Paris cette semaine avec la première édition du Saazbuzz Jazz Festival, un événement alliant jazz, musiques orientales et perses.

Après les festivals Terhan Jazz Nights et Southern Nights Festival organisés dans la capitale iranienne entre 2015 et 2020, Pedram Niksirat s'est installé à Paris en 2023 et investira le New Morning et le Trianon avec ce nouvel événement, de mercredi à vendredi.

Le premier soir, il permettra de découvrir la musique persane, interprétée par un groupe de musiciens venus d'Iran et de la diaspora iranienne à travers le monde, avec à leur tête la chanteuse Delaram Kamareh et le joueur de tar Milad Derakshani.

La deuxième soirée plongera le public dans une ambiance moyen-orientale et méditerranéenne, tandis que la dernière sera plus axée sur le jazz, avec notamment la formation du pianiste palestinien Faraj Suleiman, qui réside en France. 

« J'ai toujours été passionné par les collaborations entre musiciens de différentes cultures », a-t-il confié à l'AFP.

Dans son pays, « il y a eu beaucoup de défis : obtenir les autorisations, effectuer les demandes de visas pour les musiciens étrangers, faire face à l'instabilité économique... Tout pouvait changer d'une année sur l'autre, mais cela a été une expérience incroyable », ajoute-t-il.

Il était notamment parvenu à attirer dans ses festivals des musiciens étrangers de jazz et de musiques du monde comme Nguyen Lê, Titi Robin et Jose Luis Monton, avant d'abandonner.

« Tout n'était qu'une question de survie à court terme. On passe des mois à préparer quelque chose et, soudain, c'est annulé à cause d'une nouvelle règle, d'un changement politique ou d'une barrière inattendue. Cette incertitude constante use », souligne Pedram Niksirat. 

En septembre 2023, Pedram Niksirat finit par quitter son pays pour s'installer à Paris.

« Bien sûr, j'ai aussi rencontré des difficultés financières pour monter cette première édition à Paris, reconnaît-il. Mais, à la différence de l'Iran, ici je peux planifier et construire quelque chose qui a un avenir. »

Le nom de son festival, Saazbuzz (qui signifie « passionné de musique » en farsi), est aussi celui du site internet qu'il avait lancé en 2013 et qui a joué un rôle décisif dans la suite de son parcours dans le monde de la musique grâce à son succès. Il l'a récemment désactivé en Iran.


À Grasse, la Centifolia, l'or rose des parfums de luxe

Un sac rempli de roses Centifolia est prêt à être transporté au laboratoire dans les jardins du Domaine de la Rose, propriété de Lancôme, une maison française de parfums et de produits de beauté de luxe, le 26 mai 2025. (Photo par Frédéric DIDES / AFP)
Un sac rempli de roses Centifolia est prêt à être transporté au laboratoire dans les jardins du Domaine de la Rose, propriété de Lancôme, une maison française de parfums et de produits de beauté de luxe, le 26 mai 2025. (Photo par Frédéric DIDES / AFP)
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  • Lancôme, marque de luxe du groupe L'Oréal, qui fête ses 90 ans et réalise plus de 4 milliards d'euros de ventes annuelles, n'est pas la seule à récolter ces fleurs à Grasse.
  • Dans cette propriété de 7 hectares, achetée par Lancôme en 2020, les « quelques tonnes » de roses Centifolia récoltées seront utilisées dans 14 parfums en édition limitée, vendus à plus de 200 euros le flacon. 

GRASSE, FRANCE : « La plante que nous produisons ici est une matière première haute couture » : à Grasse, au Domaine de la Rose de Lancôme, la récolte de la rose Centifolia, rose privilégiée des parfums de luxe, touche à sa fin.

Lancôme, marque de luxe du groupe L'Oréal, qui fête ses 90 ans et réalise plus de 4 milliards d'euros de ventes annuelles, n'est pas la seule à récolter ces fleurs à Grasse, dont le savoir-faire en matière de parfums a été classé au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Dior, Chanel et Louis Vuitton sont aussi de la partie.

Avec sa bâtisse rose à la porte ronde et aux grandes baies vitrées, le Domaine de la Rose, ouvert au public une fois par mois, est bien plus qu'une belle vitrine pour Lancôme.

La marque y cultive également des fleurs telles que la rose Centifolia, le jasmin, la verveine ou encore l'iris qui serviront à ses parfums.

Dans cette propriété de 7 hectares, achetée par Lancôme en 2020, les « quelques tonnes » de roses Centifolia récoltées seront utilisées dans 14 parfums en édition limitée, vendus à plus de 200 euros le flacon. 

Ici, la rose Centifolia pousse entourée de murets en pierres sèches sur un terrain riche en calcaire et en argile, traversé par plusieurs sources d'eau.

La récolte, traditionnellement effectuée au mois de mai, n'a lieu qu'une fois que la rose a décidé de s'ouvrir. « Si vous ne cueillez pas le jour même... c'est perdu », souligne Antoine Leclef, responsable des cultures, qui surveille les 40 000 rosiers du domaine. Entre la récolte et la transformation en absolu (extrait servant à fabriquer les parfums), « il n'y a pas plus d'une heure et demie ».

Il faut 800 kilos de roses pour produire un kilo d'absolu. Un orage, le passage d'un sanglier... et la récolte peut s'effondrer. « C'est la règle du luxe : quand il n'y en a plus, il n'y en a plus », selon Lucie Careri, la directrice du domaine, et dans ce cas « il y aura moins de bouteilles de parfum ». 

« On ne peut pas rivaliser avec des pays comme la Bulgarie ou la Roumanie qui ont des centaines d'hectares de roses, mais la rose que nous avons ici est exceptionnelle. Les volumes étant ce qu'ils sont, seules les grandes maisons de luxe ont une chance de pouvoir se servir », explique à l'AFP Diane Saurat, experte en parfums du Domaine de la Rose.

Grasse attire depuis longtemps les parfums de luxe. Chanel y a un partenariat exclusif avec la famille Mul pour son parfum emblématique Chanel N°5 et est la seule à posséder, depuis 1987, une usine d'extraction en plein champ, ce qui lui permet d'éviter les intermédiaires.

Dior (LVMH) a également passé des accords d'exclusivité avec plusieurs producteurs de la région. La marque, à l'instar de Louis Vuitton et de Lancôme, est membre de l'association « Les fleurs d'exception du pays de Grasse », qui promeut l'agriculture biologique locale. 

« Historiquement, le rapport entre agriculteurs et industriels était plutôt dominant-dominé à Grasse », selon Laetitia Lycke, directrice de l'association.

Aujourd'hui, des contrats passés entre les grandes entreprises et de jeunes agriculteurs leur permettent de se lancer.

Elle reconnaît aussi d'autres avancées ces dernières années, comme celle « d'avoir mis autour de la table dix industriels qui, habituellement, sont dans la compétition, pour s'accorder sur un cahier des charges pour l'indication géographique absolue de Grasse ».

« Nous attendons aussi que ces grandes maisons nous permettent de réintroduire des plantes oubliées, ce qui offrirait de nouveaux débouchés à nos agriculteurs », ajoute Laetitia Lycke.

« On n'arrivera jamais aux 5 000 producteurs des années 1950, parce qu'il n'y a plus la même superficie de terres, même si 70 hectares ont été sanctuarisés par le maire », mais « on a encore une belle marge de progression », ajoute-t-elle. 


Les familles affluent vers les festivités de Baha pour échapper à la chaleur estivale pendant l'Aïd

La région de Baha est devenue une destination touristique très prisée, avec 80 parcs, 30 sites touristiques, 20 fermes rurales et 25 sites patrimoniaux ouverts au public pour attirer les visiteurs en quête d'un climat plus frais. (SPA)
La région de Baha est devenue une destination touristique très prisée, avec 80 parcs, 30 sites touristiques, 20 fermes rurales et 25 sites patrimoniaux ouverts au public pour attirer les visiteurs en quête d'un climat plus frais. (SPA)
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  • Le climat tempéré de cette région montagneuse la rend attrayante pour les familles et les jeunes voyageurs
  • Le programme des vacances comprend plus de 50 événements culturels, divertissements, événements communautaires et initiatives bénévoles.

RIYAD : Alors que les températures augmentent dans toute l'Arabie saoudite, la région de Baha est devenue une destination de vacances très prisée. Elle a ouvert 80 parcs, 30 sites touristiques, 20 fermes rurales et 25 sites patrimoniaux afin d'attirer les visiteurs en quête d'un climat plus frais pendant l'Aïd al-Adha.

Le climat tempéré de cette région montagneuse la rend attrayante pour les familles et les jeunes voyageurs qui cherchent à échapper à la chaleur qui affecte d'autres parties du royaume pendant les vacances, selon un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Ali Al-Sawat, maire de Baha, a présenté les préparatifs en vue de l'augmentation prévue du nombre de visiteurs. Les équipes municipales ont procédé à l'entretien des équipements publics, modernisé l'éclairage, amélioré l'aménagement paysager, rénové les routes principales et les places publiques, installé des écrans interactifs et des sculptures, et soutenu les équipes de bénévoles.

Les autorités ont intensifié leurs efforts en matière de nettoyage et d'hygiène environnementale tout en renforçant la surveillance des établissements alimentaires, a déclaré M. Al-Sawat.

Le programme des vacances comprend plus de 50 événements culturels, divertissements, événements communautaires et initiatives bénévoles, tels que la distribution de cadeaux et de fleurs, des représentations théâtrales pour enfants dans les parcs Raghdan, Al-Hussam et Al-Hawiya, des écrans numériques, des visites caritatives aux personnes âgées et aux patients, des apparitions de personnages de dessins animés et le soutien de bénévoles pour l'organisation, le nettoyage et les pèlerins. 

En guise de geste envers les pèlerins du Hadj, les autorités distribueront 3 000 roses et parapluies à Baha, chacun muni d'un code QR renvoyant vers des conseils pour le pèlerinage élaborés en collaboration avec les bureaux régionaux de coordination du Hadj.

Les 20 fermes rurales de la région attirent les familles grâce à leurs installations de loisirs situées dans un environnement agricole, a rapporté la SPA.

Fahd Al-Zahrani, directeur régional du ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, a déclaré que son bureau réglementait et soutenait ces fermes, délivrait des licences pour les gîtes ruraux conformément à la réglementation et aidait les exploitants à accéder aux programmes gouvernementaux, notamment l'initiative de développement rural agricole durable.

Les 25 sites du patrimoine architectural de Baha mettent en valeur l'identité nationale en présentant les civilisations anciennes et contribuent à l'économie locale. Ces sites continuent d'attirer des visiteurs nationaux et internationaux intéressés par le patrimoine culturel de l'Arabie saoudite, a ajouté la SPA. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com