Coup d’envoi de la Menart Fair 2023 à Paris: une centaine d’artistes et 31 galeries internationales

Du 15 au 17 septembre, la foire d’art moderne et contemporain et de design consacrée à la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes. (Photo, Anne Ilcinkas)
Du 15 au 17 septembre, la foire d’art moderne et contemporain et de design consacrée à la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes. (Photo, Anne Ilcinkas)
Du 15 au 17 septembre, la foire d’art moderne et contemporain et de design consacrée à la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes. (Photo, Anne Ilcinkas)
Du 15 au 17 septembre, la foire d’art moderne et contemporain et de design consacrée à la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes. (Photo, Anne Ilcinkas)
Du 15 au 17 septembre, la foire d’art moderne et contemporain et de design consacrée à la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes. (Photo, Anne Ilcinkas)
Du 15 au 17 septembre, la foire d’art moderne et contemporain et de design consacrée à la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes. (Photo, Anne Ilcinkas)
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

Coup d’envoi de la Menart Fair 2023 à Paris: une centaine d’artistes et 31 galeries internationales

  • Du 15 au 17 septembre, la Menart Fair invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes originaires du Maroc à l’Iran, en passant par le Liban et le Golfe
  • La scène artistique libanaise est particulièrement à l’honneur dans la foire d’art moderne et contemporain, un tiers des galeristes étant Libanais

PARIS: C’est dans le grand hall lumineux du Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qu’a pris ses quartiers la 4e édition de la Menart Fair, quittant ainsi l’écrin de l’hôtel particulier de la maison Cornette de Saint Cyr, où se sont déroulées les éditions passées parisiennes.

Du 15 au 17 septembre, la foire d’art moderne et contemporain et de design consacrée à la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) invite à découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes originaires du Maroc à l’Iran, en passant par le Liban et le Golfe, présentées par 31 galeries internationales et 6 institutions culturelles. 

Dorian Dumonteil participe pour la première fois à la foire, à l’invitation de Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice de Menart Fair. «J’ai saisi cette belle opportunité de présenter quelques œuvres d’Abed al-Kadiri avant sa première exposition solo en France dans ma galerie mi- octobre, comme une introduction de son travail au public français», explique le galeriste parisien. Ce dernier affirme avoir déjà vendu deux des trois dessins de l’artiste libanais, qui explore dans ses œuvres les thèmes de la liberté individuelle et collective, de la migration et de l’appartenance. 

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Dorian Dumonteil, galeriste parisien. (Photo, Anne Ilcinkas)

Pour le galeriste, qui s’intéresse notamment à la scène artistique chinoise depuis 2008, «toutes les zones géographiques se développent avec le temps et chaque artiste s’inspire de sa propre vie et développe sa propre vision de son art. Ainsi, Abed s’est inspiré de la "révolution libanaise" de 2019 pour réaliser ses dessins, dans lesquels on reconnaît le ring (ndlr: théâtre de nombreuses manifestations en 2019) et la statue de l’immigrant située en face du port de Beyrouth».

L’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 a complètement détruit la galerie Art on 56th et envoyé sa propriétaire à l’hôpital. Celle-ci a été à deux doigts de mettre la clé sous la porte et de partir, Noha Wadi Moharram a choisi de reconstruire sa galerie. «L’espoir nous a donné le courage de rester et de rouvrir à l’été 2021», raconte-t-elle à Arab News en français.  

Elle participe pour la 2e fois à Menart Fair, mais connaît Laure d’Hauteville depuis 2011, lorsque celle-ci organisait les Beirut Art Fair dans la capitale libanaise. «Cette foire nous apporte de l’exposition, vis-à-vis des collectionneurs privés, mais aussi et surtout des fondations et des musées», explique Noha Wadi Moharram, qui présente les œuvres de 10 artistes, autant d’hommes que de femmes: Wissam Beydoun, Sara Chaar, Zouhair Dabbagh, Mahmoud Hamadani (Iran), Ghylan Safadi, Reem Yassouf, Layla Dagher, Dyala Khodary, Ghada Jamal et Mohammed Omran. 

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Noha Wadi Moharram, galeriste libanaise . (Photo, Anne Ilcinkas)

«C’est toujours intéressant de venir à Paris, de découvrir de nouveaux horizons, cela nous ressource et nous donne une nouvelle énergie», explique-t-elle, avant de poursuivre: «C’est le début de quelque chose de nouveau, d’une nouvelle énergie envers les artistes moyen-orientaux. Avant, seuls quelques artistes étaient reconnus à l’international, comme Chafic Abboud, puis Etel Adnan. Aujourd’hui il y a de la place pour les jeunes artistes», estime-t-elle.

La scène artistique libanaise est particulièrement à l’honneur dans la foire. Un tiers des galeristes sont Libanais et Cheriff Tabet, de la galerie éponyme, estime que malgré la crise économique, sociale et financière qui touche le pays du Cèdre depuis 2020, «le marché de l’art se porte bien au Liban. On n’a pas à se plaindre. On a des ventes. Des artistes travaillent, des jeunes commencent à monter. Au Liban, le pays est petit, les contacts sont faciles. Pour un artiste libanais, l’exil est dur», estime-t-il. 

Le galeriste présente à Menart Fair les travaux du peintre David Daoud et de la sculptrice Mireille Honein, décédée en juin 2022, deux artistes libanais à cheval entre leur pays et la France. «C’est important de pouvoir exporter l’art du Liban», affirme celui qui participe pour la 2e année à Menart Fair. «Nous n’avons pas encore réalisé de ventes, mais nous sentons beaucoup d’intérêt», se réjouit Cheriff Tabet, au tout début de l’ouverture de la foire dont il loue le nouvel emplacement.

En face de lui, sa compatriote Nadine Fayad se réjouit aussi de présenter à Paris les œuvres de Raouf Rifaï, un peintre originaire de Baalbeck, dans le cadre somptueux du Palais d’Iéna. C’est la première fois que la galeriste libanaise participe à Menart Fair, après avoir cependant participé à sa grande sœur, la Beirut Art Fair, en 2019. 

 

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Paul et Diane de la galerie BSL. (Photo, Anne Ilcinkas)

«Je voulais entrer à Paris pour la première fois à travers cette foire», explique-t-elle. «Le Palais est très beau et l'événement attire beaucoup de monde». D’autant plus que Menart Fair, placée sous le parrainage du ministère de la Culture, se tient durant les Journées européennes du patrimoine, événement culturel incontournable de la rentrée. 

Les œuvres de Raouf Rifaï représentent un darwish, avec son tarbouche, sa moustache, ses habits traditionnels de Baalbeck. «J’ai choisi le personnage du darwish car c’est une foire consacrée au Moyen-Orient», explique Nadine Fayad, en précisant que le personnage à déjà beaucoup voyagé dans des expositions à travers le monde, New York, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Dubaï, Le Caire… Interrogée sur la situation du marché de l’art libanais, elle répond que «l’art ne connaît pas la crise car les gens qui aiment l’art achèteront toujours des œuvres d’art. Beaucoup de jeunes collectionneurs commencent leur collection au Liban». Elle constate également beaucoup d’enthousiasme pour l’art libanais qui commence à s’exposer de plus en plus, notamment à Menart Fair. 

En effet, même des galeries parisiennes, sans lien particulier avec le pays du Cèdre, présentent les œuvres d’artistes libanais. C’est le cas de la galerie BSL, qui participe pour la première fois avec des œuvres de design (aussi une première pour Menart Fair) de Nada Debs. 

«Nous avons entamé une collaboration avec Nada Debs en mars 2023», expliquent Paul et Diane de la galerie BSL, située à Saint-Germain des Prés. «Nous sommes allés la voir au Liban car nous apprécions son travail. Et Nada nous a ensuite introduit à cette foire.» La galerie propose notamment sa Carapace Table, une table en marqueterie d’amazonite, onyx et marbre, pour le prix de 45 000 euros hors taxes. 

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Katharina Maria Raab. (Photo, Anne Ilcinkas)

La galerie présente également des œuvres du Libanais Charles Kalpakian et de l’Algérien Taher Chemirik. «Le public est un peu différent de d’habitude», constatent Paul et Diane. «Habituellement, nous avons beaucoup de clients américains. Ici, nous avons vu beaucoup de Libanais très fiers de voir qu’on exposait Nada Debs. Des représentants de l’ambassade d’Algérie en France ont également admiré le travail de Taher Chemirik. Cela nous permet d’avoir d’autres commentaires, d’autres avis.»

Katharina Maria Raab a fait le déplacement depuis Berlin pour montrer le travail des Marocains Mahi Binedine et Hicham Benohoud, de l’Égyptien Ahmed Kamel et de l’Iranien Mostafa Choobtarash. «Laure (d’Hauteville) a découvert le travail de Hicham Benohoud à la foire 1.54, consacrée au continent africain, et m’a invitée à participer à Menart Fair», raconte-t-elle. Elle-même avait eu le «coup de foudre» pour les photographies du Marocain, découvert au Macaal, le musée d’art contemporain de Marrakech, «mélange d’ironie, de critique sociale, de performance, de sculpture, et d’absurdité». À Menart Fair, elle est déjà très heureuse des contacts noués, et de l’engouement du public pour les artistes de la région Mena, qui l’intéressent beaucoup.

Menart Fair ouvre ses portes jusqu’au 17 septembre au Palais d’Iéna, de 11h à 19h et ce vendredi jusqu’à 22h. 

 


Le Louvre Abu Dhabi exposera des œuvres de Van Gogh

L’œuvre « Chambre à Arles » représente la chambre de van Gogh dans sa maison jaune à Arles (Photo, Fournie).
L’œuvre « Chambre à Arles » représente la chambre de van Gogh dans sa maison jaune à Arles (Photo, Fournie).
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  • L’exposition abordera la période dite de post-impressionnisme, en se concentrant spécifiquement sur les années 1886 à 1905
  • Les pièces phares du monde arabe incluent deux chefs-d’œuvre de l’artiste franco-égyptien Georges Hanna Sabbagh: L’artiste et sa famille à La Clarté (1920) et Les Sabbagh à Paris (1921)

DUBAÏ: Le Louvre Abu Dhabi s’apprête à exposer une œuvre du peintre néerlandais Vincent van Gogh lors de l’exposition Post-impressionnisme: au-delà des apparences, qui se tiendra du 16 octobre au 9 février de l’année prochaine.

L’œuvre Chambre à Arles représente la chambre de Van Gogh dans sa maison jaune à Arles, où il installa son atelier et vécut à partir de septembre 1888.

L’exposition sera organisée par Jean-Rémi Touzet, conservateur des peintures au musée d’Orsay, et Jérôme Farigoule, conservateur en chef du Louvre Abu Dhabi, avec le soutien d’Aisha Alahmadi, assistante de conservation au Louvre Abu Dhabi.

1886 à 1905

Elle abordera la période dite de post-impressionnisme, en se concentrant spécifiquement sur les années 1886 à 1905. «Ces deux décennies furent une période d’immense innovation et expérimentation artistique, marquant la transition de l’impressionnisme à l’émergence explosive des ‘Fauves’ au Salon d’Automne», peut-on lire dans un communiqué.

Les pièces phares du monde arabe incluent deux chefs-d’œuvre de l’artiste franco-égyptien Georges Hanna Sabbagh: L’artiste et sa famille à La Clarté (1920) et Les Sabbagh à Paris (1921).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des aurores boréales spectaculaires après une tempête solaire «extrême»

Les aurores australes, également connues sous le nom d'aurores australes, brillent à l'horizon, vues d'Ushuaia, Terre de Feu, Argentine, le 10 mai 2024 (Photo, AFP).
Les aurores australes, également connues sous le nom d'aurores australes, brillent à l'horizon, vues d'Ushuaia, Terre de Feu, Argentine, le 10 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Ce phénomène est causé par des éjections de particules en provenance du Soleil, qui déclenchent des tempêtes géomagnétiques lorsqu'elles atteignent la Terre
  • Cet événement rare a permis aux habitants de nombreux pays d'observer de superbes aurores boréales dans la nuit de vendredi à samedi

WASHINGTON: Pour la deuxième nuit consécutive, des curieux du monde entier ont tenté de voir de magnifiques aurores boréales embrasant le ciel samedi, provoquées par une tempête solaire qualifiée d'"historique" et qui devrait perdurer dimanche.

Ce phénomène est causé par des éjections de particules en provenance du Soleil, qui déclenchent des tempêtes géomagnétiques lorsqu'elles atteignent la Terre.

Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir puis de nouveau samedi matin, selon l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). Une première depuis 20 ans.

Cet événement rare a permis aux habitants de nombreux pays d'observer de superbes aurores boréales dans la nuit de vendredi à samedi, dont les photos illuminées de bleu, d'orange ou de rose ont inondé les réseaux sociaux.

"J'ai la sensation de vivre une nuit historique en France (…) C'était vraiment chargé de particules solaires et d'émotions", a écrit Eric Lagadec, astrophysicien à l'Observatoire de Côte d'Azur, sur le réseau social X. Et "puisqu'on me le demande: oui, il y a des chances d'aurores cette nuit encore. Trouvez de bons spots, loin des lumières, avec une vue dégagée vers le nord!"

"Pas sûr que le phénomène se répète cette nuit, c'est beaucoup plus difficile à prévoir que la météo", a lui écrit l'astronaute français Thomas Pesquet. Mais cela "ne coûte rien de regarder le ciel au cas où."

Selon le Centre de prévision de la météo spatiale (SWPC) américain, rattaché à NOAA, des aurores boréales pourraient être de nouveau visibles "sur une large portion des Etats-Unis" dans la nuit de samedi à dimanche.

Peu de perturbations rapportées

Un avis de vigilance à une tempête de niveau 4 ou supérieur est émis pour dimanche, et des conditions de niveau 3 sont possibles jusqu'à lundi, selon le SWPC, qui a qualifié l'épisode d'"historique".

Alors que les autorités s'étaient inquiétées de possibles conséquences sur les réseaux électriques et de communications, aucune perturbation majeure ne semble pour le moment être observée.

Seules des informations "préliminaires" sur des "irrégularités sur le réseau électrique" ainsi qu'une "dégradation des communications haute fréquence, GPS et possiblement de la navigation satellite" ont été rapportées, selon le SWPC.

Le milliardaire Elon Musk, dont le réseau internet Starlink dispose de milliers de satellites en orbite basse, a assuré sur X que ceux-ci "subissent beaucoup de pression, mais jusqu'à présent ils tiennent".

En ce qui concerne le trafic aérien, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) avait dit vendredi "ne pas s'attendre à des conséquences importantes", tout en ayant conseillé aux compagnies aériennes et aux pilotes d'"anticiper" les perturbations éventuelles, les tempêtes géomagnétiques pouvant perturber les outils de navigation.

Le centre national pour la météo spatiale chinois a également émis une alerte rouge samedi, avertissant que la tempête solaire devrait se poursuivre tout ce week-end et impacter les communications et les systèmes de navigation, selon l'agence d'Etat Chine Nouvelle.

Des aurores boréales ont été observées dans la moitié nord du pays, a-t-elle rapporté.

Pic d'activité solaire 

Aux Etats-Unis, des aurores boréales ont été visibles dans quasiment tout le pays dans la nuit de vendredi à samedi. Elles ont pu être admirées jusqu'aux Bahamas, selon la Nasa.

Des tempêtes solaires puissantes peuvent "pousser les aurores à des latitudes plus au sud", a expliqué l'agence spatiale.

Le Soleil est actuellement proche de son pic d'activité, un cycle qui revient tous les 11 ans.

Des éruptions solaires appelées éjections de masse coronale, qui peuvent mettre plusieurs jours à atteindre la Terre, sont à l'origine de l'événement actuel, créant des aurores boréales lorsqu'elles entrent en contact avec le champ magnétique de la Terre.

La dernière tempête géomagnétique de niveau 5 observée remontait à octobre 2003, un épisode surnommé "les tempêtes d'Halloween".

La plus importante tempête solaire jamais enregistrée est survenue en 1859, selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'événement de Carrington, elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.


La Suisse gagne un concours de l'Eurovision agité par la guerre à Gaza

Le chanteur suisse gagnant Nemo représentant la Suisse avec la chanson "The Code" célèbre après la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (ESC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmo Arena de Malmö, en Suède (Photo, AFP).
Le chanteur suisse gagnant Nemo représentant la Suisse avec la chanson "The Code" célèbre après la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (ESC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmo Arena de Malmö, en Suède (Photo, AFP).
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  • Avec sa veste à plumes roses et rouges et sa jupe satinée rose, Nemo a recueilli 591 points
  • Quelque 5.000 personnes, selon la police, ont par ailleurs défilé dans le calme pour protester contre la participation d'Israël

MALMÖ: Nemo a remporté dimanche pour la Suisse l'Eurovision avec "The Code", devenant le premier artiste non binaire à être sacré dans la compétition, à l'issue d'une édition 2024 marquée par une vive controverse sur la participation d'Israël, en pleine guerre dans la bande de Gaza.

"J'espère que cette compétition pourra continuer à encourager (les efforts pour) la paix et la dignité pour chacun", a déclaré l'artiste de 24 ans en recevant son trophée à la Malmö Arena, dans le sud de la Suède, les yeux embués de larmes.

Avec sa veste à plumes roses et rouges et sa jupe satinée rose, Nemo a recueilli 591 points, dépassant le favori croate, Baby Lasagna et ses 547 points. L'Ukraine a terminé troisième (453 points) et la France quatrième (445 points).

L'Israélienne Eden Golan, sifflée à plusieurs reprises par des opposants à la guerre à Gaza, est arrivée en cinquième position avec 323 points pour sa chanson "Hurricane".

"C'est clairement politique", a déploré à Tel Aviv un fan de la chanteuse, Guy, qui s'était rendu avec des amis dans un bar gay de la ville pour suivre la finale. "Il y a des gens qui nous haïssent. Ils ne voient pas le contexte général", a-t-il ajouté.

Nemo a confié avoir été "attristé" par le contexte tendu dans lequel s'est déroulé cette année le célèbre télécrochet, qui a été encadré par un important dispositif de sécurité dans la crainte de débordements.

"Toute cette expérience a été très intense et pas toujours agréable. Il y a eu beaucoup de choses qui ne semblaient pas relever de l'amour et de l'unité", a confié l'artiste lors d'une conférence de presse à l'issue de la compétition.

«Ni un homme ni une femme»

Nemo donne à la Suisse, chantre de la neutralité, sa troisième couronne dans un concours qui se veut apolitique. La précédente victoire du pays remontait à 1988 avec "Ne partez pas sans moi" interprétée par la Canadienne Céline Dion.

"Nemo, tu es le meilleur", s'est enflammée la ville de Bienne, dans le nord-ouest de la Suisse, où plusieurs centaines de fans s'étaient rassemblés pour célébrer l'enfant du pays.

Sa chanson, "The Code", "raconte le voyage que j'ai commencé en réalisant que je ne suis ni un homme ni une femme", a indiqué Nemo, qui demande à être désigné par des pronoms non-genrés et avait arboré le drapeau non-binaire lors de la parade d'ouverture de la compétition.

L'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, interdit tout drapeau autre que ceux des pays participants, et notamment toute bannière à message politique.

"J'ai été obligé de passer en douce mon drapeau", a déploré Nemo, qui a estimé que l'"Eurovision a besoin de changer un peu" dans son mode de fonctionnement.

Manifestants dispersés 

A Zagreb, plusieurs centaines de personnes ont suivi le spectacle sur un grand écran. Même s'il a vu la victoire lui échapper, Baby Lasagna "a rassemblé toute la Croatie. Nous pouvons être fiers de lui", a relevé une fan, Nina Plese, 34 ans.

A Malmö, les forces de l'ordre avaient dispersé samedi une centaine de manifestants propalestiniens dont Greta Thunberg, plus connue pour ses prises de positions sur le climat mais qui a récemment multiplié les messages sur la question.

Quelque 5.000 personnes, selon la police, ont par ailleurs défilé dans le calme pour protester contre la participation d'Israël.

Les syndicats de la chaîne de télévision publique flamande VRT ont brièvement interrompu la retransmission samedi soir pour diffuser un message condamnant des "violations des droits de l'homme par l'Etat d'Israël", comme il l'avait fait jeudi lors de la deuxième demi-finale.

La guerre menée par Israël à Gaza contre le Hamas a fait au moins 34.971 morts, essentiellement des civils, selon un bilan du ministère de la Santé de l'organisation islamiste.

Elle a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas qui a fait plus de 1.170 morts en territoire israéliens, des civils pour la plupart, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.